Comme chaque début de saison, la NBA offre son lot de surprises avec des équipes inattendues, des favoris qui peinent à trouver leurs marques et d’autres qui font des départs canons. Dans ce grand bal annuel, les Denver Nuggets font, sur le plan comptable, ce que l’on attend d’eux.
Grosse surprise de l’année précédente, il s’agit aujourd’hui de confirmer un statut de franchise sur laquelle il va falloir compter dans le paysage d’une conférence Ouest des plus denses. Et en effet, après 11 rencontres, Denver s’est adjugé la victoire à 8 reprises, trônant ainsi à une solide 3è place derrière les Rockets et Lakers. Si ce départ solide pourrait ravir les fans de la franchises, après de longues années sans playoffs, ce bilan n’est pas idyllique pour la franchise du Colorado. Alors que certaines équipes luttent dans la défaite, ces Nuggets rappellent que l’on peut aussi parfois gagner sans la manière et laisser quelques questions en suspens sur la suite de la saison.
Bref, l’heure du premier bilan a sonné.
Que s’est-il passé en 11 matchs ?
S’il est nécessaire de s’interroger sur le véritable avancement de cette équipe, c’est que nous pourrions bien être dans un début de saison en trompe-l’œil. Car plusieurs éléments sont à prendre en compte, si vous n’avez pas tout suivi de cette équipe depuis le début de la saison 2019-2020.
Tout d’abord, Denver était dans une position plutôt favorable à l’heure d’aborder la saison. Le très jeune groupe mis en place par Tim Connelly avait manqué les Finales de conférence d’un rien, et abordait la saison avec très peu de changements dans l’effectif, à l’exception faite de l’arrivée bien sentie de Jerami Grant et du feu vert enfin déclaré pour Michael Porter Jr, considéré comme apte pour faire ses grands débuts en NBA. En somme, on pouvait prévoir un groupe avec des automatismes déjà en place, une profondeur accrue et possiblement une progression interne des individualités. Pour couronner le tout, l’équipe se voyait dotée d’un calendrier plutôt facile pour entamer la saison, de quoi se faire un matelas confortable et prendre la saison par les cornes.
Sauf qu’après 11 matchs, le bilan pourrait bien être très différent pour l’équipe de Mike Malone. Loin de s’y tromper, le head coach a, à plusieurs reprises, martelé son mécontentement suite aux victoires sans la manière de son équipe. Et pour cause, 3 des victoires acquises par la franchise ont été arrachées par des game winner de Nikola Jokic, qui à défaut de faire un début de saison en trombe, s’est montré d’une effrayante lucidité lorsque le sort des matchs étaient en jeu.
En outre, les défaites encaissées par la troupe du Colorado ne se sont pas faites face à des mastodontes. Le 30 octobre, ils chutaient contre les Mavericks de Luka Doncic (7-5), puis devenaient la première équipe à trébucher face aux Pelicans (3-8), tandis qu’ils perdaient la semaine passée face aux Hawks (4-8) dans un match sans énergie et sur leur propre terrain.
Dans les victoires, ils se retrouvaient à plusieurs reprises sans véritable marge. Ainsi, ils gagnaient par le plus petit écart face aux Suns, l’emportaient douloureusement face au Magic, et manquaient de dilapider une avance de 16 points dans le dernier quart temps face aux Wolves. A l’inverse, ils revenaient de très loin pour s’imposer face aux Sixers, remontant un retard de 21 points dans le dernier acte, et faisaient un retour en force face aux Nets avalant un déficit de 16 points pour s’imposer dans le 4è quart temps.
D’une certaine manière, on pourrait se dire que l’équipe l’emporte et que cela fait parti du rythme d’un match. Le problème, c’est que ces Nuggets ont plusieurs visages, tandis que certains indicateurs sont au rouge, notamment pour certaines forces attendues. Nous allons donc regarder les points positifs et négatifs de ces Nuggets version 2019-20.
Un 5 de départ convainquant
Commençons par une bonne nouvelle : le 5 de départ de Denver a été convainquant pour l’essentiel du début de saison. Hormis un énorme trou d’air face aux Pelicans, les titulaires ont globalement été au rendez-vous. Si toutes les individualités ne sont pas encore au niveau attendu, cela n’empêche pas le 5 (Jamal Murray – Gary Harris – Will Barton – Paul Millsap – Nikola Jokic) d’être le plus utilisé de la ligue (déjà 190 minutes au compteur), et d’afficher un net rating de 14,7 (différentiel entre l’offensive et le defensive rating).
