The Process, an II.
Wow. Que dire de cette époustouflante saison 2017-2018 qui s’est achevée il y a quelques mois ?
Il faut bien le reconnaître, une telle épopée n’était pas attendue. Du tout. Ni les fans ni les joueurs ne s’attendaient à voir le projet si patiemment construit au fil des années carburer aussi fort dès sa première année.
Pour preuve : JJ Redick avait même programmé ses vacances en se disant qu’ils ne feraient pas les playoffs !
Du côté de l’auteur, si un scénario de rêve avait bien été envisagé, cela partait du postulat où le Big 3 mettait le feu aux planches et se complétait à merveille. Le Big 3. Pas le Big 2. Voir l’équipe marcher aussi bien sans l’aide de Markelle Fultz, ça, c’était tout sauf prévu. Voir Brett Brown se révéler aussi fin tacticien, ça non plus ça ne l’était pas.
Ce qui pouvait être anticipé ?
Une saison All-Star de la part de Joel Embiid et Ben Simmons, ça par contre oui. Les doutes d’avant saison concernaient quasi uniquement le supporting cast et la capacité de cette équipe à performer sur une saison entière. En effet, en dehors de JJ Redick, on voyait mal qui pouvait les aider à aller en playoffs.
Ce constat s’avéra jusqu’à la trade deadline et au recrutement de Marco Belinelli et Ersan Ilyasova. Même si l’équipe gagnait un paquet de matchs, nombreux étaient les ratés évitables contre des équipes faibles voire très faibles.
Le problème ?
Un banc totalement improductif, parmi les pires de la ligue. 3 décisions ont creusé la tombe de ce second unit catastrophique : l’absence de Markelle Fultz évidemment mais aussi le choix de stasher le 27e choix (Anzejs Paseckniks) lors de la draft 2017 et la décision pour le moins peu judicieuse de recruter Amir Johnson pour un salaire mirobolant lors de la free agency. Difficile également de disculper Brett Brown, qui s’est entêté à faire jouer Jerryd Bayless et Amir Johnson en sortie de banc, sortant souvent des rotations pour le moins étranges.
Après la venue des deux vétérans, les 76ers ne manquèrent pratiquement plus aucune occasion de dominer les équipes les plus faibles et le bilan s’envola jusqu’à atteindre 52 victoires en fin de saison, terminant même sur une série de 16 victoires consécutives et seulement 5 défaites entre le 5 février et la fin de la régulière. Outre leur énorme apport sur le terrain, les deux vétérans ont en plus apporté une dose d’expérience plus que salutaire à un groupe parmi les plus jeunes de la ligue.
La saison régulière terminée en fanfare avec une superbe 3e place à l’Est devant les Cavaliers de LeBron James, le groupe attaqua ses premiers playoffs en carrière et célébra l’événement comme il se doit avec une magnifique victoire 4-1 contre le Heat malgré l’absence de Joel Embiid durant les deux premiers matchs. Une série maîtrisée, remportée à l’insouciance.
Malheureusement, l’aventure devait bien s’arrêter à un moment et ce fut contre les Celtics. Une série ratée presque de bout en bout et ce à tout point de vue. Si l’arbitrage fut globalement mauvais voire très mauvais durant cette saison aux yeux de nombre d’observateurs, plusieurs matchs de cette série ont tourné à la farce comme les matchs 3 et 5 en faveur des Celtics et le match 4 en faveur des 76ers. Dommage pour le spectacle mais au final difficile de conclure autre chose que les 76ers ne méritaient absolument pas de gagner une série, qui, a fortiori contre des Celtics décimés, aurait pu basculer plusieurs fois en leur faveur.
Fait extrêmement curieux concernant ces playoffs 2018 : on s’attendait à voir les jeunes craquer et faire un peu n’importe quoi, il n’en a rien été, bien au contraire puisque ce furent les vétérans qui coulèrent cette équipe en demi-finale de conférence avec notamment des turnovers de débutant dans le Game 3 face à Boston.
