Vince Carter, la jeunesse éternelle.
Nous sommes une poignée à avoir eu la patience d’attendre que le vestiaire des Hawks se vide afin de s’entretenir avec une des superstars de ces 20 dernières années encore en activité. Désormais détenteur du record de nombre de saisons en NBA, Vince Carter aime prendre son temps à l’image de ces 22 saisons passées dans la ligue. Une dernière série de vannes entre De’Andre Hunter et Cam’Reddish, deux des rookies des Hawks, et nous nous retrouvons aux côtés du dernier joueur présent, Vince Carter. L’occasion de revenir sur les enjeux de son ultime saison, sa place au sein d’un groupe en devenir mais également sur la relation qu’il entretient avec la ville de Toronto et les Raptors, adversaires du soir.
Comment se passe votre 22ème saison ?
« Normalement. Comme chaque année, je reste motivé en essayant d’utiliser ma voix dans ce vestiaire. Je suis ici et c’est ce que j’aime faire. J’essaie d’être un exemple, de mettre du coeur dans ce que je fais tout en challengeant les autres membres de l’équipe et en apportant mon éclairage sur la ligue. »
Le groupe est jeune justement, quel est votre rôle exactement ?
« J’essaie d’être un maximum positif, d’envoyer de bonnes ondes au sein du groupe. Il est important que je puisse aider certains à se refocaliser sur nos objectifs. Je les pousse à toujours tenter de revenir dans le match quand on est largement mené. Quoi qu’il arrive on doit jouer. Je leur dis aussi qu’importe l’adversaire, il y a toujours une chance de remporter la victoire. C’est comme ça qu’on apprend et qu’on gagne des matchs jour après jour, semaine après semaine. »
Pour votre ultime saison vous n’avez pas « chassé » de bague comme d’autres l’ont fait, pourquoi ?
« Franchement j’aime être ici, je veux jouer, aller sur le terrain et montrer l’exemple. C’est ce qui est important pour moi. « Chasser » une bague, ce n’est pas mon truc. J’aime simplement être là, jouer avec l’équipe. Avoir le bénéfice de gagner le titre pour moi c’est savoir pourquoi j’obtiens cette récompense, à l’inverse je ne peux pas juste faire ça pour dire je l’ai c’est tout. »
Quelle est votre relation avec le très prometteur Trae Young ?
« Maintenant, je peux partager des leçons de vie avec un gars comme Trae, qui est maintenant sous les feux de la rampe. Une superstar traverse beaucoup de choses dans sa carrière, relève de nombreux défis et a beaucoup de choses qui reposent sur ses épaules alors je suis direct avec lui car je suis passé par là. »
Comment travaillez-vous avec Coach Pierce ?
« Il apporte énormément sur notre façon d’aborder chaque match up, il définit exactement les missions et le rôle de chacun avec son staff. On échange beaucoup sur sa vision et il n’hésite pas à se remettre lui-même en question. Il te dit clairement ce que tu fais de bien et ce que tu rates certains soirs. Donc, on se bat aussi pour lui, on essaie chaque soir de progresser et de tirer des leçons des échecs.
On a un bon coach et nous sommes une bonne équipe mais quelques fois il nous manque un petit quelque chose et ça te fait perdre un match comme ce soir (Atlanta a mené une grande partie du match avant de voir Toronto revenir puis l’emporter dans les dernières secondes). Ça fait partie de l’apprentissage. On doit mieux récupérer, mieux gérer notre calendrier. Mais ce sont des bonnes choses pour progresser.
Si nous avons le courage de dire que nous pouvons être une bonne équipe, nous avons la possibilité de voir ce que cela implique. Ce que cela signifie. A quoi cela ressemble … Nous avons une chance de vivre ça personnellement et de près. »
Ça doit toujours être bizarre pour vous de jouer contre Toronto ? Quel est votre rapport à cette ville, cette franchise ?
« Tu sais il y a combien de temps c’était, mec ? Pas du tout. C’est toujours amusant. Je garderai toujours une place spéciale dans mon cœur pour les Raptors et la ville de Toronto. J’ai pensé à être à nouveau envoyé là-bas. J’étais présent à Oakland lors des Finals pour la télévision et j’étais aussi présent lors de la célébration du titre.
Je me souviens il restait une minute de jeu. Je me suis tourné vers Tracy (McGrady). Il s’est tourné vers moi et nous étions tous les deux en train de nous dire, je ne peux pas le croire ça va vraiment se produire. J’étais là. C’était donc tout simplement fou.
J’étais de la première série de playoffs remportée par la franchise. Lorsque nous avons gagné cette première série (contre les Knicks en 2001), nous nous sommes dit OK, nous allons passer au second tour. Et je manque ce tir lors du match 7 et je me suis dit: Oh, nous aurions pu, tu ne le fais pas…je ne sais pas…j’y repense souvent.
Parce qu’évidemment, l’équipe contre qui nous avons perdu s’est retrouvée en finale cette année-là. Les Sixers ont joué contre les Lakers et c’était tellement serré. Tout ça est une construction. »
Sur l’ensemble de votre carrière, si c’était à refaire ?
« Je ne changerais rien parce que je crois que c’est l’ensemble de ce que j’ai réalisé qui me tient encore ici aujourd’hui. »
Propos recueillis à Atlanta le 23 novembre 2019