Lavar Ball fatigue tout le microcosme NBA, mais même sans ses aboiements perpétuels concernant sa marque ou ses fils, Lonzo ferait parler de lui. Le meneur de UCLA sera drafté à coup sûr dans le top 3 le 22 juin. Il est talentueux, physique, collectif, il possède tous les atouts pour réussir en NBA.
Malgré tout, on peut le dire : ça fait quand même beaucoup de bruit pour un jeune prospect, d’autant que de l’autre côté de l’atlantique, un autre phénomène développe tranquillement son basket pour (peut-être) se présenter à la draft 2018.
Luka Doncic a eu 18 ans en février, et pourtant, le meneur slovène en est à sa troisième saison au Real Madrid (en tant que professionnel). Cette année, il a même intégré le cinq majeur de Pablo Laso et tourne en Liga Endesa à 7,8 points, 4 rebonds et 3 passes décisives en 20 minutes. Il est important de préciser que les passes décisives sont bien plus difficiles à obtenir dans le contexte du basket FIBA.
Pour ce qui est de l’Euroleague, le garçon reste dans ses standards : 7 points, 4,5 rebonds et 4 passes, toujours en 20 minutes de jeu. Au niveau des pourcentages, Doncic est à 50 % à deux et à 37 % de loin, autant dire que le geste est là. De plus, bien que timide, une fois rentré sur le parquet, il n’a pas la main qui tremble comme on peut le voir ici. Et oui, c’est bien lui qui prend les shoots avec des joueurs comme Gustavo Ayon ou Rudy Fernandez sur le parquet.
La NBA l’année prochaine ?
Luka travaille actuellement tous les aspects de son jeu mais principalement sur le shoot, il a d’ailleurs pu s’entrainer avec Kyle Korver. Il bosse également son explosivité latérale pour s’améliorer défensivement. Il possède déjà un dribble solide, peut shooter après celui-ci, driver jusqu’au panier, ressortir sur un coéquipier… Vous l’aurez compris, Luka Doncic est déjà très complet. Selon lui, il mesure 2m02 sans chaussures et serait donc un meneur de grande taille (ou un arrière même s’il aime créer le jeu) s’il se décidait à tenter l’aventure NBA. Dans une interview accordée à El Pais, il a déclaré que : « Le Real Madrid est le meilleur endroit pour moi actuellement. Nous jouons tous les titres. Je ne suis pas pressé d’aller en NBA. Je n’y ai pas encore réfléchi. Le Real est le meilleur club d’Europe et je suis très très heureux ici. »
Pour le moment, il est difficile d’imaginer Luka sauter le pas pour se présenter à la draft 2018, et dans tous les cas, il resterait probablement une année supplémentaire au Real avant que la clause de départ ne soit payée par l’équipe NBA qui aura la chance de le sélectionner. Malgré tout, l’envie de voir un talent pareil arriver en NBA est là, Doncic a par ailleurs admis suivre la NBA quand il le pouvait : « surtout le dimanche puisqu’ils jouent assez tôt. »
Sergio Lull, Ricky Rubio et Kristaps Porzingis
Le petit jeu des comparaisons devrait aller bon train au cours de la prochaine année et, malgré la timidité du joueur, la hype devrait tranquillement gonfler jusqu’ç ce que Jalen Rose nous présente le « nouveau Ben Simmons » ou quelque chose dans ce goût-là… De son côté, Luka préfère s’inspirer de Sergio Lull : « C’est le meilleur exemple que j’ai. C’est une chance incroyable de l’avoir à mes côtés pour m’aider. » Il faut dire que le monsieur a été nommé MVP de l’Euroleague cette année. Espérons simplement qu’il ne s’inspire pas totalement des choix de carrière du meneur puisque celui-ci est au Real depuis bientôt dix ans.
Dans un style et sur un poste totalement différent, l’exemple de Kristaps Porzingis reviendra probablement souvent dans la discussion puisque le joueur évoluait lui en aussi en Espagne avant sa draft (à Séville) et a plus qu’assumé ses responsabilités depuis lors.
Le parallèle le plus intéressant serait toutefois plutôt à chercher du côté de Barcelone où évoluait un certain Ricky Rubio. En terme de précocité, les deux joueurs sont impressionnants même si Ricky Rubio a tout de même joué son premier match de Liga à 14 ans et 11 mois (un record) et la finale des J.O 2008 face à Team USA à 17 ans, c’est tout bonnement incroyable. Dans tous les cas, comme Rubio avant son arrivée en NBA, Doncic est habitué à affronter des professionnels bien plus âgés que lui, on est bien loin de l’opposition rencontrée en NCAA… Alors certes, le petit frère de Lonzo, LaMelo Ball, a inscrit 92 points dans un match, mais il faut rappeler qu’il s’agit d’un match de high school et que son équipe, Chino Hills, possède un style de jeu bien particulier. LaMelo a déjà terminé un match à 8 sur 33 au shoot avec 28 trois points tentés, on peut donc difficilement comparer cette caricature de basket avec des matchs de playoffs d’Euroleague ou de Liga Endesa.
Si Luka Doncic arrive en NBA l’année prochaine, il aurait déjà un palmarès bien rempli avec deux titres de champion d’Espagne (2015 et 2016), deux coupes du Roi (2016 et 2017) et des titres de meilleur espoir de l’Euroleague et de la Liga. Il a déjà joué des matchs couperet, a fait face à la pression depuis son plus jeune âge et a affronté des Edwin Jackson, Nemanja Nedovic et autres… Bref, la famille Ball fait beaucoup de bruit.