Chaque saison NBA apporte son lot de promesses, d’attentes et de jeunes visages à scruter. Mais depuis octobre, quelque chose semble différent. Peut-être parce que la cuvée 2025-26 était annoncée comme particulièrement intrigante. Peut-être parce que plusieurs prospects arrivaient précédés d’une hype rarement vue depuis la décennie 2010. Ou peut-être, tout simplement, parce que les rookies occupent davantage l’espace — médiatique comme sportif — qu’à l’accoutumée.
Alors, cette impression est-elle fondée ? Un mois de compétition a-t-il suffi pour confirmer l’excitation qui entourait cette génération ?
Pour le savoir, nous avons décidé de prendre le problème autrement que par la simple observation de quelques performances ou highlights. En nous plongeant dans dix années de données, de 2016 à aujourd’hui, nous avons comparé la production statistique de 372 rookies, répartis sur dix cuvées, afin de situer objectivement le niveau de nos débutants.
Cette étude repose sur un socle large : temps de jeu, statistiques brutes, métriques avancées, et un ensemble de graphiques pour visualiser les tendances. L’objectif n’est pas seulement de savoir si Cooper Flagg, V.J. Edgecombe ou Jeremiah Fears confirment leur statut médiatique, mais surtout de comprendre où se situe réellement la cuvée 2025-26 dans le paysage des dix dernières années.
Et vous allez le voir : derrière quelques éclairs individuels, cette génération peine encore à s’imposer dans plusieurs secteurs clés. Le mois d’octobre-novembre 2025 raconte une histoire plus nuancée qu’on ne pourrait le croire… et parfois franchement timide.
Félicitations du jury
La draft 2025 est, globalement, une draft de « petits » : 8 meneurs, 13 arrières et 8 ailiers, soit 29 joueurs extérieurs sur les 43 étudiés. Bien évidemment, ce génotype de joueurs emporte des répercussions logiques sur les facilités et les difficultés globales présentées par la cuvée. Il n’est donc pas très étonnant de la voir performer dans deux statistiques brutes : les passes décisives et les interceptions.
Commençons par les passes décisives. La cuvée actuelle a distribué 17,61 caviars en moyenne entre les 22 octobre et novembre 2025. Il s’agit du 4ème total des 10 dernières saisons (moyenne générale :16,84 passes décisives). Bien emmenée par Morant, Garland, Barrett ou Poole, c’est la draft 2019 qui domine le classement, avec 21,83 passes décisives de moyenne. C’est presque deux fois plus de passes que la cuvée 2022 et ses 11,56 passes par rencontre. Il faut dire que le premier meneur qui a été sélectionné cette année-là s’appelle Andrew Nembhard et a été choisi en 31ème position.
Si l’on s’intéresse au nombre de passe décisive par rencontre, la draft 2025-26 se classe 2ème, avec 1,41 passe / match. Il faut néanmoins signaler que les débats sont serrés : 1,40 passe de moyenne pour la draft 2017, 1,39 pour celle de 2020. En gros, enlevez 13 passes décisives sur les 757 distribuées entre octobre et novembre 2025 par les rookies actuels, et les voilà 4ème du classement.

Le saviez-vous ? : au cours des 10 dernières saisons, le rookie qui a effectué le plus de passes décisives au cours du premier mois de compétition est Trae Young : b. Au jeu de la moyenne par rencontre, Ben Simmons grille la politesse au meneur des Hawks : 8 passes décisives / match, contre 7,75.
Le leader de la cuvée 2025-26 : V.J. Edgecombe (15 matchs joués) a distribué 63 passes décisives à ses copains des 76ers au cours de la période analysée (4,20 passes décisives / match).
La stat’ à retenir : la draft 2025 est celle qui possède le plus de joueurs à plus de 2 passes décisives par rencontre : 11. Hormis la cuvée 2021 (10 joueurs), les autres affichent entre 5 (2016, 2017) et 9 (2020, 2023) athlètes aussi altruistes.
