Nous somme le 5 janvier 2020 : les Nuggets se déplacent à Washington pour affronter les Wizards. Sans Bradley Beal, Thomas Bryant, Davis Bertans, Rui Hachimura, C.J. Miles ou encore Moritz Wagner c’est une équipe d’apprenti sorcier qui va tenter de s’opposer à un des cadors annoncé de l’Ouest et l’issue du match ne fait pas vraiment de doutes. Mais contre toute attente ce sont les Wizards, portés par l’improbable duo Ish Smith (32 points – 8 passes), Troy Brown Jr. (25 points – 14 rebonds), qui vont faire la leçon à des pépites sans doute trop sûr de leur talent. Une prestation lamentable, indigne de la part des Nuggets qui n’essaient même pas de faire illusion quant à leurs efforts.
Mr Hyde.
Un mois plus tard, 5 février 2020 : La franchise du Colorado affronte le rival voisin d’Utah. En back to back, alors que 3 joueurs de la franchise sont sur le point d’être échangés et que 4 autres sont blessés, c’est avec seulement 7 joueurs que l’équipe fait le déplacement. Seuls Nikola Jokic et Vlatko Cancar atteignent les 2 mètres, Jamal Murray est à peine remis d’une blessure à la cheville. Tout est réuni pour lâcher un match déjà très mal embarqué… Mais les Nuggets vont être héroïques, s’imposer et montrer un force de caractère au moins aussi grande que ne l’était leur manque d’effort face à Washington un mois plus tôt.
Dr. Jekyl.
Deux faces d’une même saison : satisfaisante en terme comptable mais non pas moins frustrante par bien des aspects. Talent et synergie collective sont indéniables, mais la maîtrise n’est pas encore tout à fait là pour ces jeunes pépites qui devront apprendre à ne pas choisir leurs matchs, conserver leurs avances, devenir plus réguliers dans leurs efforts…
Des défauts de jeunesse qui n’auront pourtant pas empêché la troupe de Michael Malone de se forger un véritable mental d’acier ; Une fois au pied du mur, les Nuggets se montrent renversant !
L’Histoire n’avait vu que 11 équipes remonter un retard de 3-1 dans une série de playoffs. Aucune équipe n’avait, jusqu’alors, réitéré l’exploit au sein de la même campagne. C’est maintenant chose faite puisque, par deux fois, Denver va s’imposer après avoir été mené 3-1. Utah d’abord, les Clippers ensuite, ces pépites n’auront jamais autant étincelés que dans ces playoffs version bulle d’Orlando.
Une véritable sensation qui ne doit pas faire oublier à la franchise du Colorado qu’il sera difficile de rêver de titre NBA en jouant chacune de ses séries de playoffs en 7 matchs… La maturité est peut-être l’axe de progression le plus évident pour ces Nuggets qui ne doivent plus attendre d’être acculés pour jouer leur plus beau basket. Car, s’il n’est pas de gloire sans péril, il n’y a, pour autant, nul besoin de se rendre la vie si difficile pour triompher.
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : Keita Bates-Diop (San Antonio Spurs), Tyler Cook (Minesota Timberwolves), Torrey Craig (Milwaukee Bucks), Troy Daniels (?), Jerami Grant (Détroit Pistons), Mason Plumlee (Détroit Pistons), Noah Vonleh (?),
Ils ont rejoint l’équipe : Facundo Campazzo (Real Madrid), JaMychal Green (Los Angeles Clippers), RJ Hampton (draft), Isaiah Hartenstein (Houston Rockets), Markus Howard (Two way), Zeke Nnaji (draft), Greg Whittington (Two way),
Le roster à ce jour :
Meneurs : Facundo Campazzo, Monte Morris, Jamal Murray,
Arrières : Will Barton, PJ Dozier, RJ Hampton, Gary Harris, Markus Howard,
Ailiers : Michael Porter Jr,
Ailiers-forts : Vlatko Cancar, JaMychal Green, Paul Millsap, Zeke Nnaji, Greg Whittington,
Pivots : Bol Bol, Isaiah Hartenstein, Nikola Jokic.
