Le 13 mai dernier au matin, les yeux encore à demi collés, je consulte mon téléphone. J’apprends que les Dallas Mavericks ont remporté la loterie et que, par conséquent, ils s’offrent le droit de sélectionner Cooper Flagg lors de la draft NBA 2025, qui a eu lieu dans la nuit du 25 au 26 juin dernier. En tant que fan de Dallas, je suis ravi. Pour autant, difficile aux premiers abords de ne pas être d’accord avec les diverses critiques qui ont accueilli la chance des texans. Celles-ci, qui sont principalement de deux ordres, mériteront quelques développements ci-dessous.
Elles nous mèneront à nous poser une question fondamentale, que certains de nos collègues ont déjà posé : faut-il faire évoluer la formule de la loterie NBA ? Depuis son introduction en 1985, ce ne serait jamais que la 5ème fois et l’on peut se dire qu’Adam Silver ne serait plus à « ça » près.
Une formule critiquable et critiquée
Le fait que les Mavericks aient le luxe de sélectionner en tête de la draft 2025 a fait jaser. Beaucoup. Notons d’abord que la hauteur de la vague d’indignation varie énormément – et il y a à la fois quelque chose de logique et d’un peu hypocrite – avec le talent projeté du futur numéro 1 de la draft. En effet, rappelez-vous qu’en 2024, les Hawks d’Atlanta ont décroché le précieux sésame que représente le 1er choix de la draft, sans que cela ne fasse spécialement râler. Il faut dire que la cuvée 2024 était présentée comme très moyenne, là où celle de 2025 semble posséder quelques futures stars.
Avant de revenir plus en détails sur les reproches qui lui sont adressés, présentons la formule actuelle de la loterie NBA. Elle concerne, aujourd’hui, les 14 équipes non qualifiées en playoffs. Attention ! Cela ne correspond pas nécessairement aux 14 plus mauvais bilans de la saison régulière, puisqu’avec l’introduction du play-in tournament, le 10ème d’une conférence peut se qualifier aux dépens du 7ème, par exemple.
Ces 14 franchises disposent toutes d’une probabilité de décrocher le first pick. Cette probabilité varie fortement avec leur bilan respectif :
On s’aperçoit ainsi, en premier lieu, que les 3 plus mauvais bilans de la saison régulière (Utah, Washington et Charlotte, cette année) avaient tous la même probabilité d’avoir les 1er, 2e, 3e et 4e choix. De la même manière, on comprend que la plus mauvaise équipe aura, au pire du pire, le 5ème choix de la draft et c’est d’ailleurs ce qui est arrivé au Jazz en 2025. Et ainsi de suite : la seconde pire franchise aura au pire le 6ème choix, la troisième pire le 7ème… Le 14ème, lui, a 0,50% de chance de grimper tout en haut de la draft. En tout et pour tout, il n’a que 2,41% de chance de figurer dans le top 4.
Il faut bien avoir à l‘esprit que la loterie ne sert qu’à déterminer les titulaires des choix 1 à 4. Le reste (c’est-à-dire les places 5 à 14) est classé en fonction des bilans de la saison régulière. Cela explique pourquoi Utah, cette année, ne pouvait pas tomber plus bas que le 5ème choix : si la loterie ne désignait pas les Mormons dans le top 4, sa qualité de pire bilan de la Ligue lui octroie nécessairement le choix #5.
L’objectif de la formule actuelle de la loterie est double : d’un côté, en réduisant, en 2019, les probabilités des pires bilans d’avoir le 1er choix, la NBA a affiché son souhait farouche de lutter contre le tanking. La NBA se veut être une Ligue compétitive et toutes les équipes doivent jouer le jeu. Partant, alors qu’elles avaient 25% de chance d’avoir le premier choix jusqu’en 2018, les 3 pires équipes au printemps n’ont désormais « plus que » 14%. D’un autre, le but de la loterie est de rééquilibrer les forces en présence en NBA, ou du moins d’y contribuer. En octroyant les plus grandes probabilités aux pires franchises de la saison écoulée, l’objectif est bien évidemment de leur permettre de choisir le meilleur prospect tout en haut de la draft. Encore faut-il sélectionner convenablement, mais ceci est un autre débat…
Voici les résultats de la loterie 2025 et les probabilités d’avoir le pick finalement obtenu :
- Dallas Mavericks : 1,8%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 11 (77,6%) ;
- San Antonio Spurs : 6,3%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 8 (34,5%) ;
- Philadelphia 76ers : 10,6%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 7 (26,7%) ;
- Charlotte Hornets : 12%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 6 (26%) ;
- Utah Jazz : 47,9%. C’était la plus grande probabilité ;
- Washington Wizards : 20%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 5 (27,8%) ;
- New Orleans Pelicans : 16,8%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 6 (25,7%) ;
- Brooklyn Nets : 20,6%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 7 (29,7%) ;
- Toronto Raptors : 12,9%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 8 (34,1%) ;
- Houston Rockets : 28,3%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 9 (50,7%) ;
- Portland Trail Blazers : 18,5%. La plus grande probabilité était d’avoir le choix 10 (63,4%) ;
- Chicago Bulls : 85,2%. C’était la plus grande probabilité ;
- Atlanta Hawks : 92,9%. C’était la plus grande probabilité ;
- San Antonio Spurs : 96,6%. C’était la plus grande probabilité.
