JÉRÉMY PEGLION / FONDATEUR QI BASKET
Il va sans dire que Blake Griffin fera couler beaucoup d’encre d’ici cet été. Dans le jardin des plus gros agents libres de la prochaine intersaison, il s’apprête à signer le contrat le plus important de sa carrière, et si il a tout du joueur attaché à sa franchise depuis sa draft, la situation des Clippers va forcément pousser les observateurs à s’interroger sur le choix du joueur – et – les managers à passer des coups de fils au joueur pour obtenir un accord. Outre sa franchise, donc, qui fera son possible pour le conserver, deux noms sont déjà ressortis à maintes reprises pour s’attirer ses services. La première équipe est le Thunder de Russell Westbrook, qui rêve de ramener un lieutenant à son génial meneur. Originaire d’Oklahoma, la ligue aime bien créer des attaches entre les villes d’origines des joueurs et de potentiels retours dans ces dernières. Si l’idée fait sens, puisque le Thunder aura de l’argent à dépenser, et probablement l’idée de créer un tandem de phénomènes athlétiques, il n’en reste pas moins qu’une arrivée en Oklahoma ne règlerait pas tous les manques de l’équipe, et qu’on peut encore douter de l’attractivité d’un joueur comme le numéro 0, qui, malgré des résultats statistiques hors-normes possède un côté soliste qui pourrait faire fuir d’éventuels joueurs de premiers plans qui ne souhaiteraient pas s’adapter à ce dernier. La seconde franchise qui catalyse les rumeurs autour de l’Ailier Fort de Los Angeles, n’est autre que la mythique celle de Boston. Adepte des discussions autour de tous les agents libres disponibles, Danny Ainge, continue de jeter son dévolu sur les top players sur le marché. Actuellement seconds à l’est, les Celtics savent aussi que ce sera le dernier été pour signer un agent libre sans toucher à son noyau de joueurs. L’association avec Al Horford semble tout à fait probable, et Griffin semble tout à fait à même d’évoluer dans le système de Brad Stevens.
Toutefois, une autre possibilité attire mon attention. Non pas que cette éventualité soit plus crédible que les précédentes, mais elle possède un encrage intéressant. En effet, en débarquant cet été, Mike D’antoni ne possédait pas la confiance générale, qui craignait après des expériences mitigées à New-York et LA. Pour autant, en faisant de James Harden son meneur, et en obtenant le bon casting pour le style qu’il prône, grâce au management toujours aussi opportuniste de Daryl Morrey, les Rockets sont l’une des belles surprises de cette saison, en trônant à la troisième place à l’Ouest derrière The Beard, qui sort une saison “aux allures de Peplum”. Avec une armada de tireurs à 3 points, et des pivots athlétiques, capables de tirer profit des espaces créés par Harden, Ariza, Gordon, Anderson & co. les Rockets viennent à bout des meilleures défenses, et font penser sans doutes possibles aux Suns de Steve Nash. Coachés par le même homme, ces deux équipes possèdent des qualités offensives hors norme, une capacité à pousser le tempo, autour de meneurs capables de trouver leurs coéquipiers. Si les Rockets en sont à leur première saison, Phoenix version Nash a aussi tiré son statut “d’équipe culte”grâce au tandem du meneur avec son acolyte Amar’e Stoudemire. Phénomène physique sans pareille à son poste, il a tiré parti du jeu léché offensif des Suns pour martyriser les défenses adverses, développant l’impact de sa franchise dans les raquettes.
Si la situation financière des Rockets pourrait requérir quelques mouvements de roster pour permettre une arrivée de cet acabit, il va sans dire qu’un duo Harden-Griffin aurait de quoi offrir un spectacle formidable à la NBA. Extrêmement polyvalent, le Clipper est devenu capable de sanctionner de toutes les positions, et possède encore à 27 ans les qualités athlétiques pour pousser les défenses à ne pas trop se concentrer sur les extérieurs. En n’ayant pas besoin de rester près du cercle, il peut exister aux côtés d’Harden, et pourrait devenir cette solution à la création qui manque encore aux Rockets au relais du barbu. Par ailleurs, s’il semble un peu léger pour diriger le navire seul, il pourrait être un excellent lieutenant pour le potentiel-MVP 2017. De quoi faire d’Houston un prétendant au titre, peut-être plus solide que les Clippers qui paraissent toujours en manque de profondeur dans l’effectif pour vraiment jouer les premiers rôles.
En recréant ce terreau, le staff d’Houston et les joueurs pourraient alors offrir à Mike D’antoni une seconde chance, un rendez-vous avec l’histoire et une opportunité pour lui d’écrire un présent radieux, et qui sait, peut-être, la possibilité de prendre sa revanche sur le passé en réussissant là où il a échoué avec Phoenix.