Après un été au paradis dans les arènes de Tokyo, nous revoilà enfin sur les parquets d’Europe pour retrouver nos Bleues ! Tant d’attente, tant d’impatience d’autant plus pesante qu’il nous tardait de revoir jouer la bande à Gruda, Williams, Rupert ou Johannes, que pour découvrir enfin la direction que l’équipe allait prendre depuis le départ de Valérie Garnier, remplacé par Jean-Aimé Toupane à la tête de l’équipe de France. Ce week end, pour les qualifications pour l’Eurobasket 2023, nous avons enfin nos réponses. Avons-nous assisté aux premiers pas d’une nouvelle grande aventure ?
France-Ukraine : les Bleues calent au démarrage
Toutes les grandes histoires commencent avec le premier pas, et ce premier pas était en Ukraine, dans une salle vide, avec un premier match pour nos médaillées Olympiques qui ne paraissait pas vraiment compliqué pour la bande à Gruda. Premier shoot et premier sourire : Marie-Eve Paget, sortie de l’équipe de France 3×3 pour rejoindre le groupe à Toupane est non seulement titulaire, mais plante le premier trois point du match. Et puis ? Et puis ça se passe bizarrement. Les ukrainienne font extrêmement bien circuler la balle, dedans, dehors, vite et bien et surtout dans la ficelle. L’adresse ukrainienne est en effet impeccable et leur jeu rapide perturbe largement la défense française. Paget est trop bas, Gruda trop haut, Myiem trop seule. Très vite, Toupane doit prendre un temps-mort (11-18). Alina Iagupova nous fait mal, très mal et l’adresse ne change pas : 23-31 après le premier quart. Mais lorsque ça reprend, Dubrovina enchaîne, Iagupova distribue. Bref, on prend l’eau : 27-43. Et lorsque Malashenko envoie un rainbow shot à l’arrache qui retombe droit dans l’anneau, on sent que la soirée va être longue : 37 à 53 à la mi-temps !
Mais au retour des vestiaires, le choc est trop fort et la tête est encore sonnée : Krystyna Filevych enchaîne les ficelles (5/7 à trois points). Les ukrainiennes nous attirent à l’intérieur pour mieux ressortir. Seule Miyem semble avoir de la régularité côté français. Très vite, on sent que la partie semble perdue tant l’adresse ukrainienne est impressionnante : 46% à trois points, contre 22% chez les tricolores ! Malgré un shoot de caractère de Sandrine Gruda au buzzer du 3è quart temps, les jaunes parviennent à contenir la réaction des françaises pour maintenir un écart suffisant. Iagupova envoie une énième patate stratosphérique dans la ficelle, bref.
Score final 71-90 pour l’Ukraine. La France version Toupane cale totalement au démarrage, tombée sur une Ukraine tout simplement dans un état second. Gruda est limitée à 8pts et seule notre Miyem se targue d’un match à plus de 15pts.
France-Lituanie : retour du rouleau compresseur
Mais terminée l’ambiance morne en Ukraine, direction Villeneuve d’Ascq et sa chaleur maison pour tenter de rectifier le tir. Toupane relance Paget et Gabby Williams gère le tempo. Les lituaniennes, privée de son trésor Justé Jocyté (qui n’a encore que 15 ans) sont cependant très appliquées et posent des soucis à la défense française. Comme souvent, Marine Johannes entre en jeu pour faire de la ficelle. Les Bleues reprennent les choses en main et mènent après un quart (25-17). Le second quart commence sur une guerre de tranchée. Même pas 10pts marqués au total dans les 5 premières minutes. Et puis la machine s’est mise en route, les Bleues déroulent, Gruda reprend de l’adresse et la défense serre la vis. Les lituaniennes ne savent pas répondre, alors que l’adresse des françaises à 3pts atteint 70% ! Et Marine se permet même un shoot depuis le parking. 42-28 à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, c’est surtout Gabby qui organise, pose et prend les écrans. Les pertes de balles s’enchaînent pour les lituaniennes malgré une Nacikaite en forme (18pts). La France prend un +20 et déroule sans stress. Toupane résume lors d’un temps mort : « elles n’ont plus rien à faire, on ne relâche pas ! ». RAS sur la fin de rencontre, la pression défensive reste la même. Pouyet se permet un coast to coast et un and one pour finir le spectacle. Score final 83-56, dans une salle de Villeneue-d’Ascq debout et souriante. Un bon match feel good !
