Mais que ce fût looooooong par moment ! La saison 2018-2019, pour les fans de Cleveland, qui n’avaient pas bandwagonnés dans la Mystery Machine de Scooby Doo direction la Calfifornie pour aller chasser le fantôme avec Daphné, Fred, Sammy et Vera enfin Rajon, Lance, Javale et Lonzo je voulais dire. Bref.
On le savait, les Cavs allaient tanker sec mais quand même, sans Love, sans Thompson, avec Clarkson qui prend des allures de franchise player, on va pas se mentir, là le retour de bâton a été raide. Pour ne rien vous cacher, quelques mois plus tard, ça pique encore.
Alors au milieu de ce *insérer le mot de votre choix*, il y a eu tout de même une saison réussie de Collin Sexton. Si les débuts ont été compliqués et forcés par le rookie, il a petit à petit trouvé sa place sur le scoreboard même si un poil plus de création serait le bienvenu. A la fin, il faudra tout de même noter la déception de la draft, voyant les Cavaliers chuter plus bas qu’escompté. Un pick dans le top 3 de la draft avait été envisagé, mais ce sera à la 5eme place que Cleveland échouera. Le merveilleux nouveau système de draft tombait bien mal pour l’Ohio. La déception passée, les Cavaliers ont donc tout naturellement drafté…
Résumé de l’été
…Darius Garland…WHAT? On attendait plutôt un profil défensif sur le poste 2 ou 3 avec Culver ou Hunter et finalement non c’est un autre meneur qui débarque (on y reviendra). Aussi issu de la draft Dylan Windler (poste 3 shooteur) et Kevin Porter Jr (on y reviendra également).
Le changement majeur est bien sûr du côté du coaching staff, puisque presque tout le monde est parti (éteignez la sono et rangez le champagne, vous avez un article à lire). Les Cavs sont allés chercher le mentor de Michigan : John Beilein. On pourrait le prendre pour un conseiller républicain période Bush Jr mais il n’en est rien (du moins pas que je sache). A ses côtés, une tête bien connue de la ligue en la personne de JB Bickerstaff qui n’a connu que des échecs en head coach mais qui pourra probablement apporté de son vécu au capitaine de cavalerie susnommé. From Berkeley, Lindsay Gottlieb, nous prouvera que les femmes ont plus qu’un rôle de parité dans la NBA. A la tête des Golden Bears pendant 8 ans, elle apportera sans doute une approche différente au staff. Et enfin, victime de la mode, les Cavs ont pris un assistant d’une équipe qui est tactiquement forte : Antonio Lang qui sort tout droit du banc du Jazz.
Et puis l’autre changement ben…putain c’est dur là. JR Smith est parti. L’homme sans t-shirt, l’homme au bol de soupe, l’homme qui a permis the block, l’homme qui a remis Cleveland dans le sillage de Golden State en début de 3ème quart dans le game 7 de 2016, parti. Bien sur, Smith était parti, du moins dans sa tête depuis bien plus longtemps que ça, mais on avait encore la présence physique…enfin plus ou moins. Bref, bon vent à lui en espérant qu’il n’atterrisse pas dans une franchise qui commence par U et finit par TAH, ça pourrait lui être fatal.
Côté marché des agents libres, la franchise a connu un été d’une platitude sans nom, puisqu’aucun nom connu du circuit NBA n’a rejoint les Cavaliers. On repart donc avec, grosso-modo, le même groupe et deux rookies en supplément.
Roster
Meneurs : Collin Sexton, Darius Garland, Matthew Dellavedova, Brandon Knight, Malik Newman
Arrières : Jordan Clarkson, Kevin Porter Jr, Levi Randolph,
Ailiers : Cedi Osman, Dylan Windler,
Ailiers Forts : Kevin Love, Larry Nance JR, Jarell Martin, Dean Wade (Two way contract)
Pivots : Tristan Thompson, Ante Zizic, John Henson
Si on risque de retrouver la paire à l’intérieur championne 2016, Cleveland ne devra pas perdre l’objectif de la saison : Rester dans le top 10 de la draft, au risque de voir les Hawks fondre sur leur proie pour récupérer le pick. Nance Jr. devrait probablement avoir plus de temps de jeu que Thompson vu la future philosophie de jeu. Même si ce dernier sait courir assez vite pour un big man, l’avenir et l’argent ont été mis sur Larry. Attention aussi, car beaucoup de joueurs seront en dernière année de contrat : Clarkson, Thompson, Knight, Henson, Dellavedova et Osman. Ils voudront certainement se montrer pour ne pas rester sur le carreau l’an prochain, car, peu d’entre eux voudront rester ou verront une offre des Cavs.