Les tendances de l’automne
L’échec Jerami Grant, un pas en arrière dans la conquête du titre
En entrant dans cette intersaison automnale, les Nuggets avaient une priorité : resigner Jerami Grant. L’ex ailier / ailier fort d’OKC est un profil singulier dans l’effectif des Nuggets : il est le seul capable de défendre efficacement les ailiers élite adverses. Les autres bons défenseurs de l’équipe ne peuvent se charger de cette mission. En effet, Gary Harris, meilleur défenseur de l’équipe, est trop petit et trop léger pour accomplir cette tâche. De même, Paul Millsap, autre pilier défensif, est limité dans ses déplacements latéraux et si sa science du placement et sa technique compensent bien des choses, il n’a de toute façon plus le coffre pour tenir athlétiquement face à la crème de la Ligue sur ce poste.
Lebron James, Kawhi Leonard, Kevin Durant, Giannis Antetokounmpo : la conquête du titre dans la NBA d’aujourd’hui est difficilement imaginable sans ailier dominant ou contre-mesures défensives à apporter contre ce type de joueurs.
A l’image de l’importance de sa défense dans la série face aux Clippers cet été, il était essentiel pour les Nuggets de pouvoir faire resigner Grant avec la franchise pour pouvoir faire face à ces futurs adversaires.
Une somme entre 14 et 18 millions par saison était pressentie pour convaincre le joueur. Mais Détroit enchérit jusqu’à 20 millions pour s’offrir ses services, et quand bien même Denver fût assez généreux (paniqué ?) pour s’aligner sur cette proposition salariale, le joueur décidait de s’engager avec les Pistons, pensant mériter meilleur rôle que celui de spécialiste défensif et 4ème option offensive chez un contender au titre.
Et si les Nuggets limitaient la casse en faisant venir en urgence JaMychal Green pour palier à ce manque, il nous est difficile de ne pas voir une perte défensive significative pour les ambitions élevées de la franchise.
Fun comme Facu
Si la perte de Jerami Grant peut légitimement soulever des inquiétudes, il est une arrivée qui appelle la curiosité et une certaine envie de s’enthousiasmer du côté des rocheuses.
Facundo ‘Spiderman’ Campazzo est arrivé dans le Colorado et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il emballe déjà tout le monde gravitant autour de la franchise. Fans, insiders, joueurs : tous semblent déjà avoir adopté l’argentin. Michael Malone himself n’a pas été avare en éloges, vantant les qualités défensives et l’activité incessante de l’ex-madrilène.
Il faut dire que le style de jeu du magicien est particulièrement séduisant tout comme son association avec Nikola Jokic avec lequel il pourrait former le duo des meilleurs passeurs de la Ligue et porter les Nuggets haut dans le classement des highlights de fin de saison.
Mais plus que le fun que pourrait apporter un tel virtuose de la passe, on peut décemment être curieux quant à son intégration en NBA et à l’apport qu’un joueur aussi accompli que lui pourrait avoir dans cette équipe de Denver.
Car si les rocheuses semble être un endroit idéal pour jouer sur ses atouts et sa vision du jeu, le challenge athlétique de la Grande Ligue pourrait le faire souffrir. La question de son intégration au sein de la NBA reste donc entière et devrait pouvoir intéresser tout passionné de la balle orange, bien au-delà des fans de Denver !
On vous laisse d’ailleurs lire notre EuroHebdo #9/10 pour un scouting report en guise d’aurevoir pour plus d’information au sujet du meneur Argentin.
Arrière toute !
L’arrivé de l’Argentin pose également une autre question pour Denver : qu’en sera-t-il de la rotation sur les lignes arrières ?
Des huits guards que compte le roster des Nuggets cette saison : une seule place est bloquée, celle de Jamal Murray qui est et sera le meneur titulaire de l’équipe. RJ Hampton et Markus Howard ne devraient pas beaucoup voir le parquet si ce n’est en cas de garbage time ou de problèmes de blessures et / ou d’absences en série.
Reste 5 joueurs : Will Barton, Gary Harris, Monte Morris, Facundo Campazzo, PJ Dozier. Parmi ces 5 joueurs, 3 ont un profil de ball handler prononcé (Will Barton, Monte Morris, Facundo Campazzo) ce qui complique encore un peu plus la tâche quant aux nombres et possibilités d’associations.
