Et les Celtics ont explosé en plein vol. Attendu comme le nouveau patron de la conférence Est après avoir échoué à un souffle des Finals malgré les absences de Kyrie Irving et de Gordon Hayward, Boston s’est fracassé sur le mur des ambitions brisées lors d’une saison décevante à bien des niveaux.
Sur le parquet, déjà, avec des résultats sportifs calamiteux – 49-33, et une élimination sèche au 2e tour par les Bucks – obtenus par une équipe peu inspirée, se reposant sur ses individualités pour cacher un fond de jeu bien pauvre. Dans le vestiaire, l’ambiance n’était pas plus rassurante, le manque d’alchimie semblant empirer au fil de la saison au lieu de s’estomper, révélant des fractures plus profondes. Si certains joueurs parvenaient à surnager (Marcus Smart, Marcus Morris), d’autres subissaient de plein fouet les difficultés du collectif, l’exemple le plus marquant étant Jayson Tatum, parfois totalement perdu sur le parquet. On a également eu droit à notre lot de sorties dans la presse, de déclarations cryptiques venant d’un Kyrie Irving tout à coup moins souverain, le tout sur fond de rumeurs incessantes concernant la venue possible d’Anthony Davis. En bref, un long chemin de croix pour les fans, qui ont petit à petit dû se rendre à l’évidence et réaliser que pas grand chose ne tournait rond dans leur franchise de coeur.
Une telle régression n’était pas attendue, et pouvait avoir de grosses conséquences à l’heure d’aborder une intersaison capitale pour la quasi totalité de la Ligue, a fortiori pour les Celtics. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Résumé de l’été
Boston abordait l’été dans une posture dangereusement proche de la PLS. Même en accordant peu d’importance au blabla habituel de Twitter, de multiples sources semblaient s’accorder pour dire deux choses : Kyrie Irving avait une envie tenace de foutre le camp et Anthony Davis n’avait pas l’air spécialement chaud pour poser ses valises dans le Massachusetts. Cela fait beaucoup d’informations désagréables en peu de temps, on est d’accord. En quelques semaines, on est ainsi passé du stade où l’on se demandait par quelle manoeuvre financière Boston allait pouvoir se payer ces deux joueurs, à celui où l’on réfléchit à comment sauver les meubles parce que ça sent quand même très violemment le sapin.
Mais passée cette panique initiale, Boston a relevé la tête et a géré ce cas de la meilleure des manières possibles. Irving est bel et bien parti, c’était inévitable, mais on apprenait dans le même temps la signature de Kemba Walker pour reprendre le flambeau. Compenser la perte du meilleur free agent à son poste en s’attachant les services de celui qui est juste en dessous niveau talent, c’est loin d’être atroce, surtout que la différence de mentalité plaide largement en faveur de Walker. Après une année à errer comme une âme en peine sur le banc, Terry Rozier profite de l’aubaine pour récupérer la place de Walker à Charlotte, atteignant enfin son objectif d’être titulaire d’une équipe de Nationale 1 NBA.
L’explosion du groupe allait cependant se poursuivre. Et si Kyrie Irving s’était attiré le courroux des fans, les deux départs dont nous allons parler maintenant sont plus douloureux. Al Horford et Aron Baynes, raquette titulaire lors des playoffs 2018, quittent Boston. Si le départ de l’australien s’inscrit dans une logique visant à faire de la place financièrement, celui d’Horford passe plus difficilement. L’intérieur aurait donné un accord verbal pour une re-signature au début de l’été, avant de revenir sur sa parole et de s’engager sans discussion avec les Celtics pour un contrat plus lucratif du côté de… Philadelphie. Oui, l’équipe avec laquelle les joueurs de Brad Stevens ont l’habitude de s’échanger des amabilités à longueur d’année venait de récupérer la clé du dispositif “anti-Embiid”. On arrête là où on continue ?
Et bien on continue, puisque la raquette a perdu un autre élément important en la personne de Marcus Morris, parti pour New York. On commence à être sur du dépouillage sévère, que Danny Ainge a rattrapé tant bien que mal en signant Enes Kanter, le français Vincent Poirier et le géant Tacko Fall, tout en prolongeant Daniel Theis. Le bilan départs-arrivées au niveau des intérieurs fait quand même très mal.
Pour le reste, la Draft a une nouvelle fois été riche, puisque les Celtics possédaient 3 choix du premier tour, utilisés respectivement pour Romeo Langford, Grant Williams et Matisse Thybulle qui sera immédiatement transféré aux 76ers contre Carsen Edwards. Tremont Waters sera quant à lui sélectionné au deuxième tour. Comme d’habitude avec Stevens, ces jeunes auront des occasions de briller, à eux de les saisir.
Après cet été très mouvementé, le roster complet des Celtics est le suivant :
Meneurs : Kemba Walker, Brad Wanamaker, Carsen Edwards, Tremont Waters (two-way contract),
Arrières : Marcus Smart, Jaylen Brown, Romeo Langford, Max Strus (two-way contract)
Ailiers : Jayson Tatum, Gordon Hayward, Semi Ojeleye, Grant Williams
Ailiers forts : Robert Williams
Pivots : Enes Kanter, Daniel Theis, Tacko Fall, Vincent Poirier
Pour quel résultat ?
Jeu et coaching
Après la bouillie de basket proposée par séquences la saison dernière, Brad Stevens va être attendu au tournant. Sans plan de jeu, point de salut face aux grosses écuries de la conférence Est, les derniers playoffs l’ont démontré. Il va falloir sortir du “plouf plouf, ce-se-ra-toi-qui-fe-ra-une-i-so-la-tion” sur chaque possession et proposer quelque chose d’un peu plus riche.
Le point de départ de l’attaque sera bien évidemment Kemba Walker. Le meneur est venu à Boston pour grandir encore, et son impact devra s’en ressentir. Moins porté qu’Irving sur le 1 vs 1 pur et préférant se servir d’un écran pour créer le danger, il pourra pratiquer le pick and roll à volonté comme il en avait l’habitude à Charlotte. On surveillera notamment sa relation avec Enes Kanter, le turc étant capable d’attirer la défense juste ce qu’il faut pour permettre à Walker d’obtenir la demi-seconde nécessaire pour dégainer.
L’utilisation de Kanter sera d’ailleurs un point important car les Celtics version Stevens n’ont jamais eu de scoreur à proprement parler sous le cercle. Al Horford remplissait ce rôle à l’occasion mais Kanter est bien plus gourmand en attaque et aura donc besoin de ballons à l’intérieur, que ce soit sur des passes au poste bas ou après un écran en tête de raquette. Walker devra donc être vigilant pour le servir quand l’ouverture se présentera, même si le meneur cherchera en priorité à scorer. Charlotte manquait de puissance de feu et avait grandement besoin des 25 points quotidiens de sa star, ce sera un peu moins le cas à Boston, car les options offensives sont plus nombreuses. Il faudra donc se montrer polyvalent, avec une dimension playmaking plus importante qu’à Charlotte.
Pour assister l’ancien Hornet dans la création, Stevens espère pouvoir compter sur Gordon Hayward. L’ailier était encore emprunté l’an passé mais il a démontré que lorsqu’il était tranchant dans ses initiatives, de bonnes choses pouvaient arriver. Cela autorisait notamment Jaylen Brown et Jayson Tatum à se faire oublier par la défense pour prendre des tirs ouverts, un moyen bien plus efficace de se mettre en confiance que de tenter des isolations difficiles (“claquées au sol” étant l’expression la plus adaptée en réalité). Frustrés par une saison où tout allait mal, les deux jeunes ailiers doivent retrouver des rôles bien définis et cela passera par une communication claire de leur coach dès le début. Une chose est sûre, la présence d’un Hayward à 100% leur serait d’un grand bénéfice. Reste à découvrir dans quelles dispositions physiques et mentales l’ancien Jazz abordera la saison.
Composante essentielle du dispositif des Celtics, la défense sera toujours un axe important mais elle souffrira inévitablement du départ d’Al Horford. Si Marcus Smart est l’âme de l’édifice grâce à son intensité et ses qualités en 1 vs 1, Horford en était le cerveau, en plus d’être capable de gêner les monstres de la conférence (Giannis, Embiid) mieux que la plupart des intérieurs du pays. Sa science du placement et ses sages paroles manqueront cruellement, surtout lorsqu’il faudra à tout prix arracher un stop défensif en fin de match ou pour stopper un run adverse. Il faudra pourtant trouver les solutions pour protéger l’accès au cercle avec cette raquette new look, mais la mission s’annonce compliquée pour le staff celte. Sur les extérieurs, rien à signaler, il faudra simplement appliquer le traitement “Kyrie Irving” à Kemba Walker, à savoir le camoufler pour qu’il s’économise, et laisser de meilleurs athlètes que lui s’occuper des menaces adverses. Avec Smart, Brown et Tatum sous le coude, il y a de quoi embêter pas mal d’extérieurs au quatre coins du pays, à moins que le dernier nommé ne soit amené à se coltiner des postes 4.
Quel 5 majeur ?
En effet, la tentation de s’orienter vers un 5 small ball avec Kanter comme seul intérieur est grande, au vu de l’effectif. Il nous semble difficile d’exclure Marcus Smart compte tenu de sa défense, surtout que l’on a beaucoup apprécié les performances de Jaylen Brown en sortie de banc l’an passé, et que l’on souhaite le voir s’épanouir en tant que sixième homme. Ce point étant réglé, le reste ne fait que peu de doute :
Kemba Walker – Marcus Smart – Gordon Hayward – Jayson Tatum – Enes Kanter
Cependant, une raquette Tatum-Kanter fait plutôt flipper d’un point de vue défensif. La solution serait alors d’introduire Semi Ojeleye en 4 pour apporter un peu plus de dureté, rétrogradant Hayward sur le banc. Si cette option est choisie, il faudrait par contre remettre Brown dans le 5 pour apporter du scoring. Le cinq suivant est donc envisageable, reste à savoir ce que Stevens décidera :
Kemba Walker – Jaylen Brown – Jayson Tatum – Semi Ojeleye – Enes Kanter
Forces du roster
Parmi les “gros” de l’Est, les Celtics possèdent peut-être le plus grand nombre de menaces extérieures. De Walker à Brown en passant par Hayward et même Smart qui s’est mis à enquiller à 36% l’an dernier, il n’y a pas un seul joueur que vous pouvez vous permettre de laisser seul sans risque de prendre un 3 points sur la tête. De quoi offrir de sacrés casse-têtes aux staffs adverses au moment de prévoir les rotations défensives. 6e au nombre de banderilles inscrites l’an dernier, Boston n’a aucune raison de lever le pied et si Tatum et Brown parviennent à avoisiner les 40%, ce qu’ils ont déjà fait par le passé, de multiples éruptions offensives sont à prévoir au cours de l’année.
On l’a un peu oublié au cours de cette saison délicate, mais l’arsenal de jeunes à fort potentiel est toujours impressionnant. Revanchards, Jayson Tatum et Jaylen Brown ont envie de réaliser une grande saison et derrière eux, une nouvelle génération pointe déjà le bout de son nez. Il ne faudra pas attendre des merveilles dès le début mais la summer league de Carsen Edwards donne le tournis (19.4 pts, à 46% derrière l’arc), de quoi espérer le voir prendre le rôle de meneur backup à moyen, voire court terme. Tacko Fall est un freak comme on en fait peu et le manque de certitudes dans la raquette peut lui donner une opportunité. Il faudra également compter sur Robert Williams, intéressant défensivement sur le peu de temps de jeu qu’il a obtenu en 2018-2019. Il y a beaucoup de places à prendre dans la rotation, et beaucoup de jeunes loups pour les occuper. La concurrence s’annonce rude, et l’émulation peut déboucher sur de belles révélations.
L’intersaison a également permis d’assainir le vestiaire. Les mécontents Irving et Rozier ont plié bagage, dommage pour le drama et le buzz mais bénéfique pour la franchise, qui trouve en Kemba Walker une star plus discrète, habituée à agir sur le terrain plutôt qu’en dehors. Libérés du spectre de Kyrie, les deux Jay et même Hayward auront l’occasion de s’affirmer aux côtés d’un meneur à l’ego “convenable”. Cette saison est l’occasion de repartir de zéro en termes d’alchimie, avec des joueurs alignés sur un même objectif et conscients du travail à accomplir.