Verdict ? Malgré un retard à l’allumage, des Bleues séduisantes
La défaite contre l’Ukraine ne fut pas un choc, car nous avions un coach qui prenait ses marques, et des automatismes qu’il fallait mettre en place. Alors oui, l’Ukraine fut un genre de brouillon mal fichu, sur lequel on n’a pas trop réussit à écrire ce qu’on avait en tête…un genre de tour pour du beurre dans un jeu de société. Mais d’une part, reconnaissons l’exceptionnelle adresse des ukrainiennes, et d’autre part, qu’il n’aura suffi que d’un match de la sorte pour que les françaises se mettent en ordre de marche et roulent sur la Lituanie sans merci. On a vu de la défense, on a vu de l’adresse, on a vu des joueuses qui ont été impliquées différemment, par exemple Gabby Williams, plus polyvalente. Et nous avons eu aussi le bonheur de voir Marie-Eve Paget rejoindre les Bleues au basket à 5×5, elle qui nous régale déjà au 3×3.
Une victoire, une défaite, alors qu’on aurait bien aimé prendre la tête de notre groupe tout de suite non ? Certes, mais pas de panique, nous sommes deuxième de notre poule, place qualificative, et surtout, le faux pas de l’Ukraine était justement un faux pas et la victoire contre les lituaniennes à de quoi nous rassurer. Il reste quatre matchs à jouer avec deux victoires qui suffiront probablement à nous emmener vers un nouvel Eurobasket. Prochaine cible : la Finlande !
Et ailleurs ?
S’il est bien une grosse écurie européenne à surveiller au-delà de la France, c’est bien nos chères Cats de Belgique. Sauf qu’elles aussi ont calé au démarrage ! Défaite surprise contre la Bosnie (87-81) mais victoire rassurante contre l’Allemagne. Dans le groupe A, la Bosnie et la Belgique se placent donc en tête.
- Dans le groupe C, peu de surprise avec l’Espagne qui prend les commande avec deux victoires, devant la Hongrie, la Roumanie et l’Islande, atomisée par la Hongrie (115-58), tout comme la Roumanie, écrasée par l’Espagne (107-52).
- Dans le groupe D :comment vous dire… On va partir du principe que les albanaises sont éliminées d’offices. En effet, après deux défaites assez…concrètes contre la Pologne (19-125) et la Slovénie (28-127) on peut être assez serein sur le pronostic suivant : l’Albanie ne devrait pas se qualifier. On retiendra aussi la guerre de tranchée entre la Pologne et la Turquie : 41-52. Turquie qui prend la tête du groupe.
- Dans le groupe E, seulement composé de trois équipes, la Croatie prend une tête relative devant la Serbie et la Bulgarie. Dans le groupe F, c’est la Russie qui se place devant le Danemark et le Monténégro. Dans le groupe G, la Grèce fait le travail et la Grande-Bretagne sombre. Idem pour l’Italie qui survole dans le groupe H, le Belarus dans le groupe I et la Lettonie dans le groupe J, là aussi composé de seulement trois équipes.
Prochains rendez-vous les 24 et 27 novembre : France-Finlande et France-Ukraine !
Mention spéciale : Lukas Nicot !
Nous étions allés à la rencontre de Lukas pendant l’été, et c’est non sans fierté que ça voix est désormais celle qui a raisonné dans vos écrans pour commenter ces matchs. QIBasket ayant croisé sa route à plusieurs reprises depuis quelques années, on ne cache pas notre émotion mais aussi le plaisir de le voir représenter une nouvelle génération de fans et aux côtés de Fred Weiss, acolyte de choix, de commenter notre équipe nationale.
Vos précédents épisodes de carnet bleu :
#1 : TOKYO 2020, ENTREZ DANS LA LÉGENDE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE !