Les années passent, emportant avec elles l’insouciance et la jeunesse. Tigre sur les parquets, Russell Westbrook est adulé pour son énergie, sa férocité, et son engagement de tous les instants. Intense, le meneur l’a toujours été. Dès ses premiers pas sur les parquets NBA, il s’est taillé une solide réputation de guerrier, portant les espoirs du Thunder durant plus d’une décennie. Doté tout au long de sa carrière de qualités athlétiques absolument surréalistes, il n’en reste pas moins une des superstars les plus décriées de la Grande Ligue. Car comme de nombreux personnages hauts en couleurs, l’actuel joueur des Rockets est clivant. Clivant car sa bouche est toujours prête à dérailler, clivant parce qu’il donne cette impression d’en faire trop, clivant parce que tout génial qu’il soit, son jeu est empli d’angles morts.
Si tout au long de sa carrière, le joueur a fait fi des critiques et des remises en questions qu’on lui proposait, l’horloge tourne pour Russell Westbrook. Désormais âgé de 31 ans, il court toujours après le succès collectif qui viendrait assurer sa place parmi les grands. Mieux, le succès collectif viendrait tirer le débat concernant la bienfaisance de sa débauche statistique dans l’autre direction. Car oui, Russell Wesbrook fait partie de ces gens qui pêchent…. souvent par excès. Excès de confiance, d’envie, d’égoïsme, de sincérité sont autant d’éléments qui peuvent expliquer le scepticisme autour du joueur. Quiconque suit la ligue depuis plusieurs saisons, sait que Westbrook possède la statuette ultime sur le plan individuel : le MVP. Obtenu en 2017 au nez et à la barbe de son ancien et futur coéquipier, James Harden, le joueur avait alors réalisé une prouesse statistique qu’on pensait réservée “aux temps anciens”. Une saison complète en triple double de moyenne, chose que seul Oscar Roberson avait réalisé.
Un exploit mythique, qu’il allait réitérer, mais qui n’occulte pas de nombreuses parts d’ombre. Individuellement, le joueur s’inscrit parmi les pires shooteurs de l’histoire sur un volume élevé. Un fait acté, que nous ne chercherons pas à (re)démontrer au cours de cet article. Entre une incapacité à passer un tour de Playoffs depuis le départ de Kevin Durant, une tendance à rater ses fins de matchs en prenant le jeu à son compte – oubliant parfois son équipe – et une absence de progrès voire une régression dans certains compartiments de jeu, Russell Westbrook divise. Mais voilà, le tic tac se fait entendre désormais, et s’il fait la sourde oreille face aux médias, le joueur a montré la volonté de se réformer l’an dernier. Associé à Paul George, il s’était mué en seconde option, laissant à l’ailier plus de place pour prendre les matchs sur ses épaules. Mais alors que le début de saison avait laissé sous-entendre qu’un équilibre pouvait être trouvé, la seconde partie de saison avait vu le Thunder rechuter avant de se faire éliminer sans faire illusion face à une équipe, pas supposée être supérieure, de Portland.
De quoi casser le duo et justifier un nouveau départ pour OKC, qui laissait Paul George s’en aller, avant de donner un bon de sortie à Westbrook, direction Houston. En difficulté en début de saison dans sa nouvelle équipe, “Brodie” semble avoir trouvé un nouveau souffle dans cette équipe des Rockets. Mieux, il brille littéralement depuis plus d’un mois. Mais voit-on un Westbrook nouveau ? Ou est-ce un nouveau feu de paille ?
Une adaptation mutuelle
Quand Russell Wesbrook est venu prendre la place de Chris Paul chez les Rockets, plusieurs réactions se sont mêlées. Tout d’abord, on s’est dit que la franchise réglait diverses problématiques. L’entente chancelante entre CP3 et James Harden, en premier lieu. Elle luttait également contre l’âge avancé et le déclin annoncé d’un joueur au contrat en or massif. En récupérant Westbrook, elle attirait un ami de longue date d’Harden, anciens coéquipiers à OKC, et créait finalement un climat plus propice aux sacrifices collectifs et à la bonne marche du vestiaire. En outre, elle gagnait quelques années sur le cycle en cours.
