Les saisons NBA sont rarement des lignes droites. Entre la longueur des saisons, les blessures, les crises internes et la difficulté de maintenir tout un groupe orienté vers un objectif commun pendant 82 matchs, les saisons régulières connaissent souvent des hauts et des bas. Alors que la mi-saison approche, de nombreuses questions apparaissent généralement. Des interrogations qui peuvent trouver leurs réponses entre la trade deadline et la fin des Playoffs. Désormais arrivés à la mi-saison, voici une liste de questions qui planent sur la ligue.
* chiffres arrêtés au 13/01
Les Sixers peuvent-ils trouver un équilibre autour de Joël Embiid et Ben Simmons ?
Après un nouveau remaniement estival, les 76ers sont repartis avec une nouvelle équipe. Toujours pléthorique, mais souffrant toujours d’un équilibre bancal. Pas au niveau attendu dans une conférence où ils faisaient parti du duo de favori pour cette saison régulière, il semble naturel d’imaginer que les dirigeants s’activent en coulisse pour tenter d’améliorer le fit de l’effectif. Néanmoins, en dépit des mouvements qui peuvent être envisagés, la paire de (jeune) stars affiche toujours des limites dans son association. Entre le manque de spacing inhérent à leurs profils et le fait que ce soit une limite globale de cet effectif, il ne semble pas imprudent de dire que Ben Simmons ne peut pleinement se réaliser. Or, si le joueur évolue déjà un niveau élevé, il semble clair que son talent en fait un potentiel All-NBA-Team s’il est utilisé à son plein potentiel. En revanche, l’incapacité générale à en faire un shooteur (au moins volontaire), viendra-t-elle, à terme, obliger Elton Brand à imaginer un autre duo pour Philadelphie ?
Les Clippers vont-ils réussir à trouver leur identité ?
Il y a un mois, on se disait que les Clippers allaient devenir véritablement effrayant dans les semaines à venir. Enfin capable d’associer Paul George et Kawhi Leonard, même Doc Rivers salivait devant les possibilités offertes. Pourtant, entre blessures, load management, et investissement pas toujours optimal selon les adversaires, l’autre équipe de Los Angeles peine à afficher une identité claire et a pleinement effrayer. Tantôt attaque de feu, tantôt équipe s’accrochant à sa défense, il est à ce jour difficile de dire quel est le vrai visage de ce groupe. On aurait aimé voir la paire Leonard-George à l’œuvre plusieurs matchs consécutifs durant la période de janvier, mais l’occasion est encore repoussée alors que l’arrière est touché à la cuisse.
S’il serait évidemment alarmiste et exagéré de s’inquiéter pour ces derniers affichant un bilan de 27-13 (5eme à l’Ouest), avec un duo Lou Williams-Montrezl Harrell toujours étincelant, il est intéressant de voir comment l’équipe va essayer de gérer la santé des deux leaders en vue des Playoffs. Si on sait d’ores-et-déjà que cette équipe ne sera jugée qu’à cette période, tout comme on sait qu’être prêt trop tôt dans la saison n’est pas forcément bénéfique à une équipe (une pensée émue aux Pacers 2013-2014), toujours est-il que les Clippers sont susceptibles d’afficher des visages différents soir après soir.
A quoi peut ressembler la reconstruction des Pistons ?
Le contrat d’André Drummond expirant, la franchise engluée dans une saison difficile et sans saveur, il semble enfin l’heure pour les Pistons : repartir sur un nouveau cycle. Depuis trop longtemps contraints à lutter pour accrocher la 8ème place d’une conférence Est faible, le projet semble au point mort. La blessure de Blake Griffin devrait finalement avoir raison des espoirs des dirigeants et obliger ces derniers à envisager un nouveau départ.
Néanmoins, avec très peu de pièces à donner, on peut craindre une reconstruction long terme. Comme susmentionné, André Drummond pourrait très bien être un prêt de 6 mois, Blake Griffin n’est pas valide pour les mois à venir et commence à traîner une longue liste de blessures, grévant sérieusement sa côte auprès des autres dirigeants. Partant du principe que la côte de Reggie Jackson est faible et que la valeur de Derrick Rose et Tony Snell ne crève pas le plafond, peut-on craindre une reconstruction longue durée pour Detroit ? Rien n’est moins sûr et les négociations à venir vont être cruciales.
Jusqu’où peut aller la paire Doncic-Porzingis ?
Pour parler des Mavericks, il convient d’être honnête. Tout d’abord, qui n’était pas curieux de savoir à quoi pouvait ressembler ce duo, peut-être le plus intriguant de tout ceux qui ont vu le jour entre l’an et l’éte dernier ? Mais également, qui imaginait qu’un sophomore et un joueur (de 2m20) de retour d’une lourde blessure feraient de tels ravages ? Si l’effectif de Dallas est garni de bons joueurs, il semble naturel de dire que le casting autour de Luka Doncic et Kristaps Porzingis n’est pas réellement, à cette heure, du 5 étoiles.
Pourtant, l’équipe affiche la meilleure attaque NBA, Luka Doncic est déjà perçu comme le potentiel futur visage de la grande ligue. Forcément, dans une NBA qui semble désormais être une histoire de duo, on peut légitimement jusqu’où celui-ci peut aller dans les années à venir ! Et à ce titre, on a hâte de les voir pour la 1ere fois en post-saison, surtout avec Rick Carlisle à la baguette.
Les Knicks vont-ils encore confondre intelligence et débilité profonde ?
Quelques heures après que la disponibilité d’André Drummond ait été officialisée, on apprenait que deux équipes étaient particulièrement partantes pour s’octroyer les services du pivot au contrat expirant. Parmi ces équipes ? Les New-York Knicks… évidemment. Alors qu’on pensait que la douche froide de l’été dernier aurait calmé les hardeurs du front-office de la Grosse Pomme, il semblerait qu’il n’en soit rien. Pourtant, sur le papier, les Knicks font parti des pires bilans NBA (et n’ont donc rien à jouer cette saison), ont éprouvé leur faible attractivité du point de vu des joueurs les été précédents et semblaient avoir quelques jeunes à développer (comme priorité).
Mlaheureusement, on apprend que la franchise serait prête à échanger plusieurs jeunes joueurs pour tenter de prolonger le pivot de Detroit cet été. Pas le franchise player que la franchise espère, plusieurs noms ont pourtant déjà circulé dans un éventuel trade : Frank Ntlikina, Julius Randle, Dennis Smith Jr ou encore Kevin Knox. Si les deux derniers ne semblent déjà plus faire parti des plans des Knicks, le second semble indispensable pour matcher les salaires et fait parti des meilleurs joueurs de l’effectif, quant au premier, la franchise annonçait toujours souhaiter le développer.
Bref, New-York est toujours là pour récupérer des joueurs anachroniques avec le projet. Et autant le dire, la blague est éculée et commence à lasser.
Est-ce que la profondeur des Nuggets ne va pas finir par les tuer ?
2ème à l’Ouest avec un bilan de 27-12, il serait comme avec les Clippers, un brin abusif de tirer la sonnette d’alarme. Pourtant, la profondeur mainte fois vantée des Nuggets semble poser de multiples problèmes. Le banc de Denver souffre, incapable d’afficher une production régulière. De nombreux joueurs obtiennent des minutes, de manière inégales, la franchise peine à développer Michael Porter Jr, jouant tantôt 25 minutes, souvent une dizaine et parfois 2-3 minutes sur toute une rencontre. Des joueurs importants dans la rotation comme Torrey Craig ne jouent que de manière sporadique et l’équipe peine au relais du 5 de départ.
Alors que cette dernière n’a eu que peu de blessures (seul Millsap a été réellement gêné), il semble qu’elle possède trop de rotations, rendant le travail de Mike Malone périlleux, d’autant que ce dernier propose des lineups très instables.
L’équipe n’ayant jamais brillé par sa faculté à monter des échanges d’envergure, par frilosité ou manque d’arguments, il se pourrait bien que la franchise continue à mener une saison régulière inégale, dans laquelle les écueils continuent de s’accumuler (défaite contre les Pelicans*2, Hawks, Wizards, Cavaliers, Kings… etc).