Ce que la statistique nous apprend sur la cuvée 2025-26 : nos actuels rookies sont loin d’être manchots pour trouver leurs camarades de jeu en position de scorer. Si la draft ne comporte pas de meneur passeur, comme pouvait l’être Trae Young, Lonzo Ball ou Josh Giddey, elle est par contre composée de nombreux joueurs qui savent faire la dernière passe. Signe, peut-être, que la draft 2025 s’impose avant tout comme un cru de connecteurs ?
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Passons désormais aux interceptions. Nos actuels débutants se montrent clairement actifs sur les lignes de passes adverses : 4ème position, avec 6,54 de moyenne sur le mois. Notons tout de même que le millésime 2025 se trouve razibus au-dessus de la moyenne, qui affiche 6,49 interceptions mensuelles. Un chiffre tiré par le haut par la draft 2019 (9 interceptions de moyenne) et joyeusement plombé par celle de 2022 (4,63). La majorité des drafts tournent entre 6 et 7 steals au cours du premier mois de compétition : 6 drafts qui se situent entre 6 (2020-21) et 6,78 (2024-25) ballons piqués.
Il n’est donc pas surprenant de s’apercevoir que les chiffres en matière d’interception par match sont extrêmement serrés : 8 années entre 0,38 et 0,50. Avec 0,49 interception par rencontre, la draft 2025 se situe très exactement à la moyenne et à la 4ème place du classement, dominé et clôturé par les mêmes cuvées que celles précédemment mentionnées.

Le saviez-vous ? : au cours des 10 dernières saisons, le rookie qui a intercepté le plus de ballons au cours du premier mois de compétition n’est nul autre que Jeremiah Fears (17 matchs joués), l’actuel meneur rookie des New Orleans Pelicans : 29 interceptions ! C’est néanmoins Frank Ntilikina qui mène la danse lorsqu’on analyse le nombre d’interception par match : 1,92.
La stat’ à retenir : derrière l’intouchable génération 2019-20, qui présente 15 rookies qui ont, a minima, intercepté 10 ballons au cours de leur premier mois dans la Grande Ligue (dont 6 à +15 interceptions !), c’est la cuvée 2025-26 qui s’illustre à nouveau : 12 joueurs ont subtilisé plus de 9 balles à l’adversaire et 5 d’entre eux se situent au moins à 15 vols : Jeremiah Fears (29 interceptions), Cooper Flagg (22), V.J. Edgecombe (19), Derik Queen (19) et Will Richard (15).
Ce que la statistique nous apprend sur la cuvée 2025-26 : il est fréquent que les extérieurs se montrent plus à l’aise dans l’art de chiper la balle que les intérieurs, si l’on veut bien omettre l’anomalie historique qu’est Hakeem Olajuwon. Par contre, qui dit « petits » ne dit pas nécessairement « interceptions ». Avoir des prédispositions, c’est bien, se placer sur les lignes de passe, c’est mieux. Si intercepter la balle dans les mains de l’équipe d’en face ne signifie pas automatiquement que le joueur est un bon défenseur (quoique le classement all-time ne comporte que peu de plots défensifs), cela indique tout de même que les jeunes de la draft 2025 mettent du coeur à l’ouvrage de leur côté du terrain.
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Que l’on s’entende bien : la draft 2025 est excellente au tir, si l’on se focus sur le true shooting %. Il s’agit d’une statistique avancée qui mesure l’efficacité au tir d’un joueur, tandis que le field goal %, métrique brute, mesure l’adresse d’un joueur. En somme, là où le FG% place sur un même pied d’égalité le lay-up, le tir à 10 mètres et le lancer-franc, le TS% tient compte des différences entre ces tirs, par le biais de la formule mathématique suivante : points / 2(FGA+.44FTA).