Parmi les raisons de ce succès, plusieurs éléments. Tout d’abord, ce 5 a trouvé ses fondamentaux défensifs la saison dernière. Déjà bien aidé par des profils complémentaires et les superbes instincts défensifs du duo Harris-Millsap, l’équipe a vu Jokic trouver un système dans lequel être plutôt efficace. Grâce à son agressivité, ses bonnes mains et les aides de ses coéquipiers (Millsap en tête), le Serbe arrive à compenser son manque de rapidité latérale. A cela, il faut ajouter un Will Barton volontaire et un Jamal Murray qui progresse tous les ans dans l’exercice et peut se targuer d’un hustle tout à son honneur.
A ce stade de la saison, les titulaires n’autorisent que 94,8 points pour 100 possessions. Une tendance d’autant plus impressionnante que ces derniers sont capables d’accroître la pression sur l’adversaire lorsque le match l’exige. Les fins de matchs de Denver ont souvent été leur principal atout, ceci allant d’ailleurs avec une tendance déjà observée la saison dernière, à savoir l’habilité à changer d’intensité au cours d’un match et cadenasser une rencontre dans le second acte. Cette saison, les Sixers et Nets ont connu des épisodes particulièrement douloureux face aux Nuggets (13 et 14 points autorisés seulement dans la dernière période [4eme QT]).
De l’autre côté du terrain, ce qui est intéressant pour Denver, c’est que l’équipe ne semble pas encore tourner à plein régime. A vrai dire, les deux seuls joueurs qui sont au niveau attendu (et plus encore) sont Paul Millsap et… Will Barton. Le premier fait un début de saison dantesque : préservé par un faible nombre de minutes, il est en revanche exceptionnel pour les siens. Entre son énergie près du cercle et sa précision létale à distance (50% à 3pts), il paraît bien plus saignant que l’an passé à la même période et ouvre merveilleusement bien le jeu pour son équipe (et sait marquer dans les moments importants). Le second, quant à lui, se rachète après un exercice des plus compliqués l’an passé. S’il est toujours le genre de joueur capable du très bon comme du pire, il n’en reste pas moins que Barton apporte un scoring régulier et une création supplémentaire pour son équipe. Très en verve depuis le début de l’exercice, l’ailier peut toujours faire peur à son équipe, notamment par sa faculté à abandonner sa concentration à tout moment… Mais son apport est sans pareil à celui de l’an dernier à ce stade de la compétition, lui permettant de revenir à ses standards en carrière (le tout avec des pourcentages au tir très très élevés).
En revanche, si Millsap & Barton semblent en surrégime, ce n’est pas le cas du reste du 5.
Jamal Murray n’affiche pas encore les progrès tant attendus pour se muer en cette seconde star (des progrès rendus nécessaires par son contrat en or massif – 170M sur 5 ans), son jeu à 2 avec Jokic reste diablement efficace, mais son habilité à exister comme un véritable meneur en dehors de son association avec le pivot est encore à éprouver. Pire, son rendement offensif ne connaît pas une amélioration quelconque et son efficacité au shoot continue de baisser en ce début de saison.
Dans la catégorie des joueurs en difficulté, vient probablement celui qui souffre le plus à l’heure actuelle : Gary Harris. Autrefois la principale option offensive de ces Nuggets, et partenaire numéro 1 du jeu à 2 avec Jokic, ce dernier s’est vu surclassé par Jamal Murray durant sa blessure l’an dernier. Désormais, l’ancien Spartan doit se contenter d’un nombre moindre de ballons. S’il ne rechigne pas à la tâche, le problème actuel du joueur vient essentiellement de son incapacité à voir la balle rentrer dans le cercle. Joueur prisé pour son efficacité, il connaît sa pire campagne depuis sa difficile saison rookie sous Brian Shaw. A l’heure actuelle, il ne rentre que 40,4% de ses tirs, dans la lignée d’un exercice passé en demi-teinte et très loin de ses standards entre 2016 et 2018. Néanmoins, en ce qui le concerne, le seul remède semble être d’éviter la crise de confiance… tout en restant, pour une fois, loin des blessures.
Enfin, vient Nikola Jokic.