Quel est le plafond du Miami Heat ?
Suite à la signature de Jimmy Butler, on s’attendait à voir le Heat opérer un bond dans la hiérarchie à l’Est. De là à s’installer à la troisième place de leur conférence avec un impressionnant 27-12 ? Pas vraiment. Pourtant, Pat Riley continue d’additionner les belles trouvailles et les choix de draft solides pour proposer une équipe disciplinée, revancharde et évidemment surprenante. Kendrick Nunn, Duncan Robinson ou autre Tyler Herro ont poussé Dion Waiters hors de la rotation et l’équipe continue de tracer son chemin.
Évidemment, le test ultime pour une équipe aussi bien coachée sera les Playoffs. Alors que les Sixers balbutient leur basket, que Boston a opéré un retour au premier plan et que les Bucks dominent la saison régulière, on est en droit de se demander quelles sont les ressources réelles de cette équipe dans une série de Post-saison. En attendant, la formation d’Erik Spoelstra continue son bout de chemin et va chercher à reprendre sa seconde place.
Est-ce que les Rockets peuvent regretter le trade de Chris Paul ?
Parmi les échanges surréalistes de l’été dernier, celui entre le Thunder et les Rockets fut l’un des plus retentissants. OKC pris à la gorge par le départ de Paul George fut contraint de rebâtir, occasion saisie par Houston pour évacuer le lourd contrat de Chris Paul, dont le niveau avait décliné l’année précédente.
Pourtant, loin du Texas, Chris Paul mène une belle équipe d’OKC vers les Playoffs et les Rockets tentent de trouver le juste équilibre entre les styles de jeu antagonistes de leur duo Russell Westbrook – James Harden. Si l’équipe est toujours dans les hauteurs de l’Ouest, les Rockets ne semblent pas vraiment plus dangereux que les années précédentes. Dans le même temps, CP3 semble retrouver un élan avec OKC.
Alors évidemment, pour Chris Paul, le contexte et le style de jeu est différent. Revenu à un rôle de meneur de jeu, porteur de ballon principal, et a nouveau autorisé à utiliser la mi-distance, le basketball prôné est très éloigné de celui éprouvé à H-Town. Néanmoins, il apparaît aussi que le joueur n’a pas commencé sa saison par une blessure et semble en meilleure forme que l’an dernier. De quoi donner des regrets aux Rockets en vue des joutes de post-saison ? Peut-être.
Va-t-on enfin récompenser le formidable travail de Nick Nurse ?
En 2017-2018, les Raptors opéraient un changement de style salué par l’ensemble des fans NBA. Si Dwyane Casey recevait les louanges pour ce travail, il semble qu’un tel revirement philosophique pouvait bien être le travail d’un homme de l’ombre. Le licenciement de Casey pour mettre en place un de ses assistants confirmait qu’aux yeux du GM, Masai Ujiri, Nick Nurse était bien plus qu’un bras droit. Directement mis à la tête d’un effectif XXL avec les arrivées de Danny Green, Kawhi Leonard et Marc Gasol, ce dernier a eu fort à faire pour son baptême du feu.
Proposant des schémas défensifs variés, des attaques séduisantes, capable de trouver un rôle pour tous les joueurs impliqués, Nick Nurse a pu s’adjuger le titre NBA pour sa première année officielle à la tête de l’équipe. Pourtant, alors que l’équipe a perdu gros cet été et a été criblée de blessures depuis le début de saison, les Toronto Raptors émargent toujours parmi les meilleures franchises de leur conférence. De nombreux joueurs se sont révélés et alors que le head coach continue de creuser dans la profondeur de son effectif, Nurse continue de proposer des choix tactiques très marqués durant cette saison régulière, n’hésitant pas à tenter des ajustements en fonction des équipes adverses.
Indubitablement l’un des coachs les plus ingénieux de la grande ligue, ce dernier ne semble pas obtenir la lumière nécessaire. Est-ce que cette nouvelle saison de haut vol verra Nick récompensé ?
