Après une qualification en Playoffs lors de la saison 2015-2016 (la première depuis 2008-2009), beaucoup d’espoirs étaient placés en cette équipe lors de l’édition 2016-2017. Malheureusement, la franchise n’a pas concrétisé la performance une seconde saison consécutive en finissant à une décevante 10ème place de la conférence Est, pour un bilan de 37 victoires pour 45 défaites. Avec notamment un Andre Drummond en légère régression, un Reggie Jackson qui manque 30 matchs, compliqué de se faire une place en post-saison, surtout avec une 24ème place de la ligue au rating offensif.
Du changement était donc à prévoir, et c’est Marcus Morris et Kentavious Caldwell Pope qui en ont fait les frais. Le premier fut échangé à Boston contre Avery Bradley, ce qui entraîna la non-prolongation de contrat de second, qui, laissé libre, signa par la suite aux Los Angeles Lakers. Opération financière pour les deux équipes, Boston voulant faire quelques économies pour signer Gordon Hayward, Detroit récupérant le salaire correct de Bradley pour éviter de resigner KCP au prix fort. Mais mis à part ce trade, et la draft de l’arrière Luke Kennard en 12ème position, les front office Michigan s’est montré plutôt calme à l’intersaison, malgré un intérêt certain lors du feuilleton de l’été concernant Kyrie Irving.
Quelques modifications sur l’identité de la franchise, en particulier sur le logo modifié et largement calqué sur celui des années 80-90, période faste de la franchise :
Léger lifting pour le logo des Pistons, qui veulent remettre au goût du jour les Bad Boys des années 90.
A noter également le déménagement des Pistons pour la saison à venir ! Exit le Palace d’Auburn Hill, théâtre des exploits de la franchise du Michigan depuis 28 ans, les joueurs vont donc retrouver le centre ville de Detroit, et tenter de démarrer une nouvelle ère dans la Little Caesar’s Arena, enceinte de 21 000 places.
1- Roster / Etat des finances
Présentation des joueurs
PG : Reggie Jackson – Ish Smith – Langston Galloway
SG : Avery Bradley – Luke Kennard
SF : Stanley Johnson – Reggie Bullock
PF : Tobias Harris – Henry Ellenson – Eric Moreland – Anthony Tolliver
C : Andre Drummond – Jon Leuer – Boban Marjanovic – Landry Nnoko
Masse salariale 2017-2018 : 117 083 368 $
Se situant juste sous la luxury tax (119 millions de dollars), les Pistons n’ont quasiment plus d’argent à proposer. Sauf trade à venir, l’effectif actuel est bien celui qui démarrera la saison régulière 2017-2018.
Points forts
La défense. Véritable identité de la franchise, qui a fait sa réputation depuis l’époque Isiah Thomas, Joe Dumars, Dennis Rodman et les fameuses « Jordan Rules », mais aussi plus récemment lors du titre en 2004 avec Ben et Rasheed Wallace, Rip Hamilton, Chaucey Billups et Tayshaun Prince, équipe qui a construit son succès en défense.
Car oui, même si Detroit n’a pas rejoint la post-season l’année dernière, ils se classaient tout de même 8èmes au defensive rating ! Cette saison devrait donc à nouveau être marquée du sceau de la défense, puisque le départ du véritable chien de garde qu’est Kentavious Caldwell Pope a été parfaitement compensé par l’arrivée l’Avery Bradley, non moins bon dans ce domaine.
Tous les joueurs mettent la main à la pâte de ce côté du terrain, aucun poste n’est faible en défense. La défense permet de gagner des titres, et même si Detroit en est encore loin, cela lui permettra au moins de remporter des matchs précieux.
Autre force, qu’on lie bien évidemment à la défense, c’est le rebond. Quatrième franchise dans ce domaine, les Pistons possèdent une véritable machine à moissons de rebonds en la personne de Andre Drummond. Auteur de 13,8 prises par match, le double tenant du titre de meilleur rebondeur (2nd lors des saisons 2013-2014 et 2014-2015) n’autorise pas beaucoup de secondes chances pour ses adversaires, et à l’inverse, récupère beaucoup de munitions précieuses de l’autre côté du terrain, puisqu’il se classe 1er de la ligue au nombre de rebonds offensifs depuis 4 saisons !
