@STEUF76 / CONTRIBUTEUR
Ça va mal côté Boston qui a complètement raté son début de Playophf en s’inclinant deux fois au TD Garden face à Chicago, dernier qualifiable pour la poste saison à l’Est.
Avant de commencer, bien entendu, on ne peut qu’imaginer l’état émotionnel dans lequel se trouve Isaiah Thomas et l’impact que cela peut avoir, non pas sur une ligne de stat, mais pour garder le focus complet indispensable en PO sur le basket. Cela étant dit, il reste beaucoup d’autres éléments qui permettent à Chicago de dominer leur série pour l’instant.
Alors plutôt que de se focaliser sur ce qui n’a pas été, on va enfiler notre costume de Brad Stevens et tenter de mettre en place une stratégie globale pour pouvoir au moins rivaliser plus fortement dans le game 3 au United Center qui s’annonce déjà décisif.
- Sortir du deuil collectif d’Isaiah
Point un peu délicat que de commencer par là mais il est évident que lorsqu’une tragédie arrive à un joueur dans une équipe, et encore plus quand il s’agit de votre Franchise Player, tout le groupe déguste. On a senti et vu beaucoup d’empathie et de compassion pour IT4 avant le Game 1 et Boston semble avoir du mal à sortir de cette torpeur. Ça peut paraître froid mais la meilleure façon d’aider le lutin vert aurait justement été de montrer de la volonté et de la détermination pour qu’il puisse se reposer sur ses coéquipiers (on parle bien ici en étant sur le parquet). Isaiah doit rejoindre sa famille ce mercredi et revenir à Chicago juste avant le match, il serait bon que les joueurs se parlent pour évacuer ce mal-être et définir comment aider au mieux leur pote.
Je sais que ça peut paraître dur mais c’est à eux à remettre Isaiah sur les rails (émotionnellement) et surtout en confiance (par rapport à ses coéquipiers). En gros, faire l’inverse de ce qu’il s’est passé pendant la saison régulière. Ils doivent step up pour lui.
- Changer son starting five
On quitte le domaine émotionnel pour le pragmatisme pur et on va parler du starter de Boston en prenant le parti de sortir Amir Johnson et Jae Crowder pour faire démarrer Kelly Olynyk et Marcus Smart. On partirait avec ces deux là en addition d’Avery Bradley, Isaiah Thomas et Al Horford. Une compo qui peut sembler bizarre sur les tailles et les postes naturels mais qui se justifie amplement sur l’apport offensif et défensif (on y reviendra). L’autre intérêt de cela est double. Premièrement, bouleverser un peu les attentes de Chicago en termes de match up. (Quand vous avez un coach très moyen en face, autant le perturber au maximum) Deuxièmement, tenter de susciter une réaction d’orgueil des titulaires habituels mis sur le banc.
Enfin, pendant le match, je tenterai, de raccourcir et faire tourner mes rotations un poil plus vite pour forcer Chicago et son coach à devoir réorganiser le plus souvent possible. Cela permettra également de garder une défense un poil plus fraîche car on va avoir besoin de Smart et Bradley en jambes.
- En attaque
On va commencer par parler d’Al Horford en parlant de Kevin Love. Un peu le même genre de profil et un peu le même genre de problème. Ca veut shooter, shooter et encore shooter derrière l’arc. Certains soirs, ça rentre bien mais parfois ça suffit pas ou ça rentre pas. La différence entre les deux, c’est que Kevin Love et les Cavs ont compris qu’il fallait l’impliquer spécifiquement tout de suite et le mettre en avant, c’est-à-dire tout jouer sur lui dans sa première rotation. En échange de ça, lui accepte de venir au poste pour bosser car il s’agit bien de cela, bosser au poste pendant que ton équipe fait basculer la défense adverse sur l’autre partie du terrain pour que tu sois en 1 contre 1 contre Lopez (probablement) qui est imposant mais qui devrait vite être dans le vent avec un peu de footwork mais ça, c’est Al qui doit le vouloir. Si son shoot ne rentre pas bien et s’il ne veut pas bosser au poste, c’est presque un poids mort pour Boston. Et pendant que ça bosse au poste, rien n’empêche de prévoir quelques écrans en face pour libérer un shooter en tête de raquette (Bradley par exemple) ou un driver qui pourra couper dans la raquette désertée (Isaiah c’est pour toi)
Dans un second temps il va falloir aussi se servir de l’avantage de Chicago : L’expérience. Qui dit expérience, dit souvent joueur un peu plus âgé. Et des joueurs plus âgés auront plus tendance à jouer sur leurs placements que leurs mobilités. La moyenne d’âge du starter des Bulls est de 29.6 contre 26.6 pour les Celtics.
