@Tanguy Rom Clav / CONTRIBUTEUR QIBASKET
La saison régulière terminée, les chances de chaque franchise pour la draft connues, il nous faudra attendre le 16 mai et la loterie pour connaître l’ordre définitif de la draft. A l’heure des previews et autres bilans, nous vous proposons, pour ce cinquième volet de nos draft reports, le profil d’une future star au poste de meneur, Lonzo Ball. Si vous êtes en train de lire ces lignes vous devez, à coup sûr, être au courant de toutes les sorties médiatiques du paternel sur son fiston. Celles-ci lui porteront peut-être préjudice mais le garçon a l’air d’avoir la tête sur les épaules et semble assez sérieux. A lui désormais de donner raison à son père.
Lonzo Ball se présente donc à la draft avec une seule petite saison en NCAA comme le font la majorité des plus gros talents universitaires. A l’aube de la saison, le jeune meneur de UCLA était pourtant attendu seulement dans le top 10 mais suite à une saison très réussie et assez surprenante, il est maintenant quasi-assuré pour lui d’être présent dans le top 3 aux côtés de Fultz et Jackson. Il a su dépasser les attentes tout au long de l’année. Cette réussite est notamment due au superbe jeu proposé par son équipe dont il est l’organisateur principal. En effet, UCLA propose un jeu se rapprochant de celui prôné dans la NBA moderne, à base de PnR et de shoots à 3 pts.
Attaque
Avant toutes choses, Lonzo Ball est un meneur passeur capable de distribuer parfaitement le ballon tout en assurant au scoring. Il est, à n’en pas douter, l’un voire, le meilleur passeur universitaire. Sa qualité de passe et son sens du timing lui permettent de servir de véritables caviars à ses coéquipiers qui n’ont plus qu’à conclure sans grandes difficultés.
Le jeune meneur de UCLA est capable de réaliser tous les types de passe : à une seule ou deux mains, pour des alley-oops, à rebonds mais aussi des no-look passes. De plus, sa grande taille lui permet d’effectuer des passes que d’autres meneurs ne sont pas en mesure de réaliser. C’est notamment le cas sur PnR à la suite desquels il réussit parfaitement à faire la passe par-dessus le défenseur. Seule ombre au tableau, Ball cherche parfois à en faire trop en tentant des passes un peu trop farfelues plutôt que d’assurer avec un jeu simple et efficace.
En outre, l’ainé de la fratrie Ball est doté d’un QI basket et d’une lucidité offensive au-dessus de la moyenne. Il voit absolument tout. Les shooteurs démarqués à 3 points. Les joueurs qui coupent vers le panier. Les mismatches à l’avantage de son équipe. Lonzo est vraiment impressionnant, quand on regarde un match de UCLA, on a cette impression, qu’il sait tout ce qui va se passer avec deux temps d’avance sur les autres.
Les scouts sont particulièrement fans de sa capacité à contrôler le jeu offensif de son équipe et à rendre tous ses coéquipiers meilleurs. En plus de cela, il n’hésite pas à prendre le match en mains dans les moments chauds. En effet, à la surprise générale, Ball s’est révélé être un joueur très clutch et sachant parfaitement gérer les grosses possessions en fin de match.
Focalisons-nous désormais sur son niveau au shoot. Tout d’abord, toute personne qui aura eu l’occasion de regarder un match de Lonzo Ball vous dira qu’il est très rare de le voir se créer son propre tir, cela n’arrivant qu’à deux ou trois reprises par match. Effectivement, la majorité de ses tirs étant pris après réception du ballon suite à une passe. Quoiqu’il en soit, Ball possède une portée de tir assez impressionnante pour son âge, ce qui fait de lui un shooteur efficace et assez redouté.
En revanche, n’importe quel scout ou fan de NCAA vous le dira, Lonzo Ball possède une mécanique de shoot très, mais alors très étrange. Pour la fluidité on repassera. Malgré cela, il rentre ses tirs, en témoigne son pourcentage à 3 pts cette saison (41% avec, tout de même, plus de 5 tentatives par match). Pour être honnête, on ne sait pas trop comment ses tirs finissent dans le panier. A voir désormais, s’il prendra le risque de changer sa mécanique alors que celle-ci s’est avérée plutôt efficace cette saison. Cependant, il semble que cela soit nécessaire pour faire de lui un shooteur véritablement redoutable.
