Après des années de morosité ambiante, la faute à un avenir saccagé par les décisions foireuses de la direction, les fans de Brooklyn ont enfin retrouvé le sourire. La franchise commence à récolter les fruits du grand ménage entamé il y a maintenant 3 ans, lors de l’arrivée de Sean Marks au poste de General Manager. Armé d’un effectif très jeune mais talentueux, les Nets avaient un objectif clair en tête : développer les potentiels et affirmer l’identité de jeu de la franchise, pour être le plus attractif possible lors de la Free Agency. Les cibles étaient déjà claires, chaque superstar serait convoitée par les Nets, et il faudrait alors des arguments solides. Brooklyn abordait donc la saison avec un effectif complet, bien que jeune donc et disposait, pour une fois, de son futur premier choix de Draft.
Alors que le début de saison reste poussif, sans un D’Angelo Russell étincelant, les Nets parviennent tout de même à se poser en poil à gratter pour certaines franchises. Lorsque Caris LeVert se blesse gravement lors d’un match face aux Wolves, c’est la panique générale à Brooklyn, qui craint le pire pour son arrière. Même s’il évite finalement les blessures les plus dramatiques, LeVert manquera tout de même plusieurs mois de compétition, et Brooklyn voit son projet à court-terme s’assombrir. Début décembre, l’équipe affiche un inquiétant bilan de 8 victoires pour 18 défaites. Pourtant, le collectif va relever la tête, emmené par un énorme D’Angelo Russell. L’ancien Laker est tout simplement fabuleux à partir de décembre, et les Nets remontent leur déficit peu à peu. Le meneur sera même sélectionné en tant que remplaçant pour le All-Star Game en février. Une vraie force mentale se dégage au Barclays Center, avec des vétérans précieux pour le collectif. Joe Harris se révèle, et remportera le concours à 3pts, pendant que Jarrett Allen s’avère être une belle pioche au poste 5. Et alors que le calendrier de fin de saison est infernal – on se souvient des comparatifs terribles entre les concurrents pour les dernières places en Playoffs -, les Nets ne s’embourbent pas et sortent de superbes performances. Non contents de retrouver les Playoffs à la surprise générale, ils arrachent même une 6ème place à l’Est.
La suite ne sera donc que du bonus pour des Nets opposés aux Sixers lors du 1er tour de Playoffs. Pourtant, la jeune équipe fera bien plus que de la figuration, et ira même arracher le Game 1 à Philly. Les joueurs de Kenny Atkinson proposeront une belle opposition, et s’inclineront logiquement en 5 manches. Qu’importe, l’essentiel est fait, avec une superbe copie, et des conséquences limitées sur la Draft, car s’ils n’ont donc pas hérité d’un top pick, le message envoyé aux agents libres était parfait.
Résumé de l’été
D’ailleurs, les Nets ne tarderont pas à faire de la place dans leur masse salariale, en utilisant, une fois n’est pas coutume, ce 1er tour de Draft qu’ils envoient à Atlanta. L’opération leur permet de se séparer d’Allen Crabbe et de son contrat, et surtout de récupérer Taurean Prince – et un 2nd tour 2021 -, même s’ils doivent également lâcher leur 1er tour 2020 (protégé 1-14). Un asset que les Hawks céderont d’ailleurs aux Pelicans, pendant que les Nets ne sélectionnent qu’au second tour. Nicolas Claxton et Jaylen Hands rejoignent ainsi leurs rangs. Ce dernier est issu de l’échange du pick 27 (1er tour) envoyé aux Clippers en échange d’un 1er tour 2020 (protégé 1-14). Le management des Nets s’est donc activé en amont de la Draft pour faire de la place dans le cap space et préparer la Free Agency, tout en s’attachant les services d’un bon role player en la personne de Prince. D’autant que la rumeur d’un intérêt réciproque entre la franchise et Kyrie Irving commence à s’intensifier. Les Nets doivent faire face à vague de joueurs libres de tout contrat, et tous ne peuvent pas partir sans conséquence. La folie s’empare alors de Brooklyn, qui va vivre une semaine incroyable. La franchise renonce à tous les droits sur les agents libres restreints, et ce qui n’était qu’une rumeur se confirme alors : Kyrie Irving annonce son intention de rejoindre le Barclays Center, pour un contrat de 4 ans et 141M de dollars. Une onde de choc, car le meneur était convoité par les Knicks depuis des mois, eux qui étaient initialement favori pour accueillir le champion 2016.