Comme souvent, le pivot démarre son exercice en mode diesel. Capable de refuser ses responsabilités offensives de temps en temps, sa production reste en deçà de son énorme saison précédente. Toujours le maître à jouer de son équipe, le serbe a brillé dans le clutch ces dernières semaines. Pour autant, cela n’enlève pas deux problématiques majeures. Tout d’abord, il affiche des pourcentages au tir de plus en plus bas (44,4% au tir dont 24,8% à 3 points). Réputé comme très adroit en début de carrière, le pivot voit ses pourcentages s’effondrer chaque saison depuis son explosion en 2016-2017. Et forcément, puisque l’on parle d’une dégradation, il semble inévitable de parler d’un des grands sujets autour de ce dernier depuis la coupe du monde : son poids. Déjà très en courbe la saison passée, Jokic est revenu de la trêve estivale avec une nouvelle palanquée de kilos en plus. Depuis son arrivée en NBA, ce dernier ne cesse de voir son poids redevenir une source d’inquiétude, et à ce stade, il est paraît impossible que ce dernier ne puisse pas impacter sur ses performances. Alors que ce dernier émerge de plus en plus comme un des intérieurs les plus influents de la ligue, difficile de ne pas voir en cette tendance au surpoids une véritable épée de Damoclès sur l’équipe. S’il est encore trop tôt pour en parler, devons-nous voir comme un hasard le fait que le net rating de Jokic n’ait jamais été aussi faible en carrière (+9 “seulement” cette année : +14 durant 3 saisons, +18 en 2016-2017 selon Basketball Reference).
Une menace qui n’empêche néanmoins pas le 5 de départ des Nuggets de rester une véritable valeur sûre.
… Mais un banc à la dérive
Le banc de Denver a pour tradition de faire parti des meilleurs de la ligue. Depuis de nombreuses saisons, les Nuggets se reposent sur un banc de haut vol et une profondeur abyssale pour s’imposer en saison régulière. Une qualité qui permet notamment d’économiser les titulaires ou de palier aux périodes de blessures. Le problème, c’est qu’alors que ce dernier a toujours été une force, il est devenu une véritable source de problèmes pour Mike Malone. Comme une résultante de cette difficulté à tirer profit de cette force vive, les Nuggets font partie des équipes qui font le moins appel à leur banc (23è en minutes jouées), obligeant souvent les titulaires à jouer de longues périodes en fin de rencontre pour combler les retards accumulés. En moyenne, le banc de l’équipe à un net rating de -2,9, et plusieurs éléments semblent expliquer cela.
Tout d’abord, il y a la méforme d’un des joueurs clés des Nuggets au relais des titulaires : Malik Beasley. L’arrière, qui a refusé une prolongation cet été semble mal digérer la pression de la renégociation à venir et affiche un rendement bien moindre que l’an dernier (6,3pts contre 11,3pts et -11 points d’eFG%). A cette baisse d’efficacité, s’ajoutait un début d’exercice difficile pour Monte Morris. Joueur crucial car seul meneur de métier de l’effectif, ses dernières performances permettent néanmoins de nuancer l’apport du banc, plus efficace lors des dernières rencontres : en témoigne notamment leur très gros push dans le 3è quart temps face aux Nets pour recoller au score.
Toutefois, Malik Beasley n’est pas le seul à connaître une crise d’efficacité. Grand perdant de cette intersaison : Torrey Craig a vu son rôle s’amenuiser depuis la rentrée. Véritable guerrier, plutôt en confiance au shoot l’an passé compte tenu de son rendement habituel, l’ailier a vu son jeu de temps de jeu quasiment divisé par deux. Toujours utile par sa défense et son travail au rebond, il n’en reste pas moins que comme d’autres, son manque de réalisme au tir grève les efforts de l’équipe. A cela, il faut ajouter des débuts timides pour Jerami Grant, qui, s’il se montre agressif vers le cercle, n’arrive pas à trouver la mire au même niveau que lors de sa précédente saison au Thunder. Il n’est pas toujours facile de s’habituer à un nouveau rôle, et à l’instar du reste du banc, Grant doit trouver des solutions.
Car si Morris commence à retrouver ses sensations, le seul joueur qui fut constamment bon cette saison pour Denver, c’est Mason Plumlee. Dur au mal, le pivot, sans être le plus talentueux a apporté une combativité de tous les instants. Un élément à noter, s’il n’est pas capital.