Historiquement le titulaire du poste 2 est Gary Harris : ses qualités défensives et sa complémentarité avec Jokic et Murray lui assurant facilement le poste. Mais des blessures à répétitions et une régression offensive constante menace de plus en plus ce qui était autrefois une certitude…
C’est Will Barton autre titulaire historique, celui-ci au poste 3, qui est le plus à même de prendre cette place de starter à Harris. Mais si son fit avec Murray et Jokic était jusque-là plutôt viable, la question est maintenant beaucoup plus ouverte : Michael Porter Jr devant truster la place de titulaire à l’aile. Un cinq Murray – Barton – MPJr – X – Jokic pourrait être particulièrement déséquilibré, faible défensivement et le partage de la gonfle risquerait d’y être hasardeux.
Sur le banc c’est Monte Morris qui tient la corde derrière Jamal Murray. Nouvellement prolongé pour 3 ans supplémentaires le joueur est la quintessence parfaite du meneur back up, il n’y a aucune raison qu’il perde des minutes sur ce poste. Pouvant évoluer en partie « off ball » il devrait pouvoir être associé à un autre ball handler que ce soit Will Barton ou Facu Campazzo.
Une association Monte Morris – Facu Campazzo – Will Barton semble néanmoins plus compliquée à mettre en place et reviendrait à se priver des qualités qui font l’intérêt même de ses joueurs, en plus d’être potentiellement faible défensivement.
PJ Dozier serait un ajout intéressant à l’aile en sortie de banc. Ce n’est pas un ailier de métier mais son envergure lui confère des qualités défensives intrigantes et un profil atypique unique dans cette rotation. C’est malheureusement le joueur le plus inexpérimenté du groupe et le plus à même de passer à la trappe pour des raisons de hiérarchie.
Un casse-tête qui pourrait pourtant trouver une solution simple : adopter une approche plus adaptative que hiérarchique. S’ajuster selon les match-ups et l’adversaire sans nombre de minutes fixe pour chaque joueur. Ce serait néanmoins parier sur une des difficultés de Michael Malone, qui a toujours eu du mal à s’adapter correctement en termes de rotation.
Vous avez dit problèmes de riches ? Certes… Mais problèmes quand même.
Focus sur la saison 2020-21 des Nuggets
Une régression défensive à venir ?
Saison 2017 – 2018, 82è match de saison régulière : Les Nuggets viennent s’incliner face aux Timberwolves et voient ainsi s’échapper leur dernière chance de qualification pour les playoffs de cette année-là : événement cruel mais ô combien fondateur. Après cela, les pépites vont effectuer une révolution pour ne jamais avoir à regarder en arrière, une révolution défensive : l’année suivante les voit passer de la 25ème place à la 10ème au defensive rating de la Ligue.
Cette saison, les Nuggets semble pourtant régresser fortement : il ne sont plus que 18ème de la Ligue dans le même classement. Une différence en trompe l’œil puisqu’au gré de la saison l’équipe aura fait le yoyo dans ses performances défensives qui auront fortement été impactées par les blessures, celle de Gary Harris notamment.
Mais il est peut-être des raisons de s’inquiéter plus avant pour la défense des Nuggets, si importante dans leur réussite nouvelle.
4 hommes sont à l’origine du succès défensif de Denver : Michael Malone en premier lieu, l’artisan du système de l’équipe et qui aura su impliquer les joueurs dans ce tournant. Paul Millsap ensuite dont la science défensive et le leadership de vétéran se sont avérés primordiaux. Gary Harris qui, de par ses qualité de ce côté du terrain, s’est imposé comme un joueur essentiel et enfin Torey Craig, two way contract, qui aura su s’imposer comme un joueur d’une clairvoyance défensive rare et faire le liant dans tout cela.
Mais voilà : alors que Denver envisageait la venue de Grant pour reprendre le flambeau de Paul Millsap, Jerami envisageait les choses autrement obligeant le vétéran à rempiler une année avec la franchise. A près de 35 ans, les performances de l’ancien Hawks ne sont pourtant plus ce qu’elles étaient, il ne pèse quasiment plus offensivement pour l’équipe et plus alarmant son impact défensif semble régresser fortement.