Le délire ne s’arrêtera pas là, puisque c’est finalement LE free agent le plus convoité de cette intersaison qui annonce son choix de rejoindre les Nets. Après 2 titres de champion et une finale perdue sur une terrible blessure, Kevin Durant déclare à la surprise générale vouloir rallier Brooklyn. Evidemment, l’annonce fait l’effet d’une bombe en NBA, et les heures qui suivent offrent leur lot de nouvelles informations. Finalement, c’est un sign-and-trade qui est mis en place entre Brooklyn et Golden State, afin de ne pas laisser ces derniers complètement orphelins de KD. Alors qu’il était convoité par Minnesota, D’Angelo Russell (agent libre restreint) rejoint la côté Ouest, accompagné de Treveon Graham, Shabazz Napier, et une TPE. Les deux joueurs seront envoyés… Chez les Wolves, ironie du sort. Les Nets récupèrent donc Kevin Durant, ainsi que le 1er tour 2020 des Warriors (protégé 1-20).
Libre, DeMarre Carroll s’envole pour San Antonio, dans un sign-and-trade impliquant les Wizards, et qui permet aux Nets d’acquérir les droits de Draft de Nemanja Dangubic et Aaron White. Enfin, les Nets ont conclu leur fabuleuse intersaison en obtenant la signature de DeAndre Jordan, pour 40M de dollars sur 4 ans. Un contrat honnête pour un pivot solide et expérimenté qui vient compléter la rotation. On peut donc l’affirmer, malgré l’incertitude autour de Kevin Durant, les Nets ont parfaitement réussi leur marché estival, en atteignant l’objectif ultime qu’ils s’étaient fixés : attirer les plus gros agents libres disponibles. Ils ont également comblé la perte de Carroll en anticipant son départ avec le recrutement de Taurean Prince. Les Nets se sont également attachés les services de Wilson Chandler.
Les Nets ont même achevé leur été avec la prolongation de Caris LeVert pour 3 ans et 52M de dollars. Un joli contrat que n’a pas volé l’arrière, qui a réalisé un magnifique début de saison dernière et dont le retour de blessure fut plus que convaincant, avec une superbe série face aux Sixers à 21 points (49,3%, à plus de 46% de loin).
Roster
Meneurs : Kyrie Irving, Spencer Dinwiddie, Theo Pinson, Jaylen Hands
Arrières : Caris LeVert, David Nwaba, Garrett Temple, Dzanan Musa
Ailiers : Kevin Durant, Taurean Prince, Joe Harris, Wilson Chandler
Ailiers Forts : Rodions Kurucs, Alan Williams, Henry Ellenson, Nicolas Claxton
Pivots : DeAndre Jordan, Jarrett Allen
Jeu & Coaching
Premier constat, simple : les Nets ont remplacé numériquement D’Angelo Russell et DeMarre Carroll par les venues de Kyrie Irving et Taurean Prince. Malgré toutes les qualités que l’on peut prêter aux deux hommes, Brooklyn gagne clairement au change sur le papier. Inutile de s’étendre sur le talent immense d’Irving, champion aux côtés de LeBron James en 2016 et encore très performant avec les Celtics l’an passé. Quant à Prince, il s’est affirmé comme un solide ailier en NBA, capable de hausser le niveau défensif et de rentrer des tirs. Encore jeune, il a tout le potentiel pour consolider l’effectif des Nets et occuper une place de titulaire cette année. La saison dernière, Brooklyn s’est appuyé sur un fort collectif au jeu léché. La jeunesse a pris le pouvoir au Barclays Center, et les meilleurs potentiels sont toujours dans le roster, hormis Russell. LeVert, bien revenu de blessures, mais également Allen ou Kurucs sont encore là, et Prince est venu s’ajouter à la liste.
