Après une très courte absence, QI Basket continue de dresser le bilan de chaque franchise depuis l’année 2000. Parcours, décisions importantes : analyse des évolutions au cours des dix-sept dernières années. Blessures, Superman, reconstruction, parcours sinueux en Floride.
Nous sommes en 2000. Créée en 1985, le Magic est une équipe encore jeune en NBA. Quatre ans ont passé depuis le sweep subi en Finales de Conférence face aux Bulls de Jordan et le départ de Shaquille O’Neal à l’intersaison. S’en sont suivies deux éliminations au premier tour, entrecoupées d’une saison sans Playoffs. En 1999, Anfernee Hardaway est échangé aux Suns, les dirigeants souhaitant renouveler complètement l’effectif. Seuls cinq joueurs ont plus de 3 ans d’expérience NBA, dont Darrell Armstrong, qui prend le leadership de l’équipe. Doc Rivers devient l’entraineur du Magic et malgré un roster très jeune et inexpérimenté, Orlando obtient un surprenant bilan de 41 victoires. Rivers est élu Coach Of the Year, et le GM John Gabriel Executive Of the Year. Dans le sillage d’Armstrong, Bo Outlaw et du jeune Ben Wallace, le Magic revendique un nouveau slogan : « Hurt and Hustle ».
Le mur du premier tour
Après cette saison aussi prometteuse qu’étonnante, John Gabriel dispose d’une marge salariale très importante en vue de la Free Agency. L’ambition du GM est faramineuse : attirer Tim Duncan (San Antonio Spurs), Grant Hill (Detroit Pistons), et Tracy McGrady (Toronto Raptors) pour former un Big Three effrayant et promis à dominer l’Est. Et la franchise y met tous les moyens nécessaires. Affiches en ville représentant Duncan et Hill sous le maillot blanc, décor des attractions à Disney World avec les photos des joueurs… Tout commence à merveille pour Orlando, avec les signatures des deux derniers cités. McGrady est alors en passe de devenir un scoreur incroyable, après une saison à 15,6 points de moyenne au Canada. Il est en fin de contrat à Toronto, et décide de s’engager au Magic pour un gros salaire et la promesse d’un avenir victorieux. Hill sort lui de six superbes saisons à Detroit récompensées de 6 sélections pour le All-Star Game, et reste sur une année à près de 26 points de moyenne. Ayant annoncé son intention de rejoindre la Floride, il débarque à Orlando dans le cadre d’un sign-and-trade envoyant Chucky Atkins et Ben Wallace chez les Pistons. Malheureusement pour John Gabriel, il ne réalisera pas l’énorme coup Tim Duncan. La légende des Spurs est déjà une star en NBA, et arrive au terme de son premier contrat. Reçu par les dirigeants floridiens, l’ailier fort est très chaud à l’idée de rejoindre Orlando. Il reste même un jour de plus que prévu, de plus en plus convaincu de son choix à venir. Même Gregg Popovich, coach des Spurs, est résigné au départ de son protégé : « Je ne me suis jamais dit qu’il allait rester. Je me préparais simplement à son départ, pour ma santé mentale ». Pourtant, Duncan fera marche arrière. Finalement persuadé par un David Robinson revenu en urgence de vacances, The Big Fundamental annonce sa prolongation à San Antonio, pour la suite que l’on connait. Une telle occasion ratée de si peu, il y a de quoi rager et nourrir des regrets.
L’intersaison reste très positive à Orlando, avec les arrivées de Hill et McGrady. Si Orlando pourra toujours regretter Duncan et même le départ d’un Ben Wallace qui explosera à Detroit, le bilan de l’été est inespéré et laisse entrevoir un bel avenir en Floride. Avec ses deux scoreurs entourés de cols bleus, le Magic se prend à rêver des sommets de l’Est. D’autant que la franchise a hérité du 5ème choix de Draft, mettant la main sur l’ailier Mike Miller. Malheureusement, les espoirs tournent court lorsque la blessure de Grant Hill refait surface après seulement 4 rencontres, et sera écarté des parquets pour le reste de la saison 2000-2001. McGrady s’affirme tout de même comme une star NBA (26,8 pts et une première sélection pour le All-Star Game), et avec Miller en Rookie Of the Year (82 matchs, 11,9 pts) et l’apport de Pat Garrity en sortie de banc, il emmène le Magic en Playoffs avec 43 victoires. Seulement 2 victoires de plus que la saison précédente, la déception est forcément de mise à Orlando, qui attaque les Playoffs face à des Bucks alors 2ème de l’Est. Alors armé d’un effectif solide emmené par Ray Allen et Sam Cassell, Milwaukee ne fera pas de cadeau au Magic. Les Daims ont déjà nettement dominé les floridiens lors de leurs 4 confrontations en saison régulière. McGrady a beau se démener et arracher le Game 3 avec 42 pions, Orlando s’incline 3-1 dans la série.
Que dire de la saison 2001-2002, si ce n’est qu’elle est l’exacte réplique de la précédente? McGrady score à outrance, décrochant sa seconde apparition au All-Star Game et même une nomination dans la First All-NBA Team, et Armstrong tient l’équipe en bon vétéran. Miller et Garrity apportent toujours, même si le sophomore ne progresse pas vraiment. Surtout, Orlando manquait cruellement d’un véritable intérieur, et obtient alors le retour du vieillissant Horace Grant – de retour en Floride – et la signature du légendaire Patrick Ewing. L’ancien pivot des Knicks est sur la fin – c’est le moins que l’on puisse dire – et ne ramènera que 6 points pour 15 minutes de moyenne. Grant Hill est pour sa part toujours abonné à l’infirmerie, avec 68 matchs manqués, et inquiète sérieusement les dirigeants pour l’avenir de la franchise.