Ainsi, là où l’actuel cru est piètre 7ème au FG%, son TS% de 52,24 % fait d’elle la 2ème au classement, juste derrière la draft 2024 (54,85 %). C’est notamment lié au nombre croissant de trois-points tentés et rentrés, mais également à la faculté de certains joueurs à aller sur la ligne des lancers-francs. De là à dire que seule l’évolution du jeu pratiqué en NBA explique le beau pourcentage de la cuvée, il y a un pas qu’il ne faut pas franchir. Après tout, c’est la draft 2023 qui est bonne dernière de ce classement, avec un TS% de 41,49.

Le saviez-vous ? : parmi les joueurs qui ont joué a minima la moitié des matchs (le classement serait faussé si l’on tenait compte de tous les rookies, notamment ceux qui ont pris un seul tir, par exemple), c’est Ryan Kalkbrenner qui affiche le plus haut TS% sur les 10 dernières années : 81,4 %.
La stat’ à retenir : si l’on tient compte du premier tour de chaque draft entre 2016 et 2025, c’est le cru le plus récent qui s’illustre : seuls 9 joueurs ont un TS% inférieur à 50. C’est extraordinairement peu. Toutes les autres drafts possèdent entre 11 et 18 joueurs dans cette situation, pour une moyenne, sur les 9 drafts, de 15 joueurs.
Ce que la statistique nous apprend sur la cuvée 2025-26 : les actuels rookies n’oublient pas de laisser les moufles aux vestiaires ! Blague à part, la position de la draft 2025 est étonnante. En effet, le plus fréquemment, les joueurs qui ont un haut TS% sont les intérieurs, qui prennent des tirs proches du cercle et qui, en raison de la bagarre sous les cercles, se voient siffler quelques lancers. Ainsi, qu’une draft d’extérieurs affiche une efficacité aussi haute est notable. Dans la mesure où l’efficacité est souvent conçu comme le nerf de la guerre offensive en NBA (ce qu’un de nos récent podcast tend à nuancer), la métrique est plus qu’encourageante. Reste à déterminer s’il s’agissait d’un « coup de chaud » ou si ces chiffres seront amenés à être reproduits.
Ca passe sans mention
Un élément dans le basketball est intrinsèquement exogène aux joueurs : le temps de présence sur le terrain. Certes, plus un joueur est bon, plus il est susceptible de jouer. Pour autant, la décision revient toujours au coach. Pour apprécier le temps de jeu des 372 joueurs, nous avons retenu trois statistiques différentes : le nombre de matchs disputés, le nombre de titularisations et le nombre de minutes jouées.
Il s’avère que, dans ces trois catégories, la cuvée 2025 se situe dans la moyenne – voire dans la moyenne basse – des dix dernières saisons. En matière de matchs disputés, on constate que nos rookies ont, en moyenne, joué 10,95 matchs. Bien évidemment, cette statistique est mouvante, en ce qu’elle dépend du calendrier fixé par la NBA. La variance n’est néanmoins pas énorme.
Ce taux de présence global est moyen dans l’ensemble, si on le compare à celui des rookies passés par la Grande Ligue entre 2016 et 2024 : c’est le 5ème total. Si la génération 2022 (Banchero, Jabari Smith Jr, Ivey…) est celle qui a le moins joué au cours du premier mois de compétition (8,98 matchs), c’est étrangement la cuvée 2024, pourtant réputée très faiblarde (Risacher, Sarr, Sheppard…) qui a pris part au plus de rencontres (12,44).

En matière de titularisation, la note s’aggrave légèrement. On constate que nos rookies sont légèrement moins titulaires que la moyenne sur les 10 dernières saisons : 3,29 titularisations en moyenne en 2025, contre 3,34 en moyenne depuis 2016. Seuls Cooper Flagg (17), V.J. Edgecombe (15) et Ryan Kalkbrenner (15) ont débuté l’ensemble des rencontres de leur équipe avec les pieds sur le terrain.
