Quelle nuit. Si, comme nous, vous dormiez à poings fermés quand Adrian Wojnarowski, Shams Charania et consorts s’amusaient à faire trembler la ligue en balançant en avant-première leurs informations, de la simple rumeur à la fameuse “discussion avancée” et enfin, en actant les transferts avant même qu’ils ne soient officiels, nul doute que votre réveil n’a pas dû être évident.
On fait le point !
Plan à trois entre Lakers, Timberwolves et Jazz
Qui reçoit quoi ?
- Lakers : D’Angelo Russell, Jarred Vanderbilt, Malik Beasley
- Timberwolves : Mike Conley, Nickel Alexander-Walker, 3 seconds tours de draft (2024, 2025 et 2026).
- Jazz : Russell Westbrook, Juan Toscano-Anderson, Damian Jones, un premier tour de draft 2027 des Lakers (protégé 1-4).
A chaud, on en pense quoi ?
Ils l’ont donc fait : les Lakers ont encaissé l’échec du trio LeBron, AD et Westbrook, et se séparent du meneur pour accueillir en retour un ancien de la maison, D’Angelo Russell. Auteur d’une saison pleine offensivement chez les Wolves jusqu’alors, D-Lo, en contract year, mettait le management de Minnesota en position délicate : fallait-il le conserver pour le payer cet été, ou profiter de sa valeur sur le marché ? Le choix a été fait.
Car l’opération semble être avant tout comptable pour Minnesota. Si Mike Conley retrouvera sous ses nouvelles couleurs son ancien coéquipier Rudy Gobert, et devrait, sur le terrain, laisser la part belle offensivement à Anthony Edwards, nul doute que les fans des Wolves devraient tout de même grincer des dents, eux qui espéraient sûrement une contrepartie plus ronflante.
Si l’on veut voir des fans satisfaits, forcément, c’est vers les Lakers que le regard doit se porter. Pour l’heure, les Angelinos semblent les grands gagnants de cet échange, eux qui s’en sortent avec 3 joueurs capables de contribuer directement et de venir densifier la rotation de David Ham, souvent critiquée concernant les role players et leur manque de tranchant et d’efficacité. En ajoutant du shoot et de la défense, les Lakers semblent avoir réalisé un mouvement typique d’une équipe LeBronesque, qui rappelle un peu celui réalisé à l’époque par les Cavaliers, avec les arrivées de Larry Nance Jr, George Hill ou Rodney Hood. De bonne augure pour la suite ?
Côté Utah, on peut également se satisfaire de l’opération, si tant est que l’on soit resté lucide sur les ambitions de reconstruction qui guident la franchise malgré une saison au-dessus des espérances pour tous jusqu’alors. Un premier tour de draft récupéré (protégé 1-4), et donc, Russell Westbrook. On ne va pas se mentir, on a du mal à voir un monde dans lequel Westbrook joue ne serait-ce qu’un match sous les couleurs du Jazz. La côte pour un cut est basse, et il est fort probable que l’avenir de RW s’inscrive ailleurs que dans l’Utah.
Kevin Durant, Devin Booker, Chris Paul : ceci n’est pas un exercice
Qui reçoit quoi ?
- Phoenix : Kevin Durant, TJ Warren
- Brooklyn : Mikal Bridges, Cam Johnson, Jae Crowder, 4 premiers picks de draft non-protégés (2023, 2025, 2027 et 2029)
Pour leur premier jour d’école, certains la jouent plutôt discret. Mais le nouveau propriétaire des Phoenix Suns, Mat Ishbia, n’est pas de ce rang là. Un coup de fil à Joe Tsai, son homologue chez les Nets, quelques papiers, et le deal est fait : Kevin Durant est un joueur des Suns. La bombe du soir, voire de l’année, tout simplement.
Quelques heures à peine après que Kyrie Irving ait quitté le navire Nets en direction du Texas et des Mavericks, Kevin Durant traverse lui aussi le pays pour atterrir chez les Suns. Un coup de tonnerre terrible dans le paysage NBA, qui redistribue à lui seul les cartes dans la conférence Ouest. Cette nuit, nul doute que le management des Nuggets, Grizzlies, Warriors, Kings, Lakers, Clippers et j’en passe ont eu de quoi avoir mal au crâne.
Cette fois-ci aux côtés de Chris Paul, Devin Booker et DeAndre Ayton, Kevin Durant revient donc semer le trouble dans la conférence Ouest, et remettre les Suns en haut de l’affiche, si besoin il y avait. Un hydre à deux têtes Booker-Durant à gérer, avec qui plus est un Chris Paul en 3è option offensive et un DeAndre Ayton pour jouer les bodyguards dans la peinture ? Rien que de l’écrire, j’en suis fatigué. Un peu plus de 3 mois pour créer une vraie dynamique, un défi à la hauteur de coach Williams et son staff.