Résultat, un bilan de 44 victoires, soit une de plus que la saison passée, et un nouvel échec au premier tour des Playoffs face à Charlotte, 5ème de l’Est. Le cinq majeur des Hornets est trop complet, avec tous les joueurs au-dessus des 12 points de moyenne et un Baron Davis en quasi triple-double sur la série (25 points, 9 rebonds, 9,3 passes). Mais le Magic peut largement regretter ce terrible Game 1 au Coliseum de Charlotte. Menés de 2 points à 1’42 du terme après la réduction d’écart d’Hudson, les joueurs floridiens n’ont pas su égaliser malgré les tirs manqués de Charlotte. Surtout, Tracy McGrady dispose de 2 lancers pour revenir à 80-80, mais rate sa première tentative. A 79-80, Baron Davis perd pourtant la balle, offrant encore une occasion au Magic d’égaliser avec 7 secondes au compteur… Mais piquera la balle des mains de McGrady, qui aura donc gâché deux énormes occasions de remporter ce premier match. L’arrière ira bien chercher le Game 2, le Magic sera battu sans contestation au TD Waterhouse Center d’Orlando. A nouveau défaits 3-1, les joueurs peuvent nourrir quelques regrets.
A l’aube de la saison 2002-2003, revenons un court instant sur le sign-and-trade de Grant Hill. Alors que l’ancien Piston n’a joué que 18 matchs en deux saisons à Orlando, l’un des deux « faire-valoir » – qualifié en tant que tel à l’époque de l’échange – Ben Wallace vient d’être nommé Defensive Player Of the Year. Bis repetita cette saison, avec une nouvelle récompense pour Big Ben, pendant que Hill jouera seulement 29 matchs pour le Magic. Cette fois, l’échec est total pour les dirigeants et Mister Nice Guy. Mike Miller, finalement décevant pour un 5ème choix de Draft, est transféré à Memphis pour Gordan Giricek et Drew Gooden. Enfin, le Magic accepte de signer Shawn Kemp, qui sort de deux saisons catastrophiques entachées de problèmes de cocaïne et d’alcool, et viré par les Blazers. Signalons également la retraite de Pat Ewing. Malgré cet effectif encore très limité, Orlando garde un bilan positif en fin de saison, avec 42 victoires. Toujours sous l’impulsion d’un McGrady qui réalise sa meilleure saison au point en carrière (32,1 pts), et termine meilleur scoreur NBA. Une nouvelle fois, le Magic aborde les Playoffs dans la peau de l’adversaire facile, et se retrouve confronté aux Pistons alors 1er à l’Est.
S’ils n’ont finalement que 8 victoires de plus qu’Orlando, ils disposent d’un effectif solide qui a déjà connu les Finales de Conférence la saison précédente. Toujours basés sur une défense imperméable et menés en attaque par Richard Hamilton et Chauncey Billups, les Pistons semblent en mesure d’écarter les floridiens sans difficultés. Pourtant, il faudra 7 rencontres aux hommes de Rick Carlisle pour se défaire d’une équipe du Magic bagarreuse. Tout commence à merveille pour la bande à McGrady qui décroche une superbe victoire dans le Game 1 à Detroit, avec 43 pts pour l’arrière dans un match dominé de bout en bout. Mieux, Orlando remporte ses deux matchs à domicile, se présentant au Palace Auburn Hills de Detroit en menant 3-1 dans la série. Et se voit déjà trop beau. McGrady déclare même « Ça fait du bien de passer au second tour ». Il n’en faut pas plus pour remotiver les joueurs de Motor City. Si le Magic ne dépassera pas une seule fois les 100 points au cours des 7 matchs, c’est lors de ce Game 5 que les Pistons ont décidé d’exceller dans ce qu’ils savent faire de mieux. En limitant Orlando à 67 points, ils stoppent complètement l’élan des joueurs de Doc Rivers, qui ne s’en remettront jamais. Ben Wallace – tiens donc – est monstrueux sur la série avec près de 18 rebonds de moyenne. A nouveau battus lors des deux derniers matchs, ils rentrent encore à la maison à l’issue du premier tour de Playoffs.
Et comme souvent pour une équipe qui stagne dans les dernières places qualificatives chaque année, l’absence de gros recrutement et de bons choix de Draft finit par être fatal. La saison 2003-2004 est un cauchemar symbolisé par la série de 19 défaites consécutives du Magic – qui mettra fin aux fonctions de Doc Rivers, remplacé par Johnny Davis – après la victoire lors du premier match. McGrady a beau terminer meilleur scoreur NBA à nouveau (28 pts), Orlando sombre complètement et termine la saison avec un bilan catastrophique de 21 victoires, bon dernier de la Ligue. Ne vous amusez pas à regarder l’effectif du Magic cette année, vous risqueriez de perdre connaissance. Au poste de GM, un John en remplace un autre, Weisbrod succédant à Gabriel. Du fait de son bilan, le Magic hérite du 1er choix de Draft 2004, à laquelle se présente un phénomène du nom de Dwight Howard.