Ces 3,29 titularisations moyennes classent la cuvée 2025-26 à la 6ème position. La plus mauvaise élève, en la matière, est la génération 2020-21 (Edwards, Wiseman, Okoro…), qui n’a été titularisée, au cours du premier mois de compétition, qu’à 2,39 reprises en moyenne. C’est quasiment deux moins moins que le chiffre affiché par la cuvée 2019-20 (Morant, Barrett, Hunter…), qui domine largement ce classement avec 4,72 titularisations.

Le résultat est similaire au sujet des minutes disputées. Le plus souvent, au cours d’un même mois, les équipes NBA disputent 17 rencontres. Il y a donc 816 minutes potentielles (sauf prolongation) au cours desquelles il est possible de suer sur le parquet. Sur les 10 dernières saisons, les rookies passent en moyenne, à cheval sur octobre et novembre (sauf covid), 199,79 minutes sur le terrain, soit un peu moins d’un tiers du temps (15,42 minutes / match).
Si l’on tient compte du temps de jeu global, Flagg & compagnie affichent un temps de jeu inférieur à la moyenne décennale : 192 minutes, soit le 5ème total. Sur les 43 joueurs étudiés, seuls 14 se situent d’ailleurs au-delà de cette moyenne. Et pour cause, beaucoup de joueurs du premier tour 2025 peinent à atteindre les 100 minutes de jeu. Maluach dépasse tout juste la demi-heure (34 minutes), Bryant double à peine ce total (64), tandis que Yang, Beringer, Traoré, Riley ou Newell sont tous bloqués sous les 86 minutes.
Le saviez-vous ? : au cours des 10 dernières années, trois rookies ont disputé 18 rencontres lors de leur premier mois de compétition : Reed Sheppard (2024-25), Ron Holland (2024-25) et Trey Murphy III (2021-22). Les autres étaient tout bonnement dans l’impossibilité d’atteindre ce total, dans la mesure où leur équipe n’a pas disputé autant de matchs sur la période concernée.
Sur ce même laps de temps, ils sont six à se partager le record de titularisations, qui s’élève à 17 : Cooper Flagg (2025-26), Franz Wagner (2021-22), P.J. Washington (2019-20), Wendell Carter Jr. (2018-19), Lonzo Ball (2017-18) et Domantas Sabonis (2016-17).
Enfin, c’est Cooper Flagg qui mène le classement des 372 rookies en matière de minutes totales passées sur le terrain, avec 572. V.J. Edgecombe, lui, est celui qui affiche le plus de minutes par rencontre : 37,6 !
La stat’ à retenir : En 2025-26, 12 joueurs parmi les 30 premiers appelés au 1er tour ont disputé -100 minutes de jeu au cours de ce premier mois. C’est beaucoup. Ce chiffre n’est dépassé qu’à une seule reprise, par la cuvée 2021 (15 joueurs). Il est égalé par les crus 2023 et 2016. Ainsi donc, il est arrivé à 6 reprises au cours des dix dernières saisons que les joueurs sélectionnés au 1er tour dépassent plus régulièrement les 100 minutes de temps de jeu qu’en 2025.
Ce que les statistiques nous apprennent sur la cuvée 2025-26 : les chiffres nous indiquent que les actuels jeunes ne sont pas arrivés en NBA en étant plus « NBA ready » que leurs prédécesseurs au cours de la décennie. Certes, ils sont nombreux – et pas nécessairement dans de mauvaises équipes – à beaucoup jouer (qu’il s’agisse de nombre de matchs ou de minutes passées sur le parquet). Pour autant, ils sont les arbres qui cachent la forêt. Or, celle-ci est avant tout composée de projets, qui doivent maturer avant de pouvoir prétendre à un temps de jeu régulier dans la Grande Ligue.
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Le but du basketball est de placer la gonfle orange dans le cercle. Au jeu des points inscrits, la draft 2025 n’est ni meilleure, ni moins bonne que la moyenne globale depuis 2016. Nous en voulons pour preuve les chiffres suivants : sur les 10 saisons étudiées, les 372 rookies ont en moyenne scoré 78,49 points en un mois. Nos contemporains font un peu mieux : 80,61 points inscrits, ce qui les situent à la 5ème position.
En la matière plus qu’ailleurs, la disparité entre les cuvées est saisissante. En 2016-17, les nouveaux n’ont scoré en moyenne que 53,6 points sur le premier mois de jeu. À l’inverse, sans surprise, la génération 2019-20 est celle qui était le plus à l’aise pour scorer : 106,38 points de moyenne. C’est 8 de plus que le cru 2017-18, second de ce classement.
En appréciant le nombre de points / match nous retrouvons nos débutants actuels à la 4ème place, avec 6,1 points / match. De l’extérieur, cela paraît très peu. Pourtant, cette moyenne n’est dépassée que par les cuvées de 2018 (6,55), 2017 (6,87) et 2019 (7,7), qui se partagent les places du podium.

Le saviez-vous ? : au cours des 10 dernières saisons, le rookie qui a scoré le plus de points au cours du premier mois de compétition est Victor Wembanyama : 304 points. En moyenne par rencontre, Paolo Banchero atomise la concurrence, avec 23,55 points par soir.
Le leader de la cuvée 2025-26 : Kon Knueppel (16 matchs joués) a marqué 301 points pour le compte des Hornets à cheval entre octobre et novembre 2025. Il s’agit du 2ème total parmi les 372 joueurs analysés ! C’est aussi lui qui est en tête de la draft 2025-26 en matière de points par rencontre : 18,81.
La stat’ à retenir : seules les années 2021-22 et 2019-20, avec 8 occurrences, possèdent plus de joueurs affichant au moins 10 points par match. Néanmoins, avec 7 rookies, la draft 2025 ne se sent clairement pas seule, puisqu’elle est ex aequo avec celles de 2024, 2018 et 2017.
Ce que la statistique nous apprend sur la cuvée 2025-26 : pour l’heure, sans que ce soit surprenant, il apparaît que rares sont les rookies actuels qui disposent de véritables responsabilités au scoring. Surtout, mais cela se retrouve également dans d’autres cas, la draft 2025, en la matière, est littéralement tirée par le haut par son top 13 : les 7 joueurs qui scorent +10 points par matchs ont tous été drafté dans les 13 premières positions : Flagg, Harper, Edgecombe, Knueppel, Johnson, Fears, Coward et Queen.
Cet enseignement est confirmé par le nombre de tirs tentés par les 372 joueurs analysés (66,2 tirs tentés, 6ème position). Les rookies de 2025 n’ont que peu de « tickets shoots » car leurs responsabilités sont minimes. Et encore, le total est gonflé par le fait que 4 joueurs aient tenté leur chance +200 fois (Flagg, Edgecombe, Knueppel, Fears), ce qui est unique lors de ces 10 saisons. Cela signifie qu’aujourd’hui, la grande majorité des joueurs possède un rôle de connecteur de milieu de chaine plus que de finisseur.
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Dernière statistique vis-à-vis de laquelle nos contemporains se révèlent moyens, voire « moyens moins » : les rebonds. Au total sur le mois de compétition, nos rookies ont gobé 32,98 rebonds. Il s’agit du 5ème total au cours des 10 dernières années. En réalité, nos jeunes mènent le ventre mou du classement (4 draft en tout entre 31,05 et 32,98 rebonds de moyenne). Les cuvées qui ont attrapé plus de rebonds qu’eux se situent par contre loin devant : 38,11 en 2018-19, 39,17 en 2024-25, 41,14 en 2019-20 et 44,6 en 2017-18. Il y a donc un écart conséquent entre la 5ème position du classement et les 4 premiers, qui se trouvent dans une autre galaxie.
