Durant ces playoffs 2018, un tas de performances incroyables ont eu lieu. A plusieurs reprises, les 40 points ont été atteints. Et pourtant, ces prouesses ne sont, pour la plupart, pas rentrées dans l’histoire, car des mammouths sont déjà passés par là. Mais alors, qui sont ces joueurs qui sont gravés dans l’histoire de leur franchise pour avoir planté le plus de points dans un match ? Vous le saurez en lisant ces quelques lignes. Moment nostalgie pour les uns, découverte pour les autres, voire même fierté pour certains qui le savaient déjà. Dans tous les cas, ce dernier papier vous propose un retour en arrière pour retrouver tous les records au scoring, dans l’ordre anté-chronologique, et avec les highlights à chaque fois, parce que vous le valez bien.
San Antonio Spurs : David Robinson – 71 pts – 24/04/1994
Après deux épisodes avec des records assez récents, on passe désormais dans le XXe siècle pour cet ultime volet des records de points. Comme vous avez pu le lire, c’est l’Amiral qui ouvre ce troisième et dernier épisode, grâce à un match à 71 pts. Une performance incroyable, qui intervient seulement deux mois après son légendaire quadruple-double, et lors du dernier match de la saison. La victime ? Les Los Angeles Clippers, qui n’ont pas su contenir le pivot, et ce dès l’entame de match, où il planta plusieurs jump shots en plus de dominer la bataille au rebond. Certes, il n’en prendra “que” 14 au final, mais ce sont pas moins de quatre intérieurs qui se sont succédés pour essayer de le stopper, toujours sans succès. A la manière d’un Hakeem Olajuwon capable de détruire n’importe quelle défense avec son footwork incontrôlable, D-Rob a sû alterner entre jeu musclé sous le panier et jeu léché à distance, grâce à une mécanique de tir très précise et rapide. Comme un symbole, son dernier panier est un jump shot réalisé avec quatre mains sur la truffe ligne de fond, normal.
Indiana Pacers : Reggie Miller – 57 pts – 28/11/1992
Si on devait résumer les qualités de Reggie Miller, les adjectifs de gâchette, joueur rapide et discret seraient, entre autre, utilisés. Ce soir du 28 novembre, c’est avec ces trois qualités qu’il a braqué le Coliseum de Charlotte. Ainsi, grâce à sa rapidité il parvient à glisser dans la défense des Hornets, ce qui lui permet, soit de sanctionner au large, soit d’attirer La défense pour servir un coéquipier esseulé. C’est cette deuxième option qu’il choisit dans un premier temps. Dans un second temps, il fait du Reggie, c’est à dire qu’il artille. Facile, pour le numéro 31, tant sa palette offensive est impressionnante. Un exemple ? Démarquage à 3pts, tir raté, il prend le rebond, dribble et réussit à shooter malgré la contestation des intérieurs : faute et 2 lancers (réussis bien sûr). Car oui, dans ce match, c’est plus avec son agressivité sous le cercle que derrière l’arc qu’il a basé sa performance (4/11 à 3pts, contre 21/23 aux lancers). Demandez à David Wingate ce qu’il en a pensé, lui qui, frustré par une feinte insolente à 3pts de Reggie, a été exclu suite à une sixième faute en contre-attaque sur le même homme. Enfin bref, ce soir-là, Reggie était juste trop fort, il marchait sur l’eau, et personne ne pouvait n’y faire, ni même Lynch et Reid, qui subissent le And-one sur une prise à deux pourtant musclée. Miller déclarera après le match “J’ai juste voulu essayer de prendre des tirs faciles, mais c’était compliqué. Juste après j’en ai rentré 4 ou 5 d’affilée et j’ai compris que ça allait être une belle soirée”
Los Angeles Clippers : Charles Smith – 52 pts – 01/12/1990
Si Denver a accueilli dans son histoire beaucoup de grands intérieurs, son effectif n’a pas toujours été aussi fourni sous la raquette. C’est notamment le cas lors de la saison 1990-1991, où Jerome Lane et Blair Rasmussen occupent les postes 4 et 5. Une faiblesse qui fait donc l’affaire de Charles Smith, ailier-fort des Los Angeles Clippers, en ce soir du 1er décembre 1990. Dans la McNichols Sports Arena si particulière, l’intérieur s’en est donné à cœur joie durant 37 minutes. A l’image de David Robinson quelques lignes plus haut, Mr. Fluid a fait mal à Denver de différentes manières. Sa puissance d’abord, a suffi à surpasser la raquette adverse, son tir ensuite, s’est avéré être une arme redoutable très tôt dans la rencontre, son footwork enfin a donné le tournis à ses adversaires à de multiples reprises. Une boucherie en bonne et due forme, qui aurait pu être encore plus sauvage s’il n’avait pas raté trois lancers-francs. Quoi qu’il arrive, cette performance permet au numéro 54 d’écrire son nom dans l’histoire des Clippers à côté de celui de Bob McAdoo, légende de la franchise qui avait atteint par deux fois les 52 points en 1974 et 1976.
