Comme on s’y attendait, les Nets ont fini la saison dernière au fond du fond de la ligue, permettant aux Celtics d’obtenir le premier choix de la draft 2017. Pourtant, grâce au duo Sean Marks – Kenny Atkinson, les fans des hommes en noir ont retrouvé le sourire et l’espoir d’une renaissance des Nets d’antan. Mais cela prendra du temps. En ce qui concerne le terrain, Brook Lopez a, comme toujours, su répondre présent mais il était bien trop esseulé pour permettre aux Nets de rester à flot. Suite à sa saison correcte aux Hornets, on attendait de Lin, une hausse de niveau et un apport de poids pour épauler Lopez. Mais avec seulement 36 matchs joués et 24,5 minutes de jeu, et une hausse statistique décevante par rapport aux attentes, Lin fut l’une des grosses déceptions de la saison.
Malgré le bilan catastrophique (20-62), il y a, néanmoins, quelques satisfactions à tirer de cette saison. Kenny Atkinson s’est avéré être un coach parfait pour la NBA moderne, ses joueurs n’ayant pas hésité à dégainer à 3 pts et à galoper comme des gazelles. En effet les Nets ont terminé la saison avec le plus gros PACE, devançant même les Rockets de D’Antoni, et avec le 4ème plus grand nombre de tirs tentés à 3 pts. En outre, les jeunes rookies Caris LeVert et Isaiah Whitehead ont montré qu’ils avaient du talent à revendre et le potentiel pour faire partie du roster sur le long terme. Côté sophomore, Hollis-Jefferson a lui confirmé tout le bien qu’Atkinson pensait de lui. Il a su apporter par sa polyvalence notamment au rebond et en défense et a commencé à s’installer dans le cinq de départ. Après avoir galéré pendant deux saisons, Sean Kilpatrick a enfin réussi à trouver une situation « stable » dans la région New-Yorkaise. Son apport en sortie de banc fut non négligeable malgré des pourcentages assez moyens.
1- Le roster & l’état des finances
PG : Jeremy Lin, Isaiah Whitehead, Spencer Dinwiddie
SG : D’Angelo Russell, Caris LeVert, Sean Kilpatrick, Randy Foye
SF : Allen Crabbe, DeMarre Carroll, Jacob Wiley
PF : Rondae Hollis-Jefferson, Trevor Booker, Quincy Acy
C : Timofey Mozgov, Jarrett Allen
Pas besoin de le rappeler, mais les Nets ne possédaient pas leur choix de draft cette année. Mais uniquement le 22ème choix et le 27ème (plus tard échangé aux Lakers). Après mûre réflexion, le front office décida de sélectionner le jeune pivot de l’Université de Texas, Jarrett Allen. Ils ont donc fait le choix du potentiel. En effet, Allen est un jeune diamant brut à polir. Il doit impérativement prendre du muscle. En outre, lors de sa saison universitaire, il a montré de bonnes qualités de rebondeur (8,4rebs/m) et une mobilité intéressante pour sa taille. Il possède un vrai potentiel défensif et sa mentalité de bosseur devrait plaire au staff New-Yorkais, ainsi que sa compatibilité avec le jeu de Atkinson.
N’étant pas en possession de son choix de draft, les Nets avaient donc pour objectif cet été d’améliorer leur effectif en misant sur la Free Agency ou en effectuant des trades. En ce qui concerne le marché des free agents, le front office aura encore une fois tenté de recruter un jeune joueur en le surpayant. Toutefois, comme ce fut le cas avec Allen Crabbe l’an dernier, les Wizards ont matché l’offre de Brooklyn afin de conserver le jeune Otto Porter Jr. Au final, ce n’est pas si mal pour les Nets qui ne se retrouvent pas avec un potentiel « contrat boulet ».
Cependant, le front office des Nets fut l’un des plus actifs sur le marché des transferts. Première étape, le 20 juin avec le transfert majeur de l’intersaison du côté de Brooklyn : Brook Lopez, et ses 9 années aux Nets, débarque aux Los Angeles Lakers, D’Angelo Russell et Timofey Mozgov faisant le chemin inverse. La perte de Brook Lopez, bien que préjudiciable, permet néanmoins aux Nets de poser les bases de leur reconstruction grâce à l’arrivée de D-Lo et cela empêche une éventuelle perte de Lopez à l’été 2018 sans aucune contrepartie.
Deuxième étape, le 13 juillet, désireux de se débarrasser du contrat de DeMarre Carroll, les Raptors l’envoient à Brooklyn en compagnie de leurs deux picks 2018 (1er & 2nd) contre le seul Justin Hamilton. Un échange très intéressant pour les Nets qui ne prennent pas trop de risques (le contrat de Carroll ne se terminant qu’en 2019) et qui récupèrent par la même occasion un TDD 2018 qui sera certainement entre la 15ème et la 25ème place.