Jeu & Coaching
On va pas se mentir, quand on a vu Garland pris à la draft, on a pas compris la démarche. Finalement au fil des interviews, il semblerait que Beilein tienne à faire cohabiter 2 meneurs en même temps sur le terrain pour créer une paire forte et complémentaire (Garland au shoot et Sexton à la percussion). L’objectif est d’amener un maximum de créativité des deux côtés de l’axe offensif (oui parce que bon en défense ça risque de piquer). Un genre de duo “à la Lillard-Mc Collum” pour faire court.
Cleveland va probablement jouer avec un PACE rapide (nombre de possession élevé par match, beaucoup de rythme) pour prendre l’adversaire sur son repli défensif avec un shooteur qui arrive après tout le monde à 45° (Kevin Love, qui le faisait déjà auparavant). Le poste 5 aura principalement un rôle d’écran pour du pick and roll typé Houston et un poste 3 qui devra profiter du probable manque d’attention à son égard pour profiter des espaces créés.
Le but sera sans doute d’ouvrir au max le centre en ne faisant jouer personne au poste 1 traditionnel, mais en ayant plutôt un joueur de chaque côté (Garland et Sexton) et de combiner à 3 avec le 5. Le 3/4 à l’opposé, servant de sortie de secours pour un kick out de dernière minute.
J’avais déjà rédigé un article sur le playbook de John Beilein (cliquez ici pour lire l’article) et vous verrez tout le bien que j’en pense vis-à-vis de l’effectif mis à sa disposition. Bref au delà des vannes et de l’obligation de rester dans le fond pour la draft, il n’est pas impossible que Cleveland soit sympa à regarder jouer (souvenez-vous des Pacers après le départ de George).
Quel 5 majeur ?
La seule inconnue au niveau du 5 reste le choix à faire entre Tristan Thompson et Larry Nance Jr. Le reste est une suite logique imposée par le talent et l’expérience. Le choix du 5 reste une question d’opposition. Je choisis par défaut le bondissant Larry car il colle mieux à l’esprit jeunesse/rapidité du futur système de jeu, mais si j’ai un gros pivot archi dominant en opposition, je mettrai quand même Tristan Thompson. Encore une fois, il sait courir sans soucis, s’avère être un excellent poseur d’écran et il joue bien le pick and roll. Enfin, détail, mais pas des moindres, il est le joueur le plus massif de l’effectif. En somme, le poste de pivot devrait dépendre de l’opposant. En sortie de banc, Clarkson sera sans doute là pour un temps de jeu conséquent pour faire souffler Sexton et Garland en attendant un probable trade mi saison. Et enfin j’attends beaucoup aussi de Kevin Porter Jr. Le reste du roster ira de sa petite mort comme le veut l’expression sauf si on passe en mode tanking.
Collin Sexton – Darius Garland – Cedi Osman – Larry Nance Jr – Kevin Love
Forces du roster
La principale force vient de cette paire de guards qui peut faire des ravages dans les années à venir. On l’a vu avec Sexton l’an passé. Être dans ce genre d’équipe permet d’ôter la pression et donc d’apprendre plus vite. Si les deux s’entendent et trouvent un rythme pour évoluer à 2 sans se marcher dessus en défense, ça peut vite mal tourner pour l’équipe en face car vous avez, à terme, un potentiel de 40 points à encaisser sans forcer outre mesure. Si en plus de cela, le steal Kevin Porter Jr est avéré, et bien vous n’avez qu’à attendre un an pour récupérer du cap et laisser ces jeunes faire leurs griffes cette année.