Note : en bleu, les équipes restées à leur place la plus probable. En rouge, les équipes qui sont descendues. En vert, les équipes qui sont montées.
Ainsi, à l’inverse de ce que l’on a pu lire par-ci, par-là, le Jazz n’est pas, statistiquement parlant, le grand perdant de la loterie. En effet, à une toute petite vache près, Utah avait une chance sur deux d’hériter du pick 5. Pour autant, si l’on sort le nez des statistiques, on comprend les deux critiques majeures.
Les pires équipes favorisées… insuffisamment ?
Le constat chiffré d’un dysfonctionnement
C’est là que le bât blesse le plus. Dans la mesure où la NBA est une Ligue fermée – contrairement, par exemples, aux Ligues européennes de football, qui fonctionnent avec des montées / descentes – elle devrait faire une part belle à l’équité entre ses pensionnaires. Or, comment rendre la NBA équitable, si ce n’est en autorisant à ses cancres sportifs d’avoir la possibilité de sélectionner le meilleur talent possible à la draft ? Après tout, Bob Myers vient d’énoncer :
Je vais dire quelque chose qui peut être source de controverse, mais je peux imaginer Cooper Flagg avoir plus d’impact sur les victoires de son équipe que Victor Wembanyama.
Cooper Flagg, Victor Wembanyama, deux premiers choix de leur draft respective (2025 et 2023). On a vu l’an passé qu’avec son français en forme et malgré un roster encore très jeune, les Spurs pouvaient être de sérieux concurrents aux Playoffs, à tout le moins en passant par le Play-in tournament. En somme, aujourd’hui comme il y a soixante-dix ans, certains jeunes prospects sont en capacité de changer la face de la NBA et donc, par conséquent, de transfigurer leur équipe. Encore faut-il être en capacité de pouvoir les sélectionner.
Pour cela, le système de la loterie tente de ménager la chèvre et le chou. La chèvre – sans mauvais jeu de mot -, est représentée par les équipes les plus faibles sportivement et qui comptent sur la draft annuelle pour adjoindre du talent à leur effectif. Le Jazz, actuellement, en est l’exemple parfait. La sélection d’Ace Bailey avec le choix #5 de la draft NBA 2025 allait d’ailleurs en ce sens. Ce sont les trois plus mauvaises équipes de la saison régulière écoulée qui disposent de la probabilité la plus grande d’avoir le premier choix. Néanmoins, force est de constater que depuis 2019 et la réduction des statistiques, être en grande difficulté sportive ne paie plus :
- 2019 : les Pelicans ont décroché le premier choix (Zion Williamson), alors qu’il avaient le 7ème pire bilan de la saison régulière écoulée ;
- 2020 : les Timberwolves ont décroché le premier choix (Anthony Edwards), en ayant le 3ème pire bilan de la saison régulière écoulée ;
- 2021 : Les Pistons ont décroché le premier choix (Cade Cunningham), en ayant le 2ème pire bilan de la saison régulière écoulée ;
- 2022 : le Magic a décroché le premier choix (Paolo Banchero), en ayant le 4ème pire bilan de la saison régulière écoulée ;
- 2023 : les Spurs ont décroché le premier choix (Victor Wembanyama), en ayant le 3ème pire bilan de la saison régulière écoulée ;
- 2024 : les Hawks ont décroché le premier choix (Zaccharie Risacher), en ayant le 9ème pire bilan de la saison régulière écoulée ;
- 2025 : les Mavericks ont décroché le premier choix (Cooper Flagg), en ayant le 11ème pire bilan de la saison régulière écoulée.
