“Death, taxes, Spurs” : les trois choses auxquelles il est impossible d’échapper selon le dicton local. Encore une fois, la saison 2018-19 aura été l’occasion de le rappeler : ne jamais enterrer San Antonio.
L’été 2018 avait été riche en émotion avec le départ de Kawhi Leonard et Danny Green à Toronto et l’arrivée de Demar DeRozan et Jakob Poeltl, échange qui mettait un terme à de longs mois de troubles et d’agitation de toutes parts. Les Spurs allaient ouvrir un nouveau chapitre, encore. Il fallait faire face au défi d’intégrer un nouveau joueur majeur en présence de DeRozan, et également composer avec la fin officielle du Big Three, consécutif au départ de TP aux Hornets. Et autant dire que lorsque l’on a vu à terre, dès les premières minutes de la saison, le jeune Dejounte Murray, promis à devenir le fer de lance de cette nouvelle génération Spurs et le premier rempart défensif de l’équipe, on ne partait pas sur des bases idéales, pas du tout même.
Et puis, finalement non. Alors oui, San Antonio ne domine plus la conférence Ouest de la même manière qu’il y a quelques années, oui le roster a connu beaucoup de changements, oui les 50 victoires sont devenues plus difficiles à atteindre. Mais au final, les Spurs se placent toujours, malgré une adversité qui se renforce et les changements d’effectif. Pas de Murray ? Pas de problème, Derrick White devient la surprise du chef. Propulsé dans le cinq majeur, celui qui a dû travailler dans l’ombre depuis quelques années a parfaitement su saisir sa chance. Le malheur des uns fait le bonheur des autres dit-on.
A côté de White, c’était également la première saison pour DeRozan sous un autre maillot que celui de Toronto. La question de la compatibilité avec Aldridge avait soulevé quelques interrogations, à juste titre. C’était sans compter l’excellente adaptation dont a été capable l’arrière. En pleine maturité de son jeu, DeRozan est encore parvenu à étoffer sa palette offensive. Le tir à 3pts qu’il avait commencé à développer légèrement à Toronto est bel et bien resté au Canada, mais on l’a souvent vu dans un rôle de créateur sur pick and roll ou sur ses isolations, dans un secteur où on l’attendait clairement moins. Avec les shooteurs de la second unit de SA que sont Bellinelli, Forbes, Bertans, Mills et compagnie, DMDR s’est éclaté dans ce nouveau rôle. Également portés par un LaMarcus Aldridge une nouvelle fois taille patron tout au long de la saison, les Spurs accrochent finalement le 7e spot de la course aux playoffs, avec 48 victoires au compteur.
Opposés aux Nuggets au premier tour de playoffs, le duel s’annonçait haut en couleurs. Les fans n’auront pas été déçus, avec une série en 7 matchs, mais repartiront tout de même avec quelques regrets au regard de la physionomie de la série et de certaines rencontres. Bref, les Spurs sont encore là, n’en déplaisent à certains !
Résumé de l’été
A priori, pas grand chose au programme côté Spurs pour cet été 2019. Avec peu de cap disponible, on se demandait bien ce qu’allait pouvoir faire le front-office de San Antonio, et des doutes apparaissaient même sur la capacité de la franchise à conserver Rudy Gay, l’ailier étant devenu free agent. Et pourtant, là aussi les Spurs l’ont joué fine, car au regard du peu de marge existante les mouvements effectués l’ont tous été en bonne conscience.
Tout d’abord, la draft 2019 a vu l’arrivée dans les rangs du jeune croate Luka Samanic avec le pick 19. Un choix qui a pu en surprendre plus d’un, mais qui reste dans l’ADN de la franchise – le cliché diront les mauvaises langues. Avec leur deuxième pick, Keldon Johnson, le poste 2-3 de Kentucky, était choisi et faisait son entrée dans le roster de San Antonio ; un joli coup pour pas mal d’observateurs NCAA qui le plaçaient plus haut que la fin du premier tour, d’ailleurs on ne se privera pas de citer la conclusions des copains d’Envergure sur son profil : “Le candidat parfait pour une équipe cherchant à renforcer immédiatement sa seconde unit à moindre coût.“. Nickel pour San Antonio.
