Après les filles, c’était au tour des garçons de confirmer la bonne dynamique du basket français qui enchaîne les compétitions internationales. Toutefois, si l’objectif de qualification pour le mondial aura été, comme pour la bande à Sandrine Gruda, une tâche peu compliquée, le groupe de Vincent Collet aura néanmoins montré beaucoup plus de domination de leur sujet, en l’occurrence, un courageux Portugal, qui n’aura pas su contenir l’attaque française. Récit de ce back-to-back et point d’étape des qualifications.
France-Portugal : dans la bonne salle, avec le bon public
Vincent Collet revenait sur les parquets internationaux toujours avec cette idée qui a fait ces preuves depuis plusieurs années : ne pas hésiter à lancer de jeunes pousses dans le grand bain et faire confiance à quelques éléments plus expérimentés pour assurer un minimum de continuité. Ainsi, Nous retrouvions Amath M’Baye, Axel Toupane, Isaia Cordinier, Louis Labeyrie, Mais aussi Sylvain Francisco, meneur de Manresa en Espagne qui faisait ses débuts en bleu. Mais l’équipe de France pouvait compter aussi sur une recrue de dernière heure : le public dijonnais. Le palais des sports affichait complet et les bleus étaient gonflés à bloc !
Pourtant, les portugais auront offert un très beau challenge : bien emmenés par Diogo Brito et Sasa Borovjnak, les lusitaniens faisaient parler leur adresse pour prendre le groupe bleu par surprise et après deux pertes de balle d’Axel Jullien puis Matthias Lessort, les bleus avaient besoin d’une mise au point : 9-17. Sitôt de retour en jeu, la France affiche plus d’ambition, assure au rebond, notamment avec Mathias Lessort, et revient petit à petit. 15-17. Au second quart, Collet lance Sylvain Francisco, qui assure à la passe et au scoring, Toupane plante le panier qui redonne l’avantage au bleu, qui reprennent le contrôle à la mi-temps : 37-33. Et puis ? Et puis l’armée bleue s’est élancée, pour laisser les portugais au tapis : domination au rebond ? Check, points en fast-break ? Check. Contres ? check, dunks en pénétration de Cordinier ? Check. Mais surtout, le rythme imposé par tout le groupe étouffe les portugais, qui ne mettent que 11pts au 3e quart-temps, et 12 au 4e. Le tout dans un palais des sports dijonnais en surchauffe totale : victoire 94-56. A 3 victoires et 0 défaites, les bleus sont donc qualifiés pour le second tour.
Portugal-France : continuer le travail
Comme deux jours plus tôt, le Portugal offre une belle résistance aux bleus. La défense parle en premier avec une sacrée pression des hommes de Collet, mais face à laquelle encore une fois, Brito réussit à passer, à deux et à trois points. Il faut un Amath M’Baye tout aussi adroit et un Axel Jullien en transition, avant que Toupane ne nous gratifie d’un sympathique shoot au buzzer pour prendre les devant : 17-16. Au deuxième quart et toujours emmené par un jeune Brito en forme dans la peinture, les bleus maintiennent l’avance mais sans pouvoir pour autant prendre trop de distance. Avec un match joué dans un faux rythme, les portugais réussisent à placer la balle sous l’arceau pour obtenir des fautes, frustrant un peu les français, qui finissent par faire technique avant la mi-temps. Mais comme au premier quart, la France repasse devant au buzzer, grace à un panier et la faute de Lessort. Le troisième quart devient une bataille défensive, avec Cordinier qui s’illustre par un magnifique contre sur Goncalo Delgado.
Mais dans ce travail minutieux pour prendre le dessus, les bleus partent finalement devant : 49-43.Pour le dernier quart, la France prend finalement le large et avec le trois point de Francisco, passe à +15. Collet relance Sylvain Francisco, et comme ses prédécesseurs, le néo-bleu va se mettre en valeur. A la fois à la passe, puis au rebond, le double zéro français creuse un peu plus l’écart sur un trois points qui rassure de plus en plus la France, avant d’en remettre un autre et avant de pousser les portugais à la faute pour obtenir des lancers. Un rush individuel plus que bienvenu, car de l’autre côté, ni Brito, ni Lisboa, ni Borovjnak ne baissent d’intensité. Sauf qu’à terme, c’est surtout Lisboa que l’on voit partout. Malgré une tentative de retour, la France gère son avantage, notamment grace au travail d’Amath M’Baye qui lui aussi se permet une petite série offensive.
Score final : 69-56. En conférence de presse, Vincent Collet félicite grandement les portugais qui ont su revenir face aux bleus avec beaucoup plus d’intensité malgré la lourde défaite et on ne peut que soutenir ce compliment. Côté portugais, Brito résumera que le Portugal continue de progresser et que la France est le type d’équipe à laquelle la sélection veut se mettre au niveau, on le leur souhaite !