Conséquence directe, Detroit est tout simplement l’équipe qui a le plus tenté de shoots lors de la saison précédente, tandis qu’en shoots autorisés à ses adversaires, ils se placent en 8ème position de la ligue. Les Pistons auront donc en moyenne tenté 5,3 shoots de plus que leurs adversaires sur la saison précédente !
Le peu de changements effectués au sein de ce effectif tend à conclure que ses statistiques devraient rester similaires lors de cette édition 2017-2018.
Faiblesses
Mais alors, comment expliquer qu’une équipe qui défend aussi bien, se procure autant de shoots et bien plus que ses adversaires, ne puisse se qualifier en playoffs ?
L’identité défensive est toujours restée la même à Detroit depuis maintenant presque 30 ans. Mais aussi l’identité offensive.
Alors que la ligue se tourne de plus en plus vers le shoot à trois points et le small ball, les Pistons sont à l’opposé de cette mode. Aux shoots à trois points tentés, ils se classent uniquement 26èmes de la ligue en 2016-2017. C’est encore moins bien aux tirs à trois points réussis puisqu’ils prennent une place de moins. On pourrait alors se dire : « oui mais ils axent leur jeu à l’intérieur, ses statistiques ne sont donc pas vraiment étonnantes ». Effectivement Detroit prend beaucoup de shoots à deux points (seconds de la ligue dans ce domaine) mais à un taux de réussite plutôt bas (49,2%), qui les classent en 23ème position de la NBA.
Statistique encore plus étonnante, elle concerne les lancers francs. Alors le pourcentage aux lancers francs (71,9%, 29èmes de la ligue) des Pistons n’est vraiment pas bon, ce n’est un secret pour personne et Drummond est le premier est responsable de cette médiocrité, lui qui émarge à peine à plus de 38% en carrière… Mais c’est le nombre de lancers francs tentés qui pose problème : 29ème seulement aux nombre de tirs dans ce domaine. Pour une équipe qui oriente résolument son jeu dans la raquette et le tir à deux points, et qui domine la ligue au nombre de shoots tentés, c’est une véritable anomalie.
L’adresse et l’agressivité offensive des Pistons fait cruellement défaut, et explique en grande partie l’échec de la franchise la saison passée.
Autre faiblesse, le déséquilibre du roster. Comme nous avons pu le voir plus haut, Detroit possède beaucoup de postes 4 et de postes 5. Et même si Tobias Harris est parfois décalé en ailier lors de certaines séquences, le backcourt des Pistons manque cruellement de densité et d’expérience :
Au poste de meneur, les genoux fragiles de Reggie Jackson le rendent incertain pour les training camps, et par conséquent son temps de jeu sera probablement limité en début de saison. Ce sera donc à Ish Smith et Langston Galloway de prendre son relais.
Derrière Avery Bradley, le rookie Luke Kennard (dont nous avons vanté les talents plus haut) aura fort à faire et devra être très vite opérationnel, car oui, il existe un vrai pas entre la NBA et la NCAA, nombre de joueurs l’ont compris avant lui.
Au poste d’ailier, le jeune Stanley Johnson, dans sa troisième année, aura la lourde tâche de compenser le départ de Marcus Morris, et il ne sera épaulé que par Reggie Bullock, à peine plus expérimenté, et donc Tobias Harris par moments.
Une blessure d’un seul titulaire sur le backcourt (on ne le souhaite pas bien sûr), et c’est tout une équipe qui pourrait s’en retrouver chamboulée.
Age de l’effectif
Detroit est une équipe relativement jeune, et rares sont les joueurs d’expérience dans l’effectif. Aucun joueur n’a plus de 10 ans d’expérience dans la ligue, et le seul qui s’en approche est Anthony Tolliver, qui fera plus souvent parler son expérience depuis le banc ou dans le vestiaire, que sur le terrain. Cependant, on retrouve beaucoup de joueurs en sortie de contrat rookie ou un peu plus, et dont on attend d’eux qu’ils franchissent un véritable pas pour permettre à la franchise de retrouver les playoffs : Andre Drummond, Reggie Jackson, Avery Bradley, Tobias Harris, Ish Smith, Jon Leuer. Mais parmi ces joueurs, difficile de dégager un vrai leader sur et en dehors du terrain, mis à part Reggie Jackson. On attend surtout de Drummond de monter l’exemple, lui qui est finalement un Piston depuis le plus longtemps au sein de cet effectif.