Il n’est pas rare de le voir comparé au probable futur first pick, Markelle Fultz. En ce qui concerne le shoot, il n’est pas difficile de voir que Lonzo Ball fluctue plus que Fultz. Autrement dit, lorsque Ball est dans la zone il est extrêmement dangereux et presque inarrêtable. Mais d’un autre côté quand il n’est pas en réussite il a tendance à forcer un peu les choses (ce fût le cas face à California contre lesquels il avait fini à un piètre 1/7 à 3 pts).
Quant à sa capacité à scorer en attaquant le cercle, Ball a éprouvé de vives difficultés cette année en NCAA. En effet, un des gros défauts de Lonzo Ball concerne son incapacité à affronter les contacts quand il s’agit d’attaquer le cercle. Certains jeunes prospects fuient le contact en essayant de le contourner, pour Ball, c’est une toute autre chose. Sur certaines séquences il ne cherche même pas à shooter et préfère ressortir sur n’importe quel coéquipier. Sa panoplie offensive en pâtit, les défenses sachant qu’il lui est difficile de scorer d’une autre manière qu’en jumpshot. Il lui est réellement nécessaire de travailler sur son habilité à scorer en pénétration afin d’élargir sa palette offensive.
Le meneur de UCLA est clairement trop soft et devra gagner en caisse physique pour pouvoir attaquer le cercle et ne pas fuir les contacts. Si en NCAA il est déjà en grande difficulté, se pose alors la question de la NBA au sein de laquelle, les défenseurs sont encore plus robustes et la voie vers le panier encore plus bouchée. En plus de cela, il provoque très peu de LFs pour un meneur (un peu moins de trois tentatives par match en moyenne). Cela est logique étant donné qu’il shoote la plupart du temps à 3 pts, et lorsqu’il shoote à 2 pts, c’est en majorité à mi-distance. Donc il a très peu tendance à attaquer le cercle.
Défense
De ce côté du terrain, Lonzo Ball a montré une bonne volonté en faisant preuve d’une bonne anticipation et en étant capable de défendre sur les deux postes arrière. Néanmoins, il est parfois trop soft en défense et par séquence il éprouve quelques difficultés à éviter les écrans. De surcroît, il apparaît fréquemment absent en défense et bien trop attentiste. Comme de nombreux jeunes joueurs de son âge, il a tendance à trop regarder le ballon et à pas assez se focaliser sur son vis-à-vis.
Le meneur originaire de Californie s’est également révélé être un contreur correct pour son poste. Effectivement, sa combinaison grosse détente et bon temps de réaction lui permettent de contester pas mal de tirs adverses. Qui plus est, c’est également un bon rebondeur pour son poste.
Au petit jeu des comparaisons, de nombreux GM le comparent à un Jason Kidd avec un shoot. Il possède la taille, les qualités, l’athlétisme et le feeling du jeu comme Kidd en son temps. De plus, tout comme Kidd c’est un très gros compétiteur. La différence réside au niveau du shoot. En effet, Lonzo Ball shoote à plus de 40% derrière la ligne à 3pts avec plus de 5 tentatives par match en moyenne. Alors que Kidd, lui, a su développer son shoot plus tard dans sa carrière mais il n’a jamais atteint le niveau de Ball.
Pour conclure, le potentiel de Lonzo Ball ne présente aucune limite. Il possède le potentiel pour devenir à terme une superstar dans la grande ligue. L’équipe qui le sélectionnera dans le top 3 de la prochaine draft aura la chance de sélectionner un joueur qui, certes présente quelques défauts, mais qui se révélera être parfaitement adapté au jeu prôné dans la NBA moderne, le jeu de UCLA se rapprochant nettement du jeu NBA. La franchise NBA qui le draftera devra sûrement attendre qu’il se développe physiquement mais c’est un pari qui pourrait devenir extrêmement fructueux dans les années qui viennent.
Equipes susceptibles de le sélectionner : Boston Celtics, Phoenix Suns, Los Angeles Lakers.
Fiches de stats :
GP | Min | Pts | FG% | 3P% | FT% | Reb | Ast | Stls | Blks | Tos |
36 | 35,1 | 14,6 | 55% | 41% | 67% | 6 | 7,6 | 1,8 | 0,8 | 2,5 |