Il y a plusieurs années, les joueurs dont nous allons parler aujourd’hui étaient en pleine forme, alignaient des stats de plutôt haut niveau, jouaient un rôle important dans leurs équipes et pour certains remportaient des trophées individuels. Ils étaient, chacun à leur niveau, au top de leur forme. Mais dans leur carrière, ils ont tous connu des coups de mou plus ou moins importants et ont perdu de la visibilité, du temps de jeu et ont dû, pour quelques uns, quitter la NBA. Toutefois, cette saison, ces joueurs ont réussi à redorer leur blason. Ils retrouvent une place importante dans leurs équipes et font parler d’eux. Vous l’aurez compris, on va s’intéresser aujourd’hui aux meilleurs “revival” de l’année, les plus belles renaissances de cette saison 2017-2018.
Pour être clair avant de débuter ce classement, ce ne sont pas forcément les stats qui définissent un bon revival. La visibilité médiatique, la qualité de jeu, ou encore l’importance dans son équipe sont une partie des critères d’une renaissance aboutie. Ils ne partent pas tous même niveau, chacun a son parcours mais ils sont tous, à leurs échelles, sortis du placard entre guillemets. Mais alors, qui sont les joueurs qui méritent d’entrer dans ce classement cette saison ? Qui sera le Ben Arfa version Nice 2015-2016 pour les fans de foot ou le Kimi Raikkonen, pour les férus de F1, de ces dernières années ?
Quelques joueurs ont toqué à la porte du Top 5 mais méritent d’être cités :
DeMarre Carroll
Tout d’abord, on peut penser à DeMarre Carroll. Après un début de carrière médiocre de 2009 à 2012 en enchaînant les franchises (Memphis, Denver, Utah) sans trouver aucun rôle intéressant, il signe pour 2M$ chez les Hawks. Son passage de deux ans à Atlanta a révélé le joueur intéressant qu’il est. Accompagné des Millsap, Horford, Teague ou encore Korver, il a fait notamment partie de la très belle équipe de 2014-2015 lorsque les Hawks furent les leaders de la conférence Est avec 60 victoires. Durant cette saison, DeMarre Carroll s’est dévoilé et était solidement titulaire à l’aile. Bon défenseur, il a clairement contribué aux deux belles saisons d’Atlanta. Il alignait en 2014-2015 près de 12,6 points et 5,3 rebonds pour 31 minutes de jeu. Fort de ces deux années, il signe à Toronto pour avoir un rôle similaire que celui qu’il avait à Atlanta pour 60M$ sur 4 ans. Malheureusement pour lui, une lourde blessure va lui faire rater plus de 60 matchs pendant la saison 2015-2016. L’année suivante, il retrouve sa forme physique mais perd de sa superbe sur le terrain. Moins présent défensivement, perte d’adresse extérieure, il déçoit quelque peu avec 8,9 points et 3,8 rebonds.
Alors qu’il lui reste deux années de contrat à près de 15M$ par an, Toronto ne lui fait plus confiance. Les canadiens veulent s’en débarrasser au plus vite pour se libérer de ce gros contrat. Personne n’a envie de se souvenir de ses belles années à Altanta et de son niveau que l’on sait correct. Lui même semble avoir perdu confiance en lui. A l’été 2017, il est tristement transféré à Brooklyn contre Justin Hamilton et deux tours de draft (1er et 2nd tours). On se dit donc que Carroll va passer le temps chez les Nets, sans forcer, et toucher son pactole tranquillement. Finalement, il s’est plutôt bien intégrer dans sa nouvelle équipe et à retrouver des sensations au point de réaliser sa plus belle saison statistique : 13,5 points, 6,6 rebonds en 30 minutes de jeu. Même si son adresse reste encore à désirer (41% au shoot et 37% à trois points), on a retrouvé le Carroll d’Atlanta sur un bon nombre de matchs. Toutefois, il faut relativiser ses performances, réalisées à Brooklyn, dans une équipe qui n’est pas honteuse, certes, mais qui n’a aucune attente de résultats collectifs à court terme.