Malgré la grosse déception suite à ce raté, impossible de tirer autre chose qu’un bilan extrêmement positif de cette première année : Ben Simmons élu ROY et volé pour la sélection au All-Star Game (Goran Dragic, sérieusement ?), Joel Embiid à deux doigts d’être élu DPOY (2e aux votes), 52 victoires et un futur brillant, que demander de plus ?
Résumé de l’été
L’été s’annonçait particulièrement explosif et prometteur.. mais ce fut finalement une assez grosse déception. Par déception, l’on entend surtout l’occasion manquée : le front office de Philly pouvait offrir un contrat maximum et ainsi signer ni plus ni moins que LeBron James pour tenter d’aller abattre la dynastie Warriors. Raté.
Paul George ? Le front office n’était pas franchement emballé et cela peut se défendre.
Une nouvelle occasion se présenta avec la demande de transfert de Kawhi Leonard. Encore raté, malgré des assets très intéressants.
A moins que dans la minute qui suivra la parution de cet article (bien évidemment), l’on apprenne que les 76ers aient récupéré Jimmy Butler, difficile d’avoir autre chose qu’un goût un peu amer dans la bouche après toutes ces déceptions et une draft sibylline.
Malgré tout, Brett Brown et ses sbires ne sont pas revenus totalement bredouilles de la free agency.
Outre la resignature de JJ Redick pour une année supplémentaire et l’arrivée de Jonah Bolden pour 4 ans, on a eu droit à un choix très intéressant en Wilson Chandler, récupéré dans un salary dump trade avec Denver. Vétéran, ailier, contrat expirant, défenseur correct et pouvant tirer à 3 points, l’ancien Nugget cochait toutes les cases pour enrichir un banc saigné à blanc par les départs de Marco Belinelli et Ersan Ilyasova.
La suite ?
Un magnifique lapin posé par un Nemanja Bjelica qui est retourné en Europe avant de réussir à convaincre Vlade Divac de lui offrir un pont d’or.
Le front office ne se démonta pas pour autant et vint se greffer au salary dump trade envoyant Melo à Atlanta. Exit Timothée Luwawu qui ne jouait plus et n’avait plus sa place dans l’effectif. Exit également Justin Anderson et son QI basket inférieur à la température ambiante et bonjour Mike Muscala, qui devrait reprendre le rôle d’Ersan Ilyasova.
Revenons sur cette draft 2018.
Le soir même, l’auteur de ces lignes était personnellement très mécontent car Mikal Bridges est l’un de ses chouchous et ce depuis un long moment (depuis son arrivée à Villanova en fait, l’histoire du bonhomme est intéressante). Il aurait voulu voir se poursuivre la belle histoire de ce gamin adoré de tous, deux fois couronné avec Villanova intégrer l’équipe de ses rêves. Dommage.
Outre cette déception de nature plutôt sentimentale, côté terrain, préparer la succession d’un Robert Covington qui partira à coup sûr si blockbuster trade il y a, aurait été plus que bienvenu. De plus, les limites de l’ami Roco ont été criantes sur les derniers playoffs: tout défenseur élite qu’il soit, le fait qu’il puisse être totalement inexistant en attaque abaisse beaucoup trop le plafond de l’équipe.
Qui est Zhaire Smith et pourquoi ces doutes ?
Ailier à l’université (entendez les postes 3 et 4) malgré sa taille minuscule par rapport aux standards NBA sur ces postes, utilisant assez peu la balle, très frustre offensivement, Smith a du boulot pour devenir un joueur offensif d’impact en NBA. Beaucoup de boulot.
En revanche, défensivement, que dire si ce n’est qu’on parle de l’un des sinon du meilleur défenseur extérieur de la draft ?
De ce côte du terrain, Zhaire Smith est féroce. Très féroce. Un véritable cannibale sur l’homme, dont la voracité n’est égalée que par Jevon Carter.
Pourquoi cet écart de 16 places entre Carter et lui alors ?
