Après les filles, c’était au tour des garçons de se lancer dans la longue campagne pour les qualifications. Si les bleues jouaient pour l’Euro, les bleus eux, ont débuté leur aventure qui doit les ramener en Asie comme en 2019, mais plutôt du côté des Philippines, du Japon et de l’Indonésie cette fois. Après un départ délicat, la bande à Vincent Collet a encore une fois répondu présent. Mieux : les nouveaux se sont rapidement mis en valeur. Le vivier TeamFrance a encore beaucoup de beaux jours devant lui.
France-Monténégro : Cordinier en mode patron
Contre le Monténégro, les bleus ont subi le stress du faux départ, se faisant largement prendre de vitesse par leur adversaire du soir. La défense du Monténégro était si rugueuse que les écrans posés par Labeyrie et Jaiteh n’ont eu aucun effet sur les espaces du porteur. Mais c’est là qu’arriva la révélation du soir : it’s Cordinier time. Alors que les français étaient dans la semoule, le meneur français enchaine : foudroyant tir du parking de Cordinier pour réveiller la troupe, suivi d’un second à mi-distance pour revenir à -3, puis un dunk par-dessus 3 adversaires, puis un bloc sur le meneur Cobbs ! Pendant plusieurs minutes, on ne voit plus que le numéro 30 français. Seul Noua et son trois point pour l’égalisation à 38-38 aura apporté de la variété à la feuille de stats. Et encore, Cordinier reste une pile électrique même sans la balle en main. Avec cette impressionnante séquence individuelle, les bleus ont réussi à revenir à égalité à la mi-temps : ouf !
Et au retour des vestiaires ? Ben encore du Cordinier…avec un bon gros dunk encore une fois. Mais la maladresse aura été de mise sur cette reprise, côté rebond c’était laborieux et heureusement que Labeyrie est resté en forme pour faire du nettoyage et prendre les balles sous l’arceau. Côté monténégrin, Mihailovic a rapidement dépassé les 20pts pour reprendre du large sur les bleus (-10). Il faudra donc une difficile remontée, encore emmenée par Cordinier, pour revenir à -6. Le problème c’est que la défense monténégrine n’a pas démordu vraiment tout de suite et aura fait un travail admirable sur les rotations défensives. Finalement, ce sera Lacombe qui prendra ses responsabilités pour obtenir des fautes. Et finalement, la délivrance arrivera sur un trois points dans le coin de Nicolas Lang, après une action confuse, puis un second pour être à 3/3 derrière l’arc ! Et Cordinier reviendra pour jouer les défenseurs de fer pendant que Lang remarquera encore, réveillant le public de Pau. Le Monténégro commencera à perdre des balles et manquera ses lancers, à l’image de Nikolic qui fait un 0/2 dans le moneytime. Et Cordinier en remettra une couche à 2min de la fin avec un shoot et…encore un dunk, puis la passe pour Labeyrie et faire l’écart (+8). Au buzzer, les bleus ont réussi à surmonter ce premier défi ! (73-67). Cordinier finira à 16pts en héros du match, mais ne vous y trompez pas : Louis Labeyrie aura été le vrai patron du match avec 18pts, 5 rebonds et 1 contre.
France-Hongrie : valse à Budapest
Contre la Hongrie, comme les bleus nous ont habitué après un match difficile, la mire sera réglée et les français dévoreront leurs adversaires magyars du soir. Encore une fois, Vincent Collet misera sur le bon travail de Labeyrie pour jouer sur les écrans, couper, ou transmettre. Ses coéquipiers n’en demandent pas tant, et à peine la moitié du premier quart-temps passée, la France est déjà loin devant (+10). Petit nouveau de la bande bleue, Terry Tarpey plante un sympathique step-back façon Doncic pour mettre un 18-4 dans la face aux hongrois. Il faudra un sympathique alley-hoop pour Akos Keller côté hongrois pour que le public se réveille un peu. Mais bref, pour le reste, Labeyrie continue son excellent travail dans la raquette, obtient les fautes, trouve les passes et se permet même un 3pts dans le coin pour finir la mi-temps. Au retour des vestiaires, après Cordinier contre le Monténégro, c’est Tarpey qui vient martyriser les arceaux. L’écart est fait, la messe est dite. La France limite les hongrois sous les 9pts dans deux des quatre quart-temps ! 78-54. Le test est passé, les bleus sont bien lancés dans cette campagne. Labeyrie fait du joli avec 19pts et 6 rebonds, bien accompagné par Mam Jaiteh et ses 16pts.