Bien sûr, Brooklyn sera privé de Kevin Durant pendant de longs mois, peut-être même pendant toute la saison. En son absence, les Nets compteront, comme l’an passé, sur la puissance de feu de leur ligne arrière, avec les présences de Kyrie Irving et Caris LeVert. Les deux hommes ont du talent plein les mains, une grosse capacité à scorer, et la possibilité de distribuer des passes aux copains. Dès lors, tout se passera dans cette zone pour Brooklyn, qui comptera ensuite sur les ailiers pour écarter les défenses. Atkinson dispose de plusieurs tireurs de qualité, avec Harris ou Prince. Kurucs doit encore progresser dans le domaine (31% la saison dernière) mais peut devenir une option intéressante au large sur le poste 4. Le coach des Nets dispose quoiqu’il en soit d’un gros réservoir de joueurs, avec de nombreuses possibilités de rotation. Difficile de ne pas imaginer ces Nets jouer vite avec les profils présents dans le roster, mais le mouvement de balle devrait rester primordial dans les systèmes d’Atkinson. C’est ce qui a fait la force de Brooklyn la saison dernière, et le coach aura certainement à coeur de reconduire ce modèle. Attention à l’intégration de Kyrie Irving dans ce domaine, lui qui reste friand de chevauchées héroïques dans les défenses adverses.
Tout l’enjeu sera là pour le coach des Nets : conserver une alchimie d’équipe malgré le départ de pièces importantes et expérimentées, en intégrant les nouveaux venus et leurs spécificités. Un challenge de luxe, on en convient, car Atkison dispose d’un roster très complet, bien que léger sur le poste 4, notamment en défense. Il faudra veiller à équilibrer le jeu des Nets, probablement dépendant de son backcourt, en développant les grands ailiers notamment. L’an passé, Brooklyn affichait seulement la 19ème Offensive Rating de la Ligue, malgré un collectif huilé. Si Russell ne brillait pas et en l’absence de LeVert, les choses se compliquaient sérieusement pour les Nets, qui ne pourront pas toujours compter sur un Harris ou un Dinwiddie en feu. L’arrivée d’Irving va dans ce sens, car si le meneur ne dessert pas les intérêts du collectif, il ne fera qu’apporter la dose de talent supplémentaire pour renforcer l’attaque des Nets.
Défensivement, Brooklyn ne perd pas vraiment au change avec Irving et Prince. Ils renforcent même considérablement le poste de pivot sur ce plan, alors qu’Allen a montré toutes ses qualités dans le domaine. Si l’inquiétude persiste donc sur les performances défensives de la base arrière, le niveau global devra être relever cette saison. Dans le ventre mou des défenses NBA l’an passé, ce sera un cap nécessaire pour franchir un palier supplémentaire et prétendre aller chercher le top 4 à l’Est. L’absence de postes 4 solides pose d’ailleurs problème, comme on l’a vu avec la paire Dudley-Allen qui laissait trop souvent ce dernier en position vulnérable. Atkinson est toujours confronté à l’inconvénient d’un profil d’ailier fort fuyant, et Prince a été évoqué pour occuper ce poste par séquence. Avec ses 2m03, il sera tout de même limité selon la match-up qui lui sera proposée, notamment si l’adversaire joue grand. Attention donc à ce côté du terrain du côté des Nets, qui ne devront pas prendre l’eau sous peine de laisser filer des victoires précieuses.
Quel 5 majeur ?
Difficile d’annoncer avec certitude la starting lineup des Nets pour cette saison. Aucun doute sur le backcourt, avec les titularisations de Kyrie Irving et Caris LeVert. Indéboulonnables, ils seront la rampe de lancement de Brooklyn. Spencer Dinwiddie est aguerri dans le rôle de 6ème homme et a montré ses qualités de scoreur en sortie de banc. Inutile donc d’envisager une autre combinaison que celle-ci pour les Nets. L’absence de Kevin Durant règle le problème à l’aile, et Taurean Prince occupera donc sans aucun doute le poste 3. C’est derrière que ça coince, avec la fébrilité sur le poste 4 et la présence de deux pivots forts. Dans les projections, il semble que Kurucs tienne la corde pour démarrer au poste d’ailier fort, avec DeAndre Jordan pour occuper la place sous le cercle. D’autant que Wilson Chandler vient d’écoper de 25 matchs de suspension pour dopage. Les difficultés d’Allen à s’associer avec un 4 qui s’écarte vont dans ce sens, mais le jeune joueur a prouvé ses qualités et mérite un temps de jeu conséquent. Il ne serait pas ridicule de l’intégrer au cinq de départ, comme il l’a fait au cours de ses 80 matchs joués l’année dernière.