Spurs & Trail Blazers vont-ils se (re)trouver une défense ?
Après plus de deux décennies d’excellence, les San Antonio Spurs semblent rentrer dans le rang et affichent pour la première fois de cette longue période… un bilan négatif. 9ème, aux portes des Playoffs, la franchise souffre particulièrement de son incapacité à faire ce qu’elle a toujours fait : défendre dur.
En dépit d’un effectif peu changé depuis l’année passée et le retour d’un joueur au potentiel défensif élevé (Dejounte Murray), la troupe texane bégaye son basketball. En outre, si le bon début d’année 2020 avait laissé entrevoir une progression et de solides performances, l’équipe a de nouveau explosée dans un blow out brutal face aux Memphis Grizzlies. La troupe continue de naviguer en eau trouble alors que les semaines passent et la grosse passe de DeMar DeRozan ne suffit pas à garder la barque à flot.
Dans une galère semblable, les Portland Trail Blazers ont eux en revanche revisité leur effectif dans les grandes largeurs l’été dernier. Si leur duo de star est toujours bien présent, l’essentiel des role players ont fait leur valises, laissant place à une légion de nouveaux joueurs. Si le jeu prôné est le même (le duo Lillard-McCollum est toujours en place et intraitable), l’équipe souffre des nombreuses pertes et de son manque d’assise dans la raquette. L’absence de Jusuf Nurkic se fait d’autant plus sentir et l’équipe a dû se tourner vers Carmelo Anthony pour ajouter une menace offensive et un joueur capable au rebond. Soucis néanmoins, cela ne règle pas le problème initial et tout comme les Spurs, on peut commencer à s’inquiéter de la faculté de la franchise à retrouver son rythme de croisière.
Une chute dommageable alors que Portland avait atteint les finales de conférence l’an dernier et devait espérer confirmer sa progression.
Les Chicago Bulls sont-ils en train de gâcher leur jeunesse ?
Malgré un Zach LaVine étincelant, les Chicago Bulls n’arrivent toujours pas à mettre un pied devant l’autre. L’arrière multiplie les superbes prestations offensives, mais l’équipe n’a toujours pas une once d’identité, ni un état d’esprit qui semble voir le jour. Pourtant, avec Lauri Markkanen, Wendell Carter Jr, Coby White, Kris Dunn et dans une mesure moindre Chandler Hutchinson, les Bulls possèdent un potentiel indubitable. D’autant qu’autour, des joueurs comme Zach LaVine ou Otto Porter Jr sont eux-même encore très jeunes. Pourtant, c’est un misérable 35% de victoire à l’heure actuelle que l’équipe affiche, et le niveau de jeu n’a connu aucun progrès cette saison.
Si elle est encore dans la course aux Playoffs, c’est uniquement grâce aux légion de mauvaises équipes à l’Est. A la vue des résultats, du talent peu exploité, et s’il serait injuste de ne rien imputer aux joueurs, il est pourtant complexe de ne pas se tourner vers Jim Boylen. Rien ne semble émaner du groupe et bien que le coach matraque sa volonté d’instaurer une dureté, rien n’est visible sur le plan pratique.
Alors que les dirigeants avaient prolongé l’head coach sur le long terme et ont renouvelé leur confiance en lui durant la saison, on peut légitimement se demander si la franchise ne va pas finir par gâcher un groupe au potentiel évident. Il n’y a qu’à voir la saison de Lauri Markkanen pour craindre de l’impact de cette confiance aveugle. Ou anticiper le fait que stagner dans les bas fonds pourrait pousser Gary Forman et John Paxson à évacuer certains talents.
Le Jazz va-t-il réussir à intégrer Mike Conley ?
Il va sans dire que l’intégration de Mike Conley à Utah est décevante. Depuis longtemps à la recherche d’une upgrade au poste de meneur, la franchise pensait avoir trouvé l’homme de la situation avec l’ex-Grizzlie. Joueur polyvalent, solide des deux côtés du terrain, capable de gérer le jeu ou de prendre le scoring à son compte, tout portrait à croire que Conley changerait la vie du Jazz. Pourtant, le joueur a connu un retard à l’allumage et c’est tout le Jazz qui avait perdu le cap entre la mi-novembre et le début décembre.