Début juillet, les Spurs allaient se décider à bouger sur le marché des transferts. Davis Bertans filait direction Washington laissant la franchise texane avec le souvenir d’un beau sniper qui a su électriser l’AT&T Center quelques fois au cours de ses saisons sous le jersey Spurs. Dans le même temps ou presque, la franchise mettait la main sur DeMarre Carroll pour un prix relativement bas (13M sur 2 ans). Venant renforcer la raquette et le poste 3-4, Carroll devra faire oublier les pourcentages au tir de Bertans par son expérience et sa polyvalence, à l’image du rôle occupé par le seul Rudy Gay jusque là.
Ce dernier justement était la priorité du front-office texan pour cet été, et les choses furent bouclées simplement à hauteur de 32M pour 2 saisons. Le reste des signatures est plutôt anecdotique, on pourrait toutefois noter la venue de Trey Lyles en provenance des Nuggets. Le faux-départ de Marcus Morris peut laisser quelques regrets aux fans, tant il semblait cocher un bon nombre de points déficients chez les Spurs : nasty, défense, rudesse, scoring en périphérie, … L’opportunité était belle, mais le bon Marcus préférait finalement filer à l’anglaise pour céder aux sirènes des Knicks. Logique, logique… Bref.
Roster
Meneurs : Derrick White, Dejounte Murray, Patty Mills
Arrières : DeMar DeRozan, Marco Belinelli, Bryn Forbes, Lonnie Walker IV, Quinndary Weatherspoon
Ailiers : Rudy Gay, DeMarre Carroll, Luka Samanic,
Ailiers-forts : LaMarcus Aldridge, Trey Lyles, Chimezie Metu,
Pivots : Jakob Pöltl, Drew Eubanks
Jeu & Coaching
Au regard des mouvements de l’été – peu nombreux -, on pourrait se dire qu’il n’y aura que peu de changements dans le jeu des Spurs. Et c’est en partie vrai. En partie seulement car la principale arrivée chez les noir et blanc de San Antonio est le retour de l’enfant prodige Dejounte Murray. Celui qui avait hérité de la mène lors de la saison 2017-18 en lieu et place de Tony Parker avait suscité le très grand intérêt des fans, notamment au regard de son apport défensif. Après une saison blanche due à une grosse blessure dès le début de saison, l’intégration de Murray dans les plans de Popovich devrait apporter toutefois quelques modifications intéressantes.
Car en l’absence de Murray, la planète Spurs ne s’est pas arrêtée de tourner, loin de là, et Derrick White est sorti du terrier de formation de Fort Alamo pour exploser au grand jour. Alors à qui confier la mène maintenant, hein ? Et bien finalement, est-ce qu’on s’en foutrait pas totalement ? Si, ou au moins un peu. La grande majorité des fans attendent depuis des mois maintenant l’association de Murray et White sur le backcourt, notamment en raison des qualités défensives des deux joueurs. Si Popovich tend vers cette option, l’ami DeRozan se retrouverait décalé sur l’aile, en poste 3. Si certains ont pu paraître réfractaires à cette idée, pour des raison justifiées, il s’avère que la saison passée a été l’occasion d’expérimenter la chose et que ce pari a plutôt réussi. Associé à des shooteurs qu’étaient par exemple Mills et Forbes, DeRozan a géré la baraque depuis le poste 3 sans que cela ne coûte excessivement de l’autre côté du terrain. Alors pourquoi ne pas renouveler l’expérience avec un backcourt White-Murray, qui serait également plus défensif ?
De la même manière – on le développera plus après – Popovich dispose dans son roster d’une palette de possibilités assez larges pour composer son cinq majeur et ses associations de joueurs selon le résultat souhaité. Si Aldridge est souvent étiqueté en poste 4, on le voit de plus en plus, la fin de carrière s’approchant, hériter du poste 5. L’an dernier, s’il partageait parfois la raquette avec Pöltl, il n’était pas rare de le voir se décaler en pivot lorsque Rudy Gay était placé à ses côtés pour apporter un côté plus small ball aux texans.
Pour ce qui est de l’identité de jeu, rien ne devrait réellement changer. Les Spurs auront pour mission de faire ce qu’ils ont très bien fait l’an dernier : bien shooter. S’ils sont parmi les équipes qui prennent le moins de tirs à 3 points de la Ligue, ils étaient l’an dernier parmi les meilleurs en % convertis, notamment grâce à une second unit où se côtoyaient Mills, Forbes, Belinelli et Bertans, avec Pöltl pour faire le travail de l’ombre. Cette année, sauf surprise énorme, les Spurs devraient à nouveau favoriser des attaques construites autour des forces de gravité que peuvent être Aldridge et DeRozan dans la peinture, avec un tempo assez lent pour le starting five et plus élevé avec les remplaçants. Les deux leaders feront probablement leur travail, mais c’est autour d’eux qu’il faudra que la structure du jeu soit solide et surtout efficace.
