L’histoire semble se répéter pour les Timberwolves. Gersson Rosas venait de passer son premier été aux commandes du Front-office, affichant déjà ses ambitions et ses méthodes de travail prometteuses. Bien sûr, il faudrait du temps pour proposer un projet solide, mais les ambitions devenaient plus claires. Les Wolves prennent un peu plus de place dans les médias, dans la rubrique transferts notamment, grâce à un management très actif. Le soir de la draft notamment, la franchise montait de plusieurs places pour aller chercher Jarrett Culver. Sur le papier, au terme de l’intersaison, l’effectif semble tout de même trop faible pour espérer les Playoffs.
Alors que Minnesota démarrait bien sa saison sous l’impulsion d’un Karl-Anthony Towns stratosphérique, la franchise de Glen Taylor a vite été rappelée à l’ordre. Minée par quelques blessures, celle de sa star en premier lieu, elle a surtout payé un gros manque de compatibilité entre l’effectif en place et l’idée de jeu prônée par Ryan Saunders. En juillet dernier, alors que les Wolves étaient bien parmi les absents de la bulle d’Orlando, nous mettions déjà en avant les limites profondes du roster. En l’absence de son pivot, Minnesota a subi la saison plus qu’autre chose, enchainant les contre-performances. Les blessures n’aident pas, et lorsque KAT doit s’absenter pour une longue durée à cause de son poignet, c’est la saison des Timberwolves qui s’arrête.
Finalement, c’est en coulisses que les choses bougent à Minnesota. Lors de la trade deadline, Rosas décide de passer la seconde. Il a pris ses marques pendant l’été, maintenant il veut modeler l’équipe à sa façon. Terminé l’association Wiggins-KAT qui n’a jamais fonctionné, et l’ailier est envoyé à Golden State pour récupérer D’Angelo Russell. Covington s’en va aussi, et Minnesota récupère des joueurs intéressants avec Malik Beasley, Juancho Hernangomez ou encore Jarred Vanderbilt – envoyé en G-League. Des joueurs plus adaptés à la nouvelle vision de la franchise, et les quelques matchs avant l’interruption de la saison seront plus agréables à regarder.
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : Jacob Evans (New York Knicks), James Johnson (Oklahoma City Thunder puis Dallas Mavericks), Omari Spellman,
Ils ont rejoint l’équipe : Leandro Bolmaro, Anthony Edwards, Ed Davis (Utah Jazz), Jaden McDaniels, Ricky Rubio (Phoenix Suns par OKC),
A noter que Bolmaro restera en Europe cette saison, et que Minnesota a signé Rondae Hollis-Jefferson pour le training camp.
Le roster à ce jour :
Meneurs : Ashton Hagans (two-way), Ricky Rubio, D’Angelo Russell
Arrières : Malik Beasley, Anthony Edwards, Jaylen Nowell, Josh Okogie
Ailiers : Jarrett Culver, Rondae Hollis-Jefferson, Jake Layman
Ailiers-forts : Ed Davis, Juancho Hernangomez, Jarred Vanderbilt
Pivots : Naz Reid, Karl-Anthony Towns
Les tendances de l’automne
Anthony Edwards, 1st pick de la Draft 2020
Quel que soit son avenir en NBA, le nom d’Anthony Edwards restera gravé en tant que tel dans l’histoire de la Ligue. L’édition 2020 s’annonçait délicate, avec une forte incertitude autour des prospects, et un manque clair d’unanimité autour du gratin de la cuvée. En sélectionnant Edwards, les Wolves ont fait le choix du talent et du fit, a priori. Ultra-athlétique, fort scoreur, l’arrière aura tout à prouver en NBA, et part de bien plus loin que certains anciens top prospects. Les rumeurs allaient bon train autour d’un trade pour ce 1st pick, mais les Timberwolves ont finalement sélectionné Edwards. Offres insuffisantes ou vraie volonté de faire venir le joueur de Georgia ? Nous ne le saurons jamais, mais Rosas et Saunders semblaient avoir jeté leur dévolu sur Edwards depuis plusieurs semaines et une entrevue avec lui. Le jeune joueur a tout pour plaire, et fait déjà monter la hype dans la fanbase des Wolves : souriant, charismatique et gros bosseur, l’arrière réussit ses premiers pas en tant que membre de la franchise.
