Depuis leur épopée jusqu’en finale de conférence en 2021, les Hawks d’Atlanta peinent à trouver la bonne formule autour de Trae Young. L’expérience Dejounte Murray, censée apporter défense et création secondaire, n’a jamais réellement porté ses fruits, laissant l’équipe dans une forme d’entre-deux.
L’été 2024 avait déjà marqué un premier virage : le trade de l’ancien meneur des Spurs, qui a vu l’arrivée du jeune prometteur Dyson Daniels ainsi que le 1er choix de draft obtenu qui a vu la sélection de l’ailier français Zaccharie Risacher.
Cet intersaison s’inscrit dans cette continuité. Le front office a choisi de revenir aux fondamentaux : construire une attaque centrée sur Young, entouré de profils plus complémentaires. Dans cette logique, l’arrivée de Kristaps Porzingis, atout offensif majeur, et celle de Nickeil Alexander-Walker, rôle défensif précieux, devraient enfin offrir à Atlanta l’équilibre recherché par le nouveau GM Onsi Saleh.
La saison passée : un virage amorcée
Après deux saisons décevantes en 2022-23 et 2023-24, ponctuées à chaque fois par un passage forcé par le Play-In Tournament, les Hawks ont touché le fond lors de l’ultime campagne de Dejounte Murray. L’équipe n’a pu faire mieux qu’une dixième place à l’Est, conclue par une élimination face aux Bulls au Play-In.
Le front office des Hawks ayant constaté que la greffe de l’ancien Spurs ne fonctionnait pas ont décidé d’amorcer un virage et de revenir aux sources : Remettre Trae Young au centre du projet.
En effet le natif de Seattle s’est vu échangé aux Pelicans, en contrepartie les Hawks ont récupéré Dyson Daniels comme pièce principal de cet échange. Avec le 1er choix qu’ils ont acquis lors de la lotterie draft ces derniers ont décidé de sélectionner le français Zaccharie Risacher.
Malgré ses changements les Hawks n’ont pas décollé en matière de résultat sportif, une banale 8e place qui s’est soldé une nouvelle fois par une élimination en playin.
Remettre Trae Young au centre de l’attaque ne l’a pas fait décollé, en effet Atlanta affiche un Offensive Rating de 115.2 ce qui les place dans la moyenne de NBA.
Des rim runners défaillants ?
Depuis l’explosion de Trae Young en 2020, la grande force offensive des Hawks repose sur le pick-and-roll, un secteur où leur meneur s’impose comme un véritable maestro. Pour tirer pleinement profit de ce système, il faut cependant disposer de rim runners efficaces, capables de conclure près du cercle.
Or, cette saison, Atlanta ne se classe qu’à la 12e place de la NBA en efficacité sur les actions de pick-and-roll finies par le roll man, et ce malgré le fait d’être l’équipe qui en utilise le plus dans la ligue. Un contraste saisissant avec la saison 2021-22, où les Hawks affichaient le 2e meilleur offensive rating de NBA et dominaient la ligue sur ce même type d’action, avec un impressionnant 1,31 point par possession.
Lors de la saison 2021-22 Trae Young bénéficiait de cible en roll d’élite : John Collins faisait toujours parti de l’effectif et affichait un score de 1.44 PPP sur ces actions. De même, Clint Capela était affiché encore à ce stade 1.37 PPP. Aujourd’hui, ce chiffre est descendu à 1.07 PPP ce qui peut s’expliquer, je pense, par le déclin physique du joueur.
Les Hawks ont essayé depuis plusieurs saisons, selon moi, de se débarasser de Clint Capela. Mais son contrat onéreux (+ de 20M de dollars / an) ont rendu les négociatons vaines. La bonne nouvelle, c’est que son contrat s’est terminé et qu’il ne fait désormais, plus partie de l’effectif la saison prochaine.
Jalen Johnson n’est pas non plus une menace de lob fiable pour Trae Young en atteste son 1.07PPP dans cet exercice (47e centile) mais ce dernier compense ce manque de pop vertical car c’est un excellent passeur de short-roll ce qui permet à l’ancien pensionnaire d’Oklahoma de bénéficier d’un point d’appuis quand les défenses utilisent des couvertures agressives comme le Hedge ou le Blitz.