En effet, le problème de Denver pourrait en réalité être ailleurs. Notamment… dans le manque de temps pour s’exprimer. George Karl, à la tête de la franchise lors de la meilleure saison régulière de l’histoire de la franchise (2012-2013), avait déjà donné sa recette pour obtenir un banc efficace. En substance, le conseil était le suivant : trouver 8, voire 9 joueurs (maximum) aptes à jouer et ne pas ouvrir ses rotations au-delà de ces derniers (sauf garbage time). La recette semble claire : il faut donner suffisamment de responsabilités et de temps à ses joueurs pour réellement s’exprimer. Et justement, c’est à cette déclaration de Karl à laquelle je pense à chaque match de Denver cette saison. Pour être honnête envers Mike Malone, sa situation est un peu complexe. Ce dernier a pléthore de joueurs qui méritent du temps de jeu cette saison, et nombre d’entre eux devront renégocier un contrat cet été (Malik Beasley, Mason Plumlee, Jerami Grant, Torrey Craig et Juancho Hernangomez). A cela, il faut ajouter que Michael Porter Jr aura besoin de temps de jeu pour exploiter le talent qu’on lui prête, et ce alors que Jarred Vanderbilt et Vlatko Čančar ne peuvent se développer dans la situation actuelle. Or en raison de cette situation, le coach se trouve avec trop peu de minutes à distribuer entre les 6 à 8 joueurs qui mériteraient une exposition chaque soir. A ce propos, si vous souhaitez en savoir plus sur le début de saison de Michael Porter Jr. voici un court thread sur son début de saison :
Pendant la mi-temps : le cas MPJ.
Très attendu pour ses grands débuts NBA, MPJ avait fait une entrée fracassante pendant que son équipe se liquéfiait face aux Pelicans avec 15 points pour son premier match.
Depuis, qu’en est-il ?
— QiBasket (@QiBasket) November 10, 2019
Résultat, certains joueurs se voient priver de temps de jeu comparé aux années précédentes (Beasley, Craig, Grant) et d’autres doivent se contenter d’apparitions sporadiques et trop courtes pour s’exprimer (MPJ, Hernangomez). Des rotations trop larges, des joueurs en manque de confiance – et voilà un banc à haut potentiel qui peine à s’exprimer. A ce titre, doit-on voir comme un hasard que les deux joueurs les plus performants soient ceux qui n’ont pas de concurrence à leur poste (Morris, Plumlee) ? Probablement pas.
Ceci étant dit… Des rumeurs donnent les Nuggets comme un favori pour attirer André Iguodala. Voilà qui ne faciliterait pas la vie du staff, malgré tout ce que peut apporter l’ailier.
Observations globales
La situation des titulaires et des remplaçants dégrossie, il convient désormais de donner une vue d’ensemble de ce qui se passe pour Denver.
Bien.
Entrons directement au cœur du problème : l’attaque des Nuggets va de plus en plus mal. Lors de l’écriture de la preview des Denver Nuggets pour 2019-2020, j’avais mis en avant la nécessité pour cette équipe de cesser de voir son efficacité offensive chuter au cours d’un même match. Parmi les signes qui me semblaient aller en ce sens : on pouvait imaginer qu’un banc plus profond pour se décharger permettrait de gagner en lucidité. Aaprès une saison où l’équipe avait accru son intensité défensive, tout en survivant aux (nombreuses) blessures, cette profondeur supplémentaire apparaissait comme une véritable bonne nouvelle pour Mike Malone.
Le premier constat, c’est qu’il n’en est rien. De 7è attaque (ce qui était déjà un net recul depuis la saison de l’explosion), avec 112,1pts pour 100 possessions l’an passé, les Nuggets sont aujourd’hui 21è avec 105,1 points pour 100 possessions. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la recette de Denver n’a pas changé, mais que l’équipe continue de chuter depuis 2016-2017. La principale cause ? Elle fait tout simplement partie des équipes les plus maladroites de la ligue : 28eme eFG%. Entre une efficacité désastreuse à 3 points et une finition au cercle en dessous de la moyenne, la vie est compliquée pour Denver et ce, alors que l’équipe est un peu moins dominante au rebond que l’an passé (6è contre 1èrer). Toujours moins d’adresse pour le trio Murray – Harris – Jokic et un banc beaucoup moins en verve qu’habituellement coûtent cher à l’équipe. D’autant que dans le même temps, Nikola Jokic est moins dominant que par le passé, et ce en dépit de ses coups d’éclats dans les fins de rencontres (à relativiser vu la faible quantité de rencontres). Globalement, ce qui gêne, c’est que même les tirs ouverts semblent poser problème à la jeunesse de Denver. Tous réputés comme de bons shooteurs au terme de leurs 2-3 premières saisons en NBA, ces derniers triment tous désormais. Associer cette difficulté croissante au changement de style de jeu est tout à fait possible. D’équipe qui court, les Nuggets sont devenus une équipe de demi-terrain qui s’appuie beaucoup plus sur sa défense. De là à imaginer que la gabegie offensive vienne d’un manque de rythme : il n’y a qu’un pas.
