J’écris cet article entre les temps morts, mi-temps, et autres moments assez nombreux que les matchs NBA nous laissent. L’optique est de partager les pensées qui me viennent et me viendront tout au long de la rencontre. Enfin, disons celle dont je me souviens !
Début du match – la défense All Time des Rockets !
Voir une équipe de D’antoni proposer une défense solide ne m’étonnait pas plus que ça, mais voir une de ces équipes briser le système offensif des Warriors, ça, je ne m’y attendais pas. La circulation de balle des Dubs a une réputation qui n’est plus à faire. Pourtant, les arrières, ailiers d’Houston les poussent à réduire leur circulation de balle, empêchant par la même occasion le Big Four de trouver de l’adresse. En début de rencontre, ils ont essayé de faire tourner, mais les switchs des Rockets sont d’une précision chirurgicale, tandis que les courses des Warriors se font avec des joueurs sans cesse dans leur poche. Cette débauche d’énergie vaut le coup, puisque portés par une adresse phénoménale, Houston termine le premier QT à 39-22 !
Depuis 2 matchs et 1 quart temps la défense étouffante des Rockets fait trébucher la motion offense des Warriors. Pour palier à l’absence de CP3, D’antoni a comme on pouvait s’y attendre ressorti Luc Mbah a Moute pour user les joueurs adverses.
L’iso KD – Mise au point !
Je lis beaucoup depuis quelques matchs que Kevin Durant est en train de tuer Golden State avec son isolation. Pour moi c’est une erreur terrible que de dire cela. L’isolation de KD n’est pas une décision unilatérale de ce dernier. Il partage la balle depuis son arrivée aux Warriors, et est venu dans cette équipe pour cette raison. Les Warriors 2014-2016 étaient formidables, mais ils ont perdu un titre parce que face à une défense resserrée, ils manquaient de talent en isolation pour faire la différence. Face à ces Rockets, ils sont face à une défense bien supérieure à tout ce qu’ils ont affronté ces dernières saisons. L’isolation de Durant est un besoin depuis qu’ils n’arrivent pas à faire circuler la balle comme ils le souhaitent. Et si l’isolation de Durant blesse son équipe c’est uniquement car il est suffisamment bien défendu pour la rendre insatisfaisante.
Quoi qu’il en soit, Durant n’a pas pris la décision de jouer ainsi. Cela fait parti de la palette des Warriors depuis son arrivée. A fortiori en l’absence d’André Iguodala.
Les Role Players des Rockets
La mi-temps vient de sonner lorsque j’écris ce paragraphe. Et Chris Paul absent je suis scotché par le travail effectué par James Harden, mais également les joueurs autour de lui. Ariza, Tucker, Eric Gordon (16 pts, 4/4 à 3pts à la mi-temps) sont absolument fantastiques. Dans un moment clé leur adresse est énorme, ils ne tremblent pas. Capela se bat partout est arrive à défendre sur des extérieurs sans jamais décevoir. Les Rockets n’ont qu’une star sur le terrain, mais quelle que soit l’issue de ces finales de conférence, ils sont héroïques.
La réponse des Warriors !
En début de second quart temps les Dubs ont montré les crocs. La défense voulait répondre à l’adresse adverse, en les empêchant de créer. La défense démarre à 10 mètres du panier, avec une agressivité impressionnante. Cela leur permet de revenir derrière des contre-attaques en nombre. Les Rockets perdant toujours plus de ballons. Les Warriors retrouvent du coup de l’adresse longue distance. Reste à voir si cet effort ne coûtera pas cher ensuite.
Dommage qu’il y ait pas mal d’erreurs de communications entre les Warriors. Notamment le duo Curry – Thompson qui permette aux Rockets de se maintenir en tête.
La pénurie de Role Player des Warriors
Ceci est une réflexion du second quart temps. En voyant Kevon Looney souffrir, et en constatant le manque d’adresse longue distance autour du trio Curry – Thompson – Durant, à fortiori que Draymon Green ne prend pas de tirs, je repense à la preview de la série où je notais cette faiblesse : les role players des Warriors ne sont pas au beau fixe. Livingston est peu utilisé, et on aperçoit surtout Jordan Bell comme rotation pour le secteur intérieur. Dans les remplaçants, hormis Nick Young, personne ne semble pouvoir apporter cela. En réfléchissant à la construction de ces Warriors, on peut légitimement se demander s’ils n’ont pas fait l’erreur de garder certains joueurs par sentimentalisme, alors que David West, JaVale McGee et Zaza Pachulia sont complètement sortis de la rotation face aux Rockets. Peut être qu’ils va falloir revoir l’effectif autour du 5 Curry – Thompson – Durant – Green – Iguodala.
Les chevilles !
Deux fois dans le match nous avons vu les Warriors s’insurger des décisions de l’arbitre. Deux fois sur une action similaire : James Harden joue l’isolation à 3 pts, prend un step back à 3 pts, et le défenseur s’approche trop près des chevilles de l’attaquant provoquant un coup de sifflet. En se souvenant de l’action qui a écarté Kawhi Leonard des finales de conférence l’an passé, je tenais à vous partager mon agacement pour ce geste défensif tendancieux des Dubs. Ici Nick Young et Stephen Curry.
Bref, 61-51 pour les Rockets à la mi-temps
A peine revenus de la pause que les Warriors commencent leur habituel démolition du 3eme QT. En 1min50 minutes ils reviennent à -2. L’orage passe néanmoins et James Harden continue de frapper en enchaînant de step back à 3pts (autant de marchés non sifflés, mais passons). Klay Thompson mène la charge, avec une bonne distribution de Curry. Néanmoins, l’orage commence à passer et les Rockets reprennent l’avantage derrière un 3pts de Gerald Green (74-70). A noter que les Warriors ont enfin mis Kevon Looney à la cave. Une bonne nouvelle. L’activité de Jordan Bell est bien plus précieuse. Klay Thompson met ses 26eme points et redonne l’avantage (74-76). Curry l’imite.
Alors que les Warriors ré-accélèrent, les Rockets s’enferment dans l’isolation de James Harden, qui accumule les minutes, véritable Stakhanov des parquets dans cette série. La série de 3pts se perdurera jusqu’au bout du quart temps. Ou du moins jusqu’à que Kerr repose Curry, Thompson & Green et aligne une lineup compliquée (Bell, Young, Looney, Livingtson) autour de Durant.
77-84 à l’orée du dernier quart temps
La balle ne circule plus côté Rockets, les Warriors eux continuent dans la lignée de leur 7/11 du QT précédent, et l’écart grimpe (+12) ! MDA sort Harden, une bonne nouvelle, mais les Warriors ont pris feu, et la marche semble désormais trop haute pour les Texans. Gordon a laissé son adresse s’envoler et coûte cher depuis la fin du 3eme QT. Les efforts de Tucker en défense ne suffisent plus à stopper la main chaude du backcourt adverse. Le score file et Klay Thompson est tout simplement inarrêtable. Après 2016, il prend un nouveau Game 6 sur ses épaules et brise les espoirs de Rockets trop courts.
Nous aurons un game décisif à Houston. Que les fans prient pour Chris Paul, sa présence sera cruciale pour les Rockets.