Dans un début de saison haut en couleur et pas dépourvu de nombreux dramas, l’ancien MVP Charles Barkley s’est permis une sortie sur Ja Morant sur les antennes de TNT, le 16 novembre dernier : « Sa prochaine évolution, c’est qu’il doit apprendre à rendre les joueurs autour de lui meilleurs. Maintenant, quand tu es un grand joueur, tu peux obtenir un shoot quand tu veux. Il n’a pas encore ajouté cette qualité à son jeu. ».
Assertion ridicule sur un joueur qui réalise un bon début de saison ou propos avisé pour permettre au meneur des Grizzlies de progresser, chacun se fera son propre avis, reste cependant une problématique bien réelle sur la capacité de ces franchise-players à rendre leurs coéquipiers meilleurs sur le terrain. C’est une question qui mérite en tout cas d’être posée.
Tout d’abord, de quoi parlons-nous réellement ? Qu’entendons-nous par rendre meilleur ? Pour simplifier, un joueur qui rend meilleur ses coéquipiers est généralement un joueur majeur d’une équipe, c’est-à-dire un gros contributeur statistique et avec un usage rate important, qui entraine tout son collectif dans son sillage grâce ses performances individuelles, son leadership et sa capacité à générer une attaque efficace et une défense au moins correcte.
De prime abord, on se dit qu’il est facile de citer des dizaines et des dizaines de joueurs, puis, lorsque l’on se penche sur les critères réels, on se rend compte qu’il y a souvent au moins un des critères qui pèchent. Pourquoi ? Parce que seuls les joueurs les plus complets peuvent se permettre d’entrer dans cette caste !
Explications, en prenant en premier lieu la saison 2021-2022 comme point de focus. Puis, une fois ces critères stricts posés et cette méthodologie appliquée, on élargira la réflexion et l’on se penchera plus en détail sur les exemples qui prêtent à débat.
Critère 1 : le taux d’usage
Le taux d’utilisation, appelé usage rate en VO, calcule l’importance d’un joueur au sein de sa propre équipe : plus le pourcentage est élevé, plus le joueur en question a souvent la balle dans les mains lorsqu’il est sur le terrain, et qu’il s’en sert pour se créer son propre tir ou distribuer des passes qui amènent à un tir, à un turnover ou à un lancer franc. Il est de coutume de dire qu’un usage rate est conséquent à partir de 24-25 %, élevé au-dessus de 28-29 % et gargantuesque dès que l’on dépasse les 32 ou 33 %.
Les statistiques de la NBA montrent d’ailleurs que, pour tous les joueurs, plus le joueur utilise de possessions, plus son efficacité diminue. L’idée est donc d’optimiser la production offensive d’une franchise de sorte que le meilleur joueur, c’est-à-dire la première option offensive, ait beaucoup de ballons dans les mains, mais quand même pas tous les ballons : sinon l’équipe devient prévisible, les coéquipiers sont inutiles et la star perd en efficacité au cours de la rencontre. On est donc très loin de l’optimisation maximale.
Pour en revenir à l’usage rate de la saison passée, sur les 605 joueurs qui ont posé un pied sur un parquet NBA la saison passée, seuls 75 joueurs avaient un taux d’usage supérieur ou égal à 24 %. Parmi ces joueurs, dix-sept d’entre eux ont joué moins de 1/3 de la saison, nous pouvons donc les éliminer. Nous nous retrouvons dès lors avec 58 joueurs. Cela fait un premier ménage.
Critère 2 : les statistiques individuelles
Parmi ces cinquante-huit joueurs, combien ont de bonnes statistiques ? Par bonnes, même si le terme reste subjectif, on entend des performances supérieures à la moyenne du poste : disons un double-double pour un intérieur, 18 points de moyenne pour un extérieur ou au moins 7-8 passes décisives pour un meneur. En effet, vous en conviendrez, un joueur qui compile par exemple 5 points, 2 assists et 3 rebonds par rencontre aura du mal à rendre ses coéquipiers meilleurs, hormis dans de rares exceptions (Batum aux Clippers, Draymond Green dans le système si particulier des Warriors), car il manquera d’impact sur le jeu.
