« With the 30th of the NBA 2020 Draft, the Memphis Grizzlies select Desmond Bane from TCU »
Appelé par Adam Silver ce soir du 18 novembre, Desmond Bane a provoqué une véritable hype dans la communauté des fans de Memphis. Il s’agit d’un joueur au profil polyvalent, sortant d’un cursus complet en NCAA et avec une palette de compétences larges. Ajoutez à cela un nom qui a su combler le fan de Comics qui écrit cet article et vous obtenez Desmond Bane. Découvrons ensemble ce qui se cache sous ses épaules larges et sous ce bandeau (ce masque ?).
Dans l’ombre de la confrérie
Desmond Bane, avant de rejoindre Memphis et la NBA, est loin d’avoir connu une enfance et un parcours classique de futur joueur NCAA. D’abord élevé par sa mère et sa sœur pendant une courte période où ils vont beaucoup déménager et connaître une instabilité forte, entre les problèmes financiers de la mère et l’abandon du père parti au Nigeria, Bane sera recueilli par ses grands parents à Richmond, dans l’Indiana, où il aura enfin droit à un environnement stable pour grandir, se développer et se découvrir une passion pour le baseball. Coaché par son grand-père il pratiquera autant le football que le soccer et le baseball avant de s’orienter finalement vers le basketball.
Rejoignant la Seton Catholic High School, modeste école privée de Richmond, il s’impose très vite comme le leader technique et collectif de l’équipe jusqu’à attendre des moyennes de 30 points, 11 rebonds, 6 passes et 3 contres par match. Il conclut son parcours High School en étant nommé MVP du Wettig Memorial Holiday Tournament. Insuffisant, malheureusement pour rejoindre une grosse écurie de NCAA. Il rejoint les Horned Frogs de TCU pour ce qui allait devenir une partie très importante dans sa vie personnelle et sportive.
Attraper la grenouille par les cornes
Dans la très sérieuse université de TCU, membre de la mythique conférence Big 12, Desmond Bane arrive avec un profil classique de lycéen qui a dominé contre des joueurs de bas niveaux. Il n’est même pas classé par ESPN (classement au nombre d’étoiles, de 1 à 5). Tout est à faire, tout est à prendre. Bane arrive en NCAA avec un haut du corps titanesque, des épaules larges, des bras épais et taillé dans la roche qui sont cependant compensés par une taille et une envergure au mieux moyenne (1m96 pour 97 kilos et 1m95 d’envergure).
Mais notre cher Desmond se nourrit du défi qui lui est posé, s’enferme sans cesse dans le gymnase pour de longues séances d’entraînement où il va développer un shoot létale, un des meilleurs de la NCAA, améliorer son handle, sa défense collective et soulever toujours plus de fonte. Ses stats évoluent d’année en année, il goûtera à la March Madness, aux combats du NIT (National Invitation Tournament, qui réunit les meilleures équipes universitaires non sélectionnées à la March Madness) et conclut sa saison senior en 16 pts 6 rebonds 4 passes et un superbe 44% à 3pts. Devenu très polyvalent et impactant dans son équipe, il coche l’essentiel des cases du joueur moderne, se présente logiquement à la Draft 2020 et a de forts espoirs d’être sélectionné. Initialement annoncé au second tour, il sera récupéré par Memphis via un trade avec Boston. Son profil entre parfaitement avec les derniers choix du Front Office incarné par Zach Kleiman, qui recherche des joueurs polyvalents à l’esprit collectif et déjà NBA Ready.
Do you feel in charge ?
Bane arrive dans un effectif très jeune dont les vétérans sont Kyle Anderson et Jonas Valanciunas qui entrent tranquillement dans leurs primes. Ja Morant est arrivé l’année d’avant et se pose déjà comme le leader de l’équipe (du moins tant que Jaren Jackson n’est pas revenu). Les postes 1 4 et 5 sont verrouillés mais le poste de shooting guard reste vacant. Mis en concurrence face à Dillon Brooks, d’Anthony Melton et Grayson Allen, lla logique aurait voulu que Desmond cire le banc lors de sa saison rookie et observe Brooks prendre des pull up à 3pts « particuliers ». Exemple ci-dessous, ou bien ici pour une compilation plus exhaustive.
L’extrême opposé est arrivé. Coach Jenkins a préféré titulariser Allen lorsque c’était possible et décaler le boutonneux au poste d’ailier, ouvrant ainsi un spot naturel d’arrière back up à Bane. Résultat ? Des débuts pleins de sérénité et de satisfaction. Bon et appliqué en défense et au rebond, attentif aux boulevards créés par Morant lors de ses drives, Bane s’est rapidement imposé comme un des meilleurs shooters de l’équipe. Tournant toujours à plus de 40% à 3pts, il est un des rares points de constance dans une équipe chamboulée par le Covid et les blessures.
Seul ombre au tableau ? Une certaine timidité dans le jeu où Bane hésite encore à driver balle en main et à profiter de son physique de déménageur pour agresser la raquette. Cela a été criant sur le mois de Février où Bane s’est pris le Rookie Wall de plein fouet en ne rentrant pas ses shoots et en ayant des sautes de concentration en défense. Retour de Melton, retour de Allen donc passage sur le banc pour Desmond qui a dû regagner sa place. Revenu depuis avec une rage sans limite, il n’hésite plus depuis ses 10 derniers matchs à porter la balle en cas de mismatch et à nourrir ses intérieurs bondissants que sont Clarke et Tillman. Desmond aurait-il déjà passé un cap ?
Docteur Bane et Mister Brooks
Les deux joueurs en concurrence naturelle sur les mêmes postes concentrent les besoins criants de Memphis depuis plusieurs années : un ailier capable de contribuer dans tout les secteurs de jeu notamment au scoring. Les deux jeunes joueurs cochent ce besoin, mais de façons différentes.
Le premier, en se focalisant parfois trop sur la propreté et la limitation des risques, le deuxième en alternant le génie et l’idiot d’une phase de jeu à une autre. Vous l’aurez compris Dillon Brooks peut autant scorer 30 points en étant très efficace que faire la faute fatale à 10 secondes de la fin. La communauté de fan de Memphis voit plus en Brooks un 6è homme naturel, capable de prendre feu en sortie de banc. Bane quand à lui pourrait être le troisième ball handler derrière Morant et Slowmo et doit continuer à progresser dans son agressivité et son absence de doutes. Des détails qui se corrigent avec le temps… jusqu’à le voir tourner en 15/5/5 ?
Dans un contexte sanitaire tendu, sans Summer League ni training camp, Bane est un des rares rookies qui a su si bien gérer la transition en NBA en s’entourant d’un staff de qualité et en travaillant toujours aussi sérieusement. Il n’est pas étranger à la bonne saison de Memphis tant son impact se fait sur tout les aspects du jeu, il y a ceux qui suivent le jeu et ceux qui l’imposent et Bane fait une très bonne synthèse des deux dogmes.
Au plus bas il fera une solide carrière de 3 and D… au plus haut il peut devenir un joueur comme Gary Trent Jr est en train de devenir, à savoir un arrière two way parfait relais d’un meneur dominant, que ce soit au scoring que dans la direction du jeu. Memphis a perdu son Grind Father il y a plusieurs années mais semble avoir trouvé son parfait successeur. Les hommes passent mais les échos du « FIRST TEAM ALL DEFENSE » ont marqué l’adolescence de Bane.
Marqueront-ils les adversaires qui vont le croiser ?