Preview 2018-2019 – Minnesota Timberwolves : la meute divisée ?

Nous avions déjà fait un bilan de la saison des Minnesota Timberwolves au cours de l’été. Une saison réussie, sans aucun doute, dès lors qu’une qualification en Playoffs attendue depuis 14 ans fut décrochée dans un final haletant. Cette accession à la postseason ne pouvait qu’être un objectif minimum en début de saison 2017-18, après un été qui a vu arriver Jimmy Butler pour mener la meute. Les dirigeants décidaient alors d’accélérer le développement de la franchise en sacrifiant un des chouchous des fans, Zach LaVine (alors encore en récupération de sa rupture des ligaments croisés), ainsi que le jeune Kris Dunn et le choix n°6 de la Draft 2017. En échange Minnesota récupérait une star de la ligue, leader technique et mental, avec Jimmy Buckets, ainsi que le 16ème choix de la même Draft utilisé pour sélectionner Justin Patton. Le pivot n’aura pas la joie de découvrir les joutes NBA, la faute à une blessure au pied qui le maintiendra éloigné des parquets ou en G-League pendant l’ensemble de la saison. Qu’importe, avec les signatures de Jeff Teague, Taj Gibson et Jamal Crawford, l’ambition est claire : se qualifier en Playoffs, et y faire bonne figure.

Dire que la saison régulière des Timberwolves fut étrange est un euphémisme. On attendait des débuts brouillons justifiés par une quête d’automatismes entre tous ces nouveaux joueurs, et la compatibilité entre les profils de Butler et Wiggins posait une question légitime. Pourtant, malgré deux lourdes défaites face aux Pacers et aux Pistons, les premiers matchs des Wolves sont rassurants. Le potentiel offensif est certain, avec de nombreux joueurs capables de scorer. Le manque de shooteurs à 3pts se fait parfois ressentir, mais Minnesota parvient à dérouler grâce à ses individualités. Le collectif n’est pas encore rôdé, mais Butler et Crawford se montrent capables d’être décisifs, et Karl-Anthony Towns démarre déjà sur de bonnes bases.

Défensivement en revanche, l’inquiétude s’installe au fil des semaines. Sur le papier, les Wolves semblent pourtant armés pour être plus que solides de ce côté du parquet, et avecTom Thibodeau aux commandes et l’arrivée de Butler, on s’attend à une certaine efficacité défensive. Il n’en est rien, et Minny termine la saison parmi les cancres de la ligue en défense : manque d’implication, systèmes non adaptés au jeu moderne et aux joueurs de l’effectif, plusieurs facteurs peuvent être mis en avant pour expliquer ces défaillances.

Les Wolves ont montré de grandes difficultés de ce côté du terrain, notamment en transition et près du cercle. A vouloir jouer les deuxièmes chances en étant agressifs au rebond offensif (24.4%, 4è meilleure performance), l’équipe s’expose aux contre-attaques. Avec les tendances de jeu actuelles, autant dire que le pari est risqué. De manière similaire, les Wolves sont la 9ème équipe qui encaisse le plus de points sur ballons perdus… Alors qu’ils sont la deuxième équipe qui perd le moins de ballons, en volume comme en pourcentage (ce qui s’explique aussi par une PACE parmi les plus basses de la ligue). Le constat ? Lorsque les Timberwolves perdent le ballon, ils encaissent des points, beaucoup. Le bilan est schématique mais il appuie sur les difficultés de l’équipe à défendre sur les transitions adverses.

Deuxième problème, la défense près du cercle. Les rotations imposées par les systèmes de Thibodeau exigent à la fois une bonne compréhension tactique et une grande concentration. Or, on a souvent vu KAT complètement perdu sur les switchs et en retard sur l’adversaire qui attaque son cercle. Sensés pousser les adversaires à prendre des tirs à mi-distance (considérés comme les moins “rentables”) et limiter les tirs de loin et les points près du cercle, les préceptes défensifs de Thibs n’ont visiblement pas fonctionné cette saison. La défense des Wolves n’a jamais été redoutable sur les 3pts adverses, et sous l’arceau, c’était souvent la boucherie. Bref, nous en avons déjà parlé dans de précédents articles : beaucoup de choses sont à revoir de ce côté du terrain.