En terme d’identité lorsque l’on parle des Spurs, la défense revient souvent. La saison dernière, pour la première fois depuis un moment, la défense locale n’avait pas été une référence, et se situait dans la moyenne des autres équipes. C’est principalement là que le retour de Murray sera attendu, lui qui avait su séduire les fans et ses coéquipiers par une très grande activité défensive. La complémentarité avec White devra sûrement être travaillée offensivement, mais défensivement si ces deux-là sont associés ensemble, les backcourts adverses auront de quoi se méfier. Longs, mobiles, réactifs et toujours bien placé sur les drives, les deux joueurs devront être les fers de lance de la défense extérieure des Spurs, notamment pour ce qui est de la défense en transition, autrefois domaine réservé de Danny Green. A l’intérieur, LaMarcus Aldridge se convertit depuis déjà quelques années en joueur primordial dans le secteur défensif. Toujours là pour combler les brèches, pour faire le bon box out au bon moment et pour contrôler son équipe, il est un leader discret, mais indispensable à la défense texane.
Quel 5 majeur ?
Au regard des développements qui précèdent, vous l’aurez deviné, on s’oriente pour notre part sur un cinq majeur composé comme tel :
Derrick White – Dejounte Murray – DeMar DeRozan – LaMarcus Aldridge – Jakob Pöltl
Le choix de faire démarrer directement Rudy Gay est évidemment tentant, tout comme celui de préférer Bryn Forbes à Murray ou White pour apporter plus de spacing et de shoot extérieur à ce cinq, mais tentons d’expliquer ces choix.
Gay semble idéal en sortie de banc, et aura de toutes les manières un temps de jeu conséquent pour s’exprimer, notamment sur le poste 4 aux côtés de LMA. Avec l’apport de DeMarre Carrol, qui sera confiné dans le même rôle, Popovich se libère une option supplémentaire sur ce poste 3-4, mais Carroll devrait plutôt être utilisé avec la second unit et son armada de shooteurs. De plus, on connait l’affection du coach texan pour l’association de deux bigs dans la raquette, lui permettant de contrôler le rebond, de jouer le rebond offensif et donc de limiter les transitions adverses, où il sait son équipe plus en difficulté.
Le choix d’un backcourt White-Murray est surtout fait ici pour permettre aux Spurs de jouer avec la même logique que la saison précédente, à savoir avec une second unit beaucoup plus libre et axée sur le tir extérieur, avec un trio Mills-Forbes-Belinelli. Cette répartition permet dans l’ensemble d’avoir une équipe de San Antonio complète, et plutôt équilibrée. Chacun son rôle, chacun sa mission. Mais il est vrai qu’imaginer Forbes débuter les matchs en lieu et place de Murray semble tout à fait probable, notamment par l’apport en terme de spacing que cela permettrait d’apporter. Et puis un deuxième cinq avec Mills-Murray-Belinelli-Carroll-Poltl, why not. Et avec ça, on n’a pas même eu le temps de parler de Lonnie Walker IV. Sacrilège.
Forces du roster
Les forces de San Antonio restent à peu près les mêmes à chaque saison. Expérience, profondeur, fond de jeu et défense. Bon, on l’a vu un peu plus haut, pour ce dernier élément il s’agira surtout pour les hommes de Popovich de remettre le bleu de travail pour récupérer leur identité défensive. Pour le reste, rien ne change, et on n’a vu par exemple dans les moments un peu plus creux de la saison les bienfaits que pouvaient apporter l’expérience d’un joueur du calibre de LaMarcus Aldridge. Comme toujours avec San Antonio, ça ne brille pas beaucoup, mais c’est efficace.
Et c’est ce qui semble être le principal atout fort de San Antonio pour la saison à venir, notamment au travers de la belle profondeur d’effectif que possède la franchise.