Le cas du dernier intérieur de la franchise, Onyeka Okongwu, divise depuis plusieurs saisons. Sélectionné à la draft avec la réputation d’un joueur capable d’impacter des deux côtés du terrain, il n’a pourtant jamais réussi à s’imposer comme un titulaire indiscutable à Atlanta. Son temps de jeu n’a jamais dépassé les 30 minutes par match, malgré le déclin progressif de Clint Capela et un besoin évident au poste de pivot. Malgré une envergure de plus de 7 pieds, synonyme d’un potentiel de protection de cercle, cette promesse ne s’est jamais concrétisée.
Cette saison, il n’a fait perdre que 0,7 % d’efficacité au panier à ses adversaires — un impact quasi nul défensivement. En revanche, Okongwu a montré une progression offensive notable. S’il reste un rim runner redoutable (1,28 point par possession, 82e centile), son jeu s’est enrichi. Il affiche désormais un passing game intéressant sur short roll (0,71 AST:USG, 54e centile) et un tir extérieur en développement, notamment à trois points, qu’il a commencé à intégrer efficacement au cours des deux dernières saisons.
Des joueurs défensifs prometteurs…
Depuis leur saison 2021-22, conclue par une finale de conférence surprise, les Hawks n’ont eu de cesse de chercher une nouvelle identité. En effet la franchise de la Géorgie avait parié lors de ces années là sur un déséquilibre : une attaque d’élite (2e de NBA), mais une défense très mauvaise qui se plaçait à la 26eme place. Le FO a essayé de faire venir Dejounte Murray pour rééquilibrer l’effectif, mais cela fut un échec. L’attaque d’Atlanta a régressé durant les deux saisons où l’ancien Spurs partageait les lignes arrières avec Trae Young et la défense n’a pas progressé, pire même elle est restée dans les bas fonds de la ligue.
L’intersaison passée le front office d’Atlanta ont fait des choix forts afin de rééquilibrer le roster avec de vrais profils défensifs, exit Dejounte Murray et bienvenue Dyson Daniels.
L’ancien joueur des Pelicans s’est révélé comme un excellent défenseur de périmètre et playmaker défensif, le complément parfait pour palier aux déficiences défensive de Young.
L’ancien 8e choix de la draft 2022 est le leader des STL% avec un chiffre impressionnant de 4.2 ainsi que les déviations provoqués par match où il se place 2e derrière l’arriere du Thunder Alex Caruso.
En plus du transfert de l’Australien, les Hawks ont utilisé leur premier choix de draft pour sélectionner Zaccharie Risacher.
Le Français n’était pas considéré comme le prospect au plus haut plafond de cette cuvée, mais il présentait déjà un plancher solide et un profil capable de contribuer immédiatement des deux côtés du terrain.
Son jeu sans ballon, marqué par une bonne lecture des espaces, des coupes tranchantes et un tir fiable à trois points, en fait un complément idéal à un créateur primaire. S’ajoutent à cela de belles promesses défensives, portées par une taille de 6’9 et une envergure proche des 7 pieds.
Le front office d’Atlanta a visiblement cherché à entourer son petit meneur de profils plus longs et physiques pour compenser ses limites défensives.
Ils comptaient déjà dans l’effectif Jalen Johnson, autre joueur aux qualités défensives remarquables, qui permet de switcher et de déféndre plusieurs positions. En prime, il apporte une protection secondaire en infligeant une perte d’efficacité de 7% dans la finition au cercle, preuve si nécéssaire de sa polyvalence.
Ces trois jeunes joueurs qui font partie du core des Hawks sont les archétypes parfait afin de bâtir une bonne défense et palier aux déficiences et limites de Trae Young dans le domaine.
Même si cette saison Atlanta a terminé à un décevant 19e defensive rating, je pense que les promesses sont là car les 2 joueurs cité ci-dessus n’ont que 21, 22 et 19 ans. De plus l’effectif d’Atlanta ne disposait pas d’un protecteur de cercle d’élite qui est un rôle indispensable à leur effectif pour pouvoir passer un vrai pas défensif.
…mais quid du spacing ?