Sauf que, comme nous le disions, cette équipe peut afficher des visages très différents, d’une part d’un match à un autre, mais surtout dans la même rencontre. Le premier problème, c’est que l’équipe semble abaisser son niveau à celui de son adversaire. Voir Denver chuter contre les Hawks dans un match sans défense, ou face à des Pelicans sans victoire n’a rien d’anodin. En outre, cette équipe semble incapable de rentrer rapidement dans les matchs.
Offensivement, l’équipe est 28è dans les premières mi-temps : et pour cause, il y a un véritable problème de dynamique. D’une part, les titulaires sont moins efficaces en début de rencontre, mais en plus, le banc entre généralement très mal au relais de ces derniers. Résultats, les Nuggets doivent régulièrement courir après le score. Les voir entre – 6 et -15 points à la mi-temps n’est donc pas rare. Si la défense est souvent correcte, l’attaque peine à trouver son rythme. Si on aime dire que mettre de l’intensité en défense est une bonne chose, lorsque l’équipe peine à trouver son flow offensif, cela devient dur de tenir le score… surtout que cela offre des opportunités de transitions à l’adversaire.
D’ailleurs, Denver qui est une des 5 meilleures défenses NBA… Encaisse 109pts pour 100 possessions (22è), en première mi-temps.
Nécessairement, les résultats de l’équipe laissent sous-entendre la bonne nouvelle : cette équipe sait réagir. En seconde mi-temps, Denver est beaucoup moins malléable. Meilleure défense de la ligue en seconde mi-temps, et attaque moyenne (15eme), les Nuggets sont devenus une équipe à réaction. En tête de liste, viennent les titulaires qui assènent une pression terrible sur leurs opposants permettant notamment aux remplaçants d’entrer dans des dynamiques plus évidentes. Souvent, c’est au retour du vestiaire qu’ils affichent une adresse plus honorables, permettant à la défense de se mettre d’autant plus facilement en place. D’autant que c’est une équipe qui sait prendre soin de la balle, malgré une tendance à l’extra-passe qui pourrait laisser supposer plus de pertes de balles. Résultat, l’équipe offre moins de points faciles et peut s’appuyer, depuis la reprise, sur l’adresse de la paire Millsap-Barton.
Malheureusement, cette tendance à afficher un double visage peut compliquer la saison de Denver. Assurer l’avantage du terrain pour les Playoffs sous-entend être capable de battre les équipes “inférieures”. Or, si de nombreuses victoires ont été acquises dans le moneytime, cette réussite pourrait également ne pas durer.
Qui dit calendrier facile en début de saison, dit périodes beaucoup plus corsées à venir. Il semble crucial pour Denver de proposer des performances plus égales pour se donner une véritable marge de manœuvre. En l’état, les causes semblent plutôt claires côté Denver. Offensivement, les coups de chauds de Barton et Millsap ont offert un peu d’air à l’ensemble de l’équipe, mais leurs chiffres sont promis à un retour à la normale. En revanche, si les nombreux joueurs dans le creux de la vague ne retrouvaient pas la mire, le bilan des Nuggets pourraient vite s’effondrer. Après 11 rencontres, les Nuggets n’en ont survolé qu’une seule (face à Miami), preuve que beaucoup de travail reste à fournir pour vraiment se comporter en top team.
***
Alors oui, cette équipe des Nuggets est clutch, oui elle défend dur, et on aime bien dire que les défenses font gagner des titres. Néanmoins, jamais une équipe médiocre offensivement n’a atteint les sommets. En dépit d’une réputation racée d’équipe offensive, Denver s’éloigne de plus en plus de son profil d’origine. Et sans espérer un retour aux sources, il serait temps que les arrières et ailiers de la franchise prennent la dimension qui doit être la leur. Dans le même temps, Mike Malone risque de devoir prendre des décisions difficiles. Ce dernier va devoir s’imposer vis-à-vis de son banc à rallonge pour remettre de l’ordre dans ses rotations. Un choix Ô combien compliqué pour ce dernier, mais qui semble nécessaire pour aider cette équipe à se mettre en ordre de marche. Y compris si cela signifie attendre les blessures pour obtenir sa chance. La bonne nouvelle pour Denver, c’est que la marge de progression est élevée au vu des prestations récentes. Et que le bilan est déjà bon. La mauvaise, c’est qu’ils convient d’endiguer une tendance qui empire depuis le départ de Danilo Gallinari : celle de la franchise à devenir une attaque fluide… mais inefficace. Le challenge est défini : reste à voir si les Jamal Murray, Gary Harris & consorts sont prêts à le relever.