Aucun des seconds couteaux n’a de noms clinquants, certes, mais chacun à un ou plusieurs domaines où il peut contribuer de manière solide et surtout durable. Conséquence principale : le sorcier Popovich aura à sa disposition bon nombre d’options pour composer différents 5 majeurs selon les besoins de l’équipe au moment voulu. Les Spurs peuvent jouer très grands, très petits, très vite, ou très lentement. Avec un bon mélange de jeunesse (Murray, Walker IV, Poltl, White, Metu…) et de joueurs plus confirmés (DMDR, LMA, Mills, Gay, …), les Spurs sont depuis plusieurs maintenant vers une douce transition qui leur permet de multiplier les options de jeu.
Faiblesses du roster
Le problème de tout équilibre subtilement dosé, c’est que la moindre perturbation peut le mettre à mal et le faire vaciller.
Pour ce qui est des Spurs, l’une des faiblesses identifiées est précisément le manque de constance que peuvent connaître les blancs et noirs sur une saison de 82 matchs. Les fans y sont maintenant habitués : il arrive fréquemment que les Spurs lâchent certains matchs qui, a priori, ne devraient pas leur poser le moindre souci – du style un match contre les Suns, voire deux… De même, un autre refrain bien connu des fans concerne les fameux matchs où l’avance devrait être plus conséquente, et où l’équipe se fait rejoindre dans les derniers instants de la partie.
Car si à San Antonio le danger peut venir de partout, le problème c’est qu’il peut aussi ne jamais venir du tout. Les fans ont ainsi pu visionner ces dernières saisons de longues minutes sans la moindre proposition offensive de qualité, sans le moindre mouvement ou tir propre. Et puis d’un coup, les neurones se remettent en marche, on retrouve un certain fond de jeu et la machine repart. Cette irrégularité, surtout quand elle se concentre sur des matchs à la portée de l’équipe, ne devra pas être renouvelée cette saison, car elle pourrait coûter très chère en fin de saison dans la jungle que s’annonce être la conférence Ouest.
Autre point noir que l’on pourrait soulever : si la polyvalence du duo Gay/Carroll devrait être mis à contribution sur le poste 4, il est tout de même dommage de ne pas avoir pu mettre la main sur un poste 4 shooteur comme l’était Bertans. Dans cette optique là, le choix de Morris était idéal, mais nous l’avons vu, celui-ci a fait un choix de carrière indiscutable – LOL. Si les deux joueurs précités peuvent évidemment planter à l’occasion quelques banderilles, Bertans apportait une certaine sérénité dans ce domaine.
Le joueur clé : Dejounte Murray
Il était déjà notre joueur-clé pour la saison dernière, et rebelote cette saison. Forcément, avec une saison 2018-19 sur le banc, il n’avait pas réellement pu montrer ce dont il était capable, mais son retour sera décisif à plusieurs égards, dont certains ont déjà été abordés ci-dessus.
Tout d’abord, et c’est un préalable indispensable, il faudra voir comment revient le frêle meneur de sa grosse blessure au genou. Si les vidéos Instagram sont belles, l’intensité d’un entrainement contre des joueurs lambda est loin d’être la même que celle que vous côtoyez lorsque vous mettez un pied dans un terrain NBA, et je sais de quoi je parle – pas du tout, je n’ai jamais joué en NBA. Si toutes les sensations sont retrouvées et le rythme revenu, on pourra alors se pencher réellement sur le cas Murray. Car Dejounte Murray a des choses à prouver, et ce dès cette saison.
On observera particulièrement comment il gère l’éclosion de Derrick White sur le poste qui lui avait été promis et confié par le staff technique lors de la saison 2017-18. C’était à lui que revenait légitimement la mène de la franchise, après que l’iconique Tony Parker ait passé son tour. Mais le coup du sort qu’aura été sa blessure a été l’occasion pour un autre d’émerger, mais pour autant, Murray devra trouver sa place. Qu’il joue poste 1 ou 2 aux côtés de White, il devra surtout éviter de tomber dans le piège de vouloir trop en faire.
Lors de sa demi-saison en meneur titulaire, on avait déjà pu noter de vrais progrès dans sa gestion de balle et du rythme. Doté d’aptitudes physiques au-dessus de la moyenne pour un meneur, il participait activement au rebond défensif et réussissait à se projeter rapidement vers l’avant. Mais dans le dernier quart du terrain, les défauts apparaissaient, avec des mauvais choix, des tout-droit-tête-baissée. Or, en fin de saison, il avait déjà appris à conserver son dribble plus aisément et à gérer ses efforts pour jouer dans des deuxièmes ou troisièmes temps, mais également pour filer la gonfle en transition. Il devra montrer qu’il a su conserver ses efforts dès le début de saison, de même que les progrès entraperçus sur son shoot mi-distance en début de saison dernière. Le petit shoot au niveau du corner des lancers francs que Chip Engelland avait enseigné à TP dans ses jeunes années avait semble-t-il fait son retour avec DJ, espérons qu’il le confirme là aussi.