Toutefois, il était difficile de ne pas noter divers aspects. Premièrement, Chris Paul était bien plus adapté à un rôle de second porteur de ballon derrière The Beard, car bien meilleur joueur sans ballon. De plus, dans le jeu fait d’isolation et synonyme d’un PACE très bas, le joueur s’exprimait avec beaucoup plus d’efficacité. Enfin, il possédait un élément clé du jeu des Rockets : le tir à 3 points. Là où l’ex-Clipper est une gâchette respectable derrière l’arc, Westbrook est un non shooteur qui pouvait peiner à trouver sa place dans le jeu très segmenté des Rockets (finition dans la raquette, ou à 3pts uniquement).
Finalement, Mike D’Antoni et son nouveau staff tranchèrent. Les Rockets allaient calquer leur rythme de jeu sur celui de Westbrook. Derrière la puissance physique et la vitesse du meneur, l’équipe passait de la 27eme place au rythme de jeu (l’an passé), à la 2eme cette saison. En parallèle, le staff prenait la décision de ne pas brider le joueur sur sa sélection de tir. Invité à prendre les décisions qui lui semblaient les meilleures, Westbrook connaissait néanmoins une adaptation délicate à sa nouvelle équipe. Bien qu’il permit aux Rockets d’effectuer une transition dans le jeu, plusieurs limites apparurent rapidement.
Des limites toujours évidentes
Même si James Harden attire les défenses comme aucun coéquipier qu’il a eu, et que le jeu des Rockets permette de trouver des positions ouvertes à 3pts, les problèmes de Westbrook ne changeaient pas. Pire, son manque d’efficacité à longue distance a continué de s’aggraver (~23% au tir à trois-point contre +27% l’an dernier). Si l’on regarde du côté des statistiques avancées, Westbrook fut sur la première partie de saison (entre le début de saison et la mi-décembre), de loin, le pire shooteur de volume de l’équipe : 49,9% au True Shooting.
Lorsqu’on regarde dans le détail les prestations au tir du joueur, on arrive à une Shot Chart absolument désastreuse.
Vous l’aurez compris, seules les zones en vert sont bonnes. Autrement dit, celles où l’échantillon est extrêmement faible. Pour le reste, Westbrook n’arrive qu’à un niveau correct dans la raquette, car si le joueur a toujours été bon dans le domaine, la perte de vitesse et de verticalité avec les années mettent en évidence qu’il n’est pas dans l’élite, sur le plan technique, à la finition.
En définitive, un tir pris par Russell sur cette période ne rapporte que 0,90 points. Si on entre dans le détail, il rapporte un solide 1,24pts par tir pris dans la raquette, mais s’écroule à 0,68 et 0,69 points par tir pris respectivement à mi-distance et à 3points. Pas besoin de donner les moyennes pour comprendre que ce manque d’adresse a coûté très cher aux Rockets.
Dans le même temps, Westbrook profite de sa liberté et est le joueur de Houston qui prend le plus de tir à 2 points à longue distance. Là où, en comparaison, James Harden n’en a pris aucun en 2 mois et demi. Résultat ? 10/47.
Bref, le joueur qu’ont obtenu les Rockets, à ce moment de la saison n’est finalement pas différent que celui aperçu à OKC. Même si son volume global est plus faible (moins de scoring, de rebonds et de passes), sa production reste en substance la même : avec les mêmes défauts et les mêmes qualités.
Néanmoins, tout n’est pas à jeter. Tout d’abord, le joueur apprend à évoluer avec moins de ballons. Laissant les rênes à James Harden, il est également plus efficace dans les fins de rencontres. Maintes fois décrié pour avoir disjoncté, le meneur voit son efficacité progresser durant les fins de rencontres : 59,6% de True Shooting. Ce qui en fait le des meilleurs joueurs des Rockets derrière James Harden.
Un état de fait loin d’être anodin pour une équipe dont la saison se jouera avant tout en Playoffs. Bien sûr, il peut encore choquer, comme lors la rencontre du 23 novembre face aux Clippers. Le meneur reçoit, sur l’action décisive, un ballon avec un drive ouvert alors que son équipe n’a qu’1 point de retard. Il prend néanmoins un 3 points sur une zone où il tire alors à… 20%.