Offensivement, l’écart n’est pas justifié. La raison est à chercher du côté de l’âge (19 ans pour Smith et 23 pour Carter) et des qualités athlétiques. L’opposition classique entre le défenseur ultra tanké qui peut défendre plein de positions grâce à sa force brute et le pétard ambulant aux longs bras qui peut faire de même grâce à sa détente et à sa vitesse latérale.
Seul le temps nous dira si cette décision de trade down était la bonne.
Après réflexion, il faut quand même avouer que l’échange conclu avec les Suns est intriguant. Même en n’étant pas fan de Zhaire Smith, il faut bien reconnaître que son potentiel est intéressant.. tout comme celui de ce 1er tour du Heat 2021 totalement dépourvu de protection.
Pour mémoire, il ne faut surtout pas voir la valeur d’un choix de draft uniquement à sa valeur d’usage. Si cet asset permet de récupérer Jimmy Butler dans les heures qui suivent, beaucoup crieront au génie de Brett Brown. De toute façon, même si ça ne devait pas être le cas, 2021, c’est loin. Et les opportunités de récupérer un gros poisson grâce à lui, il n’y en aura pas qu’une non plus.
Pourquoi avoir parlé aussi longuement de Carter ?
Pour la simple raison qu’en lieu et place de Landry Shamet, l’auteur de ces lignes aurait adoré voir Carter, son autre grand chouchou de la classe de draft 2018, être sélectionné par les 76ers en 26e position.
Objectivement, l’appréciation de cette sélection dépend de l’idée qu’on se fait des faiblesses du banc si on enlève Belinelli et Ilyasova. Si vous pensez que le second unit manque d’un meneur pour faire tourner la balle, écarter le terrain et faire passer une soirée cauchemardesque au meneur adverse, vous serez le premier à dire qu’il fallait drafter Carter. Si en revanche vous estimez qu’il fallait anticiper la perte de Belinelli et sauter sur l’occasion de prendre un des ô combien rares shooteurs réguliers, vous allez trouver le choix de Shamet ultra logique.
Le point de vue de l’auteur est que s’il aurait été ultra spectaculaire de voir Carter et Smith croiser le fer face aux meilleurs duos d’arrières de la ligue, la nécessité de couvrir le départ de Belinelli était trop forte. Il ne fallait pas non plus perdre de vue le fait que malgré ses deux mois et demi à marcher sur l’eau et à rentrer des tirs incroyables (dont un quasi buzzer beater face aux Celtics dans le Game 3), le sosie de Jean Reno est tout sauf un shooteur régulier.
Or ce qui a posé problème face aux Celtics, c’est justement la disparition complète de Covington, Ilyasova et Belinelli. Redick étant utilisé comme leurre pour faire courir Marcus Smart dans le vide, il fallait que eux prennent le relais et sanctionnent de loin. Manqué. Voilà pourquoi Landry Shamet a emporté la conviction des dirigeants provisoires des 76ers le soir de la draft. Shooteur ultra régulier, excellent shooteur en mouvement, bon QI Basket, avec déjà un peu d’expérience derrière lui, bref, l’ancien meneur de Wichita State avait le profil parfait.
Autre preuve de ce constat : la draft de Shake Milton, qui est moins régulier que Shamet mais a un potentiel intéressant. Problème : sa défense est absolument inexistante. Passons.
Dernier point sur cette intersaison 2018 et pas des moindres: les changements au sein de l’organigramme. Premier changement majeur : la nomination tardive d’Elton Brand au poste de GM en lieu et place de Bryan Colangelo, qui s’amusait à critiquer les joueurs avec un faux compte Twitter.
Second changement : les 76ers ont surtout perdu Lloyd Pierce, assistant coach en charge du développement des jeunes joueurs et adoré de ces derniers. Il était le tampon idéal entre un Brett Brown dont les accès de colère ne sont pas sans rappeler ceux de son mentor et des jeunes qu’il fallait cadrer mais pas oppresser. On lui souhaite toute la réussite au poste de head coach des Hawks et globalement on ne se fait pas trop de souci pour lui vu le groupe qu’il a à sa disposition.