Surtout, première corrélation, les joueurs avec un fort taux d’usage auront tendance à avoir de plus grosses statistiques… puisque justement ils prennent davantage de tirs que la moyenne des joueurs NBA. Logique.
Sur nos cinquante-huit joueurs, peu sont à enlever : uniquement Jalen Suggs, Terence Davis, Trey Burke, DeMarcus Cousins, Anfernee Simmons, Markus Howard, Reggie Jackson, Cole Antony, Jordan Clarkson, Caris LeVert. Soit un total de 48 joueurs.
Critère 3 : l’impact
Réaliser ses statistiques individuelles, c’est bien, mais qu’elles aident le collectif, c’est encore mieux. Marquer 25 points par match en moyenne peut en réalité n’avoir aucun impact ou presque dans l’issue d’une rencontre, d’un collectif ou d’une saison.
Pour déterminer cet impact, il y a trois facteurs : le bilan collectif de la franchise, le pourcentage de ces statistiques individuelles dans les statistiques collectives, ainsi que le critère plus subjectif du ressenti terrain, c’est-à-dire l’impression visuelle. Dans cette catégorie, malgré leurs bonnes statistiques individuelles et leur fort usage rate, en 2021-2022, Nikola Vucevic, D’Angelo Russell, Anthony Davis, Bradley Beal, Russell Westbrook, Kristaps Porzingis, James Harden, Julius Randle et Klay Thompson n’ont pas eu d’impact indéniablement positif dans les performances de leur franchise, et l’on ne peut pas dire qu’ils ont rendu leurs coéquipiers meilleurs. 9 grands noms de la ligue qui ne sont pas devenus mauvais dans l’absolu, mais qui n’ont pas eu une saison à la hauteur de leur statut, de leur salaire et de leur impact passé.
Critère 4 : la capacité à fédérer et le leadership
À quelques exceptions près, comme Chris Paul, dont nous reparlerons par la suite, les trente-neuf joueurs restants avec les trois premiers critères ne sont pas loin d’être les trente-neuf joueurs les plus performants de la saison dernière. Pour autant, ce n’est pas fini, il reste encore deux autres critères, dont celui de cette capacité à rassembler ses coéquipiers derrière soit, à fédérer, ce que font les leaders et les joueurs à fort leadership.
De cette caste, nous pouvons retirer deux catégories de joueurs, les scoreurs quasi exclusifs avec un impact statistique, mais qui restent encore la 3e ou la 4e voix du vestiaire, et les joueurs qui n’ont tout simplement pas l’étoffe d’un leader. Sur la saison 2021-2022, nous pouvons nommer sans trop sourciller Tyler Herro, Jordan Poole, Kyrie Irving, Jerami Grant, Dillon Brooks et RJ Barrett.
Critère 5 : la polyvalence attaque/défense
Un terrain ayant deux côtés, l’impact en attaque et en défense est apprécié, même si l’on a et l’on aura toujours tendance à valoriser l’attaque, car c’est en générant une attaque efficace que l’on observe le mieux à l’œil nu cette capacité à rendre ses coéquipiers meilleurs. Dans la même logique que Rudy Gobert est un leader de défense, mais n’est pas présent dans la réflexion à cause de son manque d’impact offensif (et de son usage rate), il est difficile à l’inverse d’inclure également un joueur comme Trae Young, qui ne défend pas. Son profil étant toutefois intéressant, à l’instar de tous ces guards qui ne défendent pas ou peu, nous y reviendrons par la suite.