Pour autant, et en dépit de tous ses défauts, Westbrook n’est pas un poids pour cette équipe. Déjà car il en est un l’un des moteurs offensifs. Mais aussi car la lineup titulaire est une des meilleures de la ligue. Et ce, malgré une paire Westbrook-Capela qui se marche dessus en raison de leur incapacité commune à ouvrir le terrain en shootant suffisamment bien pour être respecté par les défenseurs adverses.
Au global, toutefois, Westbrook a un impact positif sur l’équipe : +1,9 de net rating. Un état de fait qu’il faut cependant nuancer. Houston est une équipe qui gagne, et donc avec un net rating globalement à l’avantage des joueur sur le terrain. Westbrook n’est d’ailleurs que 10eme de l’équipe sur la statistique. Pire, James Harden avec qui il partage la tête d’affiche est à +9. En somme, au 11 décembre, il y avait de quoi tirer la sonnette d’alarme pour la franchise. A fortiori quand dans le même temps, Chris Paul est en train de mener et redresser la barre pour une équipe d’OKC avec la manière.
Westbrook vers le changement ?
La saison de Westbrook va pourtant connaître divers changements, dont le meilleur pourrait être à venir.
De la même manière qu’il avait enfin accepté de lâcher la gonfle à Paul George à OKC, le joueur prend conscience (par lui-même ou par son coaching staff, nous ne saurons probablement jamais), que sa sélection de tir est problématique. Car si le joueur est vraiment intéressant par sa faculté à mettre du rythme, par son énergie au rebond ou sa défense plus que correcte, les tirs qu’il prend posent des problèmes évidents en plombant l’efficacité globale de l’équipe.
Comme susmentionné, son association avec Clint Capela complique également la tâche des joueurs présents sur le terrain. Là où Chris Paul apportait une menace derrière l’arc qui limitait l’intérêt de réaliser des prises à deux sur James Harden, Westbrook ne peut pas sanctionner efficacement en prenant des tirs à longue distance. Avec Capela, ily a désormais deux joueurs sur qui on peut faire l’impasse de loin en protégeant la raquette. Résultat, Houston ne profite pas réellement de ses 4vs3. En outre, le decision making du joueur n’égale pas non plus celui de CP3, une donnée évidente à la vue de la gestion des matchs-ups et de sa patience balle en main.
Bref, à partir de décembre, le meneur décide que c’en est trop, et qu’il est temps d’exploiter sa force à 100%. L’heure d’attaquer le panier sans relâche et de profiter de sa puissance dans le domaine pour accroître la qualité des tirs pris et peser plus durement sur les défenses adverses. Finalement, qu’est-ce que cela donne ?
Indubitablement, la Shot Chart du joueur change de physiniomie. Son efficacité grimpe dans quasiment tous les compartiments, en faisant un joueur hautement plus valuable pour l’équipe. Là où elle semblait parfois dépendante de James Harden en début de saison, c’est désormais Westbrook qui devient intenable et indispensable à son succès.
Certes, le joueur reste hautement inefficace de loin, mais l’important est ailleurs. Car s’il ne sera très certainement jamais bon dans l’exercice, c’est la répartition des shoots pris par l’ex-Thunder qui connaissent une révolution. Là où 39% de ses tirs étaient pris dans la raquette, il passe soudainement à 50%. Dans le même temps, là où 26% des tirs étaient pris à 3pts, il passe à 12% sur la même période.
A ce niveau-là, étudier le pourcentage de réussite ne revêt aucun intérêt, car le fait de s’appuyer sur sa force plutôt que sa faiblesse change entièrement la physionomie de son jeu et son impact général.
Une preuve simple ? Son net rating passe dont de +1,9.. à +5,9. Libéré, le joueur voit sa production globale passer à un autre niveau. En début de saison, il affichait un “faible” 22,5pts (42,2% au tir), 8rbds, 7,4asts. Autrement dit, le joueur souffrait de sa faible efficacité et devait s’appuyer sur ses autres qualités pour affecter positivement les résultats (ou les plomber le moins possible, osons le dire).
Depuis le 12 décembre ? 31,7pts (49,9% au tir), 8rbds, 7,0asts. C’est simple, sur un échantillon de deux mois, rarement nous avions vu le joueur aussi efficace en carrière. Réduisant le déchet de son jeu, il en devient une force d’un tout autre niveau pour son équipe.