Malgré les problématiques défensives, l’équipe tourne bien et aux deux tiers de la saison, se positionne tout en haut de l’Ouest. Chose curieuse au cours de cette période faste, l’équipe montre de vrais progrès en défense. Alors que le Thunder piétine, les fans de Minny se prennent à espérer un avantage du terrain en Playoffs. Cependant, les “rotations” de Thibodeau inquiètent. Les guillemets sont de sortie car parler de rotation la saison dernière chez les Timberwolves devait être une sorte de tabou, une idée saugrenue que le coach n’a jamais vraiment envisagé.

C’est simple, le cinq majeur des Wolves était le plus utilisé, et de très très loin. Résultat : un manque de compétitivité du banc, qui prenait l’eau à chaque entrée, et une fatigue flagrante des titulaires sur certains passages. Et ce qui devait arriver arriva, avec une blessure au ménisque pour Jimmy Butler. D’accord, je tourne volontairement cette phrase en petite provocation à l’encontre de Thibodeau. Mais je ne prends pas parti dans ce débat qui cherche à poser le coach en responsable de la blessure de Buckets. La discussion avait déjà eu lieu pour Derrick Rose, et n’apporte pas vraiment d’intérêt. D’ailleurs, puisqu’on parle du meneur, notons qu’il a rejoint les Wolves en cours de saison. Souvent absent, on ne peut pas dire grand chose de ses prestations.

La blessure de Butler l’éloigne des parquets jusqu’à la fin de saison régulière. Sans son leader, Minnesota enchaîne les mauvaises performances et les progrès défensifs entraperçus retombent bien vite aux oubliettes. Le calendrier, pourtant accessible, se transforme en parcours du combattant avec des défaites face à des adversaires en plein tanking. Dommage, car Minnesota offre de belles performances offensives. On se souvient notamment d’une superbe victoire face aux Cavs, du buzzer-beater de Wiggins face à OKC, et de quelques beaux coups de chaud de Jamal Crawford. Karl-Anthony Towns est injouable en attaque, et toujours aussi performant au rebond. Bref, l’effectif a de nombreuses qualités, et il est toujours plus facile de critiquer que d’encenser. Ceci est probablement dû à la frustration de ne pas voir cette équipe passer un cap défensif malgré les possibilités, et aux rotations limitées malgré les bons passages de Tyus Jones notamment.

Rétrogradés au fond du Top 8 de l’Ouest, les Minnesota Timberwolves devront arracher leur qualification en Playoffs au terme d’un match épique face à Denver, après deux prolongations haletantes entre les deux équipes prétendantes au dernier strapontin. Quatorze ans après leur dernière participation, les Timberwolves retrouvent les Playoffs, et doivent affronter les Rockets, leader de l’Ouest. La série sera conforme aux prédictions, et Houston l’emporte aisément (4-1). La bande à KAT s’est donnée les moyens de prendre le Game 3, mais ne pourra faire mieux face à un adversaire nettement supérieur.

Résumé de l’été

En définitive, c’est une saison aboutie pour Minnesota. Mais l’heure n’est pas au repos, et le développement doit se poursuivre. Plusieurs chantiers sont à traiter pour les dirigeants, et alors que la Draft se profile, des rumeurs de tension entre Butler et Wiggins font leur apparition. Le premier reprocherait à son cadet un manque d’implication et de travail à l’entrainement. Pas vraiment une surprise quand on connait le bonhomme.

Disposant des choix 20 et 48 lors de la Draft, les dirigeants jettent leur dévolu sur Josh Okogie et Keita Bates-Diop, deux ailiers dotés d’un certain potentiel défensif, doublé de qualités au shoot, surtout pour le premier cité. Deux profils souhaités par Thibodeau, qui viendraient combler un vrai besoin si les deux hommes répondent aux attentes. On peut donc saluer un choix logique du management, qui utilise la Draft pour densifier le roster.

Alors que la free-agency se profile, les joueurs disponibles à moindres frais ne sont pas légion. Jamal Crawford et Nemanja Bjelica sont en fin de contrat, et ne seront pas re-signés, au contraire de Derrick Rose qui a prolongé son contrat d’un an. Les Wolves sont donc dans le besoin sur le poste 4, et parviennent à récupérer Anthony Tolliver, déjà passé par la maison il y a quelques années. Un profil qui correspond parfaitement au profil recherché par les dirigeants.