Ce n’est toutefois pas le seul, et si l’un joueur n’est pas un two-way, qu’il n’est pas à minima un défenseur correct, alors cela signifie que ses coéquipiers devront fournir des efforts supplémentaires pour compenser et/ou la défense collective sera tout simplement moins bonne. Là, ce n’est pas que Trae Young qui prend, mais beaucoup de joueurs qui sont pénalisés pour leur défense au mieux moyenne, et au pire clairement insuffisante en 2021-2022 : LeBron James, Towns, Morant, Mitchell, Lillard, Lavine, Fox, Cunningham, Doncic, Garland, LaMelo Ball et McCollum.
Avec cette méthodologie, qui resterait-il ?
En prenant ces cinq critères ci-dessus en compte, combien de joueurs pourraient être considérés comme rendant meilleurs leurs coéquipiers sur la saison écoulée 2021-2022 ? Vingt joueurs, que voici : Brogdon, Bam Adebayo, Middleton, Siakam, Jaren Jackson Jr, Butler, Anthony Edwards, Stephen Curry, Dejounte Murray, Ingram, Jaylen Brown, Shai Gilgeous-Alexander, DeRozan, Durant, Tatum, Booker, Paul George, Jokic, Giannis, et Embiid.
Si nous devrions être bien en accord sur ces joueurs ci-dessus, ces cinq critères précédents ne suffisent pas, et nous nous focaliserons sur des profils de joueurs, en approfondissant certains joueurs en particulier.
Quels sont ainsi les trois profils de joueurs qui bonifient leurs coéquipiers ?
Les floor general : génie offensif, mais souvent une liability défensive
Généralement des meneurs, ces joueurs sont les porteurs de balle primaire de leur franchise et les initiateurs offensifs essentiels jde leur équipe. Grâce à leur talent, ils endossent une grande majorité des responsabilités offensives et sont les fers de lance des différents systèmes. Qui sont les joueurs concernés ? Curry, Chris Paul, Dejounte Murray, Brogdon, ainsi qu’une bonne partie des joueurs éliminés dans le critère numéro 5 à cause de leur défense trop légère, c’est-à-dire LeBron James, Fox, Cunningham, Doncic, Garland, Morant, Mitchell, Lillard et LaMelo Ball.
Énonçons-le clairement : tous ces initiateurs à fort taux d’usage (Chris Paul étant sur ce point l’exception, qui peut toutefois s’expliquer facilement : il tient beaucoup le ballon, mais tire assez peu, à l’instar de l’excellent Tyrese Haliburton, dès lors ce n’est pas comptabilisé dans la statistique usage rate) améliorent grandement la qualité offensive, il est dès lors évident qu’ils rendent leurs coéquipiers meilleurs. Par leurs passes géniales et par les espaces qu’ils se créent, les quatre autres joueurs sur le parquet bénéficient de leur talent et sont dans de meilleures positions pour performer offensivement.
Affirmer que les Warriors sont meilleurs et plus efficaces sans Curry, les Mavs sans Doncic, les Hawks sans Trae Young, les Grizzlies sans Morant, etc., cela n’a aucun sens. N’en déplaise à Charles Barkley.
Voilà le côté pile. Maintenant sur l’autre flanc, et ce qui est sans aucun doute le point central de l’article, c’est : les initiateurs les plus héliocentrés sont-ils réellement bons pour un collectif fonctionnel ? Pour développer, nous prendrons l’exemple du joueur peut-être le plus génial, mais aussi le plus clivant, le plus héliocentré, et par la même occasion le plus représentatif de la situation : Luka Doncic.
Le génie des Mavericks a énormément de ballons (2e plus haut taux d’utilisation de la ligue en 2021-2022 derrière Embiid, et 1er des initiateurs), shoote plus de vingt tirs par match, même s’il délivre quand même toujours plus de huit passes décisives. Autrement dit, il est partout et surtout il incarne quasiment à lui tout seul l’attaque de sa franchise : il a la garde exclusive de la gonfle et en jouit à sa guise. Et c’est d’autant plus accentué avec le départ de Jalen Brunson à l’intersaison 2022. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Si l’on est d’accord pour se dire que sans lui, les Mavs ne viseraient rien d’autre que Victor Wembanyama, on ressent aussi qu’il n’y a pas que du bon à s’enfermer dans du « Tout pour Doncic ». Le Slovène fait ce qu’il veut sur un terrain : remonter à petit trot, un step-back foudroyants, des passes bien senties dans le corner, des pénétrations, initier un pick and roll, se lancer dans une isolation, mais aussi prendre trop de tirs à trois points, pas assez varier ses choix, passer à des moments où ses coéquipiers ne s’y attendent pas, tirer à certains moments où il aurait dû passer, manquer de rythme, louper des replis défensifs, manquer de lucidité dans des fins de matchs au couteau, etc.
Eh oui, si les quatre autres joueurs du cinq sont habitués aux arabesques offensives de Luka Doncic, ils n’en restent pas moins dans une position assez statique, car en attente de la balle, et passive, puisque dépendants du bon vouloir de leur meneur. Aïe.
Luka Doncic a quoi qu’on en pense un style de jeu similaire au Harden prime, c’est-à-dire période Rockets, avec des qualités et des défauts qui se ressemblent. Quand on regarde de plus près les statistiques, les PJ Tucker, Éric Gordon, Dorian Finney-Smith ou Dwight Powell n’ont jamais eu d’aussi haut eFG % que lors des années où ils évoluaient sous la version la plus héliocentrée de leur leader : 2017 à 2019 pour Harden, et depuis 2021 pour Luka Doncic. Même si ce style de jeu peut déplaire, il n’en reste pas moins bénéfique sur certains aspects pour les coéquipiers, qui ont pu négocier de meilleurs contrats et faire partie d’un système dans lequel ils ont régulièrement des tirs ouverts.
En résumé, je ne pense pas que les Trae Young, Ja Morant, Donovan Mitchell ou autre Luka Doncic rendent leurs coéquipiers meilleurs en soit et les transforment d’un coup de baguette magique en des basketteurs plus efficaces, c’est plus subtil, car je pense que leur simple présence permet en réalité d’optimiser offensivement les quatre autres joueurs sur le parquet, pourvu que ceux-là comprennent le système de jeu dans lequel ils évoluent, les spécificités de leur patron (en attaque placée, en transition, comment se placer, sa personnalité, etc.), tout en les poussant inconsciemment à se démultiplier en défense pour cacher les limites de leur leader.
Les rares intérieurs dominants offensivement
En réalité, ce sera assez court puisqu’il n’y en a pas tant que ça, car une domination athlétique sur le secteur intérieur ne signifie pas nécessairement une domination offensive. Nous pouvons citer six noms : Karl-Anthony Towns, Anthony Davis, Bam Adebayo, Nikola Jokic, Giannis Antetokounmpo et Joël Embiid. Grâce à leurs différents profils et leurs qualités uniques, ils assurent chaque soir plus de vingt points à leur franchise et une domination sur le secteur intérieur adverse.
C’est cette rareté du profil qui profite aux coéquipiers : par les espaces qu’ils libèrent, par les défenseurs qu’ils concentrent, et grâce à leurs qualités à la passe (5 assists pour Giannis, 10 pour Jokic, 4 pour Embiid, 5 pour KAT, etc.), ils peuvent décaler un de leurs coéquipiers parfaitement démarqués. Cette rareté est due au fait qu’il existe très peu, même chez les joueurs NBA, cette combinaison de taille, de puissance, de vision de jeu, de toucher à la passe et d’efficacité au tir. Ces six joueurs, quasiment presque tous les meilleurs joueurs offensifs de leur équipe, voire les meilleurs joueurs tout court, sont des menaces offensives constantes et à tous les niveaux.
Le seul joueur qui pourrait réellement rejoindre dans un futur proche cette caste et constituer un club des 7, ça serait le numéro 1 de la draft 2019, Zion Williamson, qui était blessé en 2021-2022.