Et un nouveau Superman arriva
Le nouveau manager décide de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière, en éjectant la majorité des joueurs de l’effectif. A la surprise générale, Tracy McGrady est transféré. Mécontent de la situation de sa franchise, l’arrière est en conflit avec les dirigeants et est finalement envoyé chez les Rockets, pour le succès que l’on connait. Weisbrod disait de lui qu’il n’assistait pas à tous les entraînements, et McGrady reconnaîtra plus tard ne pas s’être donné à 100% au cours de sa dernière saison en Floride. Après 4 saisons pour autant de sélections au All-Star Game, le dunkeur de génie quitte Orlando pour former un superbe duo avec Yao Ming. Avec lui s’en vont Juwan Howard, Tyronn Lue, et Reece Gaines tandis que Steve Francis, Cuttino Mobley, et Kelvin Cato rejoignent le Magic. Dans le même temps, Orlando enregistre l’arrivée de Tony Battie et deux seconds tours de Draft en provenance de Cleveland, en échange de Drew Gooden, Steven Hunter, et les droits sur Anderson Varejão. Un vrai virage pris par la franchise, qui souhaite partir sur de nouvelles bases après plusieurs années sans passer le premier tour de Playoffs. Lors de la Free Agency, le Magic met la main sur l’ailier turc Hedo Türkoğlu, qui sort de trois saisons à Sacramento et une chez les Spurs. Enfin, lors de la Draft 2004, Orlando obtient Jameer Nelson, sélectionné en 20ème position par les Nuggets, en contrepartie de leur choix du 1er tour 2005. Initialement attendu dans le top 10, Nelson est un meneur dont beaucoup pensent qu’il n’aurait pas dû tomber si bas dans la Draft.
Mais surtout, ce qui change l’avenir de la franchise en ce jour, c’est la sélection du lycéen star Dwight Howard avec le premier choix. Le jeune pivot est un phénomène, annoncé comme un futur Franchise Player NBA. Et dès sa première saison, au sein de cette équipe ayant fait peau neuve, Howard aura un vrai impact, avec 12 points et 10 rebonds de moyenne. Et comme la chance semble sourire au Magic, Grant Hill parvient enfin à réaliser une saison – quasi – complète avec 67 matchs au compteur, pour près de 20 points de moyenne. Avec un Steve Francis au-delà de cette barre et l’apport de Mobley, Türkoğlu, et même Jameer Nelson en sortie de banc, le Magic est sur la bonne voie d’une reconstruction éclair, avec notamment un bon départ de 13 victoires pour 6 défaites. Grâce à son jeu souvent spectaculaire emmené par Steve Francis, le Magic a tapé les grosses cylindrées mais s’est souvent effondré face aux équipes de bas de classement. Malheureusement, le transfert – critiqué – de Mobley en cours de saison pour Doug Christie, censé amener de la défense dans cette équipe offensive, va en réalité handicaper le Magic. Le joueur ne veut pas rallier la Floride et traîne des pieds, avant de se blesser. Avec un bilan de 36 victoires impactée par les nombreuses blessures de fin de saison, Orlando manque les Playoffs 2005 et le coach Davis est licencié. Türkoğlu, Hill et Nelson ont manqué plusieurs matchs, et Francis a reçu 3 matchs de suspension après avoir frappé un photographe. Mais la franchise peut espérer un avenir meilleur au vu de son effectif. Dwight Howard est élu ROY, et Nelson nominé dans la All-Rookie second team. Grant Hill est même sélectionné pour le All-Star Game 2005.
La fin de saison est marquée par la démission du GM Weisbrod, mais surtout par le retour de Brian Hill en tant que Head Coach, lui qui avait emmené le Magic en Finales NBA avec Shaq et Hardaway. Le Magic subit une autre déconvenue après la Draft 2005, leur 11ème pick Fran Vázquez annonçant finalement qu’il souhaite rester en Espagne. Cette décision, apparemment motivée par sa petite amie, lui a valu d’être moqué par les médias. Cependant, les bonnes performances de Nelson, Howard et même Travis Diener (pick de 2nd tour) en Summer League ainsi que le retour de Grant Hill permettent les espoirs à Orlando pour cette saison 2005-2006. Ils seront de courte durée. Hill retombe dans les blessures, ne commençant la saison qu’en décembre. Il joue seulement 21 matchs cette saison, alors que Nelson manque lui aussi un gros mois de compétition. L’équipe ne tourne pas bien, manque d’un véritable leader offensif malgré les progrès de D12, et plusieurs mouvements ont lieu avant le All-Star Game. Francis, moins performant, est envoyé au Knicks afin de se débarrasser de son salaire conséquent. Trevor Ariza fait le chemin inverse en compagnie d’une ancienne gloire de la maison, Anfernee Hardaway, en contrat expirant et coupé deux jours plus tard. Autre trade, l’acquisition de Carlos Arroyo et du flop Darko Miličić en provenance de Detroit. Le Magic se sépare de Kelvin Cato et d’un tour de Draft 2007 (top 5 protégé). L’effectif, organisé autour du cinq Nelson-Stevenson-Türkoğlu-Battie-Howard, trouve alors une nouvelle dynamique, réalisant notamment un superbe mois d’avril. Trop tard néanmoins, Orlando réalise le même bilan que la saison précédente, avec 36 victoires.