Reste que la seule vérité sera celle des parquets. Car s’il n’aura pas une trop forte pression sur les épaules – on reviendra sur son rôle – il reste un premier choix de draft. Les attentes seront forcément élevées autour de lui. Offensivement, Edwards a montré de nombreuses qualités, capable de scorer dans n’importe quelle position et redoutable finisseur au cercle grâce à sa puissance. Seule véritable interrogation, sa sélection de tirs souvent douteuse à Georgia, qui pouvait s’expliquer par un supporting cast très faible. En défense en revanche, il n’a rien montré ou presque, si ce n’est des signes plutôt inquiétants. Pourtant, les prédispositions du garçon sont incroyables, et on l’a – très rarement – vu mettre des grosses séquences défensives. Dans le contexte de Minnesota, il aura tout intérêt à performer de ce côté du terrain. Ce sera aussi le rôle de la franchise de développer son potentiel. Et cela commence par bien l’entourer.
Poursuivre le projet
Gersson Rosas a été très actif depuis son arrivée chez les Wolves, c’est un euphémisme. Lors de cette intersaison, le colombien a poursuivi sur sa lancée, avec un recrutement des plus cohérents. Le soir de la draft devait être décisif pour Minnesota, et la franchise semble sortie gagnante de cet événement. Bien sûr, en détenant le 1st pick, les chances de se renforcer sont plus élevées. Mais la franchise avait également en main le 17ème choix, soit deux picks dans le top 20. De quoi travailler, malgré le manque d’enthousiasme de la Ligue autour de cette cuvée. Rosas a alors décidé de ne pas sélectionner un second jeune, mais de profiter du trade Chris Paul aux Suns.
Minnesota a ainsi pu récupérer Ricky Rubio et le pick 28 en envoyant le pick 17 au Thunder, accompagné de James Johnson et d’un 2nd pick 2024. Ce qui a donc permis à Rosas de récupérer le freak Jaden McDaniels, un véritable pari sur le poste 4 qui pourrait se transformer en aubaine. En parlant d’aubaine, le retour de Rubio dans le Minnesota en est une. Très apprécié des fans, il a pris de la bouteille depuis son départ des Wolves en 2017. L’objectif de son recrutement est clair : amener du playmaking, un peu de défense, mais aussi de l’expérience dans le backcourt et dans le vestiaire, pour encadrer les jeunes joueurs et particulièrement Anthony Edwards. Gersson Rosas l’a affirmé, l’espagnol était une véritable cible pour les Wolves.
Les autres dossiers chauds se nommaient Malik Beasley et Juancho Hernangomez. Arrivés en provenance de Denver lors de la dernière trade deadline, ils étaient tous deux free agent. Le front-office a décidé de valider les manœuvres entreprises en février dernier, en re-signant les deux joueurs. Beasley et Hernangomez cadrent avec le jeu souhaité par Saunders, et sont bien plus cohérents dans le projet que les joueurs en place en début de saison précédente. En conservant les deux hommes, la franchise s’inscrit dans une logique mise en place il y a 18 mois lors de la venue de Rosas. De plus, les finances de Minnesota et l’état du marché (peu de free agents de gros calibre, incertitudes liées à la crise sanitaire) laissaient peu de flexibilité au management.
Avec le peu de manne financière qu’il restait, les Wolves sont allés chercher du vétéran pour étoffer un peu l’effectif, notamment un secteur intérieur très limité. Rondae Hollis-Jefferson participera au training camp et peut espérer une place dans le roster, mais c’est surtout Ed Davis que les Timberwolves sont allés chercher. En plus de la rotation intérieure, il connait D’Angelo Russell avec qui il s’entendait très bien, et est reconnu pour être un bon vétéran dans un vestiaire. Avec Rubio, il sera chargé d’encadrer un effectif encore très jeune. Le plus jeune de la Ligue à vrai dire, avec moins de 24 ans de moyenne. Une intersaison somme toute réussie pour Gersson Rosas et les Wolves donc, et une équipe renforcée pour cette saison 2020-2021.
Focus sur la saison 2020-21 des Timberwolves
Karl-Anthony Towns passe au révélateur…
Cette saison ressemble à l’examen le plus difficile pour la star des Timberwolves. La franchise mise sur lui depuis 2016 et sa draft, mais a-t-il déjà eu une situation plus stable ? Les meilleures conditions qu’il ait connues remontent à l’aventure Jimmy Butler, dont on connait le résultat. D’ailleurs, la saison que vient de réaliser Butler à Miami n’a fait que renforcer les doutes autour de Towns dans le microcosme NBA. Nous ne saurons jamais la vérité, et là n’est pas le sujet finalement. Le constat est simple : cette année, les Wolves proposent un cadre plus stable, et nettement plus de cohérence dans l’effectif. Les carences sont là, mais KAT a également reçu un signe fort de la direction avec le recrutement de son buddy D’Angelo Russell. Minnesota s’est séparée d’Andrew Wiggins pour cela, mais s’est surtout amputée de son premier tour de draft 2021. Une prise de risque donc, que Towns va devoir valoriser.
Après 5 saisons d’excellente facture sur le plan individuel, notamment statistique, il est temps pour le chat de sublimer sa franchise, et de coller son nom à la définition de valuable. On l’a déjà fu transfigurer l’équipe par ses capacités offensives dingues, et montrer son leadership en dehors des parquets. Sur le terrain, il doit encore apprendre à gérer ses émotions ou son éventuelle frustration, et rester en contrôle. Cette saison, KAT doit imposer le respect de ses pairs et des observateurs, et pas seulement avec des performances offensives gargantuesques. Il doit montrer un engagement et une capacité à emmener son équipe, à en faire un candidat en NBA. Il est attendu au tournant sur le plan défensif, où de réels progrès sont espérés de sa part. Avec plus de concentration et d’implication, Towns doit devenir un défenseur correct à son poste, a minima. Oui, cela fait des mois que nous le demandons, alors est-ce pour maintenant ?
Rappelons tout de même que l’intérieur sort de plusieurs mois tout simplement affreux sur le plan personnel. Depuis que la crise sanitaire sévit, Karl a perdu sept de ses proches, dont sa maman dès les premières semaines. Encore la semaine dernière, il perdait un oncle en veille de media day. Il l’a avoué de façon déchirante, sa souffrance est énorme. Et le basket ne sera pas un remède. Reste à savoir dans quelles conditions et quel état d’esprit le pivot sera capable de jouer cette saison, même si on espère avant tout que les choses se passent mieux dans sa vie personnelle.
… avec son coach Ryan Saunders
Avec Towns, il sera sans aucun doute l’homme le plus observé du côté du Target Center. Intronisé Head Coach après le passage chaotique de Tom Thibodeau, Ryan Saunders est un enfant de la franchise. Proche de ses joueurs, apprécié de tous, il ne peut cependant plus se reposer sur cela. Après avoir subi, comme son franchise player, les mouvements d’un management et d’un effectif instable, il dispose désormais d’un vrai groupe. Oui, il y a des manques, mais il y a aussi de quoi faire. Proposer du jeu, en premier lieu. Avec le matériel offensif dont il disposera, Saunders doit faire de Minnesota une machine à scorer, une vague inarrêtable pour ses adversaires. Il aura sous ses ordres des joueurs aux qualités multiples : passeurs, shooteurs, slashers, et même de la technique au poste avec Towns. Les Wolves doivent pouvoir inscrire un panier de n’importe quelle position sur le terrain, et Saunders va très certainement faire courir ses joueurs dans un jeu rapide. L’attaque sera basée sur le pick-and-roll entre Russell et Towns, avec des tireurs autour la plupart du temps, ou des joueurs capables de couper vers le cercle. La présence dans la raquette risque d’être un peu limitée, et Towns devra s’écarter un peu moins malgré son incroyable réussite derrière l’arc.