Ajouter des profils défensifs, c’est très bien et essentiel, mais qu’en est-il du côté offensif et du spacing si important dans un systèmes héliocentrique autour de Trae Young qui a connu un succès offensif en 2021-22 avec le 2e offensive rating de la ligue. Cette attaque d’élite était permise car optimisée autour de Young avec un spacing presque parfait.
En effet, parmi les 7 plus gros temps de jeu d’Atlanta lors de cette saison, 6 d’entre eux étaient au dessus de de la moyenne NBA à 3pts (35,6%).
Cela permettait de libérer la raquette pour le meneur d’Atlanta qui a d’ailleurs connu sa meilleure saison sur drive cette année-là. Sa fréquence au cercle a atteint les les 22% qui est encore aujourd’hui son meilleur score en carrière, ainsi qu’en efficacité (59%) qui est également son meilleure chiffre en carrière.
Qui dit pression vers le cercle, dit touches dans la peinture et défense qui se resserre autour du porteur. Cette gravité offensive attire les aides adverses et libère des coéquipiers capables de profiter pleinement de la création d’élite de Trae Young. Mais, comme évoqué précédemment, le recrutement orienté vers la défense la saison passée a eu pour effet de dégrader le spacing d’Atlanta..
Contrairement à certaines autres ligues majeures américaines comme la NFL qui disposent d’une escouade offensive et défensive, ce qui permet d’avoir des joueurs compétent spécifiquement que d’un seul côté du terrain ; la NBA se joue avec un 5 majeur qui doit jouer des 2 côtés du terrain et demande donc des compétences en attaque comme en défense. C’est ce qui a notamment manqué aux Hawks cette saison, car malgré les compétences défensives des profils évoqués, le spacing a été un problème toute l’année. De fait, les équipes adverses n’ont pas hésité à dézonner et ne pas respecter le spacing d’Atlanta afin de surcharger la raquette pour empêcher les drives et les tirs les plus rémunérateur du Basket. Logiquement si la peinture est trop chargée et que certains joueurs de ne sont pas respectés, cela limite les opportunités pour Trae Young de créer des opportunités pour ses coéquipiers.
Un régime de tir encourageant
Malgré un spacing pas optimal cette saison, Atlanta a cherché à obtenir les tirs les plus rémunérateurs du baketball. En effet la franchise de la Géorgie a terminé la saison en étant 9e à l’équipe qui va le plus sur la ligne des lancers francs. 9e également dans la fréquence au cercle et la 8e équipe qui se créé le plus de tir à 3pts dans les corners. On remarque donc que l’équipe a fini top 10 dans les trois zones les plus rentables du jeu. Ils ont également terminé 9e équipe qui drive le plus de NBA. Malgré une attaque moyenne, les Hawks ont malgré tout cherché à optimiser les zones du terrain dans lesquels ils ont pris leurs tirs.
L’ingéniosité tactique de Quin Snyder
Je pense que cette recherche d’optimisation des tirs n’est pas un hasard.
Quin Snyder qui est maintenant le coach d’Atlanta depuis deux saison et demi fait parti des meilleurs coach offensif de NBA. Lors de ses années à la tête du Utah Jazz, le tacticien a réussi à mettre en place une attaque d’élite qui a terminé 3e et 1ere de NBA deux saison consécutives. Regardons comment pendant ces deux années l’équipe sous la houlette de Snyder a performé.
Prenons tout d’abord les lancers provoqués, Utah était respectivement 8e en 2020-21 et 4e en 2021-22 (donc top 10 dans l’exercice). Au niveau du tir à 3pts, pendant ses deux saisons, Utah était 1er de NBA en fréquence et surtout 1er et 3e en tir pris dans les corner de NBA. En revanche cette équipe n’allait pas beaucoup au cercle car 27 et 24e de NBA.
Par contre, si nous regardons le nombre de drive par match et c’est peut être là que nous avons la statistique la plus intéressante, nous remarquons qu’Utah était 5e en 20-21 et 4e 21-22 en nombre de drives par match.
On remarque bien les similitudes dans le régime de tir recherché entre les Hawks 2024-25 et le Jazz de Quin Snyder quand ce dernier était à son apogée. Le seul point divergent entre les deux équipes sont les efficacités dans ces tirs-là. Utah était top 10 en efficacité au cercle et à 3pts durant ces 2 saisons là alors que les Hawks sont dans les 10 pires en réussite au cercle et 12e pire en efficacité à 3pts.
