Après avoir enchainé une saison à 11 matchs, une saison blanche et une saison à 28 matchs, Zach Collins a enfin joué plus de 60 rencontres NBA cette année ! Le joueur de 25 ans, après trois années galères, semble s’être refait une santé. Mais, à force de ne pas le voir jouer, on en aurait presque oublié pourquoi ce joueur a été sélectionné 10e à la sortie de Gonzaga. De plus, suite à ce début d’intersaison, beaucoup de questions apparaissent.
Zach, intérieur connu pour être capable de prendre des tirs à longue distances, pourra-t-il jouer à côté d’un pivot ? Ou verra-t-on Collins devenir le back-up de de Victor Wembanyama ?
Mais avant de se tourner vers l’avenir, analysons d’abord la saison 2022/2023 du joueur des San Antonio Spurs.
Fluidificateur d’attaque
Si Zach peut facilement être inséré dans une attaque NBA, c’est grâce à sa capacité de connecteur. Il a un des AST% les plus élevés de la ligue parmi les intérieurs avec 18%. Depuis le High-Post Zach Collins arrive à trouver ses coéquipiers sur des cuts, suite à des handoffs, grâce à des mouvements loin du ballon, ou encore dans les corners. La variété d’action proposée par les Spurs quand le ballon passe par Collins est remarquable.
Sur cet aspect du jeu, ce que j’aimerais voir davantage la saison prochaine, c’est du short-roll. Voir si Zach peut devenir une menace sur pick-&-roll, grâce à du passing sur short-roll et au scoring. En parlant du scoring, comment évaluer la saison de Zach Collins sur cet aspect du jeu ?
Scoreur équilibré
Comme à la passe, le jeune intérieur de 211cm offre une grande diversité dans sa capacité à scorer et peut être utilisé de plusieurs manières. Au niveau des zones du terrain où il prend ses tirs, Zack a su trouver un équilibre qui fait de lui une menace sur tous les espaces du terrain. 40% de ses tirs sont pris au cercle, 35% sont à mi-distance, et 25% viennent du trois points. Grâce à ses bons pourcentages cette saison (48% à mi-distance, 38% à trois points), Zach peut générer du spacing pour ses coéquipiers.
Zach peut aussi finir au cercle, bien que son efficacité proche du panier est moins impressionnante que celle sur ses jump shots. 66% d’efficacité au cercle, c’est plutôt mauvais pour un joueur à son poste, mais pour moi le plus gros problème est ailleurs. Cette saison il n’a pas réussi à provoquer suffisamment de fautes. Il obtient une faute toutes les dix tentatives au tir, ce qui n’est pas assez, surtout pour un intérieur.
Parmi les joueurs qui ont réalisé plus de deux Pick and Roll comme screener par match, Zach Collins est le joueur le moins efficace de la ligue. Avec une progression au cercle, ou à la provocation des fautes, Zach pourrait devenir un intérieur très efficace au scoring. Si vous ajoutez à ça sa polyvalence, nous pourrions avoir une arme offensive singulière et intéressante pour le futur des Spurs.
Nous avons donc à faire à un intérieur capable de jouer le rôle de connecteur en attaque. Il peut aussi créer du spacing et punir à longue-distance. Voilà un intérieur qui, malgré une faible efficacité au cercle et à la provocation de fautes, est déjà une option offensive intéressante. Mais, comme on s’efforce à le répéter, la force d’un intérieur de 7 pieds vient bien souvent de sa capacité à protéger le cercle. Alors, est-ce-qu’en plus d’être une attaquant talentueux, Zach est aussi un défenseur à impact ?
Quel défenseur verra-t-on aux côtés de Wembanyama ?
Ses statistiques brutes aux interceptions et aux contres laissent à penser que Zach Collins n’est pas un playmaker défensif. Pourtant, collectivement, la défense des Spurs performe mieux avec Zach Collins sur le terrain. Les Spurs encaissent 3 points de moins par 100 possessions avec Collins sur le terrain, et les adversaires perdent en efficacité au cercle. En effet, les adversaires des Spurs perdent 4,7% d’efficacité au cercle quand Zach Collins est sur le terrain. Encore mieux, il fait perdre 7.2% d’efficacité au cercle lorsqu’il est le défenseur le plus proche. C’est mieux que Myles Turner ou Mitchell Robinson.
En réalité, Zach Collins est l’un des joueurs les plus actifs en défense. Ajusté sur 36 minutes, c’est le 4e joueur qui conteste le plus de tirs derrière Walker Kessler, Brook Lopez et l’inévitable Luke Kornet. Néanmoins, il est toujours difficile de savoir si Collins jouera à côté d’un autre protecteur de cercle l’année prochaine. Serait-il capable de défendre plus en périphérie ? Ou alors deviendra-t-il un back-up de luxe derrière le français ?
Cette saison, il n’a joué que 22 minutes avec Jakob Poeltl sur le terrain. Cette stat pourrait-être liée au trade, mais il faut aussi noter qu’il n’a joué que 95 minutes avec l’autre pivot des Spurs, Sandro Mamukelashvili. Plus curieux encore, d’après Cleaning The Glass, le pivot avec qui Zach Collins a le plus joué est… Stanley Johnson. Bien qu’il ait une envergure impressionnante, Stanley Johnson n’a rien de comparable avec le futur pivot des Spurs. Il est donc difficile de spéculer sur une potentielle association des deux. Même à l’époque de Portland, Zach Collins et Jusuf Nurkic n’avait partagé le parquet que 263 minutes.
Alors, comme il n’est pas possible de spéculer sans se tromper, attendons quelques mois pour voir ce que Pop va nous concocter. Le coach est reparti sur un contrat de 5 ans suite à la draft, curieux de voir ou il pourra emmener les Spurs de Zach Collins…