Les qualifications de l’Eurobasket 2021…..2022 pardon, ont pu reprendre cette semaine, et le moins qu’on puisse dire, c’est que la hiérarchie que l’on a connu ces dernières années, et durant l’Eurobasket 2017, puis le mondial 2019, est totalement chamboulée. Si la France est dans une très bonne dynamique, des grosses nations sont en danger…irons-nous à l’Eurobasket avec des adversaires inattendus ?
En tout cas, non sans un certain sourire aux lèvres, nous avons retrouvé notre équipe de France de basket ce week-end. Les bleus présentaient un groupe assez inhabituel, mais bien encadré par ceux qui ont connu les frissons du mondial 2019 : Amath M’Baye, Andrew Albicy et Matthias Lessort. Mais loin de nous l’idée de se dire que dans un groupe de 4 avec trois spots qualificatifs, la partie allait être facile. Vincent Collet ne s’y méprenait d’ailleurs pas, au contraire, le sélectionneur avait annoncé que le match contre le Royaume-Uni comme le plus capital face à un adversaire redoutable, mais c’est bien l’Allemagne qui aura été le plus gros des deux challenges.
France – Royaume-Uni : la défense a parlé.
Collet alignait Albicy, M’Baye, Isaia Cordinier, Axel Bouteille et Lessort avec une intention claire : proposer un défi physique aux britanniques d’entrée de jeu. Une stratégie bien mise en place par les bleus, avec un harcèlement de l’attaque british qui perd rapidement des ballons. On cherche à servir Lessort dans la raquette, pendant que M’Baye manquait totalement de respect à Hesson avec un bon gros contre sur son tir à 3pts, et on commence sur un 15-0. Collet fait dérouler son banc : Axel Julien, Yakouba Ouattara, Lahaou Konaté, Alexandre Chassang, David Michineau qui appliquent les mêmes consignes. On termine le premier quart sur un massacre : 24 à 5, et des britanniques à 2/21. BAM !
Bam, et puis boum, avec Ouattara qui récupère une nouvelle balle perdue par les britanniques pour aller au dunk, bref, ça déroule encore, même si Julien puis Albicy perdent quelques balles et permettent à Luke Nelson de remettre un peu le Royaume-Uni sur les rails (26-12). Collet resserre un peu la vis, et en face, le pivot Dan Clark prend déjà une 3e faute. Pendant que Nicolas Lang, pour sa première sélection, met ses premiers points bleus. 46-20 à la mi-temps, la défense française a été intraitable.
Au retour des vestiaires, les britanniques se trouvent enfin un petit momentum, avec un 8-0. Mais Amath M’Baye est trop propre et atteint son record de points en bleu dès le début du 3e quart-temps (21pts). L’écart se maintient et la second unit de Collet continue de prendre le relais impeccablement. Inutile de donner plus de suspense, la partie s’est terminée dans le calme. Collet prend le temps de faire du temps-mort pédagogique, et Amath M’Baye termine la partie avec son record de points en bleu : 24. A noter une belle partie de Dan Clarck, le pivot britannique, qui avait commencé en foul-trouble, avant de terminer sur un joli 11pts, 6reb, 3ast, avec 3/7 à 3pts, pour du 2m08, l’intérieur du Morabanc Andorra a montré de belles qualité à Pau ce soir. Isia Cordinier termine à 9reb et une belle présence des deux côtés du terrain. Score final : 79-56.
France – Allemagne : partie engagée, et à la fin, les français !
Même prudence affichée par Collet, et même cinq de départ, mais un adversaire qui se montre à hauteur du challenge. D’ailleurs, les allemands accueillant la phase finale de l’Eurobasket, ils étaient déjà qualifiés et jouaient sans pression. Robin Benzing et Leon Kratser enchaînaient les rebonds offensifs, et Diallo des contre-attaques rapides. Le problème est de taille, dans le sens ou la raquette allemande a clairement plus de taille ! Mais par l’intermédiaire d’un bon travail défensif, Albicy, Bouteille et Cordinier permettaient aux bleus d’enchaîner des attaques rapides et la France prenait les devants : 22-15. Les deux formations terminent le premier quart à 82% (France) et 67% (Allemagne) à 2pts, propre !