Côté Brooklyn c’est un reset total. Le projet Harden-Irving-Durant, rapidement amputé du premier d’entre eux, a laissé place au projet Irving-Durant-Simmons, qui n’aura pas tenu bien plus longtemps en place. L’équilibre était visiblement trop fragile pour perdurer sereinement, et malgré la succession de victoires récentes, il ne fallait finalement pas grand chose pour que le tout vacille dans un groupe que l’on a jamais vraiment senti serein.
Mais les Nets ne repartent pas pour autant les mains vides. Mikal Bridges, Cam Johnson et Jae Crowder viennent garnir les rangs de l’effectif de Jacques Vaughn, et allonger plus encore la liste des role players dont disposent désormais les Nets. Bridges, Johnson, Crowder donc, mais aussi Finney-Smith, Cam Thomas, Royce O’Neale, Seth Curry, et j’en passe. Disons-le clairement, les Nets devraient encore connaître du mouvement dans les prochaines heures, tant il parait impossible que le roster reste en l’état. Au regard des noms cités, nul doute que certains contenders vont rapidement décrocher leur téléphone pour connaitre le prix qu’en veut Sean Marks.
Au milieu de tout ça, Portland, New York, San Antonio et Toronto font leurs affaires
Qui reçoit quoi ?
D’un côté :
- New York : Josh Hart
- Portland : Cam Reddish, Ryan Arcidiacono, Svi Mykhailiuk et un premier tour de draft protégé.
De l’autre :
- San Antonio : Khem Birch et 3 tours de draft (un premier 2024 protégé, et 2 seconds tours).
- Raptors : Jakob Poeltl
A chaud, on en pense quoi ?
C’est sûr qu’en comparaison avec les deux transferts précédents, ceux-ci font pâle figure.
C’est également peu dire que les fans de Portland sont des plus mitigés après avoir vu l’annonce du trade entre Josh Hart et Cam Reddish. L’ancien de Duke, sorti de la rotation des Knicks par Tom Thibodeau, arrive dans l’Oregon avec un statut qui interroge. Quel est son réel potentiel ? Son réel plafond ? Peut-il enfin trouver de la constance ? A Portland, il aura a minima 30 matchs pour le prouver. Concernant Hart, la perte est certes significative mais le même problème que vu précédemment avec D’Angelo Russell allait se poser pour les Blazers : avec une player option à 12 millions l’an prochain, Hart avait tout le loisir de tester sa valeur sur le marché, et rien ne dit que Portland ait eu envie de vider son compte en banque pour ce dernier.
Les Knicks, de leur coté, font une belle affaire. Jalen Brunson, ancien coéquipier de Josh Hart à Villanova (titrés ensembles en 2016), ne dira pas le contraire, et quelque chose nous dit que Tom Thibodeau non plus. Role player qui peut s’avérer plus qu’utile s’il est bien utilisé, notamment défensivement, Hart devrait avoir à cœur de prouver au staff des Knicks qu’il mérite une prolongation à l’été 2023. De là à penser que les discussions sur cette éventualité ont déjà eu lieu, il n’y a qu’un pas… Que nous ne franchirons pas : on est pas fous, tout va trop vite en NBA.
L’arrivée de Hart semble en revanche confirmer la tendance d’un départ d’Evan Fournier. Sur le même poste, mais avec des qualités différentes, Hart passera sans encombre devant le français dans la rotation des Knicks… Si tant est qu’on puisse encore considérer Fournier comme inscrit dans celle-ci. Là encore, un mouvement qu’il faudra suivre dans les prochaines heures.
Pour le second trade, entre Spurs et Raptors, c’est encore un retour au bercail à noter. Après Dinwiddie à Brooklyn et Russell à Los Angeles, Poeltl retourne à Toronto, qui l’avait drafté en 2016, avant qu’il ne rejoigne les Spurs dans le trade Kawhi-DeRozan. Depuis lors, Poeltl a pris du galon, du muscle, et du niveau. On savait les Raptors en quête d’une solution intérieure viable, chose que vient leur offrir le pivot autrichien. Pour les Spurs, la reconstruction se poursuit, avec un nouveau tour de draft récupéré, tout en comblant, au moins numériquement, la perte au poste 5 avec l’arrivée de Birch. Tout le monde est content, quoi de mieux ?
Allez, on vous laisse, on doit aller consoler les fans des Nuggets et des Grizzlies de la rédaction.