Dans le même temps le front office de la franchise n’estimait pas impératif de resigner Torey Craig, autre élément important de la défense de Denver. Ajoutez à cela les blessures à répétitions de Gary Harris et les hommes forts de la défense des Nuggets commencent à faire pâles figures.
La question est donc de savoir si Michael Malone réussira à maintenir un niveau défensif collectif suffisant malgré cela. Maintenant que ses joueurs sont convaincus de l’importance de cet aspect du jeu, il pourra compter sur les progrès et efforts de ses deux stars car ni Nikola Jokic, ni Jamal Murray n’en sont restés à leur niveau d’il y a deux ans de ce côté du terrain. Suffisant ? C’est une question qui mériterait sans doute d’être posée d’autant que l’ajout d’une nouvelle arme, purement offensive au cinq ne devrait pas faciliter la tâche…
Michael Porter Jr : all-in sur un futur All-Star ?
En deux campagnes de Playoffs, Denver aura su se faire une bonne idée de ses capacités et chances dans la conquête du titre : la franchise ne peut se passer de performances XXL du duo Murray-Jokic. Bonne nouvelle : et l’un et l’autre ont prouvé qu’ils savaient élever leur niveau de jeu pendant la post-saison.
Et l’un et l’autre se sont aussi vu surmenés et extenués après quelques tours. C’est que si leur two man game est une arme offensive de haut vol, elle fait reposer une pression monstre sur le duo. Le plafond de l’équipe semble alors être atteint et le besoin d’une troisième option se fait ressentir pour aller encore plus loin.
Bonne nouvelle toujours : les Nuggets semblent déjà l’avoir trouvée ; elle s’appelle Michael Porter Jr.
Comme dit précédemment : il est difficile d’envisager de jouer les premiers rôles dans cette Ligue sans ailier élite. Le poste 3 est sans doute le poste le plus important dans cette NBA qui fait la part belle à la polyvalence.
Or, jusqu’ici la plus grande faiblesse de Denver se situait justement à l’aile où c’est Will Barton – un arrière de métier – qui occupait la position la grande majorité du temps. Avec la draft de MPJr la franchise comble non seulement une faiblesse, mais pourrait bel et bien profiter d’un atout majeur dans les courses aux titres à venir.
Car Michael Porter Jr. est le prototype du joueur dominant dans cette NBA. Il est très grand (2,08m), possède une très belle envergure tout en disposant d’excellentes qualités athlétiques et d’un bon touché lui ouvrant une palette offensive des plus complètes. Finitions au cercle diverses et variés, très bonne présence au rebond offensif, capacité à exploser après un dribble ou sur des cut vers le panier, et surtout un shoot très pur, soyeux qui laisse entrevoir une efficacité impressionnante.
En l’état et après une seule saison le rookie justifie déjà des attentes élevées. En juin dernier nous écrivions un premier bilan complet, positif et plein d’espoirs sur le jeune prospect. Des espoirs qui se verront confirmés après les performances du jeune homme dans la bulle d’Orlando.
MPJr dispose d’un talent offensif rare, et devrait pouvoir l’exploiter dans une franchise dont les besoins pourraient s’aligner avec ses forces. Le jeu de Denver est en effet quelque peu atypique : l’isolation y est quasiment inexistante et l’initiative sur le pick’n roll est inversée puisque c’est Nikola Jokic qui agit principalement comme inspirateur là où les autres big men se contentent de rouler vers le panier, laissant la création à un extérieur ball handler dominant.
MPJr pourrait, à terme, venir apporter ces solutions plus classiques et dont Denver pourrait avoir besoin en alternative au jeu proposé par la franchise à l’heure actuelle.
Mais pour cela l’équipe doit activement chercher à créer une alchimie entre le duo déjà existant et le jeune talent. Une intégration compromise par la faiblesse défensive du principale intéressé et l’intransigeance de Michael Malone qui ne lui pardonne aucune erreur de ce côté du terrain.
Frustrant pour le joueur et pour les fans, il était sans doute sage de passer par cette étape afin de ne pas tout lui donner et laisser carte blanche à une star immature à qui l’on promet tout depuis très jeune.