J.J Barea
Deuxième joueur qui aurait pu être dans le top 5 des plus beaux revival de l’année, c’est le bon vieux J.J Barea. Si son début de carrière à Dallas fut laborieux, c’est bien à Minnesota qu’il va montrer toutes ses qualités. De 2011 à 2013, le portoricain gagne du temps de jeu, et devient le 6ème homme de l’équipe encore menée par Kevin Love. Malgré quelques blessures, il aligne 11,3 points, 4,9 passes, réalise quelques matchs à plus de 20 points, et prend même le dessus sur le prometteur Ricky Rubio.
Il est à deux doigts de devenir meneur titulaire à la place de l’expérimenté Luke Ridnour. Malheureusement pour lui, ses belles performances ne durent qu’une petite saison et demie. Il perd du temps de jeu, il est moins performant, et son adresse dégringole. Il finit par être coupé par les Timberwolves quelques jours avant la reprise de la saison 2014-2015. Quand on doute et qu’on ne sait plus trop aller, il est commun de retourner à ses premiers amours. C’est tout naturellement qu’il retourne à Dallas. Cette saison, après 3 années pour retrouver ses sensations et ses habitudes texanes, il semble en 2018, à 33 ans, avoir réalisé une saison pleine, notamment au scoring avec 11,6 points. Il réalise sa meilleure saison depuis son arrivée en NBA. Il est le 5ème scoreur de son équipe et s’est imposé comme le 6ème homme de l’équipe. Capable de prendre chaud à trois points, il a retrouvé ses talents de scoreur. Cependant, tout comme DeMarre Carroll avec les Nets, Dallas a réalisé l’une des pires saisons collectives depuis des décennies, ce qui relativise les performances du caribéen.
Corey Brewer
Un autre vétéran s’est sublimé en cette fin de saison : Corey Brewer. L’ailier, numéro 7 de la Draft 2007, a connu deux belles périodes dans sa carrière de 11 ans déjà : avec les Timberwolves en 2009-2010, avec un vrai rôle de titulaire aux côtés d’Al Jefferson et Kevin Love, puis de 2012 à 2015 avec les Timberwolves, ainsi que les Rockets et les Nuggets, où il avait un réel impact pour son équipe, aussi bien défensivement qu’offensivement.
C’est à la fin de la saison 2014-2015 avec les Houston Rockets que sa carrière va subitement prendre une tournure catastrophique. Alors qu’il scorait entre 10,5 et 13 points de moyenne par match, avec des temps de jeu tournant autour des 25 minutes, Kevin McHale quitte le banc des Rockets. Mike d’Antoni le remplace et ne va pas faire confiance à Brewer. A peine 15 minutes de temps de jeu vont lui être allouées. Résultat : ses statistiques dégringolent (4,2 points). Brewer disparaît petit à petit de la rotation. Il n’en fallait pas plus pour qu’en février 2017, Houston décide de le transférer contre Lou Williams, en provenance des Lakers. Corey Brewer aurait pu penser relancer sa carrière à Los Angeles en aidant la jeune génération, mais son court passage à L.A est un nouvel échec : 3,7 points, à peine 10 minutes de jeu, il passe sa saison sur le banc à observer les jeunes Lakers à essayer de grandir, sans pouvoir les aider. Toutefois, un rebondissement va relancer sa carrière. Libéré par les Lakers le 28 février dernier, OKC cherchait désespérément un ailier capable de remplacer Andre Roberson, gravement blessé. OKC tente le coup et le signe pour le reste de la saison. Brewer va alors retrouver une place de titulaire, qu’il n’avait pas eu depuis 2013 avec Minnesota. 28 minutes de jeu, 10,2 points, 3,5 rebonds, et une présence défensive si précieuse pour OKC. Il se donne à fond aussi bien défensivement qu’offensivement avec un beau match à 22 points face aux Clippers le 16 Mars dernier. Il ferait presque oublier Andre Roberson. Au vu de son rendement, il peut espérer qu’OKC lui signe un contrat pour l’an prochain, ou qu’une équipe visant le titre souhaite récupérer un joueur capable de se sacrifier pour son équipe.