En terme de rebonds par match, le bât blesse : 7ème moyenne, avec 2,53 rebonds par rencontre. Il faut dire qu’ils ne sont que 13 a avoir attrapé au moins 3 rebonds par rencontre. Sur les 10 dernières années, les rookies prenaient en moyenne 2,68 rebonds, total à nouveau miné par le cru 2016-17, bon dernier avec 2,2 rebonds par match.

Le saviez-vous ? : au cours des 10 dernières saisons, les rookies qui ont attrapé le plus de rebonds au cours du premier mois de compétition sont Deandre Ayton et Ausar Thompson : 157 prises. C’est le pivot drafté par les Suns en 2018 qui en a gobé le plus par rencontre, en étant d’ailleurs le seul parmi les 372 rookies à dépasser les 10 rebonds / match : 10,47.
Le leader de la cuvée 2025-26 : Derik Queen est celui qui a attrapé le plus de rebonds au cours du premier mois de la saison 2025-26 : il en a pris 112. Ryan Kalkbrenner, qui a joué deux matchs de moins que l’intérieur des Pelicans, le dépasse d’un cheveux en terme de rebonds par match : 6,87 pour le pivot des Hornets, contre 6,59 pour celui des Pels.
La stat’ à retenir : avoir un meilleur rebondeur qui prend 6,87 rebonds par soir, c’est peu. En réalité, seules deux drafts font « pire » sur les 10 dernières cuvées : 2019-20, où Brandon Clarke attrapait 6,43 rebonds par match et 2020-21, où LaMelo Ball en prenait 6,40.
Ce que la statistique nous apprend sur la cuvée 2025-26 : rien de nouveau sous le soleil : dans la mesure où la draft 2025 s’est surtout concentrée sur les extérieurs, il n’est pas surprenant que les statistiques au rebond soient peu élevées. C’est d’autant plus vrai que de nombreux pivots ne jouent quasiment pas (Maluach, Yang, Beringer, Wolf, Niederhauser…). Il est probable que si l’on répète le même exercice au mois de mars 2026, les chiffres seront meilleurs.
Direction rattrapages
Trois statistiques, brute comme avancées, illustrent topiquement les progrès que doivent encore réaliser les rookies d’aujourd’hui. La première d’entre elle ? Les contres.
C’est dans ce secteur qu’ils se débrouillent le plus mal, parmi les statistiques les plus classiques. Ils sauvent cependant l’honneur en n’étant pas les plus mauvais, mais ce n’était franchement pas loin. Ils ont renvoyé en tribune 3,37 tirs adverses en moyenne en un mois. C’est quasiment 1 de moins que la moyenne générale, qui s’élève à 4,34. Une fois n’est pas coutume, c’est la génération Ayton, Doncic et compagnie (2018-19) qui domine la catégorie, avec 5,8 crêpes de moyenne. Wendell Carter Jr en a claqué 32, suivi de près par Mitchell Robinson (26), Jaren Jackson Jr (24) et Mo Bamba (24).
Abonnée aux dernières places, la draft 2016 est celle qui contre le moins : très exactement 3 par rencontre, soit, à nouveau, près de deux fois moins que la cuvée 2018-19.
La place au classement de nos contemporains n’évolue pas lorsque pondère les contres en fonction des matchs joués : 9ème, avec 0,26 contre / rencontre. Un tous les quatre joueurs, si vous préférez. La moyenne totale s’élève à 0,33.

Le saviez-vous ? : au cours des 10 dernières saisons, le rookie qui a contré le plus de tirs au cours du premier mois de compétition est Victor Wembanyama : 41 blocks. C’est également le frenchy qui en a contré le plus par rencontre : 2,56 / match. Il dispose d’une petite marge d’avance sur Chet Holmgren et ses 2,31 contres quotidiens.
Le leader de la cuvée 2025-26 : Ryan Kalkbrenner mesure 2m18, cela aide pour contrer les tentatives hostiles. C’est lui qui mène la draft 2025 en la matière, avec 29 bâches, soit 1,91 par match.