Surtout, il sera attendu défensivement. Pas la peine de redire ce que l’on a évoqué plus haut, mais l’association Murray-White vend du rêve dans le domaine sur le papier. On dit parfois que le meneur doit impulser le tempo défensif de son équipe, notamment car il défend sur le porteur de balle initial. Pour Dejounte Murray, cette phrase doit devenir sa référence. Il devra retrouver ses sensations physiques évidemment, mais son sens de l’anticipation et ses longs segments doivent aider les Spurs à retrouver une défense extérieure efficace.
La problématique de l’équipe : peuvent-ils briser le plafond de verre ?
Cela fait plusieurs saisons maintenant que les Spurs terminent dans les dernières places qualificatives pour les playoffs, et qu’ils héritent par conséquence d’un adversaire de premier rang au premier tour de playoffs (coucou Golden State hein). Alors peuvent-ils passer ce qui semble être leur plafond de verre, à savoir ces 7, 8è places qualificatives ?
Difficile à dire. Voilà, merci d’avoir lu jusqu’ici pour une telle analyse. Bon, plus sérieusement, c’est très difficile à dire pour plusieurs raisons. Déjà, il est impossible de prédire quel bordel sera la conférence que tout le monde annonce comme un jungle terrifiante – à juste titre. Alors savoir, dans cette jungle de la conférence Ouest, quelle place occupera San Antonio relève de l’impossible. Mais ont-ils, au moins potentiellement, les armes pour pouvoir se saisir de cette question, par rapport aux autres équipes qui seront amenées à lutter avec elle ?
Oui. Indéniablement, oui. Un duo de franchise players de haut niveau – quoi qu’on en dise -, des jeunes joueurs plein de talents, des vieux briscards plein d’expérience et d’intelligence de jeu, un coach qu’on ne présente plus, tous les ingrédients semblent réunis pour pouvoir prétendre aux 50 victoires et se mettre à l’abri un peu plus tôt dans la saison. Les seules corrections à apporter concernent des points que nous avons déjà cité dans cette preview (l’irrégularité, la gestion du retour de Murray, la défense à retrouver, …). Ce sont évidemment des points importants, mais s’ils sont rapidement corrigés, voir des Spurs titiller les 50 victoires ne serait pas étonnant. Mais si l’équilibre casse… Méfiate.
Pronostic
8è place à l’Ouest (entre 47 et 51 victoires)
Bon, avec tout ce que je viens de vous dire plus haut, j’ai l’air malin moi maintenant.
Mais oui, l’équipe QiBasket a tranché et le méli-mélo des classements de l’équipe amène les Spurs en 8è place. Ils seront, sauf surprise, dans la lutte aux playoffs jusqu’au bout comme pour les dernières saisons écoulées. Le talent du duo DMDR-LMA sortira les Spurs de quelques situations difficiles, de même que les seconds couteaux qui sauront s’avérer efficaces sur certaines périodes de l’année. Mais devant la densité de la conférence Ouest, la difficulté du calendrier (on vous laissera voir le détail, mais certains passages ne sont pas très rigolos, comme le fameux Rodeo Road Trip…), et le nécessaire temps d’adaptation à l’intégration de Dejounte Murray laisseront obligatoirement quelques victoires en court de route. Et puis toute manière, on vous l’a déjà dit dès la première phrase : on ne peut pas échapper aux Spurs, donc vous les verrez encore en playoffs.
L’avis des comptes FR : @SASpursFr et @SpursFRA (en attente)
Quel bilan tires-tu de la saison passée ?
@SASpursFr
Clément : Plutôt satisfait sincèrement. Avec toutes les pertes de l’été et de la présaison je ne vois pas comment penser le contraire. On démarre tout de même la saison sans Kawhi, sans Danny, sans Tony, sans Manu et sans Dejounte. On accueille DeMar DeRozan à contrecœur (de son côté) à qui on va offrir un tout nouveau rôle et on file les clés de la mène à Derrick White qui ne s’attendait pas forcément à être responsable si vite. Atteindre les playoffs avec une belle bataille en 7 matchs contre Denver au 1er tour je trouve ça plus que correct. Forcément déçu de l’issue de cette série qui était jouable mais on a au moins réussi à débarquer en playoffs avec une identité et une belle alchimie de jeu. Pour résumer et pour ma part, je dirais que l’objectif du début de saison avec cette nouvelle équipe a été rempli.