Après les mentions, il est l’heure d’entrer dans notre top 5 des revival de l’année 2017-2018.
5. Emeka Okafor
On ne pouvait pas commencer ce classement sans évoquer le nom d’Emeka Okafor. C’est LA belle histoire de l’année.
Pour ceux qui suivent la NBA depuis 2013, vous ne connaissiez peut-être pas Emeka Okafor. 2ème choix de la draft 2004 derrière Dwight Howard et choisi par les Charlotte Bobcats, Okafor ne déçoit pas et réalise un début de carrière honorable avec des statistiques tout à fait convenables pour ses 5 années à Charlotte : 14 points, 10,7 rebonds, 1,9 blocks.
En fin de cycle à Charlotte, il est transféré à la Nouvelle Orléans contre Tyson Chandler. Ses stats baissent petit à petit pour tourner vers 10 points et 9 rebonds, mais surtout, sa santé se dégrade au fil du temps. En 2012, il est tradé à Washington, puis en 2013 à Phoenix. Et c’est dans l’Arizona que sa carrière va prendre une triste tournure. Gravement blessé au cou et au dos, les médecins ne l’autorisent plus à jouer au basket. Il n’enfilera jamais le maillot des Suns. Okafor prend alors une retraite forcée en 2013 alors qu’il tournait encore à 9-10 points, 8-9 rebonds à Washington, ce qui n’est pas clairement pas négligeable. Il va alors se passer près de 4 ans avant de le revoir sur des terrains de basket. Il signe en octobre 2017 chez les Sixers pour le camp d’entrainement post-season pour jouer avec les 87ers du Delaware, l’équipe de G-League affiliée aux 76ers. Comme Brewer avec OKC, Okafor va “profiter” de la blessure de Demarcus Cousins pour être signé par les Pelicans, son ancienne équipe, pour un contrat de 10 jours.
A 35 ans, il retrouve les parquets NBA le 5 février 2018 face à Utah avec 8 rebonds et 4 points pour 8 minutes de jeu. Il va convaincre les dirigeants des Pelicans qui vont lui signer un second contrat de 10 jours, puis un contrat garanti jusqu’à la fin de la saison. Il devient même être titulaire au poste de pivot et donne tout pour que les Pels se qualifient en playoffs, pour ainsi regoûter aux playoffs, chose qu’il n’a plus connu depuis 2011. Une belle histoire comme on aime.
4. Dwight Howard
J’ai longtemps hésité à mettre Dwight Howard dans ce classement des plus beaux revival car sa “renaissance” peut être discutable. Toutefois, ce bon grand Dwight est tant critiqué dans les médias spécialisés et par l’ensemble des fans NBA que j’ai décidé de vêtir ma robe d’avocat et de défendre le cas Dwight Howard. Mais avant toute chose, pour ceux qui l’aurait peut-être oublier, il faut rappeler son histoire.
D12 est le 1er choix de la draft 2004, sélectionné par le Magic d’Orlando. 8 ans passés en Floride, qui sont clairement ses plus belles années. Il s’impose rapidement comme le leader de son équipe, puis comme le meilleur pivot de la conférence Est, et même pour beaucoup le meilleur pivot de la NBA à la fin des années 2000. Cela se comprend quand on s’arrête sur ses lignes de stats. Il alignait des saisons à plus de 20 points, 14 rebonds et 2,5 contres. De plus, il est important de rappeler ô combien Howard était puissant, efficace, leader sur le terrain, mais aussi apprécié en dehors du terrain. Il est celui qui a reçu le plus de votes pour le All Star Game 2012 avec 1,6M de votes, devançant les Lebron, Rose, Kobe et compagnie. Sur les parquets, il en impose. Il réussit à amener son équipe en Finales NBA en 2009, à l’âge de 23 ans, après une Finale de conférence de haute volée contre les Cavs de LBJ, en alignant 25,8 points, 13 rebonds à 65% au shoot.
