Le retour de notre équipe de France sur les parquet après un été bien rempli devait être l’occasion de joyeuses retrouvailles avec le public.
Mais c’est l’émotion qui aura dominé cette première fenêtre de qualification pour le mondial du Qatar 2027. Cette émotion, c’est l’au revoir difficile et nostalgique à Andrew Albicy, qui aura porté les couleur de la sélection nationale sur une période s’étalant sur quinze ans. Et quinze années après sa première sélection, le meneur de Gran Canaria aura honoré le maillot jusqu’au dernier buzzer. La séparation est douloureuse, car Andrew aura été -presque- de toutes les campagnes. En un mot : merci.
Andrew en bleu : toujours placé, – presque – jamais gagnant
Après avoir débuté au Paris Levallois en 2006, Andrew passera par Gravelines avant de prendre le large pour des destinations plus exotiques : le Zenith Saint Petersbourg, le club d’Andorra, affilié à la ligue espagnole, puis Gran Canaria. Au cœur de cet archipel, il remportera son seul titre majeur professionnel, l’EuroCup 2023. Un bilan collectif qui n’efface en rien l’accomplissement personnel du meneur, nommé meilleur défenseur de Pro A en 2012, MVP du All Star Game de Pro A en 2016, ou encore meilleur intercepteur de l’EuroCup 2022. Car oui, Andrew, c’était un sacré défenseur d’élite. Pas le genre de garçon qui vous fera passer une ligne médiane tout sourire. Son centre de gravité bas (1m78) et son explosivité ont fait d’Andrew un des défenseurs les plus redoutables d’une génération toute entière de basketteurs français.
Et l’histoire d’amour avec les Bleus avait bien commencé avec le titre de champion d’Europe des U20 en 2010 dans lequel il est tout simplement MVP au terme d’un parcours qui verra les bleuets se défaire des russes, des italiens, des hollandais, des slovènes, des ukrainiens, des espagnols et de la Grèce en finale. Dans ce tournoi, aux côtés de quelques tête connues comme Nicolas Lang, Paul Lacombe, et du frère de Charles, Henri Kahudi, Andrew aura déroulé 12 points par match, 5.9 passes et 3.1 interceptions. Monstrueux.
Il n’en fallu pas plus pour que le même été, il soit appelé chez les grand par Vincent Collet pour le Mondial 2010. Il fait aussi parti de l’aventure pour l’Eurobasket 2011, celui qui verra la France passer un pallier décisif pour enfin se placer sur la carte du basket FIBA masculin.
Mais une période de méforme va l’éloigner temporairement de la sélection pour Londres 2012, puis l’Eurobasket 2013, seul et unique sacre tricolore chez les garçons à ce jour. Même rengaine pour le mondial 2014, Rio 2016, l’Eurobasket 2017…
Il reviendra enfin en bleu en novembre de la même année face à la Belgique pour se lancer enfin dans la durée en équipe de France et en 2020, face à l’Allemagne, il fera son plus haut scoring : 13pts. Mais vous l’aurez compris, le scoring, c’est pas ce qu’on retient d’Andrew, au contraire de ses 9 passes décisives contre la Grande-Bretagne en 2020, ou ses 6 interceptions face à la Bosnie pour les qualifications au Mondial 2019. Andrew ne termine pas sa carrière en bleu en ayant cassé tous les records, mais il a été de la génération qui a brisé le plafond de verre, avant de revenir avec la génération post-Parker qui a enchaîné les médailles et les plus grandes épopées Olympiques. Seul ombre au tableau : avoir raté la seule en or…
Alors oui, Andrew n’a pas des stats marquantes, il n’est dans aucun top 10 d’aucune catégorie, il n’est pas dans les records de sélection…mais Andrew faisait partie de cette équipe de France qui, à partir de l’arrivée de Vincent Collet, aura été celle qui nous a fait vibrer, pleurer, chanter. Quand sur le terrain il y avait Batum, Parker, Diaw, Fournier, De Colo, Gobert sur le terrain, il y avait aussi Andrew. Et en soit, avec ce départ, c’est encore un morceau de cette génération qui s’en va.
15 ans, 3 mois et 22 jours après sa première sélection Andrew Albicy achève son magnifique parcours en bleu face à la Finlande ce lundi 2 décembre avec 7pts, 2ast et 1reb.

Les Bleus gèrent une poule pas si évidente
Les adieux d’Andrew se font dans un contexte pas si simple pour la France : Belgique, Hongrie, Finlande… C’est pas non plus un cadeau quand vos NBAers ne sont pas disponibles.