Pour le reste… Pas grand chose à signaler à Minnesota. Le roster étant déjà quasiment au complet, les dossiers chauds concernent surtout les contrats de Butler et Towns. Le premier a refusé une prolongation assez logiquement, car il pourra prétendre à un salaire plus important l’été prochain au terme de son contrat. Cependant, ce refus prend plus de sens lorsque des rumeurs de tensions avec Wiggins sortent, comme évoqué plus haut, mais également avec KAT. Dans un premier temps balayés par les insiders, ces bruits de couloirs ont pris du poids tout au long de l’été. Au centre des mésententes supposées, Tom Thibodeau. Soutenu par son élève de toujours Jimmy Butler, il aurait nettement moins les faveurs de Towns. Conséquence : ce dernier n’a toujours pas prolongé son contrat, ce qui semblait pourtant évident en fin de saison dernière. Le pivot souhaite des garanties sportives autour du projet de la franchise avant de s’engager sur le long terme, et nul doute que l’avenir du coach sera lié à la fois à Butler et à KAT, mais pas dans le même sens…

Pour ne rien arranger, une nouvelle bombe vient de tomber dans le calme du Minnesota. Lundi, jour de sortie de cette preview, Jimmy Butler doit rencontrer le propriétaire Glen Taylor, le GM Scott Layden, et le coach Tom Thibodeau pour discuter de son futur de la franchise. Alors que les insiders font état de nouveaux conflits au sein de l’organisation, avançant qu’un manque de communication est à déplorer à tous les étages de la franchise, l’inquiétude est de mise à Minny. Le propriétaire Glen Taylor aurait d’ailleurs songé à faire de gros changements dans le front-office cet été, et cette option resterait envisageable selon l’issue de ces différentes rencontres à venir. Inutile de spéculer dans cette preview, nous sortirons un article lorsque plus d’informations fiables seront sorties à ce sujet. Toujours est-il que ce dossier et ces problèmes profonds dans l’organisation ont rythmé l’été de la franchise. Pas l’idéal avant de débuter la saison…

Derniers faits marquants de la période estivale, la nouvelle blessure de Justin Patton et la signature de Luol Deng. Les informations concernant la période d’indisponibilité du jeune pivot ne sont pas encore données, mais une deuxième fracture au pied en un an, il y a de quoi s’inquiéter. Vraisemblablement, ce devrait être bis repetita pour Patton, avec une nouvelle saison passée entre rééducation et G-League. Quelques jours plus tôt, après que le joueur ait négocié son buy-out avec les Lakers, les Wolves engageaient Luol Deng, ailier vétéran pilier de l’ère Thibodeau lors des belles années avec les Bulls, notamment 2011. Les vannes autour des TimberBulls (Rose, Butler, Gibson, Deng, et Noah envisagé) fusent de plus belle depuis, mais Thibodeau n’en a cure.

A l’heure actuelle, le roster des Wolves n’a pas bougé dans les grandes lignes. Seul l’apport des jeunes et des changements de vétérans sont à constater.

Meneurs : Jeff Teague, Tyus Jones, Derrick Rose

Arrières : Jimmy Butler, Josh Okogie, C.J. Williams

Ailiers : Andrew Wiggins, Keita Bates-Diop, Luol Deng, James Nunnally

Ailiers Forts : Taj Gibson, Anthony Tolliver

Pivots : Karl-Anthony Towns, Gorgui Dieng, Justin Patton

Avec C.J. Williams en two-way contract, il reste donc une place à pourvoir dans le roster des Wolves. Plusieurs noms ont été cités parmi les joueurs testés par les dirigeants ces derniers jours, et Thibodeau souhaite ajouter un vétéran supplémentaire à son effectif. Pour le reste, le roster est plutôt équilibré, fourni sur tous les postes et avec des profils variés. Si l’on met de côté les problèmes organisationnels de la franchise, sur le papier, tout est réuni pour faire une belle saison.

Jeu & Coaching

C’est maintenant qu’on parle de Thibodeau ? Aller, je m’y colle. Concrètement, connaissant le Pingouin, il est légitime de penser que rien ne changera. Le coach est reconnu comme l’un des plus têtus que la Terre n’ait jamais connu, et il est accroché à ses principes comme une moule sur un rocher.

Offensivement, Minnesota profite de grosses individualités, avec plusieurs joueurs capables de scorer à foison. Butler, Wiggins, et Towns sont tous trois de belles machines à points, et relativement réguliers. Pour Andrews, la saison sera charnière dans sa jeune carrière. On arrête avec les histoires de potentiel : il va falloir prouver. Son impact sur le jeu a subi l’arrivée de Butler certes, mais c’est à lui de se remuer et de retrouver ses dispositions offensives bien au-dessus de la moyenne. Le jeu des Wolves restera probablement lent, avec la balle dans les mains de Teague et de Butler. A titre personnel, et je ne pense pas être seul à le penser, j’aimerais beaucoup voir plus de ballons donnés au poste à Towns. Le garçon a prouvé qu’il pouvait être injouable en attaque grâce à ses skills et ses mouvements, et il passe pour l’heure plus de temps à squatter derrière la ligne à trois points – avec une réussite certaine il est vrai – que dans la raquette adverse. Mais Tom ne semble pas de cet avis…

Mais l’attaque des Wolves ne pose pas vraiment question. Elle a bien tourné la saison passé, elle devrait reprendre son rythme cette année. Le manque de shooteurs reste évidemment problématique, mais l’arrivée des rookies et le recrutement de certains vétérans spécialisés pourront aider sur le banc… Si tenté que Thibodeau ait des rotations plus équilibrées. Il faudrait envisager de ne plus aligner le cinq majeur d’un côté, les remplaçants de l’autre. Mélanger les lineups comme tout le monde ou presque permettraient de maintenir au moins un leader sur le parquet, entouré de joueurs frais aux profils différents. Là encore, tout dépend du coach et de sa capacité à aller contre sa nature pour essayer de nouvelles combinaisons. L’utilisation de Derrick Rose peut également poser question. Si la santé suit – on y croit – il pourrait être cohérent de l’aligner dans un vrai rôle d’arrière.

En défense en revanche… Que de progrès à réaliser. Est-ce qu’on peut les espérer ? Rien n’est moins sûr avec un cinq de départ identique et des schémas qui ne devraient pas changer. A mon sens, ces derniers sont inadaptés au jeu moderne et aux joueurs en place dans l’effectif. KAT n’a visiblement pas le QI défensif pour intégrer ces systèmes et Wiggins n’a pour le moment pas reçu les effets bénéfiques supposés lors de l’arrivée de Butler. L’espoir peut venir du banc, avec des profils intéressants de ce côté du parquet qui pourraient rendre de fiers services.

Alors, qu’espérer des Wolves sur le plan du jeu? Le tempo devrait rester plutôt lent, même si les forces en présence pourraient permettre de jouer plus vite. Les hommes de Thibodeau sont pour la plupart de sérieux athlètes, mais le coach n’est pas un adepte du jeu rapide. Dans ce cas, des progrès sur la défense en transition sont impératifs, et Thibs doit permettre à ses joueurs d’améliorer leur intelligence dans le repli et le placement. Perdre peu de ballons, c’est bien, mais si on encaisse systématiquement des points lorsqu’on les perd, le bénéfice reste limité. Jouer lent implique de savoir imposer à son adversaire de ralentir également, et les Wolves devront donc se montrer agressifs et impliqués en défense. Il est temps de faire hurler la meute. Autre point important, l’impact d’Andrew Wiggins. L’ailier doit enfin trouver sa place, au risque de devenir une éternelle déception. Non, le canadien n’est pas mauvais, mais il est loin de répondre aux attentes placées en lui.

Quel 5 majeur ?

On prend les mêmes et on recommence. Il n’y a aucune raison de voir le cinq de départ changer à Minny, aucun joueur n’étant parti et aucun élément majeur n’étant arrivé cet été.

Jeff Teague – Jimmy Butler – Andrew Wiggins – Taj Gibson – Karl-Anthony Towns

Ce cinq a fonctionné et a emmené les Wolves en Playoffs la saison passé, et il n’y a donc aucune raison de ne pas le reconduire. Même si la légende Kevin Garnett semble penser que Derrick Rose devrait starter à la place de Jeff Teague, on peut douter de l’inspiration du Big Ticket. Reste à savoir si Thibodeau a prévu de faire jouer son banc cette saison. Pour être honnête, il n’était pas aidé l’an passé avec des remplaçants globalement limités, et qui n’ont pas donné satisfaction lorsqu’ils étaient sur le parquet. On peut donc espérer que les deux rookies, choisis par le coach, seront testés et auront bien leur chance au sein de l’effectif.

L’utilisation du banc sera déterminante dans la saison des Wolves. On connait le cercle vicieux avec Thibodeau : les remplaçants ne donnent pas satisfaction, alors ils jouent peu. Mais puisqu’ils jouent peu, ils manquent de rythme et de confiance, et ne donnent pas satisfaction. Et comme ils ne donnent pas satisfaction… Bref. Malgré la nouvelle blessure de Justin Patton, le coach dispose de back-up corrects à tous les postes, si tenté que Derrick Rose reste en bonne santé. Avec un mélange de jeunes joueurs et de vétérans, il y a de quoi proposer des lineups compétitives à tout moment.

Forces du roster

Ses individualités, forcément. Les Wolves ont la chance de compter dans leur rang de vrais talents, capables de faire basculer une rencontre et de produire des bonnes performances soir après soir. On l’a constaté la saison dernière, plusieurs rencontres ont été remportées sur des prestations décisives de Butler, Towns ou même Wiggins et Teague. Sur le papier, le cinq de départ de Minnesota est toujours alléchant. Pour le rendre plus fort, il faudra poursuivre le développement des automatismes en attaque, et s’appuyer encore plus sur les qualités de KAT. Minny l’a montré la saison dernière, la puissance offensive dégagée par cet effectif permet de remporter de nombreux matchs.

Autre point fort de cet effectif, sa diversité. Avec les arrivées d’Okogie, Bates-Diop et Tolliver ou encore Nunnally, les Wolves se sont dotés de profils qui manquaient à leur roster. Plus de défense, plus de shoot, et la venue de Deng, même si sa condition physique reste une inconnue, ne pourra qu’apporter un encadrement bienvenu. Il est possible que l’on revienne sur ce recrutement dans un prochain article, mais c’est une autre affaire.

Faiblesses du roster

Comment ne pas se focaliser sur la défense? Tant que des progrès ne seront pas réalisés, nous resterons sur l’impression donnée la saison dernière. Ce qui n’est pas acceptable avec les joueurs composant l’effectif. Wiggins doit impérativement se remuer de ce côté du terrain, et apprendre de Butler. Malheureusement, cela ne semble pas gagné selon les rumeurs entourant les deux joueurs. Towns a bien entendu de gros progrès à faire également, et devrait savoir profiter de ses qualités physiques pour devenir un intimidateur au moins correct. Thibodeau peut aussi se remettre en question (… même moi je n’y crois pas) et revoir ses schémas défensifs pour limiter l’accès au cercle. Les Wolves se sont montrés trop perméables dans cette zone, et lorsque les adversaires sont chauds à 3pts, c’est une boucherie.

Autre gros point d’interrogation, la cohésion d’équipe. Plus les semaines passent, et plus les langues se délient. D’abord la relation Butler-Wiggins, puis des tensions KAT-Thibodeau, des rumeurs autour de Butler et Towns… Bref vous l’aurez compris, c’est un peu le foutoir. Si l’on reprendra ce point plus en détail quelques lignes plus tard, évoquons ici le plan sportif, qui pourrait être lourdement impacté par ces problèmes organisationnels. Si la mauvaise entente entre les hommes forts se confirmait, les conséquences sur le parquet seraient plus que dommageables pour les Wolves.

Le joueur clé : Andrew Wiggins

Dans le contexte actuel, plusieurs joueurs auraient pu glaner ce titre. Butler notamment, en fonction des jours à venir et de sa réflexion quant à son avenir au sein de la franchise. Un Jimmy démotivé, ce serait dramatique, tout comme un Towns déçu du projet de son management. Mais nous n’en sommes pas encore là, alors faisons abstraction de ces éléments. Le joueur aussi attendu que déterminant se nomme bien Andrew Wiggins. Car si l’ailier montrait plus de régularité, surtout dans son implication, les Wolves en sortiraient plus que renforcés. Capable de tout offensivement lorsqu’il est en forme et agressif, le canadien se doit également de montrer de vrais progrès en défense.

On l’espérait sous la houlette de Butler, mais c’est visiblement seul que Wiggins devra faire des efforts, car c’est bien cela que lui reproche l’ancien Bull. S’il ne veut pas se voir coller définitivement une étiquette de joueur feignant et finalement loin de son potentiel annoncé, l’ailier va devoir cravacher et retrouver des productions statistiques de haut niveau. La force offensive des Wolves en dépend, et les résultats avec.