Au niveau de la santé de l’effectif, aucun joueur n’a vraiment été touché par les blessures récemment, si ce n’est que Reggie Jackson. Gêné par une tendinite à un genou la saison précédente, il n’a disputé que 52 matchs en 2016-2017. Il ne serait toujours pas à 100% à l’heure actuelle, et on peut donc émettre des doutes sur son cas pour le début de saison.
Mis à part son meneur, Detroit présentera une équipe au complet pour la saison régulière, avec une infirmerie qui ne devrait pas trop être sollicitée.
Possibilités d’évolution
On en a parlé plus haut, elles passeront par de véritables progrès en attaque, notamment au niveau de l’adresse. Avec un groupe jeune mais pas trop non plus, un effectif stable par rapport à l’an dernier, Detroit peut franchir un cap cette saison. Et s’ils ne retrouvent pas les Playoffs la saison prochaine, on pourrait bien assister à une vraie évolution sur le plan offensif, tout en conservant les bases défensives solides propres à la franchise. En clair, après la déception de la saison précédente, on attend beaucoup mieux des Pistons cette année.
2- Coaching/style de jeu
Detroit pratique un jeu à l’ancienne, basée sur la défense et une domination dans la raquette, nous en avons parlé précédemment. Mais ils devront toutefois évoluer pour continuer à exister dans la ligue. Cela passera par une évolution significative au niveau de l’adresse cette saison, mais aussi en prenant beaucoup plus de tirs primés.
L’arrivée d’Avery Bradley colle parfaitement avec la philosophie de Detroit et ainsi que ses axes de progression à travailler : il fait partie des meilleurs two-way players à son poste, et est plutôt adroit de loin.
Il faut ajouter que le choix de Stan Van Gundy (qui on le rappelle est président des opérations basket à Detroit, il possède la mainmise sur le recrutement et le coaching) de sélectionner Luke Kennard n’est pas totalement étranger à cette volonté de s’améliorer dans la périphérie : véritable sniper en NCAA (l’ancien Dukie tournait la saison dernière à plus de 19,5 points par match, à presque 44% aux shoots primés, sous les ordres de Coach K), il pourrait bien apporter plus vite que prévu aux Pistons, d’autant plus qu’il s’est déjà attiré les louanges de son coach. Lors de la Summer League d’Orlando, il a pu commencer à confirmer les attentes placées en lui : 17,2 points, 4,2 rebonds, 2,5 passes, à 48% à trois points ! S’il défend et arrive à se faire une vraie place, il se donnerait une chance d’être l’une des surprises de cette draft !
3- Perspectives
Si tout va bien
La défense qui a fait la réputation des Pistons est toujours bien en place, et devient une vraie muraille. On n’entre pas dans la raquette de Motor City !
Andre Drummond remonte la pente et devient un vrai point d’encrage à l’intérieur, sa production offensive augmente, et il empile les double-double, se permettant même quelques gros double-double-double à l’occasion.
Reggie Jackson, bien remis de sa tendinite au genou, est le vrai leader de l’équipe sur le terrain, assume les responsabilités en fin de match, tout en impliquant ses coéquipiers.
Bradley est une des options offensives de l’équipe et passe pour la première fois la barre des 20 points de moyenne en carrière, tout en assurant le travail en défense sur les meilleurs extérieurs adverses.
Stanley Johnson, propulsé dans le cinq de départ depuis le départ de Morris, saisit l’opportunité et se fait remarquer avec de belles performances offensives.
Detroit retrouve de l’allant et se qualifie pour les playoffs en finissant 8èmes de la conférence Est, et sortent avec les honneurs au premier tour, dans une Little Caesar’s Arena flambant neuve où les supporters des Pistons retrouvent des couleurs.
Si tout va mal
Reggie Jackson manque les premiers matchs de saison régulière, et les Pistons accusent un retard à l’allumage. Le déséquilibre créé par cette absence pousse le backcourt à jouer plus longtemps, et l’énergie laissée en défense se paye en attaque : Detroit est toujours aussi maladroit, Bradley est esseulé offensivement car Johnson et Kennard, trop jeunes, n’arrivent pas à assumer leur nouveau statut.
Drummond ne franchit toujours pas de cap en attaque, et même s’il abat du boulot en défense, c’est insuffisant pour que les Pistons retrouvent l’off-season.
Voyant que la situation n’évolue pas, Avery Bradley ne renouvelle pas son contrat avec les Pistons et décide de tester la free-agency. Nouveau pas en arrière pour la franchise du Michigan.