Chicago Bulls : Michael Jordan – 69 pts – 28/03/1990
Ceux qui connaissent bien la carrière de Michael Jordan le savent, Cleveland, c’est le souffre douleur attitré de l’arrière. En toute logique, c’est face aux Cavaliers que le meilleur joueur de l’histoire des Bulls a inscrit son record de point, qui est, évidemment, celui de Chicago aussi. Dès le début de la rencontre, MJ montre la couleur : gros fadeaway, interception sur Daugherty, puis rebond offensif et and-one. En l’espace de quelques minutes, Winston Bennett a pris l’eau, et ce n’est pas fini. Pas de jaloux avec le numéro 23, Craig Ehlo y va aussi de son humiliation, avec un énorme pump fake, suivi d’un nouveau and-one. Rajoutez à cela une pincée de trashtalk et vous obtenez 31 points à la mi-temps. Et le festival ne fait que commencer. Très agressif en seconde période, il obtient toujours plus de fautes (dont une technique), et continue de détruire ses adversaires, Craig Ehlo peut en témoigner, lui qui a perdu la notion du temps sur un cross de MJ. Pendant toute la partie, le moindre écart est sanctionné, une tentative d’interception échouée ? Boum, jump shot ficelle. Malgré cela, le match ira en prolongations, la faute à un tir très très clutch de Craig Ehlo. 105-105, la magie continue pour cinq minutes, largement de quoi rajouter 8 points au compteur de Jordan, qui fera finalement gagner les siens 117 à 113. 69 points, 18 rebonds, 6 passes et 4 interceptions, à 62% au tir, un match de plus à tutoyer les étoiles pour Michael Jeffrey Jordan !
Atlanta Hawks : Dominique Wilkins – 57 pts – 10/12/1986
Ici encore, il est question de Michael Jordan. Pourquoi ? Parce que le record de points un match des Hawks de Dominique Wilkins a été établi contre les Chicago Bulls. Plus jeune, MJ a cette fois-ci eu le rôle du perdant, la faute à un Wilkins en état de grâce. Son premier panier du match, c’est tout simplement un énorme poster dunk, sur la truffe de Mike Brown. Très vite, son duo avec Doc Rivers fait des ravages et dépasse la défense des Bulls. Une action qui symbolise cette association ? Une pénétration tout en dribble du Doc, suivie par un putback de Dominique. Les dunks se multiplient, les shoots acrobatiques aussi, tandis que de l’autre côté du parquet, Michael Jordan essaye de bousculer les Hawks. En vain ? Non, puisqu’il marqua tout de même 41 points. Cette performance demeure malgré tout insuffisante pour battre Atlanta, surfant sur les 57 points de Wilkins. Insistant en pénétrant, l’ailier n’a fait qu’une bouchée de l’arceau adverse, de par ses qualités athlétiques. Une victoire logique pour Atlanta, mais surtout un match vecteur de beaucoup de belles images, grâce aux dunks de Dominique Wilkins. A noter qu’il avait déjà marqué 57 points la saison précédente, égalant alors le record de franchise établi par Lou Hudson en 1969.
Boston Celtics : Larry Bird – 60 pts – 12/03/1985
Après l’affrontement Wilkins-Jordan, voici un autre duel de légende, Bird-Wilkins. Cette fois-ci, c’est bien le joueur d’Atlanta qui va s’incliner, au profit de Larry Legend. Certes, Dom’ marqua 36 points, mais sa performance fut ridicule comparée aux 60 points, 7 passes et 3 rebonds à 61% au tir de Larry Bird. Une fois n’est pas coutume, la masterclass débute très tôt dans la rencontre, avec un floter, un fadeaway, et surtout une grosse présence sous l’arceau, que ce soit en pénétration ou en jouant des coudes. Mais au-delà du scoring, Bird se distingua grâce à son jeu de passe : dans le dos, à une main ou sans regarder, Larry n’en a fait que 7 dans la rencontre, mais elles étaient toutes remarquables. Le jeu de passe ne fut d’ailleurs pas à sens unique, puisqu’à eux deux, Danny Ainge et Dennis Johnson combinaient 30 passes décisives, de quoi donner le tournis à Kobe Bryant. Agressif comme d’habitude, Bird est allé 16 fois sur la ligne des lancers-francs, et en a converti 15. Plus le temps passe, plus le public prend conscience que quelque chose de spécial se passe. Ainsi, dès la fin du troisième quart-temps, tout le monde se lève sur les shoots du numéro 33, y compris les remplaçants des Hawks, qui n’en croient pas leurs yeux sur le banc. Le coup de grâce ? Un fadeaway en déséquilibre au niveau de la ligne de touche qui fait ficelle, le tout en prenant la faute. Il finira par un petit shoot au buzzer, pour faire exulter une dernière fois la foule de New Orleans. S’il y avait un seul regret à émettre sur cette rencontre, c’est que ce record n’a pas eu lieu au Garden de Boston, où l’ambiance aurait été beaucoup plus folle.
La façon qu’avait Larry de jouer était incroyable, c’est comme s’il était dans un jeu vidéo. Ca ne pouvait pas être vrai. Mais ça l’était. Dominique Wilkins, joueur des Atlanta Hawks.