Faiblesses du roster
On vous a déjà dit que la perte d’Al Horford faisait très mal ? Les Celtics risquent de se faire littéralement marcher dessus dans la peinture sans leur défenseur n°1, puisque Kanter est loin d’être réputé pour sa rudesse. C’est pourtant le seul intérieur “sûr” dont dispose Boston. Tatum, Hayward ou Ojeleye feront leur maximum pour défendre sur des postes 4 mais le défi physique risque d’être trop important face à des Giannis ou des Siakam. On imagine que Robert Williams et Daniel Theis seront des membres importants de la rotation, à moins que Tacko Fall ou Vincent Poirier ne surprenne tout le monde. Le frenchy a montré de belles choses en coupe du monde, sa taille et sa dureté pourraient être des atouts très intéressants dans cette raquette tendre. Vous ne nous empêcherez cependant pas de penser que ce groupe paraît extrêmement léger pour tenir face à Joel Embiid, ou encore la doublette Griffin-Drummond des Pistons. Et ce ne sont que les deux premiers exemples qui nous viennent à l’esprit.
La question du leadership se pose également, l’équipe ayant perdu ses deux figures de proue. Marcus Smart sera toujours l’âme de la défense mais un capitaine offensif doit émerger. Kemba Walker, qui arrive seulement ? Jayson Tatum, pour l’envol ? Un retour de Gordon Hayward à son meilleur niveau ? Les candidats sont là mais il faudra absolument qu’une hiérarchie se dessine, pour ne pas retomber dans les travers d’un amas de stars sans identité.
L’aspect mental sera également à surveiller. Les Celtics alternaient souvent entre le bon et le très mauvais l’an dernier, réussissant à se créer une avance avant de tout gâcher, en ne mettant plus un pied devant l’autre en attaque pendant de longues minutes. Pour une équipe qui se repose beaucoup sur son adresse à 3 points, il est normal de connaître des passages plus ou moins prolifiques au cours d’un match, mais l’ampleur des trous d’air laissait transparaître une véritable faillite mentale : des joueurs qui essaient de sauver l’équipe à eux seuls, une circulation de balle inexistante, et un coach qui n’arrive pas à trouver les solutions pour repartir de l’avant. Le navire insubmersible de 2017-2018 sombrait à la moindre houle en 2018-2019, et le désastre est arrivé. La révolution de palais remettra-t-elle le combat au centre des valeurs des Celtics ?
Le joueur clé : Jayson Tatum
Cette fois, c’est la bonne ? Après une saison rookie époustouflante, on attendait encore plus de Jayson Tatum. Et on a été déçu. On vient de les évoquer, beaucoup de facteurs peuvent expliquer ses difficultés et il ne peut être tenu pour seul responsable. Mais il ne faut pas non plus fermer les yeux sur ce qu’on a vu. Le joueur mature et sûr de sa force avait laissé la place à un jeune scoreur en manque de repères, enchaînant les choix douteux et les mauvais tirs pour retrouver à tout prix son mojo, sans jamais y parvenir. Et lorsque l’équipe plongeait, le n°0 plongeait de plus belle.
S’il veut mettre fin à la spirale et recommencer à exploiter son potentiel, Tatum doit retrouver un rôle clair et précis à Boston. Se mettre au service du collectif au lieu d’espérer l’inverse. Son passage sous les ordres de Gregg Popovich et Steve Kerr lors des championnats du monde sera sans doute bénéfique en ce sens. En laissant le jeu venir à lui, il pourrait retrouver l’efficacité mais surtout la confiance nécessaire pour ensuite, pourquoi pas, prendre les choses en main dans le money time s’il en a les capacités. Walker pourra planter 25 points tous les soirs s’il le faut, comme Irving avant lui, mais on a bien compris que cela ne suffirait pas. L’ancien Hornet aura besoin de lieutenants et Tatum doit déjà prouver qu’il peut être un bras droit avant d’être plus que cela. Dans un contexte moins pressant, puisque les C’s ne sont plus dans “l’obligation” d’aller en finale, le n°3 de la Draft 2017 va pouvoir prendre le temps de faire le bilan de ses erreurs, et repartir sur des bases saines pour reprendre son envol. Du moins, c’est ce que l’on souhaite.