Ce qui n’enlève pas plusieurs zones d’ombres pour les Rockets. Tout d’abord, le tandem Westbrook-Capela reste une problématique, car comme déjà évoqué, cela permet de cibler James Harden, qui lui, est redescendu du nuage sur lequel il était depuis le début de saison. Or, tout efficace que soit Westbrook, James Harden reste la principale force des Rockets et il convient d’optimiser les deux joueurs… ensemble !
De plus, Capela n’est plus, depuis deux saisons, le pilier défensif qu’il était en 2017-2018, période où l’équipe apparaissait comme un candidat au titre de premier plan, en dépit de la domination des Golden State Warriors.
Face à la montée en puissance de Russell Westbrook, les dirigeants vont donc encore prendre un risque en décidant de remanier l’effectif pour la trade deadline. Objectif ? Revenir à la défense en switch à outrance, mais surtout, optimiser la paire Harden-Westbrook en ouvrant le terrain au maximum pour leurs stars.
Pourquoi ce choix ? Quelques chiffres :
Offensive rating Houston Rockets : 113,5
Offensive rating Houston Rockets avec Westbrook-Capela : 107,3
Offensive rating avec Tucker en pivot : 117,8
La messe était dite.
Un All-in sur Russell Westbrook ?
A la trade deadline, Daryl Morrey et son équipe décident donc qu’il est temps de se séparer du pivot suisse pour partir sur un small ball de l’extrême. Objectif ? Entourer ses leaders uniquement de shooteurs et de joueurs capables de switcher. Convaincus par Westbrook, les Rockets pensent pouvoir compenser la perte du pivot en améliorant considérablement le rendement offensif de ses stars et en construisant une défense solide avec des joueurs de petites tailles. Comme mentionné dans cet article sur le pari des Rockets, le choix a du sens et s’appuie sur des croyances solides et l’expérience.
Toutefois, qu’est-ce que cela signifie pour le sujet de l’article ? Plus de Capela, signifie qu’il y aura, désormais, de manière systématique 4 shooteurs autour de lui. D’une part, cela va faciliter le travail du meneur au moment d’attaquer le panier, car cela lui offre un spacing optimal. Jamais le joueur n’aura été entouré d’une telle panoplie de shooteurs, et cela pourrait changer la donne de manière drastique pour lui. Souvent en présence d’athlètes, incapables de dégainer avec efficacité derrière l’arc à OKC, il est dans une situation réellement inédite. En outre, l’absence de Capela signifie qu’il n’aura plus à souffrir des aides de son défenseur lors de ses drives, car P.J Tucker, désormais pivot titulaire, pourra directement s’écarter vers le corner. Dans le même temps, Isaiah Hartenstein, l’un des rares intérieurs encore dans l’effectif, est lui capable de sanctionner les défenses adverses et de jouer loin du cercle.
Entre le 6 février, date à laquelle l’équipe a pris sa nouvelle allure, et le All-Star-Game les Rockets n’ont joué que 3 matchs. Si l’échantillon est faible, qu’a-t-on observé côté Westbrook ?
Tout d’abord, le terrain est effectivement beaucoup plus ouvert. En jouant en 5-out, c’est à dire 5 joueurs derrière la ligne des 3points, cela offre des 1-contre-1 très ouverts pour Westbrook. Même pour lui qui n’est pas un “excellent” joueur d’isolation, l’opération peut s’avérer très rentable car il est tout de même capable d’obtenir des pourcentages corrects ou de forcer une aide pour ne pas laisser son vis-à-vis se faire déborder. Avec Capela, son défenseur serait venu entre Clint et le porteur de ballon, ce qui n’est pas possible compte tenu des pourcentages au tir de Tucker ou Covington.
Évidemment, pour une équipe qui s’est mise à aimer la transition et pour un joueur qui adore l’exercice, les choses se facilitent également. Les intérieurs adverses ne sont pas habitués à suivre les shooteurs, et l’absence d’intérieur rend les mouvements vers le cercle moins faciles à gérer pour eux. Résultat, Westbrook, lorsqu’il obtient le rebond ou obtient le ballon des suites d’un rebond, peut facilement trouver un coéquipier pour sanctionner ou obtenir l’accès au cercle. Il va sans dire que la contre-attaque ouvre des tirs à très haut pourcentage.