La stat’ à retenir : seul 1 joueur de la draft 2025 dépasse le contre de moyenne par rencontre. Le second n’en est même pas proche, puisque Derik Queen est à 0,82 contre / match. Seule la draft 2016 fait pire, avec aucun joueur avec a minima un block par soir, puisque Ben Simmons, meilleur de la cuvée, était à 0,72. Hormis la draft 2021 (1 également), toutes les autres font mieux, voire bien mieux pour certaines : 4 en 2024 et 2020, 5 en 2018 !
Ce que la statistique nous apprend sur la cuvée 2025-26 : inutile de faire long, les explications sont identiques à celles qui ont précédé au sujet des rebonds. La draft 2025 est petite, ses pivots ne jouent pas, il n’est pas étonnant que la protection de cercle soit l’un de ses points faibles.
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Statistique avancée, l’usage % est une manière d’apprécier l’impact d’un joueur au sein de sa propre équipe. Pour basketball-reference, site sur lequel nous nous sommes appuyés, il s’agit d’une estimation du pourcentage d’actions d’une joueur lorsqu’il est sur le terrain. En somme, le pourcentage des actions concluent par un joueur, qu’il s’agisse par un tir (rentré ou non) ou une perte de balle.
Seule la cuvée 2024-25 affiche un taux d’usage plus faible que celle de cette saison. Les débutants actuels ont un usage % moyen de 17,13 %, soit le 9ème depuis 2016. C’est globalement raccord avec la statistique que nous donnions ci-dessus, qui montrait que les rookies 2025-26 était les 8ème en terme de tirs tentés par match.
Avec Doncic et Trae Young, notamment, c’est la draft 2018 qui affiche le plus haut taux d’usage de la balle, avec 19,04 %. En réalité, les chiffres sont très serrés et d’autres générations, comme celles de 2020-21 (17,58 %) ou 2019-20 (17,88 %) sont très proches de la draft 2025.

Le saviez-vous ? : au cours des 10 dernières saisons, le rookie qui présente le plus haut taux d’usage au cours du premier mois de compétition est Ja Morant, avec 31,7 %. Encore une fois, nous nous sommes limités aux joueurs ayant disputé au moins la moitié des rencontres.
Le leader de la cuvée 2025-26 : avec 26,3 % d’usage du ballon, c’est Jeremiah Fears qui a le taux le plus important de l’actuelle cuvée. C’est à peine plus que Dylan Harper et ses 25,4 % d’usage.
La stat’ à retenir : 14 joueurs de la draft 2025 ont un taux d’usage inférieur à 15 %. Seule la cuvée 2022-23 fait pire, avec 17 joueurs. Entre 2016 et 2020, jamais plus de 9 athlètes avaient un usage % inférieur à cette marque.
Ce que la statistique nous apprend sur la cuvée 2025-26 : tout d’abord, il y a une décorrélation certaine entre le nombre de passes décisives et l’usage %. Ensuite, à nouveau, le faible taux d’usage est raccord avec le rôle de connecteur que nous mettions en lumière au sujet de la draft 2025. Le rôle moyen des joueurs semble donc être désormais illustré avec certitude.
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Il nous reste à apprécier le taux de perte de balle des 372 rookies. C’est au regard de cette métrique qu’ils se comportent le plus mal, puisqu’ils sont 10ème et dernier, avec 14,69 % de turnover %. Cette statistique calcule pourcentage de ballons perdus sur 100 possessions pour un seul joueur.
C’est à nouveau la génération 2018-19 qui est en tête de la métrique, avec un turnover % de 12,41. C’est donc cette cuvée qui affiche à la fois le plus haut taux d’usage et le plus faible taux de perte de balle. De grands manieurs de ballons, en somme. Il est globalement à noter que seule la cuvée 2024-25 est également au-delà de 14 % de perte de balle. Les autres se concentrent surtout entre 13 et 14 % ; c’est le cas de 6 drafts.