L’idée ici est assez simple, obligé la défense des Bulls à voyager en défense pour qu’ils arrivent plus crevés en zone de finition. Pour se faire on va commencer par jouer des systèmes plus longs pour les faire défendre plus longtemps et surtout on va faire en sorte de faire jouer les deux grands côtés Thomas avec Horford dans le coin shooter (pour pas qu’il fasse que du poste) et surtout attirer du monde sur lui (probablement Mirotic si ça doit défendre au loin). On laisse donc de l’autre côté Smart à 45° et Bradley dans l’autre corner à 3pts (Smart pouvant aussi aller un écran et permettre à Bradley de prendre un catch and shoot à 45°). Le but ici est de faire monter Lopez sur un pick and roll entre Olynyk et Thomas sur le même modèle (à peu près) que Houston
Donc sur l’écran, Thomas peut choisir de simplement driver seul ou prendre un petit jumper à mi-distance face à l’anneau (Option A et A bis) même si ça se ressert il saura trouver son chemin si Mirotic et Lopez ne sont pas vissés sous l’anneau. Si Mirotic bouge trop tôt, il peut décaler sur Horford qui pourra arroser avec moins de pression à 3pts (Option B) Si Butler sort de sa défense sur Bradley (Si Butler est en défense sur Thomas le résultat est le même) même chose on décale et ça shoot plus libre (Option C). Si Wade sort de sa défense (désolé j’ai ri) sur Smart, il peut shooter ou driver (Option D) en mode buffle comme il sait le faire et lâcher une passe au dernier moment (Option E). Si ça se referme trop vite sur lui (à partir du moment où il va driver, tous les défenseurs de Chicago vont bouger c’est quasi un réflexe). On peut également envisager un pick and pop avec Olynyk (Option F) qui n’est pas un foudre de guerre derrière la ligne mais qui peut en placer un de temps en temps. Enfin le classique, Thomas split la « prise à 2 » et donne à Olynyk qui est seul face à l’anneau (Option G).
Pour varier un peu les plaisirs, on peut aussi inverser Horford et Bradley pour provoquer quelques paniques sur des backdoor cut où Bradley pourra choisir de partir derrière l’écran d’Olynyk pour monter au cercle (Option H) ou au dessus et venir prendre un shoot mid range ou à 3pts (Option I).
Bon on respire un peu et ça varie un peu aussi plutôt que d’attendre sagement qu’Isaiah fasse un coup d’éclat. Ce sont certes des basiques mais ça permet toujours de dégager plusieurs options sur une seule mise en place et plus Isaiah décalera ses partenaires sur la drive, plus il fatiguera la défense rouge et plus ils hésiteront à forcément lui sauter dessus et lâcher leur attaquant.
Ces possibilités offensives sont aussi le résultat du changement de starter ne l’oublions pas.
Pour terminer ce point attaque et la difficulté des Celtics à capter des rebonds des 2 côtés, souvenez vous qu’on ne doit pas prendre de rebonds si la balle rentre dans le cercle et que pour qu’elle rentre dans le cercle, c’est plus facile quand on a personne pour nous embêter quand on tire.
- En défense
Bon maintenant on va se retrousser les manches en défense. La simple présence d’Olynyk devrait amener plus de présence au boxing out pour les rebonds défensifs et ainsi contenir voir stopper l’hémorragie dont profite grassement Lopez. Donc de se point de vue là, si les minima sont respectés, ça devrait naturellement mieux se passer et ça jouera aussi dans la tête des shooters de l’Illinois qui se posent sûrement moins de question quand ils savent que leur gars sous l’anneau à une chance sur deux de récupérer un mauvais tir de leurs parts.
Ensuite il va falloir museler Rondo en terme de drive (l’intérieur côté drive doit monter d’un pas vers Rondo quand il arrive) ou sortir très vite en prise à 2 de temps en temps pour l’empêcher de jouer sur un système posé (toujours dans le but de fatiguer les taureaux) avec Smart ce sera très bien. On connaît les qualités défensives de Bradley qui devraient gêner considérablement Wade et je mettrai Smart sur Butler en le chauffant bien avant le match pour qu’il se sente « en mission » : Éteindre le Franchise Player chez lui. Butler est plus un shooter qu’un driver et un shooter ça n’aime pas avoir un pitbull dans le short, surtout pas un qui provoque des fautes offensives (et des flops, oh oui) à la pelle. Je pense que Marcus a les qualités pour au moins forcer Jimmy Butler à devoir s’employer sérieusement pour scorer. Pour le reste je mets Horford sur Mirotic puisqu’il connait mieux la façon de penser d’un shooter et je garde Olynyk sur Lopez (qui est pas un as du poste et pas très mobile).
L’autre partie du travail est faite par l’application des consignes offensives en termes de fatigue.
- Ne pas oublier qui est Chicago
Et retour à l’émotionnel pour finir. Ben oui, faut pas oublier que Chicago a fini 8ème en bénéficiant de la non participation des Nets au dernier match de la saison (comment c’est encore le nom du pivot des Nets ? Ah OK), que Fred Hoiberg n’est pas Gandalf et qu’il a pas changé une équipe radicalement du tout au tout en si peu de temps, que Rondo a son petit caractère qu’il est utile de titiller, que Lopez c’est pas le Shaq, que Wade a 35 ans, que c’est une équipe âgée et parfois fragile… Bref Chicago ce n’est que Chicago et je ne dis pas ça pour amoindrir la performance des Bulls, ils ont amplement mérités leurs 2 victoires mais je me place côté Celtics dans tout l’article c’est pas pour changer sur la fin !
Conclusion :
Elle sera brève car les fans des Bulls et des Celtics le savent, celui qui prendra le game 3 aura une énorme carte à jouer pour faire basculer le momentum. Les Bulls seraient à un match d’une qualification inespérée et les Celtics pourraient se souvenir comment ils sont devenus 1er à l’Est.
En tous cas, le rendez-vous sera immanquable vendredi 21 avril à 1h dans un United Center à l’ambiance irrespirable des grands soirs de Playoff, on se croirait presque revenu à… Non rien j’allais dire une connerie