On plaint souvent les fans des franchises en regardant certaines free agency mais si j’étais fan du Jazz, je pense que là, j’aurais de quoi ouvrir le gaz en espérant que ce soit rapide et indolore.
Tout partait si bien en faisant venir Ricky Rubio pour être le backup de Georges Hill, on se préparait à prolonger Gordon Hayward pour établir définitivement son statut de franchise player et continuer d’alimenter le marquoir maison. On allait garder l’ossature en ajoutant du scoring sans devoir chercher les défenseurs qui font cruellement défaut à tant d’équipes NBA. Le coach est bon et en place et puis… Presque comme une mauvaise blague Georges Hill s’en va aux Kings mais bon on se dit qu’on a encore Hayward dans notre giron et qu’il a la tête du mec qui court après les dollars et puis… Hayward se souvient qu’être coaché par Brad Stevens c’est cool et part le rejoindre aux Celtics et depuis plus rien. On a l’impression d’avoir débranché le respirateur d’une équipe qui devait confirmer sa bonne saison 2016-2017, à qui il ne manquait presque rien, en tous cas rien d’insoluble. Depuis c’est le coma dans l’Utah et à l’heure d’écrire cette preview, je me demande bien qui va pouvoir servir d’adrénaline pour réveiller la Vivint Smart Home Arena.
1 – Le roster et les finances
Avec 108 millions de dollars qui seront dépensés durant la prochaine saison, le Jazz sont un peu au-dessus du cap des 101 millions autorisé. Ce qui est déprimant là-dedans c’est de voir que dans ces fiches de paie ne se situent pas Hill et Hayward et on peut presque sentir le désarroi des dirigeants d’Utah dans ce chiffre. Un cap dépassé, sans franchise player (No offense pour les fans de Gobert mais quand on compare ce qu’il y a en franchise player ailleurs on a compris) c’est presque fou à dire mais c’est la réalité. On sent que le front office a voulu engager des forces vives pour la saison à venir sans voir le départ de Gordon arriver. Du coup, un peu pris de court on a prolongé Ingles pour +/- 45 millions sur 4 ans au lieu de jouer le tanking à fond pour tenter de remporter le gros lot à la draft (ou un des gros lots, voir du trade de pick) en attendant la Free Agency de l’an prochain qui verra des jolies opportunités disponibles et la fin des contrats de Favors et Johnson en étant à 64 millions en cap (s’il n’y avait pas la signature d’Ingles) et avec ça, on peut rebâtir avec Gobert, Rubio et qui tu veux derrière. Dommage je trouve.
Du coup difficile pour le moment de sortir un starting five qui tiendra la saison. Même avec les arrivées de Jerebko de Boston et Sefolosha d’Atlanta (bonnes arrivées) ça reste tendu pour dégager un cinq sans imaginer un ou deux moves à mi-saison mais contre qui ou quoi?
Meneurs : Ricky Rubio – Raul Neto – Dante Exum
Arrières : Rodney Hood – Alec Burks – Donovan Mitchell
Ailier : Joe Johnson – Thabo Sefolosha – Joe Ingles
Ailiers forts : Derrick Favors – Jonas Jerebko – Joel Bolomboy
Pivots : Rudy Gobert – Ekpe Udoh – Tony Bradley
2 – Le coaching/style de jeu
Quin Snyder a su au fil des années s’imposer dans le top des coachs de la ligue et le fait est qu’il va devoir travailler avec un effectif de moindre qualité devrait être un beau challenge pour lui et devrait lui rappeler ses début dans la franchise en 2014 avec un Hayward qui n’était pas encore au top de sa forme. Il devra aussi gérer un vestiaire qui se retrouve sans patron sur le terrain et il faudra bien redéfinir les rôles dans l’équipe pour bien continuer à gérer les égo.
Au niveau de l’attaque, il y aura sans doute pas mal de modifications à faire avec les départs de cet été et il faudra surement que Gobert soit plus impliqué à la finition (en escomptant bien sûr qu’il ait bossée pendant les vacances). Je ne serai presque pas surpris de voir débarquer du jeu en triangle ou du moins des dérivés pour lui permettre de jouer des 1v1 isolé contre des pivots plus petit ou pas très physique, ce qui veut dire les 3/4 des pivots de la ligue. Pour le reste on restera sur des systèmes loop, hammer, pinch post pour dégager des tirs ouverts et bien entendu du pick and roll Rubio/Gobert. Les deux n’ont pas les qualités d’un duo Nash/Stoudemire mais il pourra se révéler très utile pour scrorer car si tout le problème résidait là l’année passée, il le sera encore plus cette année.
Pas grand chose à dire de la défense car l’équipe a équilibré ses pertes avec les arrivées au niveau défensif. De plus, coach Snyder a déjà fait ses preuves en la matière et nul doute qu’il saura à nouveau former un bloc difficilement franchissable avec un Rudy Gobert en tour de contrôle pour booster ses stats de contres/rebonds.
3 – Les perspectives
Si tout va bien
Le Miami Effect ! Oui l’exemple de Miami de la saison passée devrait servir d’exemple à Utah et se dire que tout est possible même dans une conférence aussi relevée que l’Ouest. Spoelstra a réussi à bâtir un bloc soudé et solidaire même après le départ du franchise player local. Bien sur ça a pris du temps et il en faudra probablement à Snyder pour trouver la bonne formule mais si la pièce tombe rapidement du bon côté, le Jazz sera surement à même de prester à un niveau digne de son rang et pourra préparer la contre offensive la saison prochaine pour attirer un nouveau FP. On peut aussi espérer un Dion Waiters Effect pour continuer la comparaison avec le Heat. Un joueur qu’on attendait pas spécialement mais qui peut prendre une grosse crise offensive sur une période plus ou moins longue. Utah peut aussi espérer être pris de haut par certaines équipes et bénéficier de relâche coupable pour grappiller des victoires.
Si tout va mal
L’attaque patauge et on ne trouve pas les solutions. Du coup on se retrouve avec une équipe qui bétonne et tient ses adversaires en respect en défense mais ne parvient pas à scorer. Des défaites avec peu de points encaissés mais des défaites quand même. Gobert qui a parfois manqué de lucidité dans ces déclarations publiques poursuit sur sa lancée et embrase le vestiaire. Une équipe qui ne gagne pas se focalise toujours sur autre chose que la compétition et cela pourrait tourner en petite guerre d’égo avec les franchise player partis, certains voudront peut-être l’être. Une guerre sans effusion de sang mais où on se regarde du coin de l’œil en espérant que la saison passe vite.
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La vérité se situera surement entre le “si tout va bien” et le “si tout va mal”. Je n’imagine pas un joueur du Jazz prendre une flambée qui permettrait à l’équipe d’aller chercher beaucoup de victoire, de même que je n’imagine pas l’effectif se dissoudre sans rien faire et surtout encore moins avec un coach comme Snyder.
Néanmoins la dure réalité de la ligue est là, pour gagner il faut marquer. Les équipes ne se préoccupent plus tellement de la défense mais cherchent avant tout des machines à scorer dans toutes les positions avec une préférence pour le 3 point et là je ne vois franchement pas comment Utah pourrait rivaliser en terme de production offensive. On cite souvent les Suns et les Lakers comme oiseau pour le chat à l’Ouest mais les deux dernières équipes ont récupérés via la draft ou trade des joueurs capable d’apporter du scoring de manière directe ou indirecte.
Bref la saison sera longue mais pas dénuée d’intérêt pour les fans du Jazz à qui j’ai donné 25 victoires, dernier de conférence Ouest, 4ème plus mauvais bilan de la ligue avec les Pacers.
Pronostic : 12e place avec entre 31 et 36 victoires.
L’avis de @UtahJazz_France (qu’on remercie pour sa participation à la preview) :
Quelles étaient vos attentes cet été ?
Qu’attendez-vous pour la saison prochaine ?
Pour cette saison je suis partagée, je vois tout le monde nous descendre, qu’on finira à la 15eme place à l’ouest, que le projet est terminé, qu’on va tanker toute la saison prochaine etc… Moi j’attends un esprit compétitif, de voir des guerriers sur le terrain, donner tout ce qu’on a pour remporter des matchs et finir en Playoffs à la fin de la saison. Cette saison, Hood sera la première option offensive, j’attends énormément de lui qui sort d’une saison correcte mais sans plus, j’attends beaucoup de Rudy qui doit être le FP de cette équipe, j’attends aussi de notre rookie Donovan Mitchell, que son développement se fasse tout au long de la saison. Dante Exum, qui est une déception depuis sa draft, doit aussi progresser significativement cette saison. Au vu de la seconde moitié de saison de Ricky Rubio, j’attends qu’il soit le chef d’orchestre de cette équipe, et que tous les nouveaux s’intègrent au collectif chacun dans leurs rôles respectifs.
Où pensez-vous vous situer dans votre conférence ?
Gros niveau cette année à l’ouest, il y a 5 équipes au dessus du lot selon moi et après beaucoup d’équipes de niveau équivalent entre qui seront placés entre la 6eme et la 12eme place. Dans ces 7 équipes énormément de qualités différentes mais toujours de très bons joueurs. Notre effectif est peut être un peu moins talentueux mais avec un gros QI basket et un coach excellent j’espère pouvoir atteindre le dernier spot des PO. Après une 9 ou 10eme place ne me surprendrait pas non plus.
Je vois pas en quoi le 5 majeur est difficile à dégager c'est même très clair :
Meneurs : Ricky Rubio – Dante Exum – Raul Neto
Arrières : Rodney Hood – Donovan Mitchell – Alec Burks
Ailier : Joe Ingles – Thabo Sefolosha – Joe Johnson
Ailiers forts : Derrick Favors – Jonas Jerebko – Joe Johnson – Joel Bolomboy
Pivots : Rudy Gobert – Ekpe Udoh – Tony Bradley
Et faut vraiment arrêter avec Hill, il a joué combien de matchs ? … 30 matchs donc Snyder a fait sans il fera également sans la saison prochaine.
Hayward est talentueux mais n'a jamais été un leader il a été pro et est allé au bout de son contrat mais n'a jamais assumé son rôle de leader vocal, Gobert est le joueurs le plus important il est le ciment.