Etat des lieux des qualifications
Nous n’en sommes qu’à la première fenêtre de ce long parcours, et en 2017, nous vous en avions déjà parlé, la FIBA aime bien nous faire des parcours de maboul pour aller au bout. Mais regardons quand même un peu ce qu’il s’est passé ailleurs dans cette première séquence de qualification au mondial 2023.
En Europe : les yeux déjà vers le second tour ?
Ne vous y trompez pas, il faudra prêter attention aux autres groupes, car nos résultats vont compter dans le temps. Cela veut dire qu’il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est qu’avec un bilan de 2-0, la France est parmi les équipes qui ont réussis leur départ, avec la surprenante Belgique, les Slovènes, Israël, la Lituanie, l’Espagne et la Russie. On notera la surprise du Bélarus dans le groupe B, puisque l’équipe se dresse en tête d’un groupe avec la Turquie, battue à Minsk et la Grèce ! Et la mauvaise ? Comme nous vous l’avons dit, dans ces qualifications, chaque point, chaque victoire va compter. Et bien que nous soyons à deux victoires pour zéro défaite dans notre groupe E, le groupe F est le seul à compter deux équipes avec un même bilan : la Lituanie et la Bosnie. Or, les groupe E et F fusionneront à la fin de ce premier tour de groupe pour forger un groupe de six équipes, pour trois qualifiés. La France possède une différence de points de +30, la Lituanie de +28 et la Bosnie de +17. Ce trio hypothéthique, bien qu’invaincu, va donc devoir creuser l’écart, sans quoi, les qualifications risquent d’être bien plus stressantes qu’elles n’y paraissent (en plus d’être, vous l’aurez compris, déjà bien compliquées).
En Afrique : les sortants prennent la main
On reprend les mêmes et on recommence ? ça en prend la direction côté Afrique où les qualifications sont à un stade relativement plus avancé. Le Nigéria a déjà pris commande de sa poule devant le Mali, Cap Vert et l’Uganda, tout comme la Côte d’Ivoire qui prend la tête de son groupe devant l’Angola, qu’elle bat sur un fil (57-56). A ce petit combiné des qualifiés de 2019 côté Afrique, il ne manque que la très belle équipe de Tunisie, qui n’a pas encore débuté ses matchs de qualifications (le groupe ne se lance qu’en février) mais qui sera dans un groupe largement à sa portée avec le Rwanda, le Cameroun et le Soudan du Sud.
En Amérique : la giffle mexicaine
Grosse surprise avec la victoire du Mexique sur les USA 97-88, malgré un Isiah Thomas plutôt en forme à la mène. Les américains restent bien entendu favoris et ne sont qu’à 1-1 dans leur bilan, mais leur groupe avec les mexicains, les cubains et les costaricains n’est clairement pas un cadeau. On ne serait pas à l’abris d’une autre gifle pour ceux qui ont terminé 7e du dernier mondial (on aime bien se le rappeler…). Et ailleurs ? Sans surprise le Brésil et le Canada dominent leur groupe et la République Dominicaine suit les canadiens de prêt. Les vice-champions du monde argentins son également en tête de leur poule devant le Venezuela et le Panama. La hiérarchie reste globalement respectée, et comme en Europe, il restera une phase supplémentaire de poule.
En Asie : les pays hôtes font honte
Le moins que l’on puisse dire, c’est que comme la Chine en 2019, les hôtes du futur mondial ne seront pas parmi les favoris et c’est le moins que l’on puisse dire. Déjà qualifiés mais malgré tout présents dans les groupes de qualification, l’Indonésie et le Japon sont tout simplement derniers de leurs groupes et ne semblent même pas jouer le jeu pour bloquer la place à quelqu’un. On exagère ? Oh non : l’Indonésie prend un double bouillon back to back par le Liban : 96-38, puis 110-64. Autant vous dire que le public indonésien a au moins intérêt à mettre l’ambiance. Même sauce pour le Japon qui perd deux fois contre la Chine, avec des écarts plus raisonnables. Les Philippines n’ont pas encore eu la chance de nous proposer un 0/6 pour les trois pays hôtes.
Bref, il reste encore un long chemin devant nous. Mais en 2019, lors de la remise de la médaille de bronze en Chine pour les bleus, nous avions déjà pu réaliser que ce type d’aventure part toujours de ces premiers matchs. Et alors que la FIBA nous offre le même type de système de qualification complexe que la dernière fois, on se permettra de répéter ce que nous avions dit en 2017 : « le plus simple, c’est de tout gagner ». Et comme en 2017, les bleus semblent avoir bien assimilé l’idée.