Saunders a des cartes en mains, à lui de les jouer correctement. Son rôle sera de tirer le maximum de chaque joueur, car il faudra bien cela à Minnesota pour espérer quelque chose cette saison. Ses rotations seront scrutées, alors qu’il devra faire des choix sur des lignes extérieures très chargées. Nous y reviendrons dans la section suivante, mais de nombreux joueurs auront besoin du ballon et de minutes. Le coach aura pour mission d’organiser au mieux son attaque, d’impliquer tous ses joueurs. Saunders aura d’ailleurs à gérer les égos de ses jeunes joueurs, car les minutes seront chères sur certains postes. Numéro 1 de draft, Edwards doit pourtant s’attendre à sortir du banc au relais de DLo et Beasley. A moins que ce ne soit ce dernier, pourtant très confiant sur ses capacités. A Saunders de gérer ses rotations, mais le coach est clairement devant un choix de riche sur les extérieurs, avec du talent offensif à foison. D’autant qu’il n’aura pas le même luxe sur un secteur intérieur bien plus limité en talent.
Minnesota devra proposer du jeu. Hors de question pour les Wolves d’être une équipe insipide qui se fait marcher dessus par toute la Ligue. Ils auront de quoi enflammer les matchs et pour objectif, littéralement, de marquer plus de points que l’adversaire. C’est bien dans ce sens que les Timberwolves vont aborder leurs matchs. Car du côté défensif, la responsabilité de Saunders et son staff sera immense tant le travail à faire est colossal. Outre le manque évident de défenseurs reconnus, les joueurs avec un potentiel de ce côté du terrain restent encore à polir, comme Culver ou Okogie. D’autres n’ont que des prédispositions, comme Edwards ou Vanderbilt. Hollis-Jefferson a d’ailleurs été recruté pour apporter de la défense, à voir s’il sera conservé. A l’intérieur, les choses risquent aussi d’être difficiles, que ce soit au rebond ou en défense. Aucun défenseur d’élite, et le seul KAT comme gros rebondeur, les Wolves devront donc adapter leur jeu pour minimiser ces lacunes. Il faudra certainement courir, beaucoup, et compter sur les extérieurs énergiques pour s’arracher et compenser. Saunders aura des choix à faire, et un rôle majeur dans l’évolution de ses joueurs et de leur potentiel. A lui de montrer qu’il peut être le coach attendu par Minnesota.
Du monde à développer
Qui dit effectif jeune dit forcément talents à développer. Minnesota comptait déjà dans ses rangs Jarrett Culver et Josh Okogie, issus des deux précédentes drafts. Le premier a réalisé une première saison correcte, mais affiche des carences encore criantes, notamment au niveau du tir. Pourtant, les qualités du garçon sont évidentes. Mais Culver s’est retrouvé dans plusieurs rumeurs de trade ces dernières semaines, notamment à l’approche de la draft. Sur les lignes extérieures chargées, il semble partir de plus loin que les autres. Il aura cependant des minutes dans la second unit, avec la possibilité de montrer ses qualités de playmaker vantées lors de sa draft. Il peut également être un lock-down défensif tant espéré par les Wolves.
Tout comme Okogie, qui a déjà montré de belles choses dans ce registre. Le nigérian est lui aussi attendu cette saison, surtout sur le plan défensif. Il doit devenir un solide 3&D pour être vraiment valuable dans cet effectif qui en manque cruellement depuis le départ de Covington.
Anthony Edwards sera également au centre de l’attention à Minnesota. Si la pression sera amoindrie par un rôle certainement réduit dans un premier temps, les attentes restent élevées. Nous l’imaginons sortir du banc en début de saison au moins, pour évoluer notamment aux côtés de Rubio. Même s’il peut évoluer à l’aile vue sa taille, notre choix se porte plutôt sur Beasley en 2 et Okogie en 3 pour amener de la défense. Le choix du cinq de départ et des rotations sera également capital dans le développement des joueurs. Comment maximiser l’apport de chacun, et faire progresser les jeunes ? Edwards et Culver pourraient bénéficier de la facilité de jouer avec Rubio sur de nombreuses séquences, car cela leur permettrait à la fois d’avoir des ballons à jouer, mais aussi d’apprendre aux côtés d’un excellent vétéran.