Fort de ses 8 saisons à Orlando, Superman veut logiquement changer d’air, et partir du côté de Los Angeles pour faire un duo de feu avec Kobe, à l’image du duo Shaq-Kobe des années 2000. Ce trade vendait du rêve, mais n’était finalement qu’un échec. Une seule saison en Californie. Une saison très décevante. La “déception” va suivre D12 tout le reste de sa carrière. Son passage à Houston avec Harden devait le remettre aux sommets, mais c’est bien au Texas que l’on va penser perdre définitivement Dwight Howard : stats en baisse, moins bon sur le terrain, trop nonchalant… Il ne score que 13,7 points lors de sa dernière saison à Houston en 2015-2016. Superman n’est plus. Il n’est plus qu’aux yeux des fans qu’un ancien pivot correct mais surpayé (22,3M). Au revoir les ASG, au revoir la gloire. A 30 ans, personne ne voit d’avenir sérieux pour Howard. Lui-même ne croyait plus en ses capacités.
Dans cette période de doute, de perte de confiance en soi, il lui fallait un endroit familier, rassurant, pour se remettre en selle. Le voici débarquant, non pas à Orlando, mais à Atlanta, sa ville natale. Lui qui en 2012 se croyait peinard aux Lakers pour de longues années, se retrouve déjà dans sa 3ème équipe en 5 ans. Avec Paul Millsap et Dennis Schroder, Howard fait du Dwight Howard 2017, sans surprendre, ni vraiment décevoir car plus grand monde l’attend aux sommets comme à l’époque d’Orlando. Cette saison à Atlanta est sa pire saison au scoring depuis sa saison rookie (13,5 points). Comme si la situation n’était pas déjà assez compliquée pour lui, Atlanta veut reconstruire et se libérer de son gros contrat. Aller hop, on ressort les valises, direction Charlotte chez les Hornets. 4ème équipe en 6 ans. Une statistique digne d’un role player lambda. Incapable d’avoir un semblant de stabilité, il tente une nouvelle résurrection dans la Queen City.
Et enfin, cette saison, on a vu un Dwight Howard très correct, voir bon. Il réalise sa meilleure saison depuis 2013-2014 avec 16,8 points, 12,4 rebonds et 1,6 contres. A 32 ans, on a vu un D12 plus calme, plus mature, capable d’aider son équipe par séquence. Il a enfin compris qu’il n’était plus un leader, qu’il ne serait plus le D12 d’Orlando à 22-12-2,5. Désormais, il pouvait prétendre à être une deuxième option dans ses meilleurs moments. Au-delà des stats, visuellement, on a vu un Howard sérieux, fermant de plus en plus sa bouche pour se concentrer sur son jeu. Même s’il garde son légendaire sourire, il a compris qu’il devait être sérieux s’il espère retrouver les playoffs et finir sa carrière de manière honorable.
Malheureusement pour lui, les Hornets ont extrêmement déçu mais ce n’est pas à cause de Dwight Howard, qui peut se féliciter de sa saison. Reste à savoir maintenant s’il sera toujours un Hornet l’an prochain. Il lui reste un an de contrat garanti à 23,8M$. Deviendra-t-il un pivot vétéran sérieux, aidant, à petit prix, une équipe visant le titre, ou décidera-t-il de la jouer perso et de signer des contrats le plus élevés possibles dans des équipes moyennes ?
En tout cas, le revival est bien là, et on espère que cette renaissance ne soit pas éphémère. Il est important que D12 gère bien sa fin de carrière car même si il ne sera jamais dans la lignée des pivots intelligents à la Olajuwon, il n’en reste pas moins un monstre athlétique qui peut être encore très efficace aujourd’hui.