L’autre point favorable, c’est le fait que James Harden en bénéficie également. Avec autant de shooteurs, plus possibles de défendre à deux sur le barbu et de gérer un 3vs4 aussi facilement que cette saison. Or de nombreuses équipes aiment défendre très haut sur l’arrière des Rockets. Ce qui veut dire, quand c’est le cas, que les équipe se retrouvent avec un 4v4. Vous avez dit spacing ? Oui, il s’agit alors de ne pas se faire découper. Chose qu’il n’est pas facile de réaliser avec un athlète pareil.
Bref, offensivement, tout doit être en théorie plus facile pour le duo de star. Et dans la réalité, sur la faible quantité de matchs, les résultats sont très probants pour le joueur. Depuis le trade, l’équipe au complet affiche un bilan de 3-1 (victoires contre les Lakers, les Celtics et les Warriors défaite contre le Jazz). Là où c’est intéressant, c’est qu’ils ont dominé une équipe des Lakers qui peut jouer de leur faiblesse dans la raquette, vaincus les Celtics qui ne peuvent l’exploiter mais possèdent un roster avec de nombreux arrières et ailiers. Dans le même temps, ils ont perdu sur le fil une rencontre face à Utah qu’ils avaient dominé. Il va sans dire que les Rockets sont à regarder et surveiller.
Mieux, dans ce même temps, Russell Westbrook marche sur l’eau. On va se faire plaisir et donner les chiffres bruts : 38,7pts (57,1% au tir !), 8rbds, 4,7asts (statistique prise avant le match contre Golden State). Quasiment aucun tir pris derrière l’arc (7%), alors qu’il progresse encore dans la raquette : 56% de ses tirs dans cette zone pour 1,45pt par possession ! Une progression nette, difficile à conserver mais qui atteste bien d’une facilité supplémentaire à accéder à la peinture et à y scorer.
La stratégie des Rockets va désormais être de pousser les coachs adverses à faire des choix. Comment contrer cette mobilité, tant en transition que sur jeu placé ? S’adapter à leur roster et se priver de certains intérieurs ? Pousser, comme le Jazz et les Lakers, les pivots à défendre sur le seul non-shooteur ? Si c’est le cas, Westbrook pourra abuser du pivot sur le drive. Si l’équipe décide d’accepter et laissant l’intérieur sur Tucker ou Covington, alors il n’y a plus de dissuasion sur le cercle. Russell Westbrook a donc bien optimisé son jeu de décembre à février. Toutefois, les choses pourraient être encore meilleures de retour du ASG jusqu’à la fin de saison.
Pour lui, il s’agit de trouver sa régularité, et de laisser le jeu venir à lui, notamment dans les fins de matchs. Ces Rockets ont de quoi avoir une attaque de feu, et auront l’expérience en Playoffs. De quoi éviter à Westbrook de laisser rejaillir son côté obscur.
Alors, Westbrook nouveau ?
En définitive, ce n’est pas le “nouveau-Westbrook” que nous voyons depuis 2 mois. Le joueur n’a pas trouvé une régularité au tir, tout comme il n’a pas effacé un défaut majeur de son jeu. En revanche, le voir devenir un joueur conscient de ses limites et ayant la volonté d’optimiser ses forces, ça c’est quelque chose de presque-nouveau. Oui, Russell Westbrook est un monstre, oui, ceux qui l’aiment pour son intensité en auont toujours autant pour leur argent. En gommant plusieurs de ses défauts et en le plaçant à côté d’une option numéro 1 qui sait prendre les choses en main, Westbrook redevient une force majeure pour une équipe. Si en plus, les choix faits par les dirigeants s’avèrent payants et que l’alchimie prend avec les nouveaux arrivants (Robert Covington, DeMare Carroll, Jeff Green, Bruno Caboclo), alors nous pourrions voir Westbrook briller et redevenir un problème pour ses adversaires.
Le meneur n’a plus gagné de série de Playoffs depuis 2016. Il est temps pour lui de se refaire une place dans les joutes de post-season. Or, décriés ou pas, ces Rockets sont réellement intéressants et ont ouvert une fenêtre avec ce All-in. A Westbrook de prouver qu’il en est digne, et de faire taire l’inlassable tic-tac du temps qui s’écoule.
Très bel article!