Faiblesses du roster
La jeunesse est aussi potentiellement un danger surtout dans les moments tendus sur et en dehors du terrain. Le système de jeu à deux meneurs est une arme à double tranchant. Dans ce contexte, vous pouvez, certes, marquer beaucoup mais il ne faut pas oublier non plus ses bases défensives. Perdre 120 à 140, ce sera marrant une fois mais probablement pas deux. Donc attention aux équipes avec du physique et des joueurs d’impact qui pourraient se régaler sur les jeunes et frêles Cavs. D’autant que l’ensemble du roster dispose en définitive de peu spécialistes capables de combler les brèches que va offrir ce jeune back-court.
Le joueur clé : Kevin Porter Jr
L’an passé j’avais mis Collin Sexton car de son intégration dépendait beaucoup. Ici ce n’est pas un starter (du moins pas au début) mais il y a un trou au niveau poste 2/3 à pourvoir et ce trou sera encore plus grand si Cedi Osman s’en va. Drafté 30ème, il va arriver le couteau entre les dents. La tête brûlée d’USC aurait dû être draftée plus haut. Son potentiel pour devenir un two way player de qualité en est la preuve et beaucoup s’accordent à dire qu’il pourrait être le steal de la draft. On ne sait pas beaucoup plus des problèmes de comportements qu’il a eu à USC, mais le fait d’avoir un coach universitaire à l’esprit un peu “papa sur le tard” et une assistante coach pourrait apporter un peu de calme dans son caractère fougueux. L’objectif est clair le concernant : l’aider à devenir le joueur que beaucoup voient/voyaient en lui. Il devra se servir de cette volonté de prouver que les franchises ont eu tort de le snober pour leur faire payer sur le terrain.
La problématique de l’équipe : “Gagner et perdre en apprenant”
Tout est dit. Pas question de cramer un top 10 de draft 2020 parce qu’une bande de jeunes joueurs veulent tout gagner. Et en même temps ne pas les installer dans une culture de la défaite qui pourrait faire des ravages dans un vestiaire tout jeune.
Cleveland doit encore patienter une année et passer ce 50ème anniversaire de franchise entre deux eaux. Analyser le calendrier et voir où on peut placer des périodes de loose logiques mais ne pas oublier de lâcher les chevaux de temps en temps car il faut que jeunesse se fasse.
Pronostic
14eme à l’Est (Entre 26 et 30 victoires)
Finalement l’après LeBron a la possibilité de ne pas être une longue traversée du désert et si tout se passe bien, à l’aube de la saison 2020-2021, CLE pourrait avoir une équipe avec un visage cohérent à proposer. Tout le monde est en rodage cette année : coach, joueur et front office car la véritable guerre commencera le jour où la saison qui arrive finira. The end is the beginning. Gagnez mais pas trop, perdez mais pas trop, dans un an les Cavaliers pourront remonter en selle. En attendant, la saison pourrait encore être longue, même si un retour en forme de Kevin Love pourrait permettre d’offrir au fans de Cleveland une saison moins morose que la précédente. La défaite sera au rendez-vous, mais comme l’accent a été mis durant la preview, l’objectif ici, est l’expérience dans l’optique des saisons à venir.
L’avis du compte fr : @CavsFRA
Quel bilan tirez-vous de la saison passée ?
Sexton possède un mental d’acier. Kevin Love est un joueur extraordinaire et si son corps tient bon, ça ira très bien pour nous.
Que penses-tu de l’été de la franchise ?
L’ajout de John Beilein est super important car il a prouvé qu’en plus d’un bon technicien, il est très pédagogue et je pense qu’il fera grandir tous nos joueurs et qu’on sera plaisant à voir jouer. L’ajout de talent via la draft est super intéressant et même si on ne pouvait rien faire à la FA, il aurait quand même fallu apporter de la profondeur et de l’expérience sur les postes 3/4.
Quelles sont vos attentes pour la saison prochaine ?
On veut que nos jeunes progressent au long de la saison et que la Q redevienne une salle où il est difficile de jouer et de gagner. On va surveiller la défense de Bickerstaff qui peut vraiment apporter ce qui confirme que notre coaching staff semble très bien construit et cohérent! Gagner 25 matchs en jouant bien avec quelques grosses performances des jeunots.