3. Michael Beasley
S’il y en a un bien un qui revient de nul part ou presque, c’est Michael Beasley. Beaucoup ont sûrement oublié que ce bon Michael Beasley est un numéro 2 de draft 2008, choisi, devant un certain Russell Westbrook par exemple, par Miami. Avec le Heat, mené par l’unique Dwyane Wade, qui tourne à plus de 30 points pour cette saison 2008-2009, le jeune Beasley, âgé de 20 ans, termine deuxième scoreur de l’équipe avec 13,9 points, mais aussi 5,4 rebonds. Quasiment sixième homme de l’année, il réalise une saison rookie solide, sobre, et présage que du bon pour lui et le Heat. La saison suivante, Beasley entre dans le cinq majeur et assure l’essentiel : 14,8 points, 6,4 points. Il s’impose sereinement comme un bon ailier fort polyvalent, athlétique, encore trop juste au shoot extérieur, mais avec un gros potentiel. L’avenir semblait radieux en Floride pour lui. Cependant, un certain King a décidé de ramener ses talents à South Beach, tout comme un grand dinosaure prénommé Chris. Il fallait donc libérer du salary cap et de la place dans le roster pour accueillir ces deux All Star. Le jeune Beasley est alors sacrifié contre deux seconds tours de draft échangés avec Minnesota. Au revoir les palmiers et les plages de sables blancs, bonjour les anoraks et les grandes forêts du nord.
Mais ce ne sont pas des températures négatives ou des lacs gelés qui vont refroidir Beasley. Pour sa première saison avec les Wolves, Monsieur Beasley réalise une saison exceptionnelle, la meilleure de sa carrière, avec 19,2 points et 5,6 rebonds, avec un match à 42 points contre Sacramento, et plusieurs matchs à plus de 30 points. Il forme avec Kevin Love un jeune duo d’intérieurs, curieux mais intéressant. Toutefois, ce qui fût dommage pour lui, c’est qu’il était entouré non pas de joueurs de basket, mais de plots, et les Wolves terminent avec un horrible bilan de 17 victoires et 65 défaites. Néanmoins, individuellement, tout semble parfait. Mais quand tout semble parfait, il faut toujours se méfier.
Il ne débute sa saison 2011-2012 qu’à Noël à cause d’une fracture au poignet. Lors de cette saison, il va enchaîner des petites blessures à répétition au genou et à la main, ce qui lui fait rater la quasi moitié des matchs. Ses stats sont en chute libre, et ses minutes baissent quelque peu. A l’été 2012, son contrat terminé avec Minnesota, il décide de signer à Phoenix. C’est sensiblement dans l’Arizona que sa carrière va dégringoler petit à petit. Ses chiffres au scoring et au rebond diminuent (10 points, 3 rebonds), et les Suns ne lui font pas du tout confiance. Coupé en 2013, il fait comme tout le monde et revient avec son premier amour, le Heat, pensant que sa carrière va re-décoller en Floride. Mais le Heat est maintenant l’équipe de Lebron James et la rotation est déjà bouclée. Il ne joue qu’une quinzaine de minutes durant la saison 2013-2014 et va néanmoins connaitre ses premières Finales contre les Spurs. Comprenant qu’il n’aurait pas d’avenir à sa hauteur à Miami, il tente d’intégrer une nouvelle franchise, en vain, et la raison n’est pas forcement uniquement sportive.
Michael Beasley est connu depuis 2008 pour consommer et posséder du cannabis, sans que cela altère réellement sa carrière pour le moment mais il faut avouer que cela fait tâche sur son CV. En 2013, la question du cannabis et de son comportement agressif devient un réel problème pour son avenir. Il décide alors de s’exiler en Chine, aux Shanghai Sharks. Comme tout joueur passé par la NBA, Beasley s’amuse dans la ligue chinoise, et affole les compteurs, sans que cela ne signifie quand chose finalement.