Pas de Playoffs donc, et un nouveau 11ème pick de Draft en 2006. Cette fois, les dirigeants jettent leur dévolu sur l’arrière de Duke J.J. Redick. Pour le reste, l’effectif reste presque identique, mais les blessures reviennent perturber un Magic pourtant bien lancé en cette saison 2006-2007. Sans surprise, Orlando reste une équipe moyenne qui devra lutter pour arracher un spot en postseason. Surtout, c’est la pauvreté du jeu et l’absence de véritable scoreur qui pose problème, malgré l’évolution constance d’un Howard qui décroche sa première sélection pour le All-Star Game ainsi que dans la All-NBA Third Team. Le Magic reste une équipe combative, et à l’occasion d’une rencontre acharnée face aux Celtics, les floridiens décrochent leur place en Playoffs. Cela faisait 4 ans que les fans n’avaient pas goûté aux joies des joutes de fin-avril. Leur plaisir sera de courte durée, leur équipe subissant un sweep sec et net de la part des Pistons au cours d’une série qui ne verra aucun joueur marquer 30 points sur un même match, et les 100 points atteints qu’une seule fois. L’expérience et l’identité de Detroit ont parlé, et le Magic rentre en Floride sans avoir vraiment résisté. Brian Hill est remercié.
Van Gundy aux commandes
Nous sommes à l’été 2007, et l’équipe universitaire de Florida vient de remporter deux titres NCAA consécutifs, entraînée par un certain Billy Donovan. Après 11 saisons passées à Florida, le mariage avec un Magic en quête de projet de jeu paraît alors évident. Le 1er juin 2007, l’actuel coach du Thunder signe un contrat de 5 ans avec Orlando. Le 2 juin 2007, il demande la résiliation de cet accord. Un incroyable retournement de situation dont les véritables raisons ont toujours été assez floues, et qui pourraient faire l’objet d’un papier d’ici quelques temps… Quoiqu’il en soit, le Magic se trouve dans l’obligation de trouver un nouveau coach, et jette son dévolu sur Stan Van Gundy. Alors qu’il a passé 12 saisons au sein du Heat, Van Gundy a fini par prendre les rênes de Miami pour deux saisons, achevées en Demi-finales et Finales de Conférence Est. Ejecté par Pat Riley en 2005, il retrouve donc un banc NBA à Orlando, après deux années vierges. Par ailleurs, Patrick Ewing et un certain Steve Clifford intègre le staff. Côté terrain, le Magic s’attache les services de Rashard Lewis, agent libre, en lui offrant un contrat max sur 6 ans. L’ailier sort de sa meilleure saison au scoring avec plus de 22 pts de moyenne et a déjà été All-Star en 2005. Cette intersaison 2007 marque également la fin du contrat de Grant Hill, dont l’expérience fut aussi désastreuse que malheureuse sous le maillot du Magic. L’ailier signe à Phoenix, où il passera 5 saisons.
Les fans ne le savent pas encore, mais sous la coupe de Van Gundy, la franchise s’apprête à prendre son envol. Avec un effectif plus complet et l’explosion d’un Dwight Howard de plus en plus dominant, Orlando débute la saison 2007-2008 sur les chapeaux de roues, remportant 16 de ses 20 premiers matchs. Le bilan sera ensuite équilibré jusqu’au All-Star break, au cours duquel D12 est titulaire et remporte également le Slam Dunk Contest. Shaq, ancienne star du Magic, avait d’ailleurs grandement apprécié la performance de « Superman »… Ou pas. Finalement, la seule véritable interrogation à Orlando concerne Redick, dont le temps de jeu famélique continue d’étonner. Le jeune arrière s’en agace, mais Van Gundy semble tenir à lui et finit par lui donner plus de minutes à partir du mois de mars. Le sniper apporte sa contribution et le Magic finit la saison en trombe. Non pas que Reddick ait amené quelque chose d’extraordinaire, mais l’effectif s’est remis à tourner. Et, chose impensable quelques mois auparavant, Orlando termine la saison à la 3ème place de la Conférence Est, avec un bilan de 52-30. Ils seront donc confrontés aux Raptors en Playoffs, avec cette fois l’avantage du terrain. Une saison à 50 victoires et cet atout en Playoffs, ce n’était plus arrivé depuis l’ère Shaquille O’Neal.
Et lors de ce premier tour de postseason, Orlando ne laissera aucune chance à Toronto. Avec un Howard auteur de deux rencontres à au moins 20 points et 20 rebonds – il a déjà réalisé cette performance à 8 reprises pendant la régulière -, le Magic remporte la série 4-1 après avoir géré les deux premiers games à la maison. L’Histoire retiendra le tir et les lancers décisifs de Türkoğlu à 100-100 lors du Game 2, mais c’est bien Howard qui a dominé la série avec 22,6 points et 18,2 rebonds de moyenne. Titanesque. Pour la première fois depuis la 1995, le Magic passe le premier tour, mais ne retournera pas en Finales. Ni même en Finales de Conférence. Car sur leur chemin se dressent leur nouvelle bête noire venue de Detroit. Une franchise que connaîtra bien coach Van Gundy, mais ça c’est une autre histoire que l’on vous racontera une prochaine fois.
En attendant, les Pistons battent une nouvelles fois le Magic. Pas sur un sweep cette fois-ci, mais les floridiens n’arrachent qu’un petit game au Amway Center. Pourtant, la série aurait pu basculer lors du Game 4 à Orlando. Alors que le Magic mène de 11 points à la mi-temps – et même de 15 au début du 3ème QT – les coéquipiers de D12 vont laisser les Pistons revenir à 70-70 avant un dernier quart temps étouffant. Scénario inverse, c’est Orlando qui remonte après avoir été mené, et les deux équipes se retrouvent à 88-88 à 1 minute du terme. Jameer Nelson est sur la ligne, mais rate son deuxième lancer. Et alors que Rasheed Wallace manque son tir, McDyess prend le rebond offensif, et Tayshaun Prince se charge d’exécuter la sentence. Türkoğlu et Howard manquent leurs essais sous le cercle, et Detroit remporte ce match pour mener 3-1 dans la série et terminer le boulot au Palace d’Auburn Hills. Orlando n’est d’ailleurs mené que d’un petit point à 40 secondes de la fin, mais Hamilton inscrit ses 6 lancers pendant que les floridiens ne marquent aucun panier. Saison terminée donc pour le Magic, mais les bases d’un avenir solide sont posées.
L’épopée 2009
La saison 2008-2009 confirme la bonne forme de cette équipe agréable à regarder, dont trois joueurs seront sélectionnés pour le All-Star Game – Howard, Nelson, Lewis. Le pivot détient d’ailleurs le record du plus grand nombre de votes jamais enregistré par un joueur, avec 3,1 millions de voix. Pourtant, l’effectif a été remanié, avec les départs d’Ariza, Arroyo, Augustine, Dooling et surtout Maurice Evans. On note également la retraite de Bo Outlaw, qui aura joué 8 saisons à Orlando, en deux passages. Mais la blessure à l’épaule du meneur à la mi-saison ainsi que celle de Türkoğlu forcent les dirigeants à recruter un Rafer Alston en bout de course à Houston. Redick et le sophomore Marcin Gortat voient leurs minutes augmenter, alors que le rookie Courtney Lee (22ème pick) est 6ème homme. Mickaël Pietrus a lui aussi rejoint le Magic, tout comme Tyronn Lue qui joue lui assez peu. Ce mélange d’expérience et de jeunes joueurs mène la franchise à un superbe bilan de 59 victoires, avec une nouvelle 3ème place à l’Est derrière les Cavs et les Celtics. Dwight Howard est élu Defensive Player Of the Year, menant la NBA aux contres (2,8) et aux rebonds (13,8). Derrière son pivot, Orlando détient le meilleur Defensive Rating de la ligue (102,58).
Au premier tour des Playoffs, le Magic se débarrasse des Sixers en 6 matchs, malgré une belle opposition de Philadelphie qui remporte notamment le Game 1 à Orlando. La faute à une avance de 3 pts gâchée par le Magic, et un tir assassin d’Andre Iguodala à 2 secondes du terme. Au Game 3 à Philadelphie, D12 permet de recoller à 94-94, avant que Thaddeus Young n’inscrive le panier de la gagne près du cercle, encore à 2 secondes du buzzer. L’absence de Nelson se fait ressentir, mais les floridiens peuvent compter sur leur Franchise Player Howard et un Alston à plus de 15 points pour boucler une série dans laquelle trois des quatre premiers matchs se sont joués en 3 points d’écart ou moins. Car après les Games 1 et 3, c’est le 4ème match à Philly qui s’est joué dans les derniers instants. Cette fois-ci, c’est le Magic qui sort vainqueur grâce au magnifique shoot du parking de Türkoğlu, à une seconde de la fin. Prestation solide au retour à l’Amway Center et blow-out à Philly, et direction les finales de Conférence pour le Magic, avec les Celtics champions en titre pour adversaires.
2-2 lors des confrontations en saison régulière entre les deux équipes. La série est très équilibrée, et le Magic remporte le premier match à Boston, grâce notamment à un 2ème quart temps de folie et une résistance ultime dans les derniers instants d’un 4ème quart temps largement dominé par les Celtes. Lors du Game 2, c’est un Eddie House bouillant à 31 pts – alors qu’il n’a jamais fait une saison à plus de 11 pts de moyenne – qui atomise le Magic avec un Rondo de gala (18 passes). Et après un blow-out en faveur des floridiens cette fois, ce sont les Celtics qui prennent un énorme avantage lors du Game 4 à Orlando. Alors que le Magic a fourni un superbe effort pour revenir en fin de dernier quart temps, alors que Lewis avait donné l’avantage aux siens à 11 secondes du terme malgré le tir de Glen Davis, c’est ce dernier qui, décalé par Paul Pierce, réduit l’Amway Center au silence avec un magnifique buzzer beater. Howard est monté au contre sur The Truth, et Lewis n’a pas bien suivi sur le switch. Boston revient à 2-2 dans la série, avant le Game 5 dans le Massachussetts, que les Celtics remporteront de peu (92-88), à la faveur d’un 4ème QT à +12. Qu’importe, le Magic se ressaisit à la maison lors du Game 6, avec un énorme Howard (23 pts, 22 rbds), et se présente à Boston pour un Game 7 dont Pat Ewing, assistant coach à Orlando, annonce qu’il sera remporté par ses joueurs. Il a raison. Avec un premier et un dernier quart temps monstrueux, un superbe Türkoğlu (25 pts, 12 passes) et un collectif solide, le Magic domine nettement les Celtics, et s’offre une place en finales de Conférence.