Benjamin : En prenant en compte la concurrence à l’Ouest, l’intégration de DeRozan, et surtout les nombreux problèmes de blessures, c’est une saison assez réussie. La saison blanche de Murray a beaucoup joué cette année puisqu’on en attendait beaucoup de lui et qu’au final on a dû composer sans. Heureusement, la révélation de Derrick White est arrivée juste à temps pour guider le gouvernail de cette équipe, il nous a été indispensable des deux côtés du terrain et son absence s’est beaucoup fait ressentir (cf. Rodeo Road Trip et Playoffs). Nos deux plus gros soucis cette saison ont été la défense catastrophique et les matchs à l’extérieur. Derrick étant le seul joueur capable de défendre les extérieurs, on s’est trop souvent fait mitrailler par les backcourts adverses. Au final, on a quand même fait grandir nos jeunes, on a intégré DeRozan, Aldridge a été All-Star et on a eu notre place en Playoffs. C’était ce qu’on attendait en début de saison, et on y est parvenu. On peut en tirer un bilan plutôt positif.
@FRASpurs : Alors honnêtement, vu tout ce qui s’était passé durant la pause estivale (départ de Tony, trade de Kawhi, retraite de Manu + la blessure de Dejounte) fallait avoir les nerfs solides. Tout le monde (ou presque) nous voyait finis, la fin du cycle dont on nous bassine les oreilles depuis quelques temps déjà. DeRozan n’allait pas rentrer dans le moule Spurs. Bref…. Pop en a aussi pris pour son grade (trop vieux, son message ne passera plus, il est temps de partir etc…). Au final on a joué sur ce qui fait la force de la franchise, le système Spurs. On a responsabilisé LaMarcus, on a inclut DeRozan dans le système et on a sorti du placard des gars comme Derrick White. Résultat, et bien ça a marché. 7e dans une Conférence Ouest au combien relevée avec 48 victoires et qualification en Playoffs. On est sorti au Game 7 du 1er Tour des Playoffs vs des Nuggets qui ont joué un très beau basket tout au long de la saison. Avec tout cela, est-ce que l’on peut dire que la saison est réussie? Pour moi la réponse est oui.
Que penses-tu de l’été de la franchise ?
@SASpursFR :
Clément : Pas de folies, comme d’habitude, mais de toute manière nous n’avions aucune flexibilité donc on a fait quelques ajustements nécessaires. La re-signature de Rudy Gay était pour moi une priorité donc c’est très positif, la signature de DeMarre est intéressante également, un 3&D c’est toujours un excellent deal chez nous. Trey Liles, sans mentir, je ne connais pas vraiment le profil du joueur, mais c’est un intérieur et c’était clairement ce qui nous manquait pour démarrer la saison, à voir ce qu’il vaut sur le terrain. Concernant la draft, assez surpris de notre 1er choix et pour avoir lu toutes les previews et les mock draft il y avait apparemment beaucoup mieux à cette place là que Luka Samanic mais au vu de notre historique de la draft, j’ai 100% confiance. Keldon Johnson et Quinndary Wheatherspoon ont l’air vraiment prometteurs cependant, ils se sont donnés à 100% pendant la Summer League.
Benjamin : Je suis assez étonné. On avait aucun billet, et on a quand même réussi à recruter intelligemment. Heureusement on avait pas grand monde à re-signer à l’exception de Rudy Gay. 28 millions sur deux ans pour lui, c’est pas un contrat horrible. Certes c’est cher payé, mais si on prend en compte le fait que de toute façon, DeRozan et Aldridge nous bloquent notre masse salariale pendant encore 2 ans, on peut se dire que 12 ou 14 millions, ça fait pas une grande différence. On ne compte pas être très actifs à l’été 2020. En 2021 en revanche, on verra l’expiration des contrats d’Aldridge (si on ne le coupe pas), de DeRozan (s’il prend sa Player Option à 27M), et de Rudy Gay qui aura alors 35 ans. Son contrat nous conforte simplement dans l’idée que notre objectif est de ne pas trop bouger les cadres avant l’été 2021. Mise à part ça, on peut noter l’arrivée de DeMarre Carroll qui va un peu nous aider en défense et au shoot, ce dont on manque terriblement, et de Trey Lyles, jeune intérieur qui sort d’une saison décevante, remplaçant de Marcus Morris qui a préféré aller signer aux Knicks alors qu’il avait donné son accord verbal aux Spurs. La seule déception est le départ de Davis Bertans qui a été vraiment bon dans son rôle cette saison, départ qui dégoûte un peu quand on pense qu’il a été transféré pour faire de la place à Morris.