Arrivées notables : Wilson Chandler (F), Mike Muscala (F), Jonah Bolden (F), Elton Brand (GM)
Re-signatures : JJ Redick (G), Amir Johnson (C)
Draft: Zhaire Smith (G), Landry Shamet (G), Shake Milton (G)
Pertes notables: Marco Belinelli (G), Richaun Holmes (C), Justin Anderson (F), Ersan Ilyasova (F), Lloyd Pierce (assistant coach)
Jeu & Coaching
Malgré le départ de Lloyd Pierce, on devrait voir peu de changements cette saison puisque l’effectif n’a quasiment pas bougé.
Brett Brown adore les séquences en floppy, il y en aura encore beaucoup, surtout avec Redick de retour et Shamet fraîchement drafté. Quand l’équipe aura du mal à scorer, Joel Embiid sera là pour régaler poste bas.
La défense sera un atout majeur, à n’en pas douter. Il faut que l’attaque suive. L’équipe manquait cruellement de polyvalence et de création dans le périmètre l’année passée. Elle manquait aussi d’un fort joueur d’isolation pour enlever de la pression sur les épaules de Joel Embiid.
Pour revenir aux systèmes, Brett Brown, en bon disciple de Gregg Popovich, utilisait un certain nombre des systèmes imaginés par le grand gourou des Spurs, notamment le fameux Hammer play, le Zipper Thunder, le slice, tout les variantes du Horns (notamment le Horns RIP et le Horns Flare), le C-Roll, le Rip Punch, et enfin l’un de mes préférés, ce petit bijou à base de shuffle cut inspiré du cyclone des Warriors.
Le point d’équilibre dans tout ça ?
La qualité des écrans de JJ Redick, dont la science d’exécution n’est plus à prouver. On compte sur lui pour prendre Landry Shamet sous son aile et l’aider à devenir aussi précis.
Quel 5 majeur ?
L’incertitude règne sur ce point puisque Brett Brown n’est pas sûr de titulariser Markelle Fultz directement. On prend néanmoins le pari qu’il le fera mais conservera JJ Redick dans le 5 car le spacing qu’il apporte est vital. En conséquence, on pourrait voir Ben Simmons revenir au poste 3.
Markelle Fultz – JJ Redick – Ben Simmons – Dario Saric – Joel Embiid
L’enjeu au final est essentiellement de dynamiser le banc avec un second unit composé de Landry Shamet, Wilson Chandler, Robert Covington, Mike Muscala et.. Amir Johnson. Malheureusement. Car oui, Brett Brown a indiqué vouloir faire de Muscala le back-up de Saric..
Au désespoir de voir à nouveau un des pires joueurs de la ligue fouler le parquet pendant un temps non négligeable, il faut ajouter une nouvelle un peu triste : hors garbage time ou blessure d’un des guards de la rotation, on ne devrait pas revoir TJ McConnell.
Forces du roster
Outre le duo voire trio superstar, on retiendra surtout le fait que la profondeur d’effectif, contrairement à l’année passée est énorme.
L’équipe est blindée sur tous les postes et dispose d’une multitude de profils différents.
Plusieurs points positifs à cela :
- Les 76ers peuvent pallier à des absences sur blessure (excepté pour ses deux stars évidemment)
- La défense peut prétendre au top 5 NBA et plus si affinités
- L’équipe peut parfaitement défendre son titre de meilleure équipe au rebond de l’année passée
- Le spacing devrait être bien meilleur que l’an dernier
- Le banc devrait cette fois être vraiment productif, ce qui peut faire toute la différence sur 82 matchs.
Faiblesses du roster
Evidemment, dès lors que l’on parle de gros contenders, on cherche la petite faille et souvent on la surestime pas mal.
La chose qui peut et va sans doute poser problème cette année du côté de Philadelphie est clairement le poste de pivot back-up.
Disons le sans détour : Amir Johnson est l’un des joueurs les plus mauvais à avoir fait partie d’une rotation cette année. Le plus mauvais ? Peut-être pas, y’a de la concurrence, notamment avec Jerryd Bayless. Mais Dieu que c’était moche. Par moments, on s’approchait même des plus grandes heures de Javale McGee. Une véritable parodie qui a coûté cher aux 76ers toute l’année, a fortiori en playoffs.