Face à eux, les Cavaliers du MVP de la saison LeBron James, leaders de la saison régulière à l’Est avec 66 victoires. Le Magic a battu Cleveland à deux reprises cette saison, pour une défaite. Cette série fut superbe encore une fois, avec notamment 3 rencontres à provoquer des arrêts cardiaques. D’abord ce Game 1 remporté par les floridiens à Cleveland (107-106), grâce à un magnifique 3pts de Rashard Lewis à 14 secondes du buzzer, et aux loupés de Delonte West et Mo Williams et malgré les 49 pts de James. Ensuite pour ce Game 2, remporté par les Cavaliers d’un petit point… Sur un 3 pts exceptionnel du King avec 1 secondes à jouer en sortie de temps mort. Puis ce Game 4 (116-114) qui permit au Magic de mener 3-1 dans la série après que Lewis ait fini le travail sur la ligne après un 4ème QT asphyxiant et l’échec de LeBron à 3 pts – après un 3 pts réussi. Si Cleveland reviendra, c’est bien le Magic qui bouclera la série au retour à Orlando avec un Howard stratosphérique (40 pts, 14 rbds). Notons la ligne statistique de James (38,5 pts – 8,3 rbds – 8 passes), hallucinant sur ces finales de conférence. Avec ce 4-2, le Magic s’offre le droit de rêver à un titre NBA, en se présentant en Finals pour la première fois depuis 1995.
Mais les adversaires, ce sont les Lakers de Kobe Bryant, Pau Gasol et Phil Jackson. Epaulés de Lamar Odom, Derek Fischer, et Andrew Bynum en pleine progression. Un certain Trevor Ariza fait partie du cinq de départ, lui qui avait été envoyé à Los Angeles en échange de Cook et Evans. L’ancien de la maison fera d’ailleurs mal au Magic, dans une série dominée par les Californiens. Pas de grandes histoires à raconter malheureusement, car le Magic n’a guère fait illusion. Howard, avec seulement 15 points de moyenne sur la série, a été dominée par la raquette des Lakers, tandis que Kobe dépassait les 32 pions par match. Sèchement battus lors du premier match, Orlando lâche le Game 2 en prolongations. Pourtant, l’histoire aurait pu – du ? – être différente. Alors que Türkoğlu vient d’infliger un gros contre au Black Mamba, le Magic dispose de 0,6 secondes pour marquer et remporter le match (88-88). Courtney Lee demande le alley-oop sur la remise en jeu, et s’arrache après contact, en déséquilibre, pour pousser la gonfle dans le cercle. Le ballon flotte dans les airs, et retombe hors du cercle. Mais les doigts de Gasol ont traversé l’intérieur de l’arceau. Goaltending ? Aujourd’hui encore, chacun défend son bout de viande. Un fait de jeu similaire n’avait pas été sifflé contre Howard, alors que l’infraction était nettement plus évidente. Phil Jackson avait lui reconnu avant le Game 3 que le panier aurait du être accordé au Magic. Un Game 3 que les floridiens remportent difficilement (108-104), avant de craquer de nouveau dans les deux derniers matchs sous les coups de butoir du Black Mamba et la vista de Pau Gasol. 4-1, Orlando voit le titre NBA lui échapper pour la deuxième fois de son histoire. Certes, ils n’ont pas été sweepés comme ce fut le cas en 1995 face aux Rockets. Mais la défaite est amère, et les fans ne retrouveront plus ce niveau de la compétition avant… Eh bien on ne le sait pas encore.
On y retourne… Presque
Les dirigeants décident de tout faire pour faire passer ce cap ultime à la franchise. Ainsi, ils mettent le paquet pour s’attacher les services de Vince Carter, en lâchant Alston, Battie et Lee dans le trade. Au passage, le Magic récupère le jeune Ryan Anderson. Carter est alors 8 fois All-Star, et arrive en tant que superstar à Orlando. Avec la perte de plusieurs éléments, Orlando s’active sur le marché des Free Agents en signant tour à tour Brandon Bass, Matt Barnes et Jason Williams. Avec un effectif qui n’a finalement pas perdu en qualité, les hommes de Van Gundy abordent la saison 2009-2010 avec l’envie d’aller au bout. De la passe et du tir sur les lignes extérieures, de la viande dans la raquette, tout est réuni pour une saison à succès. J.J. Redick voit ses minutes encore augmentées, et les rotations fonctionnent. Malgré quelques absences (Nelson et Carter sur blessures, Lewis suspendu pour prise de produits interdits) et un mois de janvier compliqué, le Magic achève cette saison sur le même bilan de 59 victoires pour 23 défaites. Pour la deuxième année consécutive, Dwight Howard est nommé Defensive Player Of the Year, menant à nouveau la ligue aux rebonds et aux contres. Une performance unique dans l’histoire de la NBA.
En Playoffs, le Magic impressionne. Au premier tour, ils dominent sans problème les Bobcats de Stephen Jackson (4-0), avec un collectif parfaitement huilé. La preuve avec un Howard à moins de 10 points de moyenne. Orlando est supérieur dans tous les compartiments du jeu, et se présente en pleine confiance face aux Hawks. Ces derniers, 3èmes de saison régulière à l’Est, ont éliminés difficilement les Bucks. Ils seront humiliés par Orlando. Un sweep violent infligé par les floridiens, dont le collectif toujours superbe voit également Howard retrouver sa domination. +43 dans le Game 1, +14 dans les Game 2 et 4, et + 30 dans le Game 3. Voilà voilà, on remercie Atlanta pour sa participation.