Dans une récente déclaration, Allen évoquait même la possibilité d’évoluer en 4 aux côtés de Jordan. Une utopie pour le garçon, car même s’il a des airs de joueurs des 90’s, il faut bien réaliser qu’une paire Allen-Dede ne serait pas vraiment so 2020. En effet, le jeune pivot, qui assure avoir travaillé son tir, tournait à 13% l’an dernier du parking. A 21 ans, il peut progresser dans le domaine, mais n’abusons quand même pas. Les deux hommes affichent de profils assez similaires offensivement, avec une grosse verticalité et une forte activité sous les panneaux. Difficile donc de les imaginer alignés ensemble, car les possibilités en attaque seraient plus que réduites, et le mouvement de balle en serait sans doute impacté.
Il semblerait donc que Dede Jordan soit le mieux placé pour démarrer les matchs. Difficile de l’imaginer prendre place sur le banc au vu de sa position dans la Ligue, mais il faudra également donner un temps de jeu conséquent à Allen afin de ne pas ralentir sa progression. Dès lors, une association avec Kurucs semble la plus probable, mais pose tout de même son lot de questions. Quel sera le rendement défensif de cette raquette, alors que le jeune 4 n’a pas montré une vraie solidité dans le domaine et que Jordan n’a pas vraiment la capacité à défendre au large ?
Attention donc aux artilleurs de loin en défense. Pour cela, l’option Prince en ailier fort fait son chemin, et même si elle ne devrait pas être privilégiée d’emblée, peut-être qu’Atkinson sera contraint d’y recourir avec le temps. Cela laisserait donc le poste d’ailier vacant, avec la possibilité de voir Joe Harris intégrer le cinq de départ. Problème, les incertitudes défensives ne feraient qu’être décalées sur les extérieurs, avec un manque de consistance criant.
Kyrie Irving – Caris LeVert – Taurean Prince – Rodions Kurucs – DeAndre Jordan
Si Atkinson dispose d’une vraie profondeur d’effectif, il n’en sera pas moins compliqué de trouver les bonnes combinaisons pour palier au manque sur le poste 4 et aux lacunes défensives que le groupe peut afficher. Le backcourt restera la clé de voûte de l’effectif, et le coach devra redoubler d’inventivité sur les ailes pour proposer une solidité entre les lignes arrières et le dessous des cercles. On a pu lire que LeVert pourrait sortir du banc, et Harris être titulaire, mais on privilégie clairement Caris dans le cinq de départ.
Forces du roster
Indéniablement, l’ajout de Kyrie Irving est un superbe coup pour les Nets. Même si D’Angelo Russell a su montrer toutes ses qualités et l’impact qu’il peut avoir sur une attaque, l’arrivée de l’ancien Cavalier est un accomplissement de choix pour Brooklyn. Avec Caris LeVert à ses côtés, c’est l’un des backcourts les plus séduisants de la Ligue que nous allons voir évoluer au Barclays Center. C’est d’ailleurs bien là que réside l’un des atouts majeurs des Nets : les lignes extérieures. Avec ces deux titulaires et l’apport de Dinwiddie en sortie de banc, Atkinson dispose d’une composition d’extérieurs franchement attrayante. Avec Nwaba en complément et la possibilité de voir Joe Harris sur le poste 2 par séquence, les Nets ont de quoi voir venir sur la base arrière.
En parlant de Joe Harris, comment ne pas évoquer la qualité de shoot présente dans le roster ? Le vainqueur du dernier concours à 3pts sera accompagné d’autres tireurs d’élites avec Kyrie bien sûr, mais également Prince. Si LeVert et Dinwiddie venaient à progresser dans le domaine – ils affichaient un peu plus de 30% l’an passé derrière l’arc – Brooklyn disposerait d’un superbe réservoir de tireurs. D’autant que certains sont également bien capables de scorer à mi-distance, permettant de créer des espaces ou d’obliger les intérieurs à monter sur eux, libérant ainsi le joueur sous le cercle. Irving pourra notamment apporter sur cet aspect, en attirant le pivot adverse sur lui une fois son défenseur direct laissé derrière lui.