Un recrutement pour booster l’efficacité
Kristaps Porzingis : une nouvelle arme à double tranchant
Le Front-Office de la Géorgie a, je pense, bien ciblé les besoins de l’équipe, les tirs pris sont les bons il faut juste que l’efficacité de ces derniers augmente.
Le GM d’Atlanta a saisi l’opportunité que Kristaps Porzingis soit mit sur le marché par Boston qui cherchait à sortir de la second apron. De fait, ils l’ont obtenu à un prix très intéressant : George Niang est parti du côté de Boston (qui ne l’a pas conservé), Terrance Mann est allé aux Nets. En terme d’assets les Hawks ont donné un second tour mais ils en ont récupéré un autre plus tardif de Boston. Au final ils n’ont cédé que le fraichement drafté Drake Powell.
Quin Snyder mettait en place depuis son arrivée des systèmes astucieux permettant d’optimiser le plus possible le spacing d’Atlanta malgré des non shooteurs.
Ce dernier avait recours à ce qu’on appelle le ‘5 slot’ : 5 qui désigne le poste de pivot et ‘slot’ qui désigne l’aile à 45 sur un terrain de basket. Vous l’aurez donc deviner, le tacticien d’Atlanta plaçait son pivot sur l’aile au lieu du traditionnel dunker spot, le but étant d’éloigner le pivot adverse du panier afin de créer un spacing factice.
Avec l’arrivée du Letton dans l’effectif plus besoin de ce genre de tactiques. En effet, par sa simple menace de shoot à 3pts, Kristaps Porzingis va éloigner de facto le protecteur de cercle adverse. On peut même imaginer que cela aura un effet encore plus efficace car ce dernier est une arme redoutable pour punir en catch & shoot tout dézonnage de la part de ses adversaires.
L’ancien pivot des Celtics est à 40.6% en ‘catch and shoot’ à 3pts durant sa période dans la franchise du Massachusets. Durant cette même période à Boston, le Letton a produit un chiffre de 1.27 et 1.28PPP sur Pick and Roll (en tant que poseur d’écran), qui est en réalité pour la plupart ces chiffres de Pick and Pop ce qui le place dans respectivement dans le 81 et 73e centile.
Pour Trae Young, cette arrivée change la donne : la présence d’un intérieur capable de sanctionner à longue distance que ça soit après un pick and roll ou sur drive va lui faciliter la tâche. Les défenses seront forcément moins agressives sur les stunt ou les prises à deux et offriront à Young un point de décompression.
Le dernier véritable partenaire de Pick & Pop qu’a pu avoir Trae Youg n’est autre que Danilo Gallinari lors de la fameuse saison 2021-22 mais contrairement à l’italien, le Letton offre une vraie polyvalence offensive car celui-ci est capable de rouler au panier de temps temps. Mème s’il ne dispose pas d’une excellente explosivité verticale, il est tellement grand, avec de long bras, que cela compense. Cela offrira malgré tout une menace de lob occasionnel mais importante pour le jeu de Young. KP dispose également de l’arme du jeu au poste, afin de punir une défense qui se mettrait à switcher les écrans. Ce derrnier pourra alors sanctionner un défenseur trop petit.
Lors de sa première saison à Boston, le Letton avait un score impressionnant de 1,30 PPP sur ce type d’action ce qui le classait 1er de NBA.
Défensivement KP pourra apporter sa protection de cercle d’élite. Ce dernier reste vulnérable en couverture sur drop par son manque de mobilité pour bien rester face au porteur de balle adverse. Le rôle où celui-ci excelle est celui de roamer, le fameux role de sécurité défensive qu’on a vu apparaître en NBA lors des ces trois dernières années.
Cette stratégie a été largement utilisée par le tacticien des Boston Celtics, Joe Mazzulla.
Grâce à des profils polyvalents comme Al Horford et Jayson Tatum, il pouvait placer l’un d’eux sur le pivot adverse, libérant ainsi Kristaps Porzingis pour défendre sur le moins bon shooteur. Ce positionnement lui permettait d’ignorer partiellement son vis-à-vis pour se concentrer sur la protection du cercle et les rotations intérieures.