Il y a, selon nous, deux enseignements à tirer de cette liste.
Tout d’abord, depuis la dernière modification des statistiques de la loterie, le pire bilan de la saison régulière achevée n’a jamais obtenu le premier choix de draft. Il a tantôt obtenu le 2ème choix (Warriors 2020 – James Wiseman, Rockets 2021 – Jalen Green), le 3ème choix (Knicks 2019 – R.J. Barrett, Rockets 2022 – Jabari Smith Jr) ou le 5ème choix (Pistons 2023 – Ausar Thompson, Pistons 2024 – Ron Holland, Jazz 2025 – Ace Bailey). On comprend aisément que la face de ces équipes aurait été diamétralement différente aujourd’hui si elles avaient pu sélectionner Anthony Edwards, Paolo Banchero ou autre Victor Wembanyama.
Cependant (et ensuite), il faut bien avoir à l’esprit qu’avec son format actuels, les 3 pires bilans de la dernière saison régulière ont la même probabilité (14 %) de gagner la loterie. De la même manière, la probabilité la plus forte, pour la plus mauvaise équipe, reste d’avoir le 5ème choix de la draft (le 6ème pour l’avant-dernier et l’antépénultième bilan). En ayant cela en tête, l’on constate qu’au cours des 7 dernières saisons, les trois pires bilans ont obtenu le first pick à 3 reprises (2020, 2021, 2023). La logique chiffrée est donc respectée.
De surcroît, si l’on remonte jusqu’en 1985 et la création du système de loterie, l’on s’aperçoit que le pire bilan de toute la NBA n’a obtenu le premier choix de la draft qu’à 7 reprises, soit 17% du temps. Par contre, près de la moitié des saisons, c’est une équipe qui avait moins de 14% de remporter la loterie qui a eu le luxe de sélectionner en tête de draft (41,5 % du temps).
Tout est, ensuite, une question d’un combat entre deux idéaux : l’équité et la lutte pour la compétitivité. Si l’objectif premier de la NBA, par la loterie, était de faire comprendre aux franchises que le tanking serait moins souvent récompensé, c’est gagné. Les deux dernières éditions, même si elles ne présagent en rien de l’avenir, démontrent que les équipes peuvent à la fois remporter près de 40 matchs et sélectionner le meilleur talent disponible à la draft. À l’inverse, si l’objectif premier était de rétablir un semblant d’équilibre entre les 30 franchises, la loterie et ses résultats sont un fiasco total. Nombreuses sont les équipes qui végètent dans les bas-fonds de la NBA sans avoir l’opportunité de s’en sortir par la draft. Souvent, en plus, ce sont des villes qui n’attirent pas vraiment les agents libres. C’est le cas de Washington, d’Utah, de Charlotte… Leur situation risque donc de stagner, et c’est ce qui fait râler. L’avis serait probablement différent si les Lakers, le Heat ou les Knicks connaissaient une mauvaise passe sportive, puisque ces franchises attirent (relativement) aisément d’excellents joueurs sans avoir à concentrer leur stratégie sur la draft.
Les statistiques le confirment, le système actuel de répartition de la loterie favorise certes les plus mauvaises équipes, mais probablement insuffisamment. Pour autant, faut-il faire évoluer à nouveau le format ? La question peut évidemment s’entendre, notamment si vous voyez la draft comme un vecteur d’équité, comme un moyen de rétablir une forme globale de compétitivité dans la Ligue. Comment opérer, dans cette hypothèse ? Plusieurs éléments ont été avancés.
Des pistes de modification du système de loterie NBA
Le premier, probablement le plus évident, est de revenir à une probabilité plus importante pour le pire bilan (les trois pires bilans ?) de la Ligue d’obtenir le premier choix de la future draft. Néanmoins, vue les efforts mis en place par la NBA pour lutter contre le tanking à outrance (coucou les 76ers du milieu des années 2010), la solution semble tout bonnement inenvisageable. Le risque serait trop grand de voir cinq équipes se battre pour être les plus mauvaises possibles, ce qui nuirait évidemment à l’équilibre de la Ligue, à son spectacle (on n’oublie pas que la NBA est avant tout une entreprise qui tend à être la plus lucrative possible) et à la nature même d’une compétition sportive.