En février 2015, à la fin de la saison chinoise, Beasley intègre pour la 3ème fois de sa carrière la franchise du Heat pour jouer une vingtaine de matchs. Une nouvelle fois, ce retour à Miami est un fiasco. Il ressort son passeport pour retourner en Chine, aux Shandong Golden Stars cette fois-ci. Sa saison chinoise se passe bien, et comme l’an passé, il revient en Mars en NBA pour intégrer une équipe qui vise les playoffs. Les Rockets vont alors tenter le coup. Beasley saisit cette chance et ne la rate pas. Il réalise de bon matchs, à 12,8 points de moyenne pour une vingtaine de minutes de jeu. Il arrive même à être clutch en playoffs face aux Warriors en rentrant des paniers importants. Malheureusement, ses jolies performances n’ont pas convaincu les dirigeants texans à le re-signer pour une saison, mais sa carrière en NBA continue, ce qui est déjà une bonne nouvelle pour lui. Il est transféré vers Milwaukee et intègre le roster de Jason Kidd : 9 points pour 15 minutes de jeu, sa saison n’est pas négligeable mais n’est pas exceptionnelle non plus. A 28 ans, on se dit qu’il n’est plus capable de scorer régulièrement. Libéré par les Bucks, il va alors porter un sixième maillot NBA et pas n’importe lequel, celui des Knicks. Quand il signe cet été dans la Big Apple, on ne comprend pas vraiment le projet souhaité par Jeff Hornacek en recrutant Michael Beasley, puisque les Knicks comptent déjà pas mal de joueurs dans son registre.
Mais en fin de compte, dans le marasme new-yorkais, Beasley est l’un des rares à avoir sorti la tête de l’eau. Plus de 22 minutes de jeu et un rendement très honorable : 13,3 points à 50% au tir, et 5,7 rebonds. On a retrouvé un Beasley qui a pris de plaisir à jouer au basket, un Beasley qui attaque le cercle, adroit au shoot, patient, retrouvant des moves au poste qu’il n’avait plus sorti depuis bien longtemps. La saison de Beasley est une vraie réussite. A 29 ans, il peut espérer re-signer aux Knicks, ou pourquoi pas signer dans une équipe plus compétitive et avoir un temps de jeu suffisant pour montrer qu’il en a encore sous le capot.
2. Tyreke Evans
Voilà un joueur qui réalise une saison de haut rendement cette année, qui nous avait déçu depuis quelques saisons, et qui avait presque disparu des radars : Tyreke Evans. Pourtant ce n’est pas un joueur anodin. 4ème choix de la draft 2009, il est un des rares joueurs à avoir effectuer sa meilleure saison statistique en carrière lors de sa saison rookie.
Drafté par les Sacramento Kings, Evans s’impose dès ses premiers matchs dans cette équipe où aucun franchise player n’était vraiment là. Le rookie avait donc la liberté pour montrer rapidement l’étendu de ses talents. Il termine avec 20,1 points, 5,8 passes et 5,3 rebonds. Des statistiques impressionnantes pour une première saison en NBA. Il est logiquement élu Rookie Of the Year 2010, devançant notamment un joueur qui se nomme Stephen Curry. Cela place la qualité de la saison d’Evans. L’avenir semble tout tracé pour lui, et ses premières années se passent bien. Avec l’arrivée de DeMarcus Cousins et Marcus Thornton, la marque est davantage repartie, mais cela n’empêche pas Tyreke Evans de réaliser une belle saison sophomore avec 17,8 points, 5,6 passes et 4,8 rebonds. Le temps à Sacramento, DeMarcus Cousins prend de l’ampleur petit à petit, Tyreke Evans voit un petit meneur nommé Isaiah Thomas lui prendre pas mal de shoots. C’est tout naturellement que ses chiffres au scoring baissent (15,2 points en 2012-2013). Evans est moins performant que lors de sa saison rookie, ce qui surprend quelque peu. Cela ne s’explique pas uniquement par l’arrivée de Thomas et Cousins, mais aussi par une santé fragile. Il accumule les petits pépins, sans gravité d’abord, mais qui lui font rater une bonne vingtaine de matchs par saison. Ce facteur est sûrement celui qui a fait douter les Kings par la suite.