Deux victoires plus décisives qu’on ne le croit
Ne vous méprenez pas, même qualifié, il reste nécessaire de gagner les matchs pour la France, car nos résultats actuels seront reportés dans la seconde phase de poule, dans laquelle il faudra s’attendre à de rudes adversaires. Mais pour cette fenêtre de qualification, sans nul doute, les bleus ont répondu présents, à la fois avec de l’intensité et de la rigueur défensive et à la fois avec du sérieux en attaque pour éviter de tomber dans les deux pièges portugais qui auraient pu leur tomber dessus. L’apport du banc aura été déterminant, et les deux nouveaux tricolore, Francisco et Benitez, auront tous les deux eu l’occasion de se mettre en jambe.
Le point sur les qualifs
En Europe, les grosses écuries répondent présent. La Serbie a tranquillement pris la tête du groupe A, devant la Lettonie et la Belgique qui veut essayer de se faire une place après leur belle victoire face aux serbes. Une de plus devrait suffire. Même refrain dans le groupe B avec la Grèce en tête devant la Turquie. La Grèce s’était faite surprendre par le Royaume-Uni en ouverture de qualifications, mais avait rétabli l’ordre par la suite. En revanche, on ne sait pas si le groupe va continuer de jouer, puisque le Belarus en fait partie. Dans le groupe C, les champions d’Europe slovènes restent en difficulté à 2 victoires et 2 défaites. Un bilan qui devrait cependant suffire pour passer au second tour, les croates étant loin derrière à 0-3 et les suédois ne représentant pas une menace particulière. Dans le groupe D, c’est l’équilibre avec l’Estonie, difficile leader du groupe à 2-2 devant les allemands, Israël et la Pologne. Dans le groupe F, la hiérarchie est bien respectée avec la Lituanie déjà qualifiée et la Bosnie en bonne voie devant la Bulgarie, on ne peut que regretter que la superbe équipe tchèque, quart de finaliste au dernier mondial, ne soit bonne dernière. La lituanie retrouvera la France dans le second tour de qualification. Dans le groupe G, l’Espagne a cédé la place à la Géorgie qui prend la tête du groupe, certes avec un match en plus. On ne peut que s’interroger de ce que l’équipe ukrainienne, troisième et toujours en lice, pourra éventuellement faire…ou jouer. La question est identique pour le groupe H, dominé par…la Russie. Si la FIBA venait à confirmer ses récentes décisions, l’Italie, l’Islande et les Pays-Bas seraient qualifiés.
En Afrique, il est bien trop tôt pour y voir claire, car nous ne sommes qu’à mi-chemin du premier tour. Mais là aussi, on retrouve un certain sens de la hiérarchie, avec le Nigéria en tête du groupe A, la Côte d’Ivoire et l’Angola dans le groupe C et le Sénégal dans le D. On notera que le Soudan du Sud domine pour le moment le groupe B, 3-0 devant les tunisiens.
En Amérique le Venezuela est au top de sa forme, dominant le groupe A et toujours invaincu (4-0). Les vice-champions du monde argentins les suivent de près (3-1). Dans le groupe B, sans surprise, le Brésil est encore devant, tout comme le Canada et la République Dominicaine dans le groupe C. Mais les regards étaient surtout à Washington, puisque les USA affrontaient le Mexique, qui leur avait mis une petite gifle inattendue à l’aller. Mais le tir est rectifié : 89-67 pour les américains qui reprennent la tête du groupe D.
En Asie enfin, on vous avait déjà expliqué le peu de suspense avec un groupe A déjà joué, puisque la Corée du Sud a réussi à se faire disqualifiée, que l’Australie domine outrageusement un groupe avec des japonais déjà qualifiés puisqu’hôte du prochain mondial, et d’une Chine qui n’a joué que 2 matchs. Dans le groupe C, la Jordanie est également devant avec le Liban et dans le groupe D, le Kazakhstan reste invaincu devant l’Iran. Les deux équipes dominent les débats, la Syrie et le Bahrain sont déjà loin derrière.
On prend les mêmes ?
Si l’on veut se projeter un peu, on semble voir que, comparé aux éliminatoires pour 2019, ces éliminatoires pour 2023 ne changent presque pas en termes d’équipes dominantes et dominées. Il est possible que nous retrouvions beaucoup de participants de la campagne chinoise l’an prochain…
Le saviez-vous ? Dans la grande complexité de l’organisation des compétitions à laquelle la FIBA nous a désormais habitués, cette fenêtre de qualifications européenne aura été à la fois celle du mondial 2023, mais aussi des pré-qualifications pour les qualifications de l’Eurobasket… 2025.