Mais en ce début de janvier, l’équipe remonte au classement et enchaîne les victoires. Bogdan Bogdanovic est enfin la recrue espérée, Donovan Mitchell évolue à son meilleur niveau et toute l’équipe semble retrouver ses marques. La défense n’est pas encore au niveau attendu, mais elle se rapproche des standards de la franchise. Problème néanmoins, cette très bonne forme s’est aussi concrétisée sans Mike Conley.
Or, si la saison régulière peut être gérée ainsi, nul doute que la franchise aura besoin du joueur pour enfin franchir un cap en Playoffs. Il va donc falloir retrouver un nouvel équilibre à son retour, mais aussi espérer que ce dernier puisse évoluer, physiquement, à son meilleur niveau. Car le risque est d’avoir réussi l’été dernier sans pouvoir profiter de cette amélioration.
Quel retour pour Victor Oladipo ?
La blessure de Victor Oladipo semble avoir duré une éternité. Néanmoins, le joueur devrait très bientôt revenir à la compétition et c’est le 29 janvier qui a été annoncé par la franchise. De ce grand retour dépend beaucoup de choses. Tout d’abord, on veut savoir si le joueur aura conservé son explosivité. Car s’il est devenu une star en arrivant chez les Pacers, son jeu dépend aussi beaucoup de ses facultés athlétiques absolument hors normes et bien connues depuis sa saison rookie. Or, on sait qu’une lourde blessure au genou est toujours délicate à gérer pour un joueur mais aussi les staffs médicaux.
La blessure qu’a connu l’arrière étant peu fréquente, surtout chez des joueurs jeunes, il convient de prendre de nombreuses précautions. Chose à laquelle le joueur semble tout à fait prêt.
Mais dans le même temps, de ce retour dépendra évidemment les rotations de l’équipe, alors que les Pacers sont solidement arnachés à la course aux Playoffs mais également les chances de son équipe. Pas forcément le roster le plus profond de la ligue, Indiana peut largement bénéficier du retour de son leader. Toutefois, ce dernier se sait toujours pas à 100% de ses moyens et le retour à la compétition pourrait être laborieux.
Les Grizzlies ont-ils pris de l’avance sur leur reconstruction ?
Alors que certaines franchises ont vu leurs reconstructions stagner (Kings, Bulls, Knicks, Suns), voire régresser (Timberwolves, Hawks) cette saison, une équipe qui a commencé récemment se porte on ne peut mieux : les Memphis Grizzlies. Derrière leur jeunesse (Ja Morant, Jarren Jackson Jr., Brandon Clarke, Dillon Brooks), l’équipe montre un bel état d’esprit et un jeu séduisant. Profitant d’une conférence Ouest moins dense que les années précédentes, l’équipe s’est même adjugée la 8ème place après une large victoire contre les Spurs.
Si rien n’est acquis dans une reconstruction, ce départ sur les starting blocks est tout ce qu’il y a de plus encourageant. D’autant, que ces dernières saisons, les équipes qui ont réussi à décoller avec leur “young core”, sans rapatrier de renforts pour développer une cohésion, sont celles qui ont réussi à s’élever dans les hauteurs de leur conférence durablement (Sixers, Nuggets, Trail Blazers par exemple). De là à considérer que la voie est toute tracée pour Memphis ? Pas encore. On sait aussi que la confirmation reste l’étape la plus complexe.
Que faire de l’explosion de Spencer Dinwiddie ?
Avec un recrutement estival XXL, les Brooklyn Nets attendent le retour de Kevin Durant pour rêver des sommets. En attendant, la franchise pouvait s’échauffer en profitant du show Kyrie Irving. Sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu et qu’après un début de saison laborieux collectivement, le nouveau meneur de l’équipe a dû s’éloigner des terrains pour blessure. Alors que cela paraissait mal embarqué, c’est pourtant Spencer Dinwiddie qui, comme par le passé, est venu prendre le relais. Absolument impérial depuis sa titularisation, il porte les Nets vers les Playoffs et en fait un solide prétendant au All-Star Game.