Il faut néanmoins que jeunesse se fasse, et si il fallait s’assurer du sérieux dans l’approche mentale du jeune homme, le laisser faire des erreurs pour qu’il puisse apprendre d’elles semble également primordial dans son évolution. Aussi il sera important de donner un temps de jeu plus consistant et important au sophomore cette saison et Michael Malone ne semble pas s’y tromper puisque les premiers matchs de présaison voit le Missourien titulaire au côté de Jamal Murray et Nikola Jokic.
La marge de progression interne de Denver ne tient plus qu’au développement de la jeune star, et si cette évolution comporte des risques, dans l’équilibre défensif du trio notamment, le pari semble valoir le coût au vu du potentiel offensif qu’il permettrait de libérer !
Une maestria offensive retrouvée ?
Depuis son arrivée, Michael Malone n’a eu de cesse que de travailler les fondamentaux défensif de cette équipe de Denver. Alors que les deux joueurs phares de son effectif faisaient montre de lacunes, il a réussi à instaurer un système exigeant et efficace autour du positionnement en edge de Jokic et la multiplication de rotations et aides venant couvrir les décalages adverses.
Depuis c’est toute l’équipe qui semble avoir intégrée des notions fondamentales de placements et de vision de jeu défensive, au point de n’utiliser ce système en edge que lorsqu’il s’avérait nécessaire.
Mais ces notions sont-elles suffisamment ancrées pour ne pas trop souffrir de l’affaiblissement du personnel défensif de l’équipe évoqué plus tôt ? Sont-elles suffisantes pour permettre l’intégration de Michael Porter Jr. inquiétant de ce côté-là du terrain ?
Et, pour aller plus loin, ces certitudes sont-elles suffisantes pour enfin imaginer pouvoir construire un système offensif plus riche ?
La contrepartie à ce travail défensif se faisait effectivement ressentir offensivement : le style de l’équipe dépendant moins d’un système établi que du talent des joueurs en place. Un positionnement rendu possible par le niveau planché minimum que Nikola Jokic peut insuffler à une équipe, créant à lui seul un style, un point d’ancrage sur lequel construire, jouer, facilement.
Avec l’expérience engrangée ces dernières saisons, on pourrait espérer qu’une assise défensive stable donnerait de nouvelles clés, de nouvelles inspirations, pour retrouver un style de jeu offensif proche et au moins aussi fun que celui de la saison 2017 – 2018 de la franchise.
Une aspiration que l’équipe réussit parfois à toucher du doigt quand tout déroule ; preuve en est que l’ADN premier du Jokic Ball n’est pas mort et qu’il n’attend qu’à être ressuscité et magnifié !
Au final, quel(s) objectif(s) ?
Cela ne fait finalement que deux petites saisons que Denver s’est invitée à la table des playoffs NBA et, déjà, la franchise a de grandes ambitions avec rien d’autre que le titre en ligne de mire. Des ambitions justifiées au vu du talent dont est fournie l’équipe, mais qui cohabitent rarement avec les défauts d’équipes aussi jeunes.
Une troisième saison dans le top 4 de la conférence Ouest devrait pouvoir définitivement rassurer et pérenniser une équipe pas encore tout à fait mûr et qui devra réussir à maintenir son niveau de jeu et ses résultats tout en expérimentant et intégrant Michael Porter Jr.
Clé pour l’avenir de la franchise au plus haut niveau de la Ligue, son évolution sera déterminante pour s’inscrire définitivement et régulièrement dans le carré final et soutenir des ambitions de titre NBA.
L’avis éclairé, avec @NuggetsFra
Qu’as tu pensé de l’intersaison ? De la perte de Grant ?
J’en suis plutôt content. On avait entendu des rumeurs autour d’un trade pour Jrue Holiday et même si j’adore le joueur et que le fit semblait être parfait, le tarif demandé par les Pels me semblait trop risqué et pas nécessaire dans notre dynamique actuelle. Donc plutôt satisfait du “non-mouvement” de notre FO sur le marché des trades.
Au sujet de la FA, on voulait tous conserver Grant (fans et coachs) mais je n’ai pas compris le fait qu’on match l’offre des Pistons. On était prêt à filer 20M$/saison pour un 3&D… Même s’il est élite par moment, sa contribution en saison régulière n’a pas été exceptionnelle et c’est lors des Playoffs qu’il a performé défensivement face aux Clippers. Pour moi, on a fait preuve de panique puisque filer ce tarif à Grant aurait compromis nos chances avec Millsap.
Finalement, on retombe bien sur nos pattes avec Jamychal Green qui va apporter des qualités différentes et la prolongation de Millsap. Le départ de Plumlee ? Pas un problème avec l’arrivée d’Hartenstein. Pour moi, seul le départ de Craig a été difficile à accepter (son apport + la dimension sentimentale). Campazzo est un pari peu risqué et qui peut être tellement valuable en NBA. Et enfin, je trouve la prolongation de Morris superbe !
Pour la Draft, on partait dans l’inconnu sur le profil recherché. Finalement (et à ma grande surprise), on draft Zeke Nnaji qui était annoncé plus bas : un 4/5 mobile en défense et avec un sacré potentiel au shoot. Un profil qui peut trouver un rôle en NBA. Et la cerise sur le gâteau, le projet RJ Hampton à développer qui lui était annoncé très haut il y a un an (Cf. MPJ et Bol).
Bref, très content de cette Draft même si on part sur un projet de développement à N+1 ou 2 .
On a beaucoup de joueurs à l’arrière, comment envisages tu les rotations sur ce poste ?
Tout le monde aura des minutes. Même si Jamal a un rôle de star à assumer, il devrait tourner (comme sur les dernières saisons) à 32/33min qui est un temps de jeu raisonnable. Il sera starter à la mène, mais aura je l’espère beaucoup plus de minutes off ball pour pouvoir rentrer des shoots ouverts.
On a plein d’options et c’est top. Harris l’accompagnera sur le backcourt (avec un temps de jeu probablement inférieur à 30min et une sorte de load management tout au long de la saison régulière). Monté sera toujours le meneur du 2nd unit, c’est son rôle. Barton pourra jouer 2 si besoin dans une fin de match. Les deux autres joueurs dans la rotation sont Campazzo et Dozier. Ils se partageront les minutes restantes en fonction des matchups. Pas étonné si l’argentin prend 25min un jour, et 6min deux jours après. Idem pour Dozier. Ça va être intéressant de suivre le développement de ce dernier qui peut avoir le ballon en main mais aussi et surtout défendre les 3 comme on a pu le voir par séquence en Playoffs (le défenseur en mission qui remplace Craig ?)
Vois tu l’équipe subir une baisse d’efficacité défensive ?
Comme on a commencé à le voir en pré-saison et comme ça a été évoqué par Malone ou Morris, on va surtout attaquer autrement. La pace va augmenter et il existe une volonté de prendre beaucoup de shoots à 3pts. Si on devient une attaque injouable, notre besoin en défense se reduira.
En ce qui concerne nos individualités en défense, Millsap et Harris seront les tauliers. L’arrivée de Green est top pour apporter de la défense au poste (là où Grant était moins performant) et le développement de Dozier sur la défense extérieure est excitante. Campazzo est un gars qui ne laisse pas 1 mètre à son adversaire, le bulldog qu’il nous manquait. Morris est un défenseur intelligent.
Je crois que l’enjeu se situe autour du trio Murray/MPJ/Jokić. Les progrès de Murray sont évidents par rapport aux Playoffs 2019, il a le body et la mentalité pour devenir un bon défenseur. Pour Jokić, s’il est fit comme il semble l’être, il fera les efforts.
Comment imagines tu le développement de Michael Porter Jr. cette saison ?
Il sait qu’il est ciblé en défense et il sait aussi qu’il devra progresser pour espérer jouer les fins de matchs où son attaque sera importante. Il a une grande qualité : son instinct/efficacité au rebond (offensif comme défensif). Il a aussi le potentiel pour protéger le cercle en second rideau (pour compenser la faiblesse de Jokić). On ne va pas attendre qu’il devienne Kawhi mais il devra être moins naïf sur certaines séquences. Ça reste un point d’interrogation mais ça fait partie de son apprentissage.
Je suis assez confiant sur le fait qu’il puisse gratter entre 25 et 30 minutes par matchs en saison régulière et donc être très important au scoring. Pas étonné s’il se rapproche de la barre des 20 points de moyenne avec 7/8 rebonds et de très bons % aux tirs. Il a 2 ans pour montrer qu’il peut être la 3ème star de Denver.