La problématique de l’équipe : bâtir une identité
Oubliées les promesses, oubliés les espoirs déchus, il est temps de repartir de l’avant à Boston. Et la première étape sera de donner une identité à une équipe qui n’en avait plus. Qui sont les leaders, qui est indispensable, qu’est ce qui fonctionne et qu’est-ce qui doit être amélioré ? Cette saison doit apporter des éléments de réponse à ces questions, pour acquérir des certitudes et savoir dans quelle direction avancer.
Il est évident que l’effectif en place n’est pas équilibré. Il y a beaucoup de talent sur le périmètre et presque rien à l’intérieur, si ce n’est l’espoir que l’un de ses membres dépasse les attentes. Si la mayonnaise prend et qu’il sent qu’un coup est jouable, Danny Ainge n’hésitera pas à entamer les négociations pour densifier sa raquette. Mais pour en arriver là, il faut d’abord que ce groupe emmagasine du vécu, et qu’il prouve qu’il est effectivement à un ou deux moves de faire quelque chose de grand. C’est à cela que doit servir cette saison 2019-2020 : dessiner le cadre de ce que peut espérer accomplir cette équipe dans les deux ou trois prochaines années.
Pronostic
3e à l’Est (entre 50 et 53 victoires)
Malgré la fin de la période Irving-Horford, les Celtics ont largement les moyens de se maintenir dans les hautes sphères de la conférence Est, compte tenu de l’arrivée de Kemba Walker et des forces déjà en place. Si Brad Stevens parvient à mettre en place une organisation collective efficace, l’attaque des Celtics peut littéralement faire peur, et il le faudra pour compenser la baisse quasiment inévitable du niveau défensif.
En saison régulière, les problèmes d’équilibre de l’effectif ne devraient pas être préjudiciables mais en playoffs, contre un adversaire supérieur à l’intérieur (au hasard, les 76ers ou les Bucks), l’addition peut vite devenir très salée, rendant l’obstacle insurmontable. Une sortie de route au deuxième tour s’annonce donc comme très probable, si les Celtics arrivent jusque là. Ce serait le même résultat que l’an passé, mais on espère que la façon d’y parvenir sera bien différente. Pour redonner le sourire aux fans, et pour bâtir les fondations d’une véritable équipe.
L’avis du compte FR – Léo de @celticsfr
Quel bilan tirez-vous de la saison passée ?
Bien évidemment désastreux, dans la mesure où l’équipe s’est complètement fissurée petit à petit avant d’exploser en playoffs puis lors de la free agency. Avec cette explosion se sont envolés les espoirs de titre immédiats qui étaient le but du projet porté par Ainge depuis 2013. Mais surtout, on n’a pas du tout eu l’occasion de rire, la saison n’a absolument pas été fun et ça c’est vraiment le pire.
Que pensez-vous de l’été de la franchise ?
Alors, attention, ça n’engage que moi, mais si ce n’était peut-être pas acceptable du point de vue du standing de la franchise ou trop dur à digérer pour les fans, j’aurais préféré voir l’équipe s’engager dans un plus gros recyclage plutôt que de miser sur Walker et Kanter. Je n’ai rien de spécial contre le premier mais je trouve qu’on investit beaucoup sur lui et j’attends de voir si sa présence ne sera pas un frein pour Tatum qui, si l’on prend du recul, devient la clé du rebond espéré par les Celtics. Après, d’autres au sein de l’équipe pensent que c’est bien de rester compétitifs pour garder des possibilités à la FA malgré la situation salariale de l’équipe qui ne donne pas trop de pistes à l’instant t.
Quelles sont vos attentes pour la saison prochaine ? Quel scénario vous convient pour l’équipe actuelle ?
J’espère avant tout reprendre du plaisir devant les matchs, et pour cela je pense que l’équipe a réalisé quelques moves intéressants dont l’arrivée de Kemba qui est un joueur électrisant. Mais je n’ai plus réellement d’espoirs pour cette équipe à court terme et c’est quelque chose que je n’ai pas encore digéré. Le scénario acceptable serait de voir Tatum très vite prendre les rênes de l’équipe et répondre aux critiques sur sa saison sophomore. Il y aura aussi la saison de Hayward à suivre avec attention, il pourrait être un facteur décisif sur le terrain mais aussi dans l’évolution du projet, puisqu’il peut devenir un “building block” ou au moins un atout convaincant, comme devenir officiellement un boulet dont seul le sacrifice d’un pick pourrait nous débarrasser.