Le second, plus original, serait d’organiser un tournoi entre les équipes non concernées par les playoffs. Le vainqueur remporterait le premier choix, et ainsi de suite. La formule ne convainc pas, à plusieurs titres. En premier lieu, cela signifierait que la « meilleure » équipe de ce tournoi sélectionnerait en tête de draft, alors que l’objectif est tout autre : permettre à la plus mauvaise de choisir le meilleur talent. En second lieu, quel serait l’intérêt pour les joueurs actuels du roster de se battre pour remporter un tournoi… qui risque de mettre en péril leur avenir dans la Ligue, si le meilleur prospect de la cuvée de draft se trouve sur leur poste ? Le projet pourrait rapidement ressembler à une parodie de basketball, avec des intérêts antinomiques entre ceux des joueurs et ceux de leur franchise.
Le troisième, enfin, serait d’interdire l’accès au 1er choix de la draft à certaines équipes, même si elles ne se sont pas qualifiées pour les playoffs. La difficulté est de parvenir à déterminer quelles équipes sans paraître trop aléatoire ou injuste. Faudrait-il opérer un cut pour les équipes qui ont participé au play-in tournament ? Cela reviendrait à nier l’utilité même de ce mini-tournoi : si l’on considère que 82 matchs sont insuffisants (notez l’ironie) pour départager des équipes en vue des matchs printaniers, pourquoi le seraient-ils pour les séparer au moment de la loterie NBA ? D’autant plus que, selon les conférence et les années, le gap de victoires entre le 6ème d’une conférence (qui ne participe pas au play-in) et le 7ème (qui y participe) peut être particulièrement ténu (une victoire de différence en 2024-25 dans la conférence ouest, entre Minnesota et Golden State).
Cette hypothèse est d’autant plus difficile à mettre en œuvre que les premiers tours de draft peuvent être échangés. Imaginons, par exemple, qu’Utah lâche son premier tour 2026 à Boston pour attirer Jaylen Brown. Qu’arriverait-il si, après une nouvelle saison catastrophique du Jazz, les Celtics venaient à remporter la loterie 2026 tout en étant qualifiés en playoffs ? Faudrait-il recommencer le tirage au sort, sous prétexte que le premier choix de la draft est revenu à une équipe compétitive ? Cela ne ferait aucun sens.
En somme, difficile de trouver une solution alternative à l’actuelle loterie NBA. Certes, les équipes les plus faibles peinent à tirer leur probabilité du jeu ces dernières années. Pour autant, sauf à mieux équilibrer les statistiques (pour concilier équité et lutte contre le tanking), la difficulté semble inextricable. C’est ce qui nous fait dire qu’assurer que le top 3 de la draft soit occupé par les 3 pires équipes sur le plan sportif ne constitue pas non plus une solution viable.
Cela nous mène à la seconde difficulté du format actuel, qui découle tout naturellement de ce qui précède : tandis que les cancres ne sont pas récompensés, les équipes « moyennes », elles, sont susceptibles d’un hold-up monumental, qui creuse plus encore le fossé entre les différentes franchises.
Le hold-up possible des équipes « moyennes »
Plus que de plaindre Utah ou Washington, les voix se sont avant tout élevées, en mai dernier, pour s’indigner de l’obtention, par Dallas, du premier choix de la draft 2025. Il faut dire que les texans étaient finalistes NBA un an auparavant. De plus, le trade tonitruant de Luka Doncic le 2 février dernier a fait naître la suspicion chez certains.
Sil l’on met du côté son supportérisme, il est aisé de rejoindre le raisonnement global : il était certainement préférable de voir Cooper Flagg atterrir dans une franchise en difficulté plutôt que dans un roster qui possède déjà Kyrie Irving ou Anthony Davis. Idem pour les 2ème et 3ème choix, qui sont revenus aux Spurs et aux 76ers, deux équipes qui ne semblent pas véritablement être dans le besoin.
Si nous voulions jouer l’avocat du diable, nous ferions remarquer que, depuis 1985, le cas de Dallas (qui avait 1,8% de chance de remporter la loterie) n’est pas unique. En 1993, le Magic – qui venait de drafter Shaquille O’Neal et qui a terminé la saison avec un bilan équilibré – a obtenu le 1er choix, qui est devenu Chris Webber, puis Penny Hardaway. La probabilité ? 1,52%, soit 1 chance sur 66. De la même manière, l’arrivée de Derrick Rose à Chicago en 2008 et celle d’Andrew Wiggins à Cleveland en 2014 répondaient toutes deux à la même probabilité : 1,70%. Zaccharie Risacher, lui, n’avait que 3% de probabilité, l’an passé, de poser ses valises à Atlanta.