Les extérieurs excellents des deux côtés du terrain
Par extérieur, nous entendons ici les postes 2-3-4, c’est-à-dire les joueurs sur les ailes au sens large du terme, capables d’avoir un fort impact sur le scoring, de délivrer des passes décisives et d’assurer une bonne défense, ou l’inverse, c’est-à-dire d’abord la grosse défense, puis la faculté d’être un bon facilitateur offensif et un scoreur décent. Sur la saison 2021-2022, la première case concerne des joueurs comme Middleton, Butler, Edwards, Tatum, Jaylen Brown, Ingram, Shai Gilgeous-Alexander, DeRozan, Durant, Booker ou encore Paul George, tandis que la seconde catégorie inclus principalement Jrue Holiday, Jaren Jackson Jr et Pascal Siakam. Nous aurions facilement ajouté Kawhi Leonard aussi, s’il n’avait pas été blessé l’an passé.
Ce sont des stars car des joueurs élites dans certains domaines, mais plus globalement dans les meilleurs percentiles dans tous les aspects du jeu. Dès lors, leur simple présence sur un parquet bonifie tout de suite l’ensemble du collectif, puisque le niveau plancher de l’équipe est augmenté et leur talent leur permet de débloquer des situations avec un bon décalage, une grosse défense, un shoot pris dans le bon tempo, et cela de manière répétée au fil des rencontres.
Nous pouvons également noter certaines exceptions, c’est-à-dire des joueurs bénéfiques pour un collectif, sans se retrouver nommé ou développé par les trois profils précédents. J’y placerai l’ovni Stephen Curry, qui n’est ni un meneur conventionnel ni un floor general, et pourtant tellement valuable pour l’ensemble des Warriors, car peut-être même dans le top 5 des joueurs qui bonifient le plus leurs coéquipiers, mais aussi les différents facilitateurs : Draymond Green, Andrew Wiggins et Nicolas Batum dans le système de leur équipe ; Valanciunas, Sabonis et Steven Adams au relais de leurs stars respectives ; ainsi que certains vétérans et role players efficaces comme Mike Conley, Bojan Bogdanović, Ricky Rubio, Kevin Love, Al Horford ou Brook Lopez par exemple.
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Au fond, on pourrait encore rédiger des lignes et développer des paragraphes sur des critères, des statistiques avancées et des joueurs, mais ce serait passé à côté des choses les plus importantes : si les franchise player ont le statut qu’ils ont, c’est qu’ils ont un impact sur et en dehors du terrain ; si des stars ou certains joueurs de l’ombre ont la reconnaissance qu’ils méritent, ce n’est pas non plus un hasard. C’est qu’ils sont valuable et utiles dans un collectif. Pour clôturer cet article, je vais reprendre par le joueur qui l’avait introduit : Ja Morant.
Le meneur des Grizzlies a été drafté en 2019. En trois saisons, Ja Morant a fait passer sa franchise de 33 à 56 victoires, c’est-à-dire des bas-fonds de la ligue à une place quasi contender, il a laissé la place à ses coéquipiers et favorisé leur développement (Desmond Bane, Jaren Jackson Jr, Dillon Brooks et tous les autres qui ont progressé grâce à leur leader), mais aussi endossé les critiques, assuré une bonne entente dans le vestiaire, laissé travailler son jeune coach, insufflé de l’espoir à une ville de Memphis qui n’attendait que ça et à même tout l’État du Tennessee, permis à la NBA d’avoir un nouveau produit commercial et de capitaliser dessus (reportages, compétitivité globale, highlights, entertainment, etc.) et rendu la franchise des Grizzlies sexy et bankable, loin de cette image austère et désormais révolue du grit and grind. Pour tous ces accomplissements, oui, Ja Morant rend non seulement les joueurs autour de lui meilleurs, mais cela s’étend même à l’ensemble du microcosme NBA et déborde sur le hors terrain.