Troisième étape, le 25 juillet, Allen Crabbe, qui avait signé aux Nets l’été dernier avant que les Blazers s’alignent, est envoyé à Brooklyn contre Andrew Nicholson. A l’instar des Raptors, la franchise de l’Oregon avait un grand besoin de dégraisser et Sean Marks a donc sauté sur l’occasion pour récupérer un joueur capable de sanctionner à 3 pts de façon régulière tout en apportant une présence en défense bénéfique pour toute l’équipe.
Finalement, Sean Marks aura réussi à redonner de l’espoir aux fans des Nets en réalisant des trades intelligents avec un risque limité tout en gardant la totalité de ses TDD. Mais une question ressort de ses mouvements. Le roster n’est-il pas trop déséquilibré ? Le secteur intérieur, très pauvre, suffira-t-il pour espérer faire mieux que l’an passé ? L’absence de Lopez sera-t-elle compensée ? Beaucoup de questions auxquelles Kenny Atkinson et son staff devront faire face cette saison.
Le coach New-Yorkais aura donc entre ses mains un effectif présentant un mélange de jeunes joueurs bourrés de talent (D’Angelo Russell, Jarrett Allen, RHJ, Caris LeVert, Allen Crabbe) et de joueurs expérimentés (Jeremy Lin, DeMarre Carroll, Trevor Booker, Timofey Mozgov). A lui de faire vivre le tout en harmonie et de créer une alchimie dans laquelle les jeunes pousses pourraient se révéler.
2- Le coaching
Vous l’aurez donc compris, coach Atkinson va avoir du pain sur la planche la saison prochaine. Il aura, en effet, pour mission de faire oublier l’absence de Brook Lopez et de faire cohabiter une pléiade de joueurs sur les postes extérieurs.
La première question que l’on peut se poser concerne la cohabitation Russell/Lin. Il semble que Kenny Atkinson ait pour projet de les titulariser tous les deux dans le cinq. Comme en témoignent les différentes déclarations de l’été.
« Je vais jouer en 1 et il sera au poste 2… Je suis presque certain qu’il démarrera au poste 2, mais nous allons être interchangeables. » Jeremy Lin.
« Lui et Jeremy partagerons beaucoup le ballon, ils joueront beaucoup ensemble. » Sean Marks.
Dans ce schéma-là, D-Lo devrait être décalé au poste 2. La saison dernière, Luke Walton a eu l’occasion de titulariser Russell au poste d’arrière et celui-ci s’était montré très efficace. On se souvient notamment de son record en carrière (40 points) face aux Cavaliers le 19 mars dernier. Ce repositionnement lui permet de se concentrer sur le scoring et de le délester de l’organisation de l’attaque, cette dernière lui ayant fait souvent défaut.
Dans une NBA qui tend de plus en plus vers un schéma à 3 positions, les arrières, les ailiers et les pivots, la rotation arrière des Nets devrait, apparemment, s’articuler entre Lin, Russell, LeVert, Kilpatrick et Whitehead. Tous étant plus ou moins capables de tenir le ballon et de jouer sans.
En outre, selon des sources proches des Nets, Allen Crabbe sera bel et bien le titulaire au poste 3. Il apportera son agressivité en défense mais surtout ses qualités de shooter dans une équipe portée à fond sur le tir à 3 pts. L’ajout de joueur tels que Crabbe, Carroll ou D-Lo, correspond tout à fait à la philosophie de l’équipe. On devrait donc encore avoir le droit à du jeu rapide à coups de 3 pts à gogo dans la région New-Yorkaise.
Cependant, il faudra faire attention à ne pas se précipiter. Effectivement, les Nets possédaient le plus gros PACE l’an passé, mais le 3ème pire offensive rating de la ligue. Il va donc falloir gérer les possessions de manière plus réfléchie (2ème au nbre de tov/m). Dans le même but, les joueurs d’Atkinson devront bosser leur shoot. En effet, être l’une des équipes les plus portées sur le tir à 3 pts tout en étant l’une des moins adroites de la ligue du parking, cela n’a rien de bon s’ils veulent gagner un minimum de matchs.
De l’autre côté du terrain, comme ce fut le cas l’an passé, il ne faudra pas s’attendre à une défense de fer. Le coaching staff aura pour tâche de refaire de DeMarre Carroll un chien de garde, de motiver D’Angelo Russell pour défendre un minimum et de ne pas laisser l’équipe sombrer dans une philosophie de jeu portée uniquement sur l’attaque quitte à prendre des points en veux-tu en voilà.
En somme, même si l’effectif semble talentueux, il a été grandement modifié et paraît encore trop tendre pour pouvoir prétendre à jouer les troubles fêtes, même dans une des pires conférences Est de l’histoire. Le secteur intérieur sera une grosse faiblesse. On pourrait donc voir des équipes possédant des big men débarquer à Brooklyn pour réaliser d’énormes massacres. On pense aux tours jumelles des Pelicans évidemment, mais aussi aux Nuggets ou autres Wolves. Ce ne serait donc pas étonnant de voir les choses bouger de nouveau dans le roster des Nets d’ici la fin d’année.