En juillet 2013, dans un trade à 3 équipes, Sacramento envoie Tyreke à la Nouvelle-Orléans. Un nouveau départ pour le ROY 2009 qui veut connaître les playoffs. En rejoignant les Pelicans d’Anthony Davis et Jrue Holiday, Evans peut espérer être le troisième larron d’un big three prometteur. Mais la concurrence appelée Eric Gordon pousse Evans sur le banc, en tant que 6ème homme. Un rôle qui va, dans le temps, lui convenir parfaitement. Jusqu’en février 2016, son passage aux Pels est plus que correct, sans être exceptionnel non plus. Mais une nouvelle fois, les blessures vont s’enchaîner. Son genou droit le fait souffrir et le fait rater la quasi totalité de la saison 2015-2016. La carrière d’Evans est presque remise en cause. Son corps est de plus en fragile et a du mal à tenir le coup. Pourtant, sur le terrain, Tyreke a montré de belles choses depuis son arrivée aux Pelicans, mais le corps ne suit plus, à seulement 26 ans.
En 2016-2017, pour son retour sur les terrains, ses matchs avec NOLA sont pauvres, sans envie. 26 matchs, 9,5 points, 3,5 passes pour à peine 20 minutes de jeu. On ne reconnait plus du tout Tyreke Evans, les dirigeants de la Nouvelle-Orléans non plus. DeMarcus Cousins arrive en Louisiane et Evans fait partie du package faisant le chemin inverse du côté de Sacramento. Evans retrouve donc dans sa première équipe, où il avait briller. Mais son retour aux Kings se durera que quelques semaines. A peine 14 matchs pour lui. Agent libre à l’été 2017, une nouvelle aventure démarre pour lui dans le Tennessee avec les Grizzlies. Nous, fans, spécialistes, anaylistes, n’attendons que peu de la part de Tyreke Evans avec Memphis.
Signé pour 3,2M$, on pensait qu’il allait sortir du banc de temps en temps, jouer son quart d’heure- vingt minutes et tourner vers les 10 points. Finalement, Tyreke Evans va avoir un sursaut d’orgeuil. En sortie de banc, Evans retrouve toutes ses sensations. Jusqu’à Noël, Evans est fort, adroit, agile. En décembre 2017, il aligne 21,7 points, 6 passes, 5 rebonds à 43% à trois-points, s’il vous plait. Même si les Grizzlies se sont pas bon collectivement, Evans lui fait tout pour aider son équipe et être performant. Il est dans la discussion pour le titre de meilleur 6ème homme de l’année, une chose encore impensable à l’été 2017.
On peut le dire : Il renaît à Memphis. Toutefois, ce revival est peut-être un peu entaché avec les rumeurs de transfert. Depuis février, il est mis sur le banc jusqu’à la trade deadline pour le préserver et le transférer. Mais le ROY 2009 reste à Memphis. Il ne joue tout de même plus jusqu’à la fin de saison. Néanmoins, sa saison 2017-2018 est de haute volée. Il est de retour dans la lumière. Mais sa fin de saison l’empêche de remporter à la fois le titre de 6ème de l’année, et le titre de plus belle renaissance de l’année.
1. Jrue Holiday
Voici le numéro 1 de ce classement des revival de la saison : Jrue Holiday.
Même si Evans aurait pu être aussi sur la plus haute marche du podium, Holiday est un client sérieux et mérite sincèrement sa première place. Le 17ème choix de la draft 2009, choisi par Phily, a eu un début de carrière assez remarquable. Malgré une saison rookie compliquée, il a vite pris le rythme NBA. Dès sa saison sophomore, il devient le meneur titulaire des 76ers, à l’époque, menés par Elton Brand et Andre Iguodala. Avec 14 points et 6,5 passes, il montre qu’il est un meneur de qualité, et que sa 17ème place était peut-être injuste. Petit à petit, Holiday prend du galon, s’épanoui, et montre de très belles choses. On se souvient tous de leurs séries de playoffs en 2012, au 1er tour, série remportée 4-2 face aux Bulls, où Jrue prend le lead de son équipe et s’oppose à Derrick Rose de belle manière, mais surtout au deuxième tour et la superbe série face aux Celtics, qui se termine en 7 avec une victoire de Boston. Cette équipe de Philadelphie avec Iggy, Evan Turner, Lou Williams, Elton Brand et donc Jrue Holiday fait plaisir à voir. Ces playoffs semblent lancer la carrière d’Holiday.