Le constat est donc limpide : les hold-up sont inhérents au système de la loterie mise en place par la NBA. Demandez aux Spurs, eux qui ont obtenu Tim Duncan l’année où David Robinson s’est blessé. Demandez aux Lakers de Kareem Abdul-Jabbar qui, grâce à un trade intervenu plusieurs années auparavant, ont pu sélectionner Magic Johnson avec le 1er choix de la draft 1979.
Certes, les années où la cuvée de rookies est prometteuse (comme en 2025, mais aussi en 2026, avec Darryn Peterson, AJ Dybantsa et Cameron Boozer, notamment), voir une équipe d’ores et déjà compétitive se renforcer significativement est dommage. Les réactions sont évidemment moins épidermiques lorsque la promotion de jeunes est plus faible, comme en 2000 ou en 2024. Dès lors, au risque de tomber dans un deux-poids deux-mesures dérangeant, il est nécessaire d’accepter ces coups du sort, aussi critiquables soient-ils. Difficile, en effet, de lever les boucliers lorsque Cooper Flagg arrive en NBA et de ne rien dire du tout, l’année précédente, lorsqu’Atlanta a fait le beau coup de la loterie.
Il reste un dernier élément à imaginer désormais pour conclure cet article.
La suppression de la loterie ?
On l’a dit et répété, l’objectif de la loterie est d’éviter le tanking grossier. Encore une fois, si l’on comprend la NBA comme une entreprise, cela peut s’entendre. Il est toutefois une Ligue qui fait de l’ombre à la NBA et qui, pourtant, fonctionne sans loterie pour déterminer l’ordre de sa draft : la NFL.
Au football américain, la pire équipe de la saison régulière drafte en tête, suivie par la deuxième pire équipe, etc… Ainsi, en avril dernier, Cam Ward a été sélectionné par les Titans du Tennessee. Le format présente un avantage indéniable : celui de se passer de toutes ces questions relatives à une formule de loterie très imparfaite. Pour autant, il semble ardue de dupliquer le système de la NFL au basketball américain.
En premier lieu, la saison régulière de football américain est bien plus courte, puisqu’elle ne compte que 17 rencontres (contre 82). Les bilans finaux des équipes sont donc bien plus serrés. Le tanking est présent, mais il se ressent moins qu’en NBA, puisqu’il s’étend sur une durée bien plus courte et sur un nombre de matchs bien moindre.
En second lieu, la draft de la NFL est divisée en 7 tours. Certaines franchises, en 2025, ont sélectionné 11 nouveaux prospects. Aussi, s’il est évidemment dommageable de ne pas pouvoir sélectionner le meilleur joueur projeté (souvent un quaterback, qui peut changer la face de l’équipe), le nombre de joueurs permet quelque peu de « lisser » ce désavantage. La multitude de postes, en attaque comme en défense, permet globalement à chaque équipe de sélectionner un joueur ultra-compétitif au premier tour. Il en va bien autrement en NBA où seuls une vingtaine de joueurs (grand maximum) auront, à terme, un véritable rôle dans la Ligue.
Néanmoins, pour l’auteur de ces lignes, supprimer tout bonnement la loterie constitue peut-être de la solution la plus satisfaisante. La saison régulière de la NBA donne lieu à suffisamment de rencontres pour permettre à certaines équipes d’être plus préoccupée par leur avenir que par leur présent sportif. Avec ce système radical, l’équité serait remise sur le devant de la scène basketballistique américaine et il en serait terminé des interrogations sur la loterie (interrogations que la NBA partage, puisqu’elle a changé son format à 4 reprises en 40 ans). Filez Cooper Flagg à Utah. Filez Darryn Peterson à New Orleans, Charlotte ou qui sais-je encore. Les cycles (de domination et de tanking) deviendront probablement plus courts en NBA, qui connaîtrait certainement un renouvellement plus régulier. Présenté sous cet aspect, on trouvera peu de personnes pour s’en plaindre. Et, enfin, nos mois de mai seront épargnés d’une litanie de complaintes, issue des fanbases lésées par ce loto sportif mal fichu.