Direction les finales de Conférence donc pour le Magic, qui retrouve les Celtics. Les deux équipes nous avaient offert une série acharnée la saison précédente, dont Orlando était sorti vainqueur. Mais le scénario est complètement différent cette fois, le Magic étant battu lors des deux premiers matchs à l’Amway Center. Lors du Game 1 tout d’abord (92-88), malgré un gros retour dans le dernier quart. Au Game 2 ensuite (95-92), malgré les 30 points de D12 et en partie à cause des 2 lancers ratés de Carter qui auraient pu ramener Orlando à 1 petit point. Derrière, les hommes de Van Gundy sont largement défaits à Boston, limités à 71 points et menés 3-0 dans la série. Oui, ils remporteront le Game 4 dans le sillage d’un énorme Howard (32 pts, 16 rbds), et reviennent même à 3-2. Mais pas de miracle à la Cavaliers ici, les Celtics terminent la série au TD Garden et le parcours du Magic s’arrête en finales de Conférence. Une marche plus basse que la saison précédente, et des questions autour d’un avenir pour le moins incertain.
Essoufflement et fin de l’ère Howard-Van Gundy
L’heure est au renouveau à Orlando, dont la franchise déménage au Amway Center. Changement d’identité visuelle, et début de saison particulier pour le Magic. Alors qu’ils démarrent sur de bonnes bases, les hommes de Van Gundy vivent un mois de décembre cauchemardesque et les dirigeants décident alors de monter deux trades d’envergure, mais pour le moins étonnants. Rashard Lewis est envoyé à Washington en échange de Gilbert Arenas, plus en odeur de sainteté à D.C. Vince Carter, Marcin Gortat et Mickaël Piétrus partent pour Phoenix, et le Magic récupère Jason Richardson, Earl Clark et surtout Hedo Türkoğlu qui revient à Orlando après presque deux saisons douteuses. Cela donne un nouvel élan au Magic, qui finit la saison avec 52 victoires. Howard est à 22,9 pts et 14,1 rebonds de moyenne, et obtient surtout un troisième titre de Defensive Player of the Year consécutif. Cependant, avec 18 fautes techniques, il commence à montrer de la frustration et de l’agacement. Le retour de Türkoğlu est bienvenu, mais Arenas sombre encore (8 points de moyenne seulement).
Orlando termine donc 4ème de l’Est, avec 8 victoires de plus que son adversaire en Playoffs, les Hawks (5ème). Pourtant, le Magic déçoit et après deux beaux parcours en postseason, les floridiens rate le coche en perdant la série (4-2). L’effectif d’Atlanta est surprenant, avec un Jamal Crawford meilleur marqueur (22 pts) en sortant du banc. Al Horford est en double-double sur la série, mais pas sur les mêmes standards qu’Howard, ahurissant (27 pts – 15,5 rbds). Sur les 6 rencontres, 4 se joueront à moins de 6 points d’écart, avec à chaque fois un gagnant à moins de 90 pts. Mais les Hawks ont plus de cœur, plus d’envie, et le Magic s’essouffle. Ils abdiquent lors du Game 6 à Atlanta dans un match une nouvelle fois accroché.
La saison 2011-2012 marque un tournant pour la franchise floridienne. Au cours d’une intersaison mouvementée, Dwight Howard demande son transfert. Cette requête fait l’effet d’une bombe à Orlando, dont l’essentiel du succès passé reposait sur son Franchise Player. La direction ignore cette demande de son pivot et libère Gilbert Arenas de son contrat faramineux. Ils signent plusieurs agents libres, organise le sign-and-trade de Brandon Bass aux Celtics en échange de Glen Davis et Von Wafer. Au cours d’une saison écourtée par le lock-out et grandement perturbée par l’incertitude autour d’Howard, devenu meilleur marqueur de l’histoire de la franchise, le Magic avance difficilement. Le pivot est en conflit avec le coach Van Gundy, et demande même son licenciement. Il finit tout de même par accepter une prolongation d’un an afin de ne pas partir libre en fin de saison. Heureusement, Ryan Anderson a pris de l’ampleur (16 pts de moyenne). Le Magic termine laborieusement à la 6ème place, mais Howard doit être opéré, et rate le premier tour face aux Pacers. Malgré une courte victoire lors du Game 1, le Magic perd la série (4-1), incapable de se surpasser.
C’est la fin d’une ère à Orlando. Stan Van Gundy et le GM Otis Smith quittent leurs fonctions, remplacés par Jacque Vaughn et Rob Hennigan. Dwight Howard continue de demander un trade pour les Brooklyn Nets, et l’effectif du Magic s’apprête à changer radicalement. Le 9 août 2012, le blockbuster trade autour du pivot star est annoncé, impliquant 4 équipes. Orlando perd Dwight Howard, Chris Duhon, Earl Clark (Los Angeles Lakers), Jason Richardson (Philadelphia Sixers), et récupère Arron Afflalo, Al Harrington, Nikola Vučević, Maurice Harkless, Josh McRoberts, Christian Eyenga et une flopée de tour de Draft (pour la plupart protégés). La reconstruction est lancée en Floride, qui vient de laisser filer le meilleur marqueur, rebondeur et contreur de son histoire.
Le pari de la jeunesse
Qu’espérer avec ce nouvel effectif à l’aube de la saison 2012-2013 ? Pas grand-chose, évidemment. L’année est rythmée par des échanges incessants et sans réels intérêts, Redick et Ish Smith quittant le navire en déroute. Tobias Harris, arrivé en provenance de Milwaukee dans l’échange, explose et inscrit plus de 17 pts de moyenne sur la saison. Afflalo et Vucevic apportent leur contribution, mais c’est insuffisant pour avoir de réelles ambitions. Malgré un bilan presque équilibré à la fin-décembre, le Magic termine la saison régulière avec 20 victoires, bons derniers de NBA. Disposant du second choix d’une Draft 2013 pauvre en potentielles stars, Orlando sélectionne Victor Oladipo.