3- Les perspectives
Si tout va bien
Qu’on se le dise, nous n’irons pas jusqu’à mettre les Nets en play-offs, même dans le meilleur scénario possible. Soyons réaliste. Néanmoins, une 11ème place serait largement possible dans une situation idéale comme celle-ci : D’Angelo Russell est on fire et fait étalage de tout son talent alors qu’il est enfin tranquille, loin de la pression de la cité des anges et de toute la folie médiatique de LA. Son repositionnement au poste 2 lui permet même d’être cité dans la course au MIP et coach Atkinson fait de lui un joueur bien plus sérieux et travailleur. L’intégration des nouvelles recrues s’effectue idéalement. Crabbe est toujours aussi adroit à 3 pts et Carroll retrouve la mire après un passage aux Raptors très, très moyen. Le secteur intérieur, malgré quelques difficultés, fait preuve d’un esprit de combat de tous les instants. Ce groupe de revanchards n’atteindra donc pas les PO, mais ils auront montré au reste de la ligue qu’ils étaient bien au niveau et prêt à tout donner sur le terrain. De bon augure pour les saisons à venir du côté de Brooklyn. Le chantier de Sean Marks aura donc pris un départ idéal.
Si tout va mal
A l’inverse, le pire scénario possible pourrait être le suivant : Les Nets n’arrivent toujours pas à décoller, malgré des changements majeurs dans l’effectif. Pour la deuxième année consécutive, ils terminent bon dernier de la ligue et offrent leur TDD aux Cavs. Bien qu’il se soit montré motivé dans ses déclarations, D-Lo n’arrive pas à joindre les actes à la parole et reste un joueur nonchalant et insolent aux entraînements. Le reste de l’équipe le pointe du doigt et l’ambiance dans le vestiaire ne semble pas au beau fixe. Ajoutez à cela, des problèmes d’égo liés au partage des minutes sur les postes extérieurs, Atkinson ne peut rien faire et les défaites s’enchaînent. En plus de cela, Brook Lopez s’avère irremplaçable et son absence coûte chère tant le secteur intérieur se révèle beaucoup trop soft et trop peu talentueux pour tenir face aux autres équipes de la ligue. Le front office repart donc de zéro et l’espoir qui était né lors de la présaison aura vite disparu.
Pronostic : 13ème place (25-30 victoires) : Les Nets devraient laisser la 15ème place de la ligue cette saison mais seront toujours dans les bas fonds du classement.
L’avis de BrooklynNets_Fr :
Quelles étaient vos attentes cet été ?
« Du côté des Nets on n’attendait pas de la grosse arrivée, mais on souhaitait en tout cas des moves intelligents de la part du front office. Et je ne pense clairement pas que l’on puisse être une seule seconde déçu de l’été des Nets. Certes on a dû faire face au départ de Brook Lopez qui nous chagrine quand même un peu, mais on récupère derrière D’Angelo Russell qui a beaucoup de talent et qui a tout pour réussir à Brooklyn j’en suis convaincu. C’est un nouveau départ pour lui loin de L.A. et il arrive dans un environnement bien plus sain et moins médiatisé. On a certes récupéré dans l’affaire le contrat vraiment merdique de Mozgov mais qui est largement compensé par l’arrivée de D’Lo. On avait pas mal d’argent à filer cette saison et l’absorption des contrats de Carroll et Crabbe est aussi une bonne nouvelle, car ils ne feront qu’améliorer l’équipe. Certes on aurait préféré récupérer Otto Porter ou Kentavious Caldwell-Pope mais Sean Marks a encore bien bossé derrière pour trouver une solution. »
Qu’attendez-vous pour la saison prochaine ?
« Ce qu’on va attendre vraiment des Nets la saison prochaine, c’est de continuer le travail entamé la saison dernière, qui est un travail de fond pour créer une réelle identité de jeu à la franchise. On va attendre également de certains joueurs qu’ils soient au niveau : Jeremy Lin qui se doit de faire la saison complète après l’année compliquée qu’il a vécu au niveau des blessures, on attend forcément des nouveaux arrivants (D’Lo, Crabbe, Mozgov, Carroll) mais aussi un peu de nos jeunes qui doivent progresser dans leur impact sur le jeu et au niveau statistique (LeVert et Hollis-Jefferson). On ne s’attend pas aux playoffs (quoique cela mérite presque réflexion ?) mais à clairement augmenter le nombre de victoires par rapport à la saison dernière. Je pense que l’objectif des 30 victoires sur l’année est vraiment atteignable ».
Où pensez-vous vous situer dans votre conférence ?
« Je pense que l’on sera autour de la 12e place de la conférence Est pour la saison prochaine. Il y a pas mal d’équipes en reconstruction et cela peut nous être bénéfique pour monter au classement et éviter de redonner une nouvelle fois un premier choix de draft à nos chers amis des Celtics ».