Le CBA, accord collectif régissant la NBA est complexe. Le lire n’est pas toujours suffisant pour comprendre toutes ses subtilités, son vocabulaire riche et ses nuances. Beaucoup d’interprétations qui sont réalisées par l’environnement constitué des fans et des médias tendent à le rendre d’autant plus opaque que de fausses informations circulent et que de nombreuses approximations voire inventions se répandent. Dans cette série d’articles “CBA Rules”, nous allons essayer de revoir et démêler des règles les plus simples aux plus alambiquées. C’est parti !
Le two-way contract
Le nouveau CBA a créé un nouveau type de contrat, destiné aux joueurs voués à faire des allées et venues entre la NBA et la G-League. Avec ce two-way contract ont été créées deux places supplémentaires dans les rosters NBA, qui sont spécifiquement dévolues au joueurs signés avec ce type de contrat.
En quoi ça consiste ?
D’abord, pour pouvoir être signé via un two-way contract, il faut avoir 3 ans ou moins d’expérience en NBA. Conséquence de cela, 99,99% des joueurs choisis au premier tour de la draft NBA ne sont pas concernés. En pratique l’écrasante majorité des joueurs qui ont été signés via ce dispositif sont soit des non-draftés soit des 2e tour.
Ce contrat est signé pour 1 ou 2 ans maximum. Les joueurs qui rentrent dans leur 3e année ne sont donc pas éligibles à une deuxième année. Exemple: Vous signez en two-way contract un joueur qui a deux ans d’expérience. Le contrat ne peut porter que sur une durée d’un an sinon il excèdera le seuil des 3 ans d’expérience maximum. Comme pour un contrat rookie, les équipes ont la possibilité de protéger l’intéressé via une qualifying offer lorsque son contrat expire. Une seule condition pour cela: que le joueur ait passé 15 jours minimum avec l’équipe principale dans la saison.
Le CBA fixe un maximum (275 000$) et un minimum (75 000$) pour ce qu’il s’agit du montant de la rémunération. La détermination du montant exact est à la libre détermination des parties. Généralement, le joueur signe pour le minimum et peut gagner plus en participant au training camp et en remplissant certains critères de performance.
Chaque joueur signe pour le minimum salarial de ce statut à hauteur de 75 000 dollars puis peut gagner davantage selon s’il participe au training camp de la franchise puis la rejoint au cours de la saison. Il faut savoir qu’un joueur sous ce statut ne peut passer plus de 45 jours avec son équipe NBA. Plus il l’accompagnera dans la limite de ces 45 jours, plus il touchera puisqu’il gagnera une indemnité équivalente à 1/170 du minimum salarial rookie (815 000 dollars en 2017-18) par jour. S’il participe au training camp de son équipe NBA, il gagnera 50 000 dollars supplémentaires, payés par la G-League.
Le point important est que le salaire du joueur en question ne compte pas dans le salary cap de son équipe NBA tant qu’il reste sous ce régime.
Ce contrat, s’il est intéressant financièrement pour les deux parties, comporte des restrictions, dont la plus marquante est la limitation à 45 jours du temps passé dans l’équipe NBA, et donc en pratique sur les parquets de la grande ligue.
Comme cela est arrivé à Quinn Cook récemment, un joueur qui a été signé via un two-way contract peut très bien signer un contrat standard pour devenir un joueur NBA à plein temps. Il faudra alors que l’équipe dispose d’une place disponible dans son effectif.
Même si un tel scénario a très peu de chances de se réaliser vu l’énorme différence de salaire entre le minimum NBA et ce qu’offre un two-way contract, il est possible de convertir un contrat standard en two-way contract à condition que l’équipe ait sa franchise affiliée en G-League et que le contrat de base soit au salaire minimum et dépourvu de bonus.
Le CBA a néanmoins prévu un garde-fou pour empêcher les abus: après deux two-way contract d’affilée, l’équipe est tenue de signer le joueur pour la saison. En contrepartie, ce salaire ne comptera pas dans la masse salariale.
Ce nouveau type de contrat a été créé pour permettre aux franchises de tenter des paris, de tester des joueurs ou d’en développer à coût quasi nul tout en offrant plus de flexibilité que le 10 days contract. Il existe toutefois un (gros) revers de de la médaille: contrairement aux autres joueurs de G-League, les joueurs signés avec ce type de contrat ne peuvent être appelés que par leur équipe, ce qui limite grandement leurs possibilités de rejoindre la NBA. L’exemple type est celui de Torrey Craig, qui a largement prouvé avoir sa place en NBA mais qui ne pourra pas intégrer d’autre roster que celui des Nuggets. Or vu l’embouteillage à son poste, il pourrait se retrouver complètement bloqué.
Le 10 days contract
Ce type de contrat est avant tout destiné aux essais. Il n’est renouvelable qu’une seule fois, après quoi l’équipe doit soit libérer le joueur soit le signer pour le reste de la saison. Le montant de la rémunération est libre. Pour terminer, il n’y a aucune conditions d’éligibilité, même des joueurs assez âgés peuvent signer des contrats de 10 jours, le dernier en date étant Emeka Okafor, qui a fait le bonheur des Pelicans pour la fin de saison.