La problématique de l’équipe : souder la meute et préparer l’avenir

Les problèmes relationnels mentionnés plus haut semblent s’approfondir chaque jour. Butler, Towns et Wiggins ne sont pas les meilleurs amis du monde, Thibodeau est au centre des critiques et des tensions, et le propriétaire Glen Taylor commence sérieusement à envisager un licenciement du coach et du GM Scott Layden. Alors comment préparer la saison et envisager un avenir radieux dans ce contexte?

Eh bien c’est compliqué. Thibs a beau assurer que Butler serait prêt à rester et que les résultats finiront de le convaincre, la saison n’a pas encore débuté et les rumeurs sont plus négatives qu’autre chose. Il serait inutile de se projeter maintenant avec des spéculations alors que des informations vont bientôt sortir, des réunions entre les différentes parties prenantes étant prévues très prochainement.

Dans les prochaines semaines, ce pourrait être l’avenir de la franchise qui va se jouer. Il ne reste qu’une année de contrat à Jimmy Butler, et Towns n’a pas encore prolongé le sien. Difficile donc de dire de quoi demain sera fait dans le Minnesota, car il semble que tout puisse arriver dans les jours à venir. Dans l’idéal, les esprits s’apaisent et des discussions constructives permettent de libérer les tensions et d’aller de l’avant, avec l’espoir de voir Butler prolonger l’aventure. Dans le pire des cas… Tout le monde veut foutre le camp, et la franchise pourrait bien repartir de loin. Avec de telles personnalités, un coach plus que têtu et des jeunes en clivage avec certaines méthodes… L’optimisme n’est pas vraiment de mise.

Pronostic

8ème à l’Ouest, entre 44 et 48 victoires.

La saison des Wolves semble suspendue à l’issue des semaines à venir. Si l’on estime que les choses vont se régler pour un an au moins, alors les Wolves ont tout pour accrocher une nouvelle place en Playoffs. La compétitivité de l’Ouest s’étant accrue, il est difficile d’imaginer la bande à Thibs au-dessus d’une 6ème place. Or, pour les derniers strapontins, il faudra lutter avec les rivaux de Denver et la compagnie de LeBron, entre autres Blazers et Pelicans. La meute devra rester soudée, et viser le plus haut possible pour poursuivre son développement. Avec 46 victoires la saison dernière, on attend grossièrement la même chose cette année pour Minnesota.

L’avis du compte FR (@TwolvesFRA ; @TWolvesFr ; @TwolvesLynxBE)

Quel bilan tires-tu de la saison passée ?

@TwolvesFRA : Bilan mitigé mais que je vais légèrement faire pencher du côté positif. Nous sommes revenus en Playoffs ! Ça faisait 14 berges quand même ! C’est sidérant ! Ça me semble le plus important. On pratiquait pas le meilleur basket mais on était en très bonne position avant la malheureuse blessure de Jimmy Butler. C’était une année de transition, il faut se le dire quand même. Après on pourra toujours parler de la saison (très) décevante de Wiggins après sa prolongation, les déboires défensifs de KAT, la toujours douteuse shot selection de Jamal, le “coaching” incompréhensible de Thibs et ses cordes vocales inextinguibles… De la supposée frustration de Jimmy… Je veux mettre en valeur la venue très appréciable de Taj Gibson et dans une moindre mesure celle de Jeff Teague… Rome ne s’est pas faite en un jour…

@TWolvesFr : Sur le pur plan comptable, la saison passée est une réussite: 47 victoires, première qualification en playoffs depuis 14 ans malgré un quart de la saison sans Butler, des records de remplissage de la salle, une première apparition au All-Star Game pour Towns, etc… Si on entre plus dans le détail, le bilan est plus mitigé. L’équipe a rarement été très enthousiasmante à voir jouer et ne donne pas l’impression d’une joie de vivre extraordinaire. Thibodeau a parfois eu des choix de rotation un peu douteux, même s’il n’a pas été aidé par la faiblesse abyssale d’une partie du banc. Le fait est que cette saison, qui aurait dû marquer le retour des Wolves au premier plan, a paradoxalement soulevé une partie de la fanbase contre Thibodeau, dans des proportions parfois exagérées. Ajoutons à cela qu’il y a quelques incompréhensions entre le clan Thibodeau (Butler et Gibson en premier lieu) et le proprio Glen Taylor, avec au milieu Karl-Anthony Towns et Andrew Wiggins, dont on ne sait pas trop la position par rapport au coach. Bref, la saison a été plutôt positive sportivement, mais l’ambiance en interne demande à être un peu apaisée.