Le Letton s’y est illustré avec brio : lors de son passage à Boston, il a fait chuter l’efficacité de ses adversaires de 13,7 à 15,3 % au cercle, des chiffres parmi les meilleurs de la ligue — les tout meilleurs défenseurs tournant généralement autour de -10 %.
Une preuve éclatante de son impact dans ce domaine clé du jeu.
Avec un joueur comme Jalen Johson, on peut facilement l’imaginer de reprendre le rôle qu’avait Tatum et Horford de garder le pivot adverse afin de permettre à Porzingis d’être utilisé en roamer.
Nickeil Alexander Walker : une véritable « two-way option »
Dans l’ombre du trade de Pozingis, la signature d’Alexander-Walker peut sembler à première vue secondaire. Pourtant elle illustre bien la volonté des Hawks d’entourer Trae Young avec des profils cohérents.
NAW sort de deux saisons références du côté de Minnesota où il a joué un rôle majeur dans les schémas défensifs de Chris Finch. Il est devenu un des meilleurs défenseur de périmètre de la ligue, domaine dans lequel il excelle par sa capacité à passer au-dessus des écrans et se faire tout petit afin de contourner le poseur d’écran et rester attaché à son adversaire.
Avec son envergure de quasiment 7 pieds ainsi que sa mobilité latérale lui permette de gêner la plupart des porteurs de balle élite de la NBA.
Mais Alexander-Walker ne se limite pas à l’aspect défensif. Offensivement, il s’est affirmé comme un joueur parfaitement à l’aise sans ballon. Durant ces deux saison dans le Minnesota, il a tourné à 42.1 % à trois points sur catch-and-shoot, avec 3.4 tentatives par match. Le cousin de SGA est devenu une véritable menace à 3pts qui oblige ses adversaire à le respecter à minima et donc d’éviter des stunts trop agressifs.
Cela va permettre à Quin Snyder de bénéficier d’une option viable en défense et à 3pts à associer dans le backcourt avec Trae Young.
Son futur coéquipier Dyson Daniels qui est attendu dans son rôle là tourne lui à 35% à 3pts en catch-and-shoot sur ces deux dernières saisons avec 2 tentatives par match. Un volume et une efficacité beaucoup plus basse que NAW, ce qui permet aux défense adverse de boucher les espaces quand Daniels n’a pas le ballon. On peut même qualifier NAW de connecteur, celui-ci n’est pas seulement capable de sanctionner en catch-and-shoot, il peut également attaquer un close out et possède un bon passing de connection pour faire vivre le décalage créé et l’amplifier.
Lors de ces deux saison chez les Loups, Alexander-Walker avait un AST:USG de 0.95 et 0.92 qui se situe dans le 83e centile des joueurs à son poste.
Le coach d’Atlanta aura donc une pièce qui pourra largement jouer et contribuer si Atlanta a besoin de plus de tir; tout en gardant une défense de périmètre compétente.
Luke Kennard : un luxe pour le spacing
Grâce à une partie de la Mid Level Excpetion, les Hawks ont pu également attirer Luke Kennard lors de la free agency 2025. Une arrivée qui fait également sens pour les faucons. Même si Kennard n’apportera pas en défense comme NAW, son adresse à 3pts sera très précieuse. L’ancien Grizzly est en effet tout simplement un des meilleur shooteurs de la ligue dans cet exercice, figurant dans le top 10 depuis 3 saisons. Régulièrement au dessus des 45%, il a même atteint de 49% lors de la saison 2022-23, où il a finit 1er de la ligue derrière l’arc.
Son profil s’inscrit parfaitement dans l’environnement que Quin Snyder cherche à recréer : un spacing maximal autour de Trae Young. Là où Atlanta manquait cruellement de menace constante derrière l’arc (l’équipe n’a terminé que 16e et 18e en pourcentage de tirs primés convertis lors des deux dernières saisons selon Cleaning The Glass), Kennard garantit une amélioration immédiate dans ce secteur de jeu. Que ce soit en spot-up ou en sortie d’écran, il force la défense à rester collée à lui, ce qui élargit encore les couloirs de drive pour Young et Johnson.