@FRASpurs : Comme on pouvait s’y attendre il n’y a pas eu de gros noms qui ont rejoint l’effectif (tiens donc). Les choix effectués au cours de la Draft sont plutôt positifs à mon sens (mention à Keldon Johnson que je garderai à soleil cette saison. J’ai la sensation que ça sent le petit steal dont on a le secret). L’arrivée de Carroll va également nous faire du bien. Un mec sérieux qui va pouvoir apporter son expérience avec les jeunes et qui saura se mouler dans l’effectif. Mais le plus grand évènement de cette été pour les Spurs (hormis la retraite de Tony), L’ARRIVÉE DE TIMMY DANS LE STAFF. Je pense que l’on minimise l’impact que cela aura sur l’équipe et sur les joueurs. Certes il était déjà présent lors d’entraînements etc… mais là il sera au plus prêt possible, avec Pop. Ça c’est le gros coup du côté staff de cette été. Puis ne pas oublier Will Hardy qui vient compléter le duo. On a perdu Messina et Udoka mais on gagne un duo Pop/Duncan complété par Hardy. On est pas mal. Ajoutez Buford qui devient le grand Patron de « l’usine Spurs » what else?
Quelles sont tes attentes pour la saison prochaine ?
@SASpursFR :
Clément : J’ai vraiment envie de voir Dejounte Murray revenir en forme et à son niveau, c’est la priorité. Ensuite à voir comment cette équipe fonctionne avec autant de guards mais je ne vois pas Derrick White rétrogradé dans son rôle surtout avec la saison et la série de playoffs qu’il a fait. Donc très curieux de voir le 5 majeur que Pop va aligner tout au long de la saison. On est sensé repartir plus forts que la saison dernière avec le retour de Dejounte, j’aimerais vraiment qu’on reconstruise une identité défensive forte et qu’on redevienne une équipe insupportable à jouer. Je nous vois bien atteindre les 50 victoires, même si la Conférence Ouest s’est renforcée, et passer au moins un, voire deux, tour(s) de playoffs. Beaucoup de choses vont dépendre du retour et de l’adaptation de Murray.
Benjamin : Plus ou moins les mêmes que cette année, assurer une place en Playoffs tout en faisant grandir nos jeunes et en préparant l’avenir. Il va aussi falloir qu’on redevienne une défense que l’on craint, et que l’on modernise un peu notre style de jeu très axé vers le poste bas et le mi-distance (mais ça, j’y crois pas trop). J’attends aussi de voir comment va évoluer le tandem Murray-White, et ce que Lonnie Walker IV pourra nous apporter. On en est qu’au début de notre reconstruction, j’ai le vertige rien que de penser aux Spurs de 2021.
@FRASpurs : Les playoffs ! Plus sérieusement, que le système Spurs perdure. C’est ce qui fait notre force. On a un effectif solide, des « vieux » qui font le travail, des jeunes qui montrent une bonne envie, un staff qui en fait rêver plus d’un. Les ingrédients sont là. Maintenant ce ne sera assurément pas évident mais on y croit. #GoSpursGo
Quel scénario te convient pour l’équipe actuelle, dans l’idéal ?
@SASpursFR :
Benjamin : Une 6ème place sans trop de frayeur, une belle défense, une attaque top 15 NBA, des jeunes qui font tourner l’équipe autour d’Aldridge et DeRozan (notamment Murray, White et Walker), et une élimination en 6 ou 7 matchs contre un cador de l’Ouest !
@FRASpurs : Les Spurs commencent fort la saison, tempèrent un peu avant le road trip et mettent en place le rythme de croisière vers fin Février-début Mars. Aldridge et/ou DeRozan All Star(s). Dejounte nous fait une grosse saison pour son retour. Une petite 5e place à l’Ouest (optimiste 😉), une qualif en playoffs solide et une bonne campagne. Voilà mon scénario idéal pour la saison à venir. #GoSpursGo