Le saviez-vous ? : au cours des 10 dernières saisons, le rookie qui présente le plus bas taux de perte de balle au cours du premier mois de compétition est Moses Moody, avec 3,6 %. Celui qui prenait le moins bien soin de la gonfle est Rob Dillingham, avec 35 % de perte de balle !
Le leader de la cuvée 2025-26 : si l’on tient compte des joueurs ayant disputé au moins la moitié des rencontres de leur équipe, c’est Brook Barnhizer qui le le turnover % le plus faible, puisqu’il perd 6 % des ballons qu’il touche. Mohammed Diawara est celui qui en perd le plus : 31,1 % ! Notez que Khaman Maluach est sauvé par le fait qu’il n’ait joué que 7 rencontres, car son turnover % s’élève à 32,2 %
La stat’ à retenir : avec 8 joueurs qui ont un taux de perte de la gonfle supérieur à 20 %, la draft 2025 est une bien mauvaise élève, puisque seule la génération 2020-21 fait pire (9 joueurs). La moyenne se situe un peu au-delà de 5 bonhommes, étant entendu que les cuvées 2019-20 et 2018-19 se contentent seulement de 2 joueurs.
Ce que la statistique nous apprend sur la cuvée 2025-26 : tout d’abord, espérons que les actuels rookies prennent mieux soins de leur conjoint.e.s que de la balle ! Ensuite force est de constater que, pour l’heure, le jeu de la NBA va certainement encore trop vite pour la plupart des jeunes, ce qui n’est pas une honte. Ce n’est d’ailleurs étonnamment pas les joueurs qui ont un haut taux d’usage qui perdent le plus la balle : Flagg, Harper, Knueppel, Johnson, Fears, par exemple, sont tous en-deçà de 15 % de perte de balle.
Ainsi, c’est surtout les role player, cantonnés à un rôle plus modeste (mais tellement nécessaire) qui, pour l’heure, perdent le plus la balle.
Conclusions
Au terme de ce passage au crible statistique, la cuvée 2025-26 se dessine avec une identité finalement assez claire. Elle n’est ni une génération révolutionnaire, ni une cuvée fantomatique : elle est un cru de transition, riche de talents déjà très identifiables mais encore loin d’imposer une domination collective sur la ligue.
Son principal atout réside dans son sommet, avec de nombreux joueurs immédiatement crédibles, capables d’assumer des responsabilités dès le premier mois : Flagg, Edgecombe, Knueppel, Fears ou Queen tirent la cuvée vers le haut et expliquent pourquoi, malgré de nombreuses lacunes structurelles, elle ne sombre que rarement dans les classements. Kalkbrenner, lui, fait office de belle pioche du second tour. Sur l’efficacité au tir, la création collective ou l’activité défensive sur les lignes de passe, ces têtes d’affiche donnent au millésime 2025 une vraie valeur ajoutée.
Mais cette excellence reste concentrée. Derrière ces locomotives, la profondeur fait défaut. Beaucoup de rookies évoluent encore dans des rôles marginaux, avec peu de minutes, un usage limité et une influence statistique faible. En clair, la cuvée 2025 vit davantage grâce à quelques arbres bien visibles qu’à une forêt homogène.
Si l’on synthétise l’ensemble des statistiques étudiées, la photographie est sans appel : en moyenne, la draft 2025 se classe 5,85ème sur 10 parmi les 10 dernières cuvées. Un résultat parfaitement représentatif de ce qu’elle est aujourd’hui : une génération portée par un haut de tableau séduisant, mais encore trop peu profonde pour rivaliser avec les drafts réellement marquantes de la décennie.
Reste une inconnue majeure, et non des moindres : le temps. Une draft ne se juge jamais sur un mois. Si certains projets mûrissent, si les intérieurs trouvent leur place et si les connecteurs deviennent plus que de simples liants, alors la perception de cette cuvée pourrait évoluer sensiblement d’ici mars, voire dans les saisons à venir.