L’effectif de Brooklyn est talentueux, et présente l’avantage de compter dans ses rangs plusieurs potentiels intéressants. LeVert dispose encore d’une marge de progression à exploiter, pendant que Jarrett Allen devrait franchir un nouveau cap cette saison, pour s’affirmer comme un pivot solide en NBA. Prince, Kurucs, Musa et même Nwaba sont autant d’éléments jeunes, qui peuvent hausser leur niveau de jeu sous les ordres d’Atkinson. Bien sûr, Brooklyn déplore la perte de Pablo Prigioni, qui avait pris une part prépondérante dans le développement des jeunes, mais la base est là. Et Atkinson a prouvé qu’il pouvait mettre en place un collectif huilé permettant à chacun de s’exprimer. Une belle occasion donc pour de nombreux éléments en quête de progrès. Le collectif devrait par ailleurs rester un atout essentiel pour les Nets, dont la qualité de jeu en a surpris plus d’un l’an passé.
Pour permettre une gestion des rotations optimales, Atkinson dispose de l’un des meilleurs bancs de la Ligue actuellement. Si le poste 4 est limité, nous y reviendrons, le roster présente une superbe profondeur. Dinwiddie et Harris sur les lignes extérieures, Allen sur le poste 5, soit des joueurs qui pourraient démarrer dans pas mal d’équipes NBA. Ce qui offre de nombreuses possibilités au coach, et la garantie d’avoir du scoring sur le parquet à tout moment, avec systématiquement un ou deux ball handler sur le parquet. L’aspect défensif sera à surveiller, car certaines rotations pourraient causer du tort à Brooklyn.
Faiblesses du roster
C’est l’un des axes de progression majeur que doit envisager la franchise. Moyenne de ce côté du parquet la saison dernière, il n’y a pas vraiment plus de raison d’espérer mieux cette année. Il faudra pour Atkinson trouver les ajustements nécessaires et les meilleures combinaisons possibles, et les joueurs devront redoubler d’efforts dans leur camp pour éviter de prendre le bouillon.
Le secteur intérieur est à la fois un atout pour les Nets sur le poste 5, et sujet d’inquiétude sur la place d’ailier fort. En effet, Kurucs a donné satisfaction la saison passée, mais est encore léger pour de nombreuses joutes NBA. Wilson Chandler et Taurean Prince pourront également occuper ce poste, mais le premier ne débutera la saison qu’après 25 rencontres. Dommage, car Chandler apporte plus de garanties que Kurucs sur l’aspect défensif. Rapide, il peut gêner les adversaires plus grands que lui, et dominer physiquement les plus petits. Les Nets attendront donc son retour avec impatience, en espérant que le joueur en ait terminé avec ses frasques. En attendant, Atkison va devoir trouver des ajustements dans sa raquette, en aménageant le temps de jeu de ses pivots et en leur associant les bons éléments. Henry Ellenson pourrait avoir une carte à jouer, arrivé de Detroit la saison dernière et capable de s’écarter du cercle.
Mine de rien, l’absence de Kevin Durant pèse dans la balance, car il manque un ailier dans la rotation des Nets. Et pas des moindres, d’autant que son contrat compte en revanche dans les finances de la franchise. Son retour sera attendu comme la venue du Messie, et il se murmure que les joueurs réclament le recrutement de Carmelo Anthony. Capable d’évoluer sur les deux postes à l’aile, bien que plus à l’aise en tant qu’ailier fort avec l’âge, cela relèverait du pari plus qu’autre chose. Avec le risque de fragiliser le vestiaire selon l’évolution de la situation, et il n’arrangerait pas la situation en défense.
