3 ans après la bulle, les Los Angeles Lakers et Denver Nuggets se retrouvent en finale de conférence pour croiser le fer. La série d’Orlando avait été le théâtre d’une victoire autoritaire des pourpre & or sur la route pour le sacre. 3 années plus tard, les Lakers sont toujours menés par la paire LeBron James – Anthony Davis et les Nuggets, toujours sous la coupe du tandem Jamal Murray – Nikola Jokic.
Cette fois-ci néanmoins, le contexte sera un peu différent. Fini l’ambiance calfeutrée de Disney et ses matchs sans avantage du terrain. Les joueurs voyageront entre le Colorado et la Californie et chercheront à tirer pleinement profit de l’avantage d’être à domicile. La série s’annonce disputée entre des Lakers qui ont éliminé les Grizzlies, 2eme à l’Ouest, avant de dominer le champion en titre. Si le champion paraissait moins saignant que l’an passé, les Lakers ont prouvé être la meilleure défense de ces Playoffs en réussissant à éteindre coup-sur-coup les équipes de Ja Morant et Stephen Curry.
Les Nuggets, quant à eux, se sont imposés comme des candidats sérieux en dominant les Wolves sans trembler, puis en venant à bout de duo Devin Booker – Kevin Durant. Malgré un Booker en feu pour arracher 2 victoires, les Nuggets sont restés disciplinés et se sont affirmés comme un rouleau compresseur offensif.
En somme, si leur statut est cette fois inversé (les Nuggets sont devenus le top-seed), l’ossature des équipes et leurs identités, elles, sont toujours les mêmes. Alors courrons-nous vers un scénario identique à celui de 2020 ? Ou, sous ses allures de bis repetita, l’affrontement entre les deux équipes a-t-il en réalité bien changé ?
En préambule de cette Preview, je vous propose de jeter un coup d’œil sur les profils offensifs de ces deux équipes, à commencer par l’endroit où elles aiment prendre leurs tirs. Ce sera un élément crucial pour la série à venir. Gardez-le en tête en lisant la suite.
On notera qu’elles ont ont les mêmes tendances offensives. Elles aiment plus que la moyenne aller chercher leurs points près du cercle, shootent moins de 3pts que le reste de la ligue et quand elles le font, c’est assez peu dans le corner (tir le plus facile). Mais c’est surtout cette tendance à attaquer le cercle qui est un élément capital de cette série. Nous y reviendrons.
Les principales problématiques des Lakers dans cette série
Nous allons traiter cette série en 2 parties. D’abord, nous allons nous pencher sur les problématiques à résoudre pour les Lakers, puis pour les Nuggets. Commençons par le dernier qualifié pour ces finales de conférence Ouest.
L’éléphant au milieu de la pièce, comment défendre sur Nikola Jokic ?
Face à des Suns qui devaient s’appuyer sur DeAndre Ayton et les aides de Kevin Durant pour défendre sur lui, Nikola Jokic a réalisé sa plus grande série en carrière. 34,5pts, 13,2rbds, 10,4asts par rencontre avec une adresse létale. Si les Wolves avaient réussi à faire baisser sa réussite, les Suns ont été témoins de sa domination. Depuis le début de ces Playoffs, les Nuggets ont un offensive rating de 125 quand Nikola Jokic est sur le terrain. C’est terrifiant et cela pose le décor de la tâche qui attend LA. Il faut certes contenir la bête, mais aussi gérer les effets néfastes de son passing. Si vous surinvestissez en effort pour le limiter individuellement, il est capable de vous couper en deux par son jeu de passe.
C’est là que les Lakers ont un véritable dilemme. Sur le papier, tout comme les Wolves, ils possèdent un joueur capable de défendre sur le Serbe : Anthony Davis. Sans aucun doute le meilleur défenseur de ces Playoffs, Unibrow a montré toute sa maestria durant cette campagne.
Toutefois, il est beaucoup plus précieux lorsqu’il est poste bas, à protéger le cercle. C’est d’ailleurs probablement le cœur de la bataille qui s