Avec le départ d’Iguodala aux Warriors, Jrue prend le leadership des 76ers à 22 ans, aux côtés de Thaddeus Young et Evan Turner. Il compile 17,7 points et 8 passes décisives, ce qui fait de lui l’un des meilleurs meneurs de l’Est. Il est récompensé de sa belle saison par une 1ère sélection au All Star Game. Malheureusement, Phily ne se qualifie pas en playoffs, et décide, curieusement, de se séparer de son meneur All Star pour récupérer Nerlens Noel. Jrue Holiday atterrit alors à la Nouvelle-Orléans, qui souhaitent construire autour d’Anthony Davis.
Son arrivée semble être une bonne chose pour lui, le projet de NOLA semble intéressant à moyen terme pour lui : Anthony Davis, Ryan Anderson, Eric Gordon, Tyrere Evans, il y a du beau monde et les playoffs peuvent être un objectif réalisable. Cependant, au bout d’une trentaine de match, Jrue se blesse lourdement : fracture de stress au tibia. Sa saison est terminée. C’est un coup dur pour le meneur qui devait utiliser cette saison pour s’intégrer et monter en puissance petit à petit. Il est écarté des terrains jusqu’au début de la saison 2014-2015. Il revient donc en octobre 2014, avec la motivation de s’imposer dans cette nouvelle équipe. Mais la malchance se poursuit. Sa blessure resurgit et s’aggrave au bout de deux mois de jeu. Nouvelle saison terminée.
Il va rater en deux saisons près de 90 matchs. Une sombre période pour lui. Néanmoins, il garde le moral et se bat pour revenir sur les terrains à 100% de ses capacités physiques. Deux saisons quasi-blanches mais il est de retour sur les terrains pour le début de la saison 2015-2016. Il va enfin pouvoir montrer son talent à NOLA. Ses années 2015-2017 sont correctes, mais on a du mal à retrouver le Jrue Holiday des années Phily. Ses stats sont bonnes mais sur le terrain, son impact est moindre. Il a encore du mal à s’intégrer pleinement à cette équipe. Mais cette saison, on a eu la chance de revoir le vrai Holiday. Signé pour 5 ans à 126M$, les Pelicans font confiance à Holiday et ce dernier va prouver qu’ils ont eu raison. Cette saison est une saison de qualité pour le meneur de 27 ans : 18,8 points, 5,8 passes, 4,5 rebonds. C’est certes sa meilleure saison au scoring de sa carrière, mais c’est aussi l’une voire la meilleure saison visuellement. Si on le sentait ailleurs les saisons précédentes, en 2018, il est concentré et ça ne rigole plus du tout. Il a enchaîné les belles performances avec plusieurs matchs à plus de 30 points. La présence de Rajon Rondo lui a permis de se concentrer sur le scoring, et ça marche. On le sent libéré, plus serein dans son jeu. Il est en forme, ce qui lui permet d’être présent offensivement et défensivement. C’est clairement l’un des meilleurs défenseurs two-way de la saison. Avec la blessure de DeMarcus Cousins, il a su prendre ses responsabilités pour être le numéro 2 derrière Anthony Davis. La saison d’Holiday est une réussite. On prie pour qu’il continue sur cette lancée l’an prochain car c’est un joueur très agréable à voir jouer.
En somme, vous l’aurez compris, tous ces joueurs, à leur échelle respective, ont sorti la tête de l’eau cette saison. Ils ont prouvé qu’ils étaient encore performants et qu’on pouvait compter sur eux. Si certains se battent pour montrer qu’ils ont leur place dans un roster NBA, d’autres espèrent redevenir des joueurs de premiers rangs et de (re)connaître les playoffs. Il est si difficile de retrouver son niveau d’antan quand les blessures s’enchaînent ou que les mauvaises expériences plombent des carrières, que nous devions tirer notre chapeau à ces joueurs pour leur abnégation et leur persévérance.