La partie reprenait avec une trappe sur Axel Julien, mais Ouattara, sorti du banc, ne manquait aucun shoot pour maintenir les bleus devant, pendant qu’Albicy s’approchait, comme M’Baye vendredi, de son record de point en bleu (11). Collet demandait plus de force à l’intérieur, car la rotation allemande a fait sortir les grands intérieurs, mais la trappe germanique est efficace. A la mi-temps, les deux équipes ont joué un très beau basket, mais grâce à l’adresse, notamment de Cordinier et M’Baye, et quelques stops défensifs, la France garde une courte tête (42 – 41). Au retour du vestiaire, c’est la guerre de tranchée*, les fautes et stops défensifs se font nombreux, et les deux équipes sont en pénalité en moins de quatre minutes ! Les bleus maintiennent leur maigre avantage avant la dernière manche : 61-59.
Collet envoie le pivot du CSP, Jerry Boutsiele à la place de Lessort, et celui-ci s’impose comme un rock avec trois paniers sous l’arc, and one, et le rebond ! Les bleus respirent un peu (+7). Et quand Boutsiele prend une pause, c’est Ouattara qui monte au dunk, puis score à trois, en arrivant à 20pts ! Les allemands eux, cherchent des solutions et les trouvent, mais c’est l’adresse qui manque : +10 pour les bleus ! Le break est fait, et Ouattara et Boutsiele s’assurent de continuer les bons mouvements et actions pour maintenir les allemands à distance raisonnable. On termine la fenêtre sur une deuxième victoire, et un Ouattara show : 86-74.
Bilan des deux matchs : beaucoup d’engagement, beaucoup de propreté sur le shoot, beaucoup de défense, M’Baye, Ouattara et Albicy qui fixent leurs records de points en bleu et Vincent Collet qui devient le coach avec le plus de victoire dans l’histoire de l’EDF…rien que ça.
*Votre rédacteur tient à préciser qu’il n’a pas plagié le terme « guerre de tranchées » à George Eddy qui l’a mentionné en commentant la rencontre. En effet, votre rédacteur ayant regardé le 3e quart-temps et le début du 4e sans le son, il n’a appris bien plus tard sur twitter qu’il avait été déjà utilisé. En gros…désolé.
Quels adversaires en 2022 ? Le point sur les qualifications :
Les bleus ne sont pas encore qualifiés…à vrai dire personne ne l’est encore, mais autant vous dire que l’affaire est entendue à 75% pour la France. Une victoire supplémentaire, ou même une défaite conditionnée à un écart de point peu suffire à valider le billet français pour un 22e Eurobasket d’affilé…soit une présence continue depuis 1975. Par contre, pour d’autres nations habituées des hauts de tableaux et des phases finales, on a quelques doutes…
Groupe A (Espagne, Israël, Pologne, Roumanie) – L’Espagne se fait-elle peur ?
Défaits par Israël, la Roja est actuellement 3e de son groupe, une immense surprise pour les champions du monde, qui sont à 1 victoire pour 2 défaites. La prochaine rencontre contre la Roumanie va probablement rectifier le tir, puisque les Roumains sont à 0-3, mais on se demande si les espagnols n’ont pas flanché un brun dans ces phases de qualifications très facile à gérer…En attendant, les israéliens sont à 3-0 et bien parti pour se qualifier, suivi par les polonais, à qui il manquera encore un succès pour sécuriser le billet pour 2022.
Groupe B (Italie, Russie, Macédoine du Nord, Estonie) – La Macédoine du Nord déçoit
Demi-finalistes en 2017, les Russes ont pris la tête du groupe et la rencontre face à l’Italie va être sûrement un belle partie, car les Italiens, quart-de-finalistes en 2017 et auteurs d’un beau mondial, vont probablement vouloir prendre la tête du groupe, même s’ils sont déjà qualifiés, puisqu’organisateurs. En revanche, pour la Macédoine du Nord, battue par une faible Estonie, c’est le bide pour l’instant, et on attend mieux de cette sélection qui n’a pour l’instant remporté aucun match.
Groupe C (République Tchèque, Danemark, Lituanie, Belgique) – Les tchèques chokent et quelqu’un va trinquer !