Face à la Belgique, ça n’a pas été simple avec une sélection belge qui a mené les bleus avant que la France ne prenne enfin le devant dans le 3e quart temps. Grace à un bon Benjamin Sene (15pts) mais aussi Nicolas Lang et Axel Bouteille (10pts) et un Andrew Albicy très propre (100% au shoot et 6 passes décisives), cette équipe de France au roster très… original avec le retour de Louis Labeyrie, finit par faire le travail (79-63).
Face à la Finlande, le problème est resté le même : une équipe de France au cœur d’une fenêtre FIBA sans ses titulaires, obligée de composer avec un effectif qui doit se structurer sur le tas, ce qui n’est pas un souci partagé par nos adversaires dont l’effectif, qui ne souffrait que de l’absence de Lauri Markannen, pouvait compter sur le génial et bondissant Mikka Muurinen qui nous a régalé au dernier Eurobasket.
Le fait est que face à la Finlande, les Bleus n’ont jamais réussi à prendre le large et se sont fait avoir dans le moneytime, face à une équipe de Finlande plus expérimentée. En septembre dernier, nous annoncions que la poule des Bleus pour ce premier tour de qualification ne serait pas simple, et pour l’instant, c’est le cas. Malgré l’importance « relative » de cette première fenêtre (3 qualifiés sur 4…), on n’a toujours pas encore vu un premier bon match référence de notre nouveau sélectionneur, qui, on en est persuadé, a probablement hâte d’avoir enfin l’occasion de coacher un groupe titulaire au complet.
En attendant la prochaine fenêtre, la France est 3e derrière la Finlande et la Hongrie. Bref, comme on le disait il y a déjà 7 ans, le plus simple pour ces qualifications… C’est de tout gagner.
Ailleurs en Europe : Tracy McSargiunas
Côté FIBA Europe, l’Espagne, la Grèce, la Turquie, la Serbie et bien entendu les allemands ont assuré leur première fenêtre et son déjà à 2 victoires pour 0 défaite, même si honnêtement, aucun « gros » n’a rayonné, à l’image de la Serbie qui n’a pas du tout brillé contre la Suisse (90-86) et la Bosnie (74-72). On peut aussi mentionner l’Italie qui chute contre l’Islande.
Dans le même groupe que ces deux pays, évidemment, impossible de ne pas mentionner le scénario fou de Lituanie vs Grande-Bretagne.
Les britanniques avaient gagné leur premier match de compétition officielle depuis près de 17 ans en septembre dernier et continue de nous surprendre. Menant de SEPT POINTS, à 10 secondes de la fin du match, Team GB encaisse un 3pts d’Ignas Sargiunas. Les lituaniens font faute et Hesson ne met qu’un lancer (88-83). Il reste alors 6 secondes lorsque Sargiunas remet une couche derrière l’arc ! 88-86. Il reste alors 3,5 secondes. Remise en jeu Wheatle qui envoie une saucisse de passe à Gabriel Olaseni. La balle est bien trop haute, et s’échappe des doigts du britannique pour filer dans ceux… de Sargiunas, encore. Le meneur du Lietuvos Ritas n’en demandait pas tant et à 1 petite seconde du buzzer, il envoie un trois points en pleine course, presque au niveau du logo : ficelle.
9 points en 10 secondes. 89-88 pour la Lituanie. Vous pouvez dire Tracy MacSaergiunas désormais, même si Stephen Curry aurait sans doute apprécié ce dernier shoot aussi.
Ailleurs dans le monde, on prend les mêmes et on repart ?
En Amérique, on va vous surprendre… non. Team USA et le Canada sont évidemment en tête de leur poule, tout comme le Brésil et l’Argentine.
Difficile de voir comment cette hiérarchie, bien installée depuis de nombreuses années, va bouger d’ici 2027.
Côté Asie, c’est aussi des visages familiers des coupes du monde FIBA qui ont déjà pris la tête des groupes : Philippines, Australie, Japon, Jordanie. On peut mentionner la surprise du groupe D avec l’Arabie Saoudite qui remporte ses deux premiers matchs. Le futur hôte quatari réussi à remporter un match contre le Liban, mais on ne leur prédit pas un mondial tranquille.
Et côté Afrique ? Déjà 3 matchs joués dans les groupe A et C… Mais aucun encore dans les B et D. Dans le groupe A, nos amis du Sud-Soudan qui nous ont fait rever à Paris et en 2023, sont bien présents et ont pris la tête de leur groupe devant le Cameroun. En revanche, dans le groupe C, là où on attendait la Tunisie et le Nigéria, c’est pour l’instant la Guinée qui a pris la tête du groupe.
PROCHAINE FENETRE FIBA ET PROCHAIN CARNET BLEU : LE 27 FEVRIER 2026 !