Pronostic : 9ème place (35-39 victoires) : Les Pistons devraient se battre tout au long de la saison pour une place en playoffs mais ils semblent encore un peu courts.
Les avis de @DetPistonsFR et @PistonsFR
Quelles étaient vos attentes cet été ?
@DetPistonsFR : Avant tout, je m’attendais un grand move impliquant Reggie Jackson. Le divorce semblait acté avec le staff. Mais faute d’intérêt, nous sommes contraints de le conserver en priant pour qu’il retrouve son niveau, celui qui nous a permis de signer notre retour en Playoffs. Par ailleurs, j’attendais également l’arrivée de vétérans et d’energizers pour remodeler le groupe au cours de la saison. Le retour d’Anthony Tolliver et la signature de Langston Galloway me semblent plutôt bonnes. Améliorer le shooting est aussi une clef importante et avec la draft de Luke Kennard et la signature de Galloway nous renforçons ce secteur important dans le basket moderne. Et pour finir, je voulais éviter de prolonger KCP au max étant donné notre salary cap déjà trop élevé, donc l’arrivée de Avery Bradley est un coup parfait que ce soit contractuellement et sportivement puisqu’il représente un upgrade à KCP et qu’il possède un contrat d’une année.
@PistonsFR : Deux dossiers étaient urgents et seul un des deux a été résolu : la fin du binôme Jackson-Drummond et la FA de KCP. Van Gundy a choisi de garder Jax et Dre, priant certainement pour que Reggie retrouve son jeu de 2015. A mon avis, une mauvaise idée mais peut-être qu’il n’y a pas eu tant de proposition que cela. L’autre cas était KCP alias l’Homme qui rêvait de 110 M sur 5 ans. Il a joué au chat et à la souris toute la saison avec les Pistons et l’arrivée de Bradley a du le calmer sévère. Au final on reporte le problème puisque Bradley sera FA l’an prochain. Si Jackson et Drummond font une saison de fou, j’aurai eu tord et SVG aura bien fait. Ce que j’espère évidemment.
Qu’attendez-vous pour la saison prochaine ?
@DetPistonsFR : Notre objectif est plutôt simple. Nous devons empocher un billet pour les Playoffs en essayant de terminer mieux qu’une simple huitième place. De plus, outre le simple aspect des résultats, c’est avant tout dans le visage de l’équipe que j’aimerais revoir c’est-à-dire une équipe revancharde après la désillusion de la saison passée. Un jeune groupe qui se bat ensemble pour grandir ensemble. En espérant que la saison prochaine soit également synonyme de prolongation de contrat pour Bradley, du moins si son intégration se déroule parfaitement.
@PistonsFR : Vu la saison galère qu’on a vécu, je ne parlerais pas de victoires, de bilan ou même de playoffs. Detroit est une franchise iconique, connue pour être, à l’image de la ville, dure au mal et combative. Ces gars-là n’ont rien montré de cela la saison dernière et c’est précisément dans l’attitude que je les attends. Si chacun se bat avec ses moyens, qu’ils visent la victoire au lieu des stats, on devrait automatiquement bien figurer. Après si ça tire dans tous les sens et qu’on chope les playoffs par défaut à cause de la faiblesse de la Conférence, je ne suis pas intéressé.
Où pensez-vous vous situer dans votre conférence ?
@DetPistonsFR : La faiblesse de la conférence Est semble aujourd’hui le meilleur remède pour les Pistons. Outre les Cavaliers, les Celtics, les Wizards, les Raptors et les Bucks, je pense que nous possédons les armes pour décrocher une sixième place mais attention tout de même au génie Spoelstra et aux Hornets. Cependant, je nous vois au-dessus des Nets, du Magic, des Knicks, des Hawks, des Pacers et des Sixers. Philadelphie étant un poil jeune et fragile pour aller en Playoffs. Je placerais donc les Pistons 7ème, derrière le Heat et devant les Hornets et les 76ers.
@PistonsFR : Les équipes du dessus de nous : Cleveland, Boston, Toronto, Washington, Milwaukee, Charlotte. Les équipes qui pourraient très bien figurer : Philadelphie, Miami, Brooklyn. Dans le meilleur des cas on peut être 6eme, dans le pire 10eme ou 11eme. Je pense qu’on ne sera pas dans la zone Playoffs si le jeu est similaire à l’an dernier. Si ça change en revanche, tout est possible.