Dans un groupe qui a quasiment rendu son verdict, les Tchèques font un peu honte…pourquoi ? Co-organisateurs avec l’Italie, l’Allemagne et la Géorgie, la République Tchèque était déjà qualifiée, et surtout, sortait d’un brillant mondial 2019 (quarts de finale). Et voilà nos tchèques bons derniers, à 1-3, derrière le Danemark et la Lituanie…problème, dans un groupe à trois qualifiables, si la République Tchèque termine dernière, alors le 3e du groupe sera sorti ! Résultat, à l’heure actuelle, la Belgique semble avoir pris le dessus dans le groupe (3-1), mais le moindre faux pas, et le Danemark ou la Lituanie seront out, alors qu’ils termineraient devant la République Tchèque…imaginez le choc si les lituaniens ne se qualifient pas. Il y aura peut-être une « finale » Danemark-Lituanie à la dernière journée…
Groupe D (Turquie, Croatie, Pays-Bas, Suède) – Pas fort comme un turc…
Dans un groupe laaaargement à sa portée, la Turquie, organisateur de la phase finale du dernier Eurobasket 2017 était clairement favorite pour prendre la tête du groupe. Les voilà derniers. La Croatie assure sa place avec brillot : 4-0. Et faute de la présence de la Turquie, c’est avec un bilan de 2-2 que les Pays-Bas prennent la deuxième place, devant les Suédois qui sont dans le négatif (1-2). Le fait est que l’on s’inquiète pour la Turquie, qui a réussi l’exploit de se faire surprendre chez elle par les hollandais, puis par les suédois…Attention : prochain match pour les turcs, contre la Croatie invaincue…
Groupe E (Serbie, Géorgie, Suisse, Finlande) – Vous vous rappelez les finlandais ?
Mais si, vous vous rappelez ? Cette équipe de Finlande, qui n’avait jamais rien fait au basket de son existence, et qui, en tant que co-organisateur de l’Eurobasket 2017, nous avait mis une gifle bien sale lors du match contre la France ? Nous à QIBasket, on s’en souvient…on était sur place ! Cette sélection finlandaise qui nous avait pourri notre début de compétition, est bien placée là ou notre envie de revanche le souhaite : dernière. Mais bon, ça n’est pas brillant dans cette poule : les géorgiens sont en tête, mérité, mais déjà qualifiés, puisque co-organisateurs, suivi par la Serbie (1-2) et la Suisse (1-2). Concrètement, hormis les géorgiens, tout le monde est dans la mouise. Attention, la Serbie n’est pas du tout assurée de sa présence en 2022… une autre surprise ?
Groupe F (Slovénie, Ukraine, Hongrie, Autriche) – Les slovènes de retour enfin ?
Après avoir lamentablement échoué à se qualifier pour le mondial 2019, en nous privant de Doncic, Dragic, Prepelic ou Randolph en Chine, ouf, revoilà les slovènes ! Les champions en titre mènent leur groupe après une nouvelle victoire contre l’Ukraine. Pourtant, ça partait mal avec une défaite de 2pts contre la Hongrie, mais la poule est assez hiérarchisée, et si la Slovénie semble bien partie, les Hongrois et Ukrainiens devraient pouvoir profiter de la faiblesse de la sélection autrichienne, sans la moindre victoire, pour sécuriser les 3 spots.
Groupe H (Grèce, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Lettonie) – Les lettons peuvent encore se sauver.
Qui se souvient de ce quart de finale Lettonie-Slovénie en 2017 ? N’hésitez pas à regarder le match, car ce fut une tuerie…entre un Porzingis au top, et un Doncic qui se révèle, cette partie fut l’une des plus belles en FIBA Europe des 5 dernières années. Mais bon, le temps passe, et la Lettonie est en difficulté (1-2) derrière les Bulgares (1-3), tandis que la Grèce et la Bosnie-Herzégovine devraient se qualifier sans trop de soucis. Les lettons ne sont pas encore condamnés, mais leur défaite 110-104 face aux bulgares a stupéfait tout le monde…Mais les lettons ont relevé la tête en battant la Grèce, et peuvent s’offrir la Bosnie, qui reste un adversaire à leur portée.