Et avec un effectif sensiblement similaire, la saison 2013-2014 n’est que le prolongement de la précédente. 23 victoires, un seul joueur au-dessus des 15 pts de moyenne (Afflalo – 18,2 pts), et la seule satisfaction venant du rookie Oladipo. S’il n’est pas élu ROY, il figure dans la NBA All-Rookie First Team. Le Magic dispose de plusieurs talents (Oladipo, Vucevic, Harris) mais un avenir meilleur n’est pas assuré pour autant en Floride. En fin de saison, la franchise monte un trade avec les Nuggets envoyant Afflalo à Denver pour récupérer le français Evan Fournier. Lors de la Draft 2014, encore plus pauvre que la saison passée, Orlando choisit Aaron Gordon en 4ème position. Il faut tout de même reconnaître que la franchise tombe mal pendant sa reconstruction, avec des cuvées peu fournies en talents capables de redresser une équipe. En parallèle, Rob Hennigan fait le choix d’échanger son 12ème pick Dario Šarić, le 1er tour 2017 et un 2nd tour pour le 10ème choix Elfrid Payton. Certes le croate est talentueux, mais doit rester deux ans en Europe et ne présente pas de certitudes, et Orlando a besoin d’un meneur pour remplacer un Jameer Nelson sur le déclin.
Et voilà le Magic reparti pour une saison 2014-2015 destinée à développer les jeunes. Payton, Fournier, Oladipo, Harris, Gordon, Vucevic, voilà le nouveau visage d’une franchise comportant seulement 4 joueurs à plus de 3 ans d’expérience (Ben Gordon, Willie Green, Channing Frye, Luke Ridnour) pour des rôles mineurs ! 25 victoires plus tard, le Magic termine à la 26ème place NBA. Entre-temps, James Borrego a succédé à Vaughn sur le banc, mais c’est à Scott Skiles que les dirigeants confient les clés en fin de saison. Ancien meneur de la franchise, superbe passeur, Skiles doit accompagner cette jeunesse vers un avenir brillant.
Le soir de la Draft 2015, Mario Hezonja est sélectionné avec le 5ème choix. Certes les plus gros talents annoncés sont passés, mais aujourd’hui ce choix est remis en question devant le manque de progression du croate. Avec Skiles aux commandes et une armada de jeunes talents, on commence à être confiant pour le Magic. Pourtant, Hennigan fait le choix surprenant de se séparer de Tobias Harris – les ailes sont un peu encombrées – en cours de saison, envoyé aux Pistons pour récupérer Ersan İlyasova et Brandon Jennings. Premier pari perdant pour le GM, les deux joueurs n’étant actuellement plus dans le roster floridien et n’ayant rien apporté de significatif, tandis qu’Harris se développe à Detroit.
A la fin de cette saison 2015-2016 à 35 victoires – en progrès donc – Scott Skiles quitte ses fonctions à la surprise générale, visiblement en désaccord avec la direction prise par la franchise. Un nouveau revers pour Hennigan, qui engage Franck Vogel en provenance d’Indiana. Réputé pour être un coach défensif, ce choix surprend les fans, mais les Pacers restent sur des performances très intéressantes. Pourtant, cette intersaison n’a pas fini d’étonner. Alors que le Magic a sélectionné Domantas Sabonis en 11ème position de la Draft 2016, les dirigeants envoient le joueur et surtout leur « Franchise Player » Victor Oladipo au Thunder pour récupérer Serge Ibaka. Oui, Oladipo commence déjà à plafonner. Mais il reste jeune et largement susceptible de progresser. Sabonis n’a pas eu sa chance, et tout ce qu’Orlando obtient, c’est un vétéran qui n’est plus vraiment le défenseur qu’il a été. Dans le même temps, Evan Fournier est prolongé, et le Magic s’attache les – onéreux – services de Bismack Biyombo, pivot des Raptors. On retrouve d’ailleurs Toronto en cours de saison lors de l’échange d’Ibaka, en échec au Magic et en fin de contrat – bravo le trade, définitivement – tandis que Terrence Ross rejoint Orlando. La saison 2016-2017 s’achève sur un triste bilan de 29 victoires, et les progrès affichés la saison passée semblent gâchés. Evan Fournier s’est affirmé comme le nouveau leader offensif, mais Vucevic a vu son temps de jeu réduit par l’arrivée de Biyombo. Payton laisse entrevoir une marge de progression intéressante.
Lors de la Draft 2017, le Magic a utilisé son 6ème choix pour sélectionner Jonathan Isaac en provenance de Florida State. Ailier au large potentiel défensif, il est attendu pour ramener la franchise en Playoffs dans les saisons à venir. Orlando a d’ailleurs bien lancé sa saison sous l’impulsion de son « Big Three » Fournier-Gordon-Vucevic, avec un jeu collectif retrouvé. Alors, quels espoirs donner à la franchise floridienne ? Les talents sont là, mais la perspective d’une place dans le ventre mou ou dans les derniers spots de Playoffs n’arrangeraient peut-être pas les dirigeants. Quoiqu’il en soit, un vent nouveau souffle sur le Magic depuis l’intronisation de John Hammond au poste de GM. Les fans veulent retrouver les joies des années Howard-Van Gundy, et l’espoir de remporter un premier titre NBA.