Un joueur est particulièrement attendu du côté de Minnesota : Jarred Vanderbilt. Transfuge de Denver en février dernier, il n’a pas encore évolué sous le maillot des Wolves, faisant ses classes – avec succès – en G-League. Athlétique, rim runner, il pourrait avoir de nombreuses qualités recherchées par Minnesota pour sa raquette. Son profil semble très bien correspondre sur le papier à Karl-Anthony Towns, et l’ailier-fort devrait avoir sa chance dès le début de saison. Dans un contexte particulier, Jaden McDaniels risque également d’intégrer la franchise plus tôt que prévu. Le freak sélectionné en 28ème position de la Draft aurait dû rejoindre les Iowa Wolves, mais la participation de ces derniers à la saison de G-League n’a pas encore été confirmée par Minnesota. La faute à la situation sanitaire. L’idéal pour sa progression serait de s’aguerrir dans ce championnat, mais il est possible que McDaniels saute de suite dans le grand bain NBA. Un jeune de plus à développer dans une liste déjà bien fournie.
Au final, quels objectifs ?
Bien sûr, l’objectif premier sera d’exister et de batailler dans la conférence Ouest, et d’accrocher une place en Playoffs. Les dernières places qualificatives semblent difficiles d’accès pour les Timberwolves, mais la nouvelle opportunité donnée par le play-in offre plus de perspectives. La majorité des observateurs placent Minnesota au-delà de la 10ème place, aux joueurs de déjouer les pronostics.
Cette saison ressemble à une année 0 pour les Wolves. Une impression de déjà vu peut-être, après les échecs des saisons passées, mais cette fois les bases sont différentes. Rosas a fait de l’excellent boulot depuis son arrivée, de l’avis de tous les observateurs NBA. Il est bien rare d’entendre de tels compliments sur le management de Minnesota, mais le constat est réel. Désormais, il faut mettre un tampon sur l’association Russell-Towns, tout simplement. Les bases sont solides, avec du talent autour de deux joueurs de niveau All-star. Que vaudra ce duo qui n’a pour l’instant joué qu’un seul et unique match ensemble ? Sera-t-il capable d’emmener les Timberwolves jusqu’aux Playoffs dans une conférence Ouest toujours aussi dense ? La fameuse “jungle” semble toujours trop relevée pour ces loups, qui devront faire face à des prédateurs mieux armés et plus expérimentés. A la charge du duo d’élever le niveau de la franchise pour aller embêter les favoris pour la lutte aux Playoffs.
Au delà du duo KAT-DLo, cette saison dictera les rôles de plusieurs joueurs de l’effectif. Quel est le véritable niveau et le plafond d’Anthony Edwards ? Minnesota peut espérer en faire sa troisième star, pour disposer d’un Big Three sur une longue durée dès les prochains mois. Autour d’eux, les jeunes éléments devront s’affirmer comme des joueurs solides en NBA, pas seulement des rotations correctes. Chacun devra apporter sa valeur à un effectif qui manque encore de plusieurs pierres. Finalement, Rosas pourra en fin de saison avoir une idée précise de l’avancée de son projet, autour de deux questions prioritaires. La viabilité de l’association Russell-Towns d’un côté, et les besoins en ajustements autour. Est-ce que la franchise peut compter sur ce noyau de joueurs élargi, ou est-ce que de gros mouvements seront encore nécessaires pour passer un cap et devenir un candidat sérieux aux Playoffs ?
L’avis éclairé, avec @TWolvesFr, @TwolvesFRA, @TwolvesBelgium, @TWolvesNationFR
Quel est le scénario idéal pour que les Wolves fassent les Playoffs ?
@TWolvesFr : La conférence Ouest étant assez dense, ça nécessitera sans doute quelques facteurs extérieurs : une ou deux équipes qui sous-performent, notamment. Pour les facteurs internes, il faudra une grande saison de Towns, avec des progrès défensifs substantiels, et qu’au moins un ou deux jeunes (Edwards, Culver, Beasley, voire d’autres si bonne surprise) explosent vraiment.
@TwolvesFRA : Profiter d’une première partie de saison au calendrier plutôt favorable si on exclut ce premier redoutable road trip à l’Ouest. Ne pas oublier qu’il y a les Play-In également. Je pense que si l’on accroche rapidement le bon wagon, les joueurs garderont la pression sur la pédale et essaieront de gagner en régularité. Il faut être impériaux à la maison aussi. Ça a l’air évident mais bon. Il n’y aura absolument pas de public au Target Center. Les joueurs vont devoir s’y habituer. Si la mayonnaise prend, on peut légitimement penser qu’on se battra pour les Play-In et les dernières places des Playoffs.
@TwolvesBelgium : D’un point de vue offcourt, il faudra éviter tous les petits pépins. Il risque d’y avoir un nombre élevé de joueur testés positifs au COVID, et ça peut coûter cher quand on joue les PO. Il va falloir respecter les protocoles pour limiter les cas et garder l’effectif en meilleur forme possible. Des blessures seraient dramatiques dans notre effectif si on a une réelle ambition. Du point de vue du terrain, je pense qu’on a un vrai effectif avec de la profondeur pour les jouer mais ça nécessite un scénario où Towns passe de All-star à superstar et assume enfin son statut. Si KAT devient plus qu’un monstre statistique, mais devient aussi un leader qui fait gagner son équipe, cette équipe sera en play-in.
@TWolvesNationFR : Je vais être clair et honnête . Sans défaillance de l’une ou l’autre équipe annoncée devant nous, il nous sera très compliqué d’accéder aux Playoffs directement . 3 facteurs selon moi :
– KAT sera-t-il à 100% de ses capacités physiques et surtout mentales ? Avec ce small-ball plus ou moins subi du fait de gros manques au poste 4 (NDLR: Layman devait jouer poste 2/3 initialement.) , je ne vois pas de step-up majeur de l’équipe si KAT ne step-up pas lui-même défensivement.
– le rôle qu’aura Edwards . J’en ai parlé plus haut, le meilleur rôle d’Edwards est celui de 6ème homme, au moins en ce début de saison. Minnesota a toujours eu un banc parmi les plus mauvais de la Ligue . Avoir un scoreur attitré pouvant prendre feu et avoir de vraies responsabilités fera progresser l’équipe et le joueur. Toute autre solution aura de forts dommages quant aux résultats escomptés et le long terme.
– une progression “MIPesque” d’un des joueurs cités : Beasley / Culver / Okogie . Avec nos 275 guards, il paraît évident qu’il y aura des surprises mais aussi des déceptions. Il suffit qu’un de ces joueurs progresse pour qu’on puisse se retrouver avec 2 All-stars qui assurent + Rubio + Edwards + un 5ème joueur de haut niveau.
Beasley a une motivation sans faille mais risque d’être perturbé par ses méfaits passés (et futurs?). Okogie a montré pas mal de choses intéressantes : défense sur l’homme, passing game, slashing. Mais des 3 joueurs c’est celui au plafond le plus bas.
Reste Culver, que tout le monde met à la cave . J’ai tendance à penser que ce sera lui, notre facteur X. Moins bon défenseur sur l’homme, il est déjà le meilleur défenseur de “collectif” de cette équipe. L’idéal, s’il venait à progresser, serait d’être en mesure de le titulariser poste 3. Meilleur glue-guy que Josh Okogie, il a plus ou moins les mêmes pourcentages aux shoots mais davantage d’upside. Comme le dit si bien Lara Fabian, grande star de chez @TWolvesBE : J’Y CROIS ENCORE !
Qu’est ce que tu attends d’Anthony Edwards ?
@TWolvesFr : Il n’a pas la pression de devoir porter une attaque sur ses épaules, ce qui me semble la meilleure solution pour lui : il va pouvoir apprendre à évoluer dans un cadre collectif dans un rôle moins important. Dans l’idéal, j’aimerais le voir bien défendre et être capable d’assurer le scoring en sortie de banc. Et voir dès maintenant des progrès dans sa sélection de tirs.
@TwolvesFRA : Le titre de ROY ? Tout dépend de ses minutes et de sa production. J’imagine que s’il ne l’est pas en début de saison, j’attends qu’il se démène pour devenir starter avant la fin de l’année sportive. Je l’attends également en défense. C’est la qu’il pourra faire taire la sulfureuse comparaison avec Wiggins. J’espère qu’il sera lui-même. Je fais référence au thread que j’ai pu faire à ce sujet sur @TwolvesFRA.
J’espère qu’il ne forcera rien mais qu’il prendra de l’initiative en attaque. Souhaitons, qu’à la fin de la saison, on puisse se dire : « il est à la maison et il ne bougera plus ». J’espère être agréablement surpris, mais pour cela, comme dans beaucoup de choses au sein de ce marasme qu’on appelle la vie, il s’agit de modérer ses attentes, comme ça on ne peut qu’être agréablement surpris. Surtout quand on aime les Wolves et le Minnesota.
@TwolvesBelgium : J’ai beaucoup d’attentes, de ce qu’on a vu à l’université il peut être un attaquant exceptionnel et un défenseur solide (par séquence) cependant il manquait clairement de concentration et de régularité. Mais c’est un bosseur, j’espère que tout au long de la saison il deviendra plus régulier et qu’à la longue quand Towns et D’Lo passeront à côté d’un match, on pourra lui confier les clés de l’attaque. Ce qui est important cette saison, c’est sa progression et son adaptation à la Ligue.
@TWolvesNationFR : J’avoue que je suis très hypé par Anthony Edwards. Mais également conscient qu’il y a un gros chemin à parcourir pour l’ex-joueur de Georgia avant qu’il ne devienne une “star“.
Car oui, je pense qu’il a tout pour devenir une star : jeu flashy , gros gabarit, handle correct, absorption des contacts, forme de shoot. Mais c’est avant tout une question de contexte et d’utilisation, on le sait . Pas convaincu que le mettre dans le grand bain aux côtés de Dlo – Beasley et KAT soit positif. Trop de mangeurs de ballons. Donc progression moindre. Autant l’utiliser dans un domaine où on le sait très fort même si perfectible : création, isolation, scoring. Je pense même qu’il progressera davantage en défense aux côtés de Ricky et Culver/Okogie. Si ça se passe bien, notre second unit peut être très difficile à attaquer. Je dis souvent que de ne pas l’utiliser on-ball reviendrait à gâcher son potentiel. Avec Ricky il a le juste milieu. Mon pronostic pour Edwards sur 2020/21 : 13,4 pts / 4.3 rbds / 1.9 ast.
Si tu devais choisir un élément à scruter de près pendant la saison, ce serait ?
@TWolvesFr : La hiérarchie qui se dégage derrière Towns et Russell: il y a beaucoup de joueurs dont on ne sait pas exactement quoi attendre, soit qu’ils soient très jeunes (et il y en a beaucoup), soit qu’ils n’aient pas eu énormément de temps de jeu dans leur équipe précédente (Beasley, Hernangomez). Tout l’enjeu va être de savoir si on a 7 ou 8 joueurs corrects de rotation derrière les 2 All-stars, ou s’il y en a quelques uns qui peuvent être de solides titulaires, ou mieux. C’est aussi ce constat qui permettra de voir si l’effectif doit encore beaucoup bouger, ou si l’on est proche de son état de stabilité final.
@TwolvesFRA : Notre défense, notre défense, notre défense, notre défense. Je pense également que c’est une année charnière pour Culver. Il a des choses à prouver. Curieux de voir si KAT arrivera à se motiver et à reprendre goût au basket. On lui souhaite. Ah oui j’allais oublier… Notre défense, notre défense à 3pts et notre défense !
@TwolvesBelgium : Sans hésiter, Ryan Saunders. Après le passage de Thibs (qu’on ne salue pas), Ryan a repris les rênes avec une équipe en déconstruction. Puis Rosas est arrivé et a travaillé pour nous donner un effectif garni. Les résultats doivent suivre maintenant, mais est ce que Saunders est capable d’emmener en Playoffs une équipe comme celle-ci ? En tout cas avoir la confiance des joueurs ne suffit plus, il faut commencer à gagner.
@TWolvesNationFR : Même si la NBA semble clairement s’en aller vers du small ball, on a pu voir les Lakers aligner 2 grands et gagner le titre. Je suis curieux de voir, si notre bilan au bout de 15 matches est mauvais, comment fera Saunders pour rectifier le tir. Va-t-il s’évertuer à jouer avec des petits 4 en gardant un spacing intéressant ? Ou va-t-il remettre en cause ce qui a été fait jusque là et associer de la viande à un KAT qui aura bien trop de travail. Peu de profils de ce type dans ce roster, mais le bricolage est toujours possible (associer KAT à Ed Davis/Vanderbilt, clairement vus comme des 5 par Saunders). J’aime avoir un projet de jeu. Mais ce sera aussi au coach de faire des choix, quitte à remettre en question certains aspects, pour enfin parvenir au but ultime : gagner.