Le pire dans tout cela ?
Le bougre a non seulement été resigné mais en plus Brett Brown envisage visiblement de faire de lui un élément de la rotation puisqu’il souhaite voir Muscala rentrer au poste 4.
Vous en voulez encore ?
L’intéressé a parlé de tirer davantage à 3 points…
Par pitié non, pas ça. On enlèvera jamais à ce brave Amir le fait qu’il est un super gars, très apprécié du vestiaire et parfait pour le développement des jeunes joueurs mais côté terrain, mieux vaut ne pas y compter. On espère juste que Brett Brown s’en rendra compte rapidement.
Le joueur clé : Markelle Fultz
Inutile d’aller par 4 chemins : le n°1 de la draft 2017 est la clé pour franchir un cap, et qui sait, accéder aux finales NBA. L’auteur a donc choisi de se pencher sur son cas et les attentes que l’on peut avoir pour lui cette saison.
Il est vrai qu’après tout, on peut penser que si la série contre Boston n’avait pas été un aussi gros raté, Philly aurait très bien pu passer l’obstacle et aurait eu ses chances contre les Cavaliers LeBron James. Certes. Mais d’une part ça n’a pas été le cas et d’autre part l’exemple de cette année est vicié par le fait que les Celtics soient privés de leurs deux meilleurs joueurs et les 76ers d’un de leurs trois meilleurs joueurs.
Boston reviendra beaucoup plus fort et Toronto aussi. Du coup, même si le monstre s’en est allé, il va falloir se renforcer quand même. Or vu que les gros free agents sont allés ailleurs, il va falloir progresser en interne. Cela tombe bien, des vétérans ont été recrutés et l’équipe dispose maintenant d’une grosse profondeur d’effectif.
Venons en au cas de Fultz en lui-même. Si vous désirez un profil complet étayé par les excellentes vidéos de @GuillaumeBInfos, c’est par ici.
Fultz est un jeune homme assez timide. Dernier né du groupe, il est celui qu’on protège au maximum et qu’on veut voir réussir. On a même vu Isaiah Thomas le prendre sous son aile, lui qui a été dans la même fac et qui a lui aussi connu une saison 2017-2018 chargée en galères.
Son jump-shot totalement détruit alors qu’il était une arme létale en NCAA, il fallait repartir de zéro. Le staff des 76ers l’a donc envoyé chez Drew Hanlen (un des shooting coach les plus réputés de la planète), avec qui il travaille depuis la fin de la saison. Les dernières nouvelles sont rassurantes et son shoot semble même carrément amélioré par rapport à ce qu’il faisait à l’université.
Petite démo en vidéo:
Avant:
Après:
Certes ce n’est jamais que du tir sans opposition dans une salle bien tranquille au calme et avec des entraîneurs qui surveillent le moindre de ses mouvements, mais on peut quand même analyser la shooting form.
En l’espèce, elle est beaucoup, beaucoup plus économique que la précédente et même un peu plus fluide. Quoi qu’il en soit même si le travail n’est pas terminé, loin de là tous les voyants sont au vert pour une révélation cette saison et une affirmation comme membre à part entière du Big 3 des 76ers.
La problématique de l’équipe : Où situer ces 76ers dans la hiérarchie de l’Est ?
Nombreux sont ceux à avoir émis des doutes ou tenté de tempérer la hype galopante entourant Philadelphie à l’issue de cette saison.
On a souvent lu et entendu que le bilan avait été gonflé par la politique de tanking de certaines équipes et que ces Sixers sont actuellement plus proches des Bucks et des Wizards que des Celtics et des Raptors.
Déconstruisons cette première idée, qui disons le n’a pas de véritable fondement logique.
Le tanking des uns avantage tous ceux qui veulent aller en playoffs. Ce sont quoi qu’il arrive des victoires faciles pour tout le monde. Or la faculté à réduire au minimum le nombre de ratés contre ces équipes là est avant tout le signe d’une équipe qui a un niveau plancher très élevé. Pour preuve, contre les équipes en dessous des 50% de victoires, les 76ers ont signé un magnifique 28-7, ce qui est dans la moyenne des meilleures équipes de la ligue.
Pour donner un ordre de grandeur on a eu les Raptors à 35-2 (!!!) et le reste de l’élite à 5-6-7 ratés.
Tous les voyants sont donc au vert de ce côté.
Ensuite, si l’on prend les confrontations contre des équipes de playoffs, le bilan contre les équipes au dessus de 50% de victoires est légèrement positif (24-23) et lui aussi dans la moyenne de l’élite de la ligue. A titre de comparaison, les Raptors étaient à 24-21 et les Celtics à 25-21. Pas une très grosse différence donc.
Prenons maintenant la comparaison avec les Wizards et les Bucks. Côté Wizards, l’équipe est déséquilibrée, mal coachée et même si le duo Wall-Beal est incontournable, force est de reconnaître que l’effectif des 76ers a montré plus de consistance la saison passée. En ce qui concerne les seconds, certes Giannis est un ovni, mais sera-t-il tellement plus fort qu’un Ben Simmons ou qu’un Joel Embiid ? Pas sûr. Toutefois là n’est pas vraiment la question : la véritable différence se fait au niveau de la défense : quand les Sixers peuvent largement prétendre au titre de meilleure défense de la ligue, les Bucks sont encore un vaste chantier pour reconstruire cette dernière.
Pour autant, peut-on mettre Philadelphie dans le même panier que Toronto et Boston ?
Compliqué quand même.
Brett Brown est un très bon entraîneur, ce point n’est en aucun cas discuté mais.. un très mauvais coach en match. Il s’adapte mal, utilise souvent des rotations qui s’en prennent plein la poire défensivement et/ou qui n’ont aucun spacing. Certes, pour ce qui est des rotations, on peut lui reconnaître le mérite d’avoir redressé la barre après les arrivées de Marco Belinelli et d’Ersan Ilyasova mais dans l’ensemble, le bilan est au mieux mitigé.
En face, les Celtics peuvent faire valoir la présence de Brad Stevens : compliqué.
Quid des Raptors ?
Avec tout le respect et l’estime qu’on peut avoir pour Nick Nurse, jusqu’à preuve du contraire, il devra faire ses preuves. Mais il peut s’appuyer sur… Kawhi Leonard. La différence entre Toronto et les deux autres, c’est lui. Ni Boston ni Philadelphie n’ont un joueur de ce calibre dans leur effectif. Certes il n’a pas joué depuis longtemps, mais s’il est toujours celui qu’il était lors des Playoffs 2017, Stevens et Brown ont beaucoup de souci à se faire.
En plus de Leonard, l’équipe ont l’un des sinon l’effectif le plus profond de la NBA peuvent, tout comme les Celtics et les 76ers, concourir pour le titre officieux de meilleure défense de la ligue. Seul bémol: Leonard est la seule superstar de son équipe quand Boston et Philly ont leur trio Irving-Hayward-Tatum et Fultz-Simmons-Embiid.
Au final, même si chaque équipe a des arguments à faire valoir, difficile de dégager un grandissime favori pour la place en finales NBA ou même ne serait-ce que pour le trône de l’Est.
Pronostic
3eme à l’Est, entre 50 et 55 victoires.
Le King parti, où situer ces 76ers dans une conférence Est plus démunie que jamais ? Le banc est blindé, le noyau de l’équipe a été préservé et le duo de superstars reviendra encore plus fort que l’année passée.
Sur la saison régulière, Philadelphie devrait rouler sur la conférence Est sans trop de problèmes en compagnie des Raptors et des Celtics. Même si la division sera dure et même si les Bucks et autres Wizards peuvent causer quelques désagréments, ils seront parmi les candidats pour le trône de l’Est.
Rappelons simplement que ledit trône aura une forte valeur puisqu’il permettra à l’équipe qui s’assiéra dessus d’éviter une confrontation avec l’une des deux autres en demi-finale de conférence.