Si en l’état, sa prestation fait un bien fou à Brooklyn, il convient déjà de se poser des questions quant à l’avenir de la franchise. En effet, cette saison est supposée être une ébauche pour la prochaine, à partir de laquelle Kevin Durant reviendra aux affaires. Puisque Kyrie Irving a encore très peu montré, et n’est revenu qu’avant-hier soir, savoir que faire de Spencer Dinwiddie est une véritable interrogation :
- Le refaire débuter sur le banc ?
- L’intégrer dans le 5 aux côtés de Kyrie ?
- L’échanger ?
- En faire le nouveau meneur titulaire des Nets ?
Si le dernier scénario est tout ce qu’il y a de plus improbable (Kevin Durant et Kyrie Irving sont arrivés ensemble pour jouer ensemble), cela révèle toute la difficulté de posséder un tel talent sur le même poste qu’une de ses stars. Dinwiddie semble désormais peser trop lourd pour l’utiliser comme un simple remplaçant, voire un 6th man. Ce dernier est plus fiable physiquement qu’Irving et représente une doublure de très haut vol. Envisager une doublette de meneur sur les lignes extérieures est tentante, mais pas forcément optimale… Bref, faut-il profiter de sa côte ou attendre ? Dans tous les cas, le Net devrait attirer la convoitise dans les mois à venir.
Que vont donner les Pelicans avec Zion Williamson ?
Après quelques matchs accrochés en début de saison, l’année des Pelicans a pris un tournant beaucoup plus trouble. Il faut dire qu’avant même la saison, elle a perdu un des prospects les plus attendus de la décennie sur blessure au genou. Néanmoins, après avoir (trop) longuement patienté, nous commençons enfin à voir Zion Williamson s’échauffer avec l’équipe et tester son physique.
Si la saison des Pelicans est déjà gâchée sur le plan comptable (14-26, 14eme à l’Ouest), elle n’est pas si loin de la 8ème place occupée par les Grizzlies (18-22) et peut espérer un gros run pour arracher la post-saison. Car si l’équipe perd trop de rencontres, elle peut s’appuyer sur de solides vétérans (JJ Redick, Derrick Favors et surtout Jrue Holiday), mais également une jeunesse qui commence à trouver son rythme : Lonzo Ball, Brandon Ingram. Or si Williamson est bien un talent générationnel comme sa jeune carrière laisse sous entendre, alors il y a de quoi voir une équipe dure à jouer… et surtout très spectaculaire.
Les Hawks vont-ils réussir à entourer Trae Young ?
Beaucoup moquent les Hawks pour l’échange entre Luka Doncic et Trae Young. Si le meneur n’est pas aussi complet que le slovène, on oublie parfois de dire qu’il est aussi, à ce jour, le deuxième meilleur joueur de cette draft. Véritable machine offensive, le joueur a tout d’une superstar de demain.
Néanmoins, en raison de ses limites physiques et son jeu résolument offensif, il va falloir être capable de compenser ses faiblesses. Pourtant, de leur dernière draft et des rumeurs récentes (volonté d’acquérir André Drummond), il semble que la franchise souhaite s’améliorer mais pas forcément avec les profils idoine pour entourer le joueur défensivement. Est-ce que les dirigeants des Hawks sauront trouver le juste équilibre ? A ce stade, il est légitime de douter et ceertainement que cette trade deadline et cet été devraient apporter de premières réponses.
De quoi ont besoin les Boston Celtics ?
Les Celtics vont mieux. A l’inverse d’autres équipes, Boston s’est remis sur pieds depuis qu’elle a perdu en profondeur. Malgré les départs en nombre de cet été, le groupe semble bien mieux vivre et les rôles sont plus définis. L’arrivée de Kemba Walker a été parfaitement digérée et la paire Jaylen Brown – Jayson Tatum progresse plus sereinement.