La jeunesse de l’effectif reste également un inconvénient pour Atkinson. La franchise a perdu certains éléments importants du vestiaire, et manque aujourd’hui de leaders. Kyrie Irving a montré ses limites en la matière, et on guettera avec attention son attitude dans le vestiaire. Les Nets ont perdu des éléments tels que Jared Dudley ou DeMarre Carroll, des joueurs d’expérience importants pour faire évoluer les jeunes. DeAndre Jordan amènera cette qualité au sein du vestiaire, mais n’est pas vraiment un grand leader. Sur l’intégralité du roster, difficile aujourd’hui de dégager des généraux en chef susceptibles de remonter les troupes si le besoin s’en fait sentir. Attention aux trous d’air donc pour le vestiaire.
Le joueur clé : Kyrie Irving
Un peu facile, on vous le concède. Pourtant, même si de nombreux joueurs seront déterminants dans la saison des Nets, notamment les jeunes éléments en devenir comme LeVert ou Allen, c’est bien l’ancien meneur des Celtics et des Cavs qui captivera toute l’attention. Décrié lors de son passage à Boston après un transfert qu’il avait lui-même réclamé, Kyrie Irving suscite le doute de nombreux observateurs. Si son niveau de jeu n’est pas remis en cause – hormis un léger manque de régularité persistant, le meneur étant capable de passer au travers -, c’est bien son attitude et son leadership qui seront scrutés. Il a quitté les Cavaliers avec fracas, et n’aura passé que deux saisons dans le Massachusetts. Avec des lourdes rumeurs concernant des rapports douteux avec ses coéquipiers, notamment les plus jeunes.
Brooklyn a fait le pari de ne pas re-signer D’Angelo Russell pour attirer Irving. L’ancien Laker avait explosé au Barclays Center, et semblait complètement lancé dans son épopée avec les Nets. Le dirigeants ont tout de même choisi de prendre le risque de fragiliser un collectif construit et un vestiaire uni, devant la perspective de récupérer un top meneur NBA. Kyrie devra néanmoins montrer que cette décision était la bonne. Sur le papier, il est évidemment d’un niveau supérieur à Russell, mais il devra apporter quelque chose de plus au collectif également, et non pas le déstabiliser. Les récentes expériences du meneur suscitent tout de même une crainte sur cet aspect. Kyrie ne devra apporter à Brooklyn que son immense talent et sa capacité à changer la saison d’une franchise, et ne surtout pas mettre en péril le collectif des Nets.
La problématique de l’équipe : La gestion des rotations (et des égo ?)
Nous l’avons dit, Kenny Atkinson dispose aujourd’hui d’un effectif solide, complet, doté d’un superbe banc. Dès lors, le coach va devoir concocter les meilleurs line-ups possibles en fonction de ses adversaires et du profil de ses joueurs. Les lignes arrières sont plutôt figées, avec un Dinwiddie qui grattera le plus de temps de jeu derrière les titulaires Irving et LeVert. Sur les ailes, les choses se compliquent car en l’absence de Kevin Durant, avec le seul Taurean Prince comme vrai poste 3 fiable. Wilson Chandler, absent pendant plus d’un quart de la saison, est pressenti pour jouer en tant qu’ailier fort, et Joe Harris a plutôt le profil d’un arrière avec son 1m98 qui risquerait de pénaliser la défense des siens à l’aile. Même problématique sur le poste d’ailier fort, avec le seul Kurucs pour débuter la saison en l’absence de Chandler et de réelle alternative sur le poste
Globalement, Atkinson détient tout de même l’une des plus belles second unit de la Ligue, avec plusieurs joueurs qui pourraient débuter dans certaines franchises. Dès lors, une problématique d’égo pourrait se poser au coach des Nets. Si Harris reste un joueur discret dévoué au collectif, il sort tout de même d’une superbe saison et aura besoin d’un temps de jeu conséquent. Il faudra donc répartir le temps de jeu sur les lignes arrières avec l’arrivée d’Irving – même si Russell disposait déjà de minutes conséquentes – et donner sa chance à Nwaba, qui aura peut-être une carte intéressante à jouer. Surtout, c’est au poste 5 que la question se pose réellement, avec le cas DeAndre Jordan – Jarrett Allen. Le premier, s’il affiche un rendement en baisse depuis son départ des Clippers, reste un grand nom en NBA et un le pote de Kyrie et KD. Difficile donc de l’imaginer remplaçant, mais le pivot va devoir se montrer irréprochable et performant pour ne pas laisser de place au doute. Car derrière lui, Jarrett Allen a déjà fait comprendre qu’en bon professionnel, son objectif sera toujours de démarrer les matchs. Enthousiasmant la saison dernière, il est donc tout à fait légitime pour une place dans le cinq de départ, mais devra se contenter du banc au début de la saison. Attention donc à ne pas créer un climat néfaste entre les deux hommes, pour ne pas froisser le jeune pivot et freiner sa progression intéressante. De nouvelles problématiques de riche pour Atkinson, en somme.