De plus, Snyder a déjà montré par le passé sa capacité à maximiser les shooteurs de mouvement, comme Joe Ingles ou Bojan Bogdanovic à Utah. Kennard pourrait bénéficier de systèmes similaires : stagger screens, pindowns, handoffs. Il pourra également apporter dans le jeu de transition que semble vouloir mettre en place Quin Snyder (1er en fréquence la saison passée) où il pourra espacer rapidement à 3pts dans un corner ou sur l’aile.
Bien sûr, ses limites défensives sont connues. Mais entouré de profils comme Dyson Daniels, Jalen Johnson ou Nickeil Alexander-Walker, Kennard peut être protégé tout en offrant un retour sur investissement considérable de l’autre côté du terrain.
Le manque de créateur secondaire
Si l’intersaison des Hawks semble réussie, une interrogation demeure : qui peut réellement soulager Trae Young à la création ? Depuis le départ de Dejounte Murray qui était lui même un créateur très imparfait et dont le fit sur le terrain n’était pas bon avec ‘Ice Trae’. Les Hawks sont dépourvus d’un porteur de balle secondaire capable d’initier en relais de Young ou quand celui-ci n’est pas sur le parquet.
Le coaching staff a logiquement parié sur Jalen Johnson pour endosser ce rôle. L’ailier a montré de nombreux progrès significatifs avant sa blessure la saison dernière. Son jeu de passe reste une très grande qualité, capable de jouer des Pick and Roll entre big mais également des P&R inversé. En revanche sa menace au scoring reste encore un point faible. Son drive est encore très loin d’être effiace : 1.07 point par tir sur drive la saison dernière (1.15 est la moyenne NBA au PPT global). Et également un faible 31.2% à 3pts. Ce qui démontre que l’ancienne star lycéenne ne pèse pas encore dans les défenses par son scoring et ne provoque donc pas les décalages nécessaires pour ouvrir son passing.
L’autre piste explorée par Atlanta par séquence était la nouvelle recrue de la saison passé Dyson Daniels. L’Australien possède une vraie capacité à attaquer le cercle, comme en témoignent ses 10,3 drives par match. Généralement lorsqu’on passe la barre des 10, on fait parti des gros drivers de NBA en volume. Mais malheureusement, même constat que Jalen Johnson, l’ancien joueur de la G-League Ignite n’est pas efficace. 0.95 point par tir dans l’exercice ce qui le classe bon dernier parmi les joueurs qui font au moins 10 drives par match.
Ce manque pourrait peser lourd en Playoffs, où les défenses adverses forcent souvent le ballon hors des mains du porteur principal. Si Quin Snyder parvient à transformer Jalen Johnson en véritable point forward, ou à instaurer davantage de principes issus de la motion offense, le problème pourrait se résoudre de lui-même. Mais en l’état actuel, la dépendance à Trae Young demeure une faiblesse structurelle du système offensif des Hawks.
Conclusion : Un arsenal flexible mais fragile
Avec les ajouts de Kristaps Porzingis, Luke Kennard et Nickeil Alexander-Walker, les Hawks disposent désormais d’une rare polyvalence dans la construction de leurs lineups. Quin Snyder peut aligner des configurations très offensives (Young–Kennard–Bogdanovic–Johnson–Porzingis), des cinq résolument défensifs (Daniels–NAW–Risacher–Johnson–Okongwu), ou encore des formules hybrides où spacing et protection de cercle cohabitent.
Cette flexibilité constitue une avancée majeure par rapport aux saisons précédentes, où Atlanta se retrouvait piégé dans un entre-deux, sans identité claire. Aujourd’hui, l’équipe peut s’adapter à l’adversaire et varier ses réponses, ce qui était impensable à l’époque du duo Young–Murray.
Reste une inconnue de taille : la santé.
Kristaps Porzingis n’a jamais disputé une saison complète en NBA, et Jalen Johnson, pourtant essentiel à l’équilibre des deux côtés du terrain, sort déjà d’une année marquée par les blessures. Sans ces deux pièces, le projet des Hawks perd une grande partie de sa cohérence.
Atlanta a donc posé les bases d’un retour à une attaque élite, tout en maintenant une ambition défensive crédible. Mais pour transformer cette vision en réalité, il faudra d’abord que ses leaders restent disponibles. La saison 2025-26 dira si ce nouvel équilibre peut enfin relancer le projet Trae Young… ou si les Hawks devront encore chercher la bonne formule.