Dans ces conditions, on sent que le travail de Brad Stevens est facilité et que l’équipe est en place. Sans donner l’impression d’être déjà arrivée à son meilleur niveau, Boston est 2ème à l’Est, et entend sécuriser sa place des griffes de ses poursuivants. Autre bonne nouvelle, c’est le retour aux affaires de Gordan Hayward. Malgré une blessure à la main qui lui a fait louper une moitié de ce début de saison, l’ailier a retrouvé le 5 de départ et un rythme offensif. Un rôle et un temps de jeu plus important font du bien à l’ex-Jazz, qui doit voir le bout du tunnel après sa lourde blessure de 2017.
Toutefois, les Celtics n’ont pas encore un look de prétendant sérieux au titre et on imagine que Danny Ainge aimerait bien apporter le chaînon manquant. Encore reste-t-il à déterminer qui est disponible et susceptible d’améliorer durablement Boston. Ensuite, il faudra savoir qui sacrifier, et on imagine que le revenant Gordon Hayward ne sera pas intouchable.
Les Lakers doivent-ils succomber au load management ?
Il y a peu, les Lakers annonçaient se refuser à perdre 2 matchs consécutifs durant la régulière. Depuis, une série noire a mis fin à cet objectif. Un mal ? Peut-être. Un bien ? Très probablement. Cette saison, Los Angeles s’appuie sur le meilleur duo en NBA : LeBron James – Anthony Davis. Si leur association a jusqu’ici été au niveau de ses promesses, toujours est-il qu’une peur plane autour de la paire des Los Angeles Lakers : le physique.
Alors que LeBron James accumule les saisons NBA et fait déjà parti des plus gros temps de jeu de l’histoire de la ligue, Anthony Davis, lui, multiplie les douleurs et alertes physiques depuis son entrée en NBA. Or comme diverses franchises cette saison, toute l’année repose sur la prestation qu’elle réalisera en Playoffs. Concernant celle-ci, l’objectif est clair “le titre ou rien”. Pour cela, il faudra évidemment les deux leaders au sommet de leur forme et ne pas se présenter à certaines rencontres réduit forcément le risque de blessures.
Toutefois, alors que les Clippers abusent du “load management”, à l’instar des Raptors l’an dernier, les Lakers ne semblent pas s’y résoudre. Ceci afin de protéger leur première place et l’avantage du terrain ? Probablement. Si la franchise arrivait à conserver son avance, il faudra alors se pencher sur la pratique dans les semaines ou mois à venir. Car peu d’équipes peuvent être autant impactées par une seule blessure cette saison que ces Lakers.
Qui sont les favoris au titre NBA à mi-saison ?
Cette année la NBA a changé. Il ne s’agit plus de savoir si une équipe peut faire chanceler les Golden State Warriors, mais de déterminer quelles équipes émergent en favoris ? A cette heure, à l’Ouest comme à l’Est, il semblerait qu’il y ait deux NBA. Celle avec un bilan largement positif (6 équipes à l’Est, 7 à l’Ouest) et le reste. A l’Est, les Bucks mènent une saison régulière tonitruante et semblent au-dessus de la mêlée. A l’Ouest, les Los Angeles Lakers sont encore plus solides qu’escomptés et ont pris une avance précieuse sur le peloton
Dans le quatuor de favoris à l’aube de la saison (Bucks, Lakers, Clippers, Sixers), seuls les 76ers semblent un peu dérailler, alors que la conférence Est possède de nombreuses équipes qui seront dures à manoeuvrer en post-saison : Miami Heat, Boston Celtics et Toronto Raptors semblent les mieux armés pour poser des problèmes (Indiana apparaissant comme un peu moins dangereux). A l’Ouest, on retrouve : Rockets, Nuggets, Jazz et Mavericks (le Thunder étant encore une intrigue).
De nombreuses séries pourraient être très indécises et cela faisait très longtemps que la NBA n’avait pas paru aussi incertaine. De quoi nous faire saliver en attendant de voir les Playoffs et ses affiches. Et disons-le, de quoi alimenter les débats sur les réseaux sociaux pour encore plusieurs mois.