Pronostic
5è à l’Est (entre 43 et 47 victoires)
Malgré l’absence de Durant, on mise donc sur une progression à Brooklyn. Certes, l’effectif a perdu des leaders et des joueurs de devoir, mais l’équipe a conservé son ossature et ses jeunes talents, tout en se dotant d’une superstar en la personne de Kyrie Irving. De quoi gagner des matchs donc, et la perspective de voir du jeu léché au Barclays Center reste d’actualité. Les Nets pourront compter sur un LeVert bien revenu de blessure, et sur une superbe second unit pour maintenir les momentum ou justement créer un écart face aux bancs adverses.
Les limites supposées en défense, ainsi que la jeunesse de certains joueurs déjà très importants pour la franchise laisse planer un doute quant à la possibilité de voir Brooklyn aller chercher un top 4, synonyme d’avantage du terrain en Playoffs. Kenny Atkinson aura la charge de faire perdurer le collectif qu’il a créé, et de bien gérer ses nouvelles rotations. Les concurrents directs des Nets n’ont pas chômé non plus cet été, et la plupart restent donc favoris pour les empêcher d’atteindre le sommet de l’Est. C’est tout de même d’une place bien au chaud en Playoffs que Brooklyn devrait s’assurer sans trop d’inquiétudes.
L’Avis du Compte FR – @BrooklynNets_Fr
Quel bilan tires-tu de la saison passée ?
Brooklyn Nets France : Étant donné les attentes en début de saison, on peut dire que la saison est une totale réussite. L’équipe sortait d’une saison à 28 victoires et a réussit à finir 6ème de conférence. Bien sûr, il y a eu l’élimination au 1er tour des playoffs, mais quelle série ! Tout le monde a adoré suivre cette série notamment grâce à Jared Dudley et son combat contre les stars des 76ers.
Que penses-tu de l’été de la franchise ?
Brooklyn Nets France : Évidement, nous sommes satisfait. On peut parler là de là meilleur intersaison de l’histoire de la franchise. Même si nous avons perdu plusieurs cadres comme, Carroll, Ed Davis ou encore Dudley, ils ont tous été remplacé par des joueurs au moins aussi bon.
Quant à D’Angelo, le choix de lui préférer Kyrie Irving pour attirer Kévin Durant a été fait et l’avenir nous dira si c’était le choix à faire. Ce qui est sûr c’est qu’en trois saisons Sean Marks et Kenny Atkinson ont remis les Nets sur le devant de la scène NBA.
Quelles sont les attentes pour la saison prochaine ? Quel scénario te convient pour l’équipe actuelle ?
Brooklyn Nets France : Faire mieux que la saison passée. L’équipe doit viser la cinquantaine de victoires et passer un tour en playoffs afin de valider les choix fait cet été. Kyrie Irving sera l’attraction nº1 et son attitude sera scrutée à la loupe par tous après son passage compliqué à Boston. Plus qu’un bilan, c’est dans l’attitude qu’on attend de voir ce que cette nouvelle équipe nous réserve.
L’idéal serait de bien débuter et que l’équipe trouve ses marques assez rapidement. Il y a eu trois départs majeurs et leurs remplacent vont devoir s’intégrer rapidement dans le schéma de jeu du coach. Si l’équipe mets du temps, on espère qu’elle pourra se reposer sur Kyrie Irving et Caris LeVert pour gagner des matchs important. Un des objectifs cette saison, sera de construire le noyau qui on l’espère amènera un titre à Brooklyn dans les 3/4 saisons à venir.