Denver Nuggets : David Thompson – 73 pts – 09/04/1978
Malheureusement, en quittant les années 80 pour les années 70, on perd beaucoup de documents vidéos, et les highlights se font de plus en plus rares. Pas de résumé donc pour cette performance de David Thompson, mais un boxscore très fourni. 73 points, 7 rebonds, 2 passes et 1 interception à 74% au tir, dont un joli 17/20 aux lancers. Le genre de ligne statistique dont tout le monde rêve – sauf Wilt -, mais que personne n’atteint jamais – sauf Wilt. Cette barre des 70 points, personne d’autre ne l’a atteinte à Denver, où la deuxième meilleure performance au scoring s’élève à 54 points. Il risque donc de rester dans la légende de la franchise pendant encore très longtemps, lui qui pouvait toucher le haut de la planche, alors qu’il ne mesure qu’1.93m. D’ailleurs, vous retrouverez sur le lien un extrait de documentaire, où un certain Michael Jordan parle de David Thompson comme d’un idole, rien que ça.
Utah Jazz : Pete Maravich – 68 pts – 25/02/1977
Par chance, le record de Pete Maravich est lui disponible en vidéo. 12 minutes de Pistol Pete sous les couleurs des New Orleans Jazz, c’est ce qu’on appelle une douceur. Pour les plus jeunes qui nous lise, tenez-vous prêt en regardant les images, car le parquet des Knicks est bien différent de celui d’aujourd’hui, pour la simple et bonne raison que la ligne à 3pts n’existait pas. Bien dommage d’ailleurs, puisque Pete Maravich tirait d’à peu près n’importe où. Pénétrer ne lui faisait pas peur, shooter au large non plus. Comme durant les 27 autres performances précédentes, la défense adverse a énormément souffert. Le shoot de Maravich étant létal, les New-Yorkais ne peuvent pas se permettre de le laisser sanctionner. Pistol Pete en a allègrement profité, en usant de pump fake pendant toute la rencontre. Alors quand en plus d’écraser tout sur son passage en attaque, il devient très fort défensivement, ça devient injouable. Agressif, il associe 3 interceptions et 2 contres à ses 68 points, allant même jusqu’à être exclu avec 6 fautes. Il aura tout de même joué 43 minutes, et aura régalé beaucoup de monde (sauf les fans des Knicks, évidemment)
Philadelphia 76ers : Wilt Chamberlain – 68 pts – 16/12/1967
Et oui, c’est dommage, Wilt évoluant dans les années 1960, très peu de traces vidéos de ses exploits sont disponibles. A part si vous avez la chance d’avoir un tonton américain d’une soixantaine d’année passionné de basket qui vivait à Chicago en 1967, vous ne savez pas à quoi ressemble physiquement la performance monumentale de Chamberlain. Malgré cela, son boxscore (et beaucoup d’autres de sa carrière) restera dans l’histoire de Philadelphie pendant longtemps, si ce n’est pour l’histoire, tant les chiffres sont incroyables. 68 points et 34 rebonds, à 30/40 au tir (et seulement 8/22 au lancer, roh le naze), en 48 minutes (sans prolongations), et avec seulement 1 faute. Bref, un animal, et encore, c’est pas fini…
Golden State Warriors : Wilt Chamberlain – 100 pts – 02/03/1962
Préparez-vous car on entre dans le surnaturel. Dans ce dernier chapitre, un certain Wilt, dont vous avez fait la connaissance quelques lignes plus tôt, va écrire une histoire sans pareille. La franchise, qui était alors basée à Philadelphie, était sous le feu des projecteurs grâce à Wilt Chamberlain, considéré comme l’un des athlètes les plus incroyables de l’histoire de la Ligue. En ce soir du 2 mars 1962, il a tout simplement marché sur les New York Knicks, en inscrivant 100 points, soit le total le plus élevé de l’histoire dans une seule et même rencontre. En plus d’écraser ses adversaires en attaque, il ne les a pas laissé respirer au rebond. 25 rebonds (soit moins que sa moyenne sur la saison 1961-1962, rien que ça), avec seulement 2 fautes et une belle réussite au tir, avec un 36/63 et un joli 28/32 aux lancers-francs, le tout en 48 minutes, sans prolongations et ce alors queles contres n’étaient pas comptabilisés. Malgré l’absence de highlights, nous avons pensé aux amoureux des métaphores. En cliquant sur le lien, vous aurez un aperçu de ce qu’on dû vivre les pauvres New-Yorkais lors de ce 2 mars 1962.
Voilà, cette série en trois volets est désormais terminée, mais rassurez-vous, vu les monstres qui peuplent la NBA actuelle, il y a fort à parier que ces records tomberont dans les années à venir. En attendant, vous avez du highlight à mater, du box score à décortiquer, et des superlatifs à utiliser. Car oui, ces performances sont monstrueuses, même si plusieurs des bonhommes cités au-dessus sont coutumiers du fait. Appréciez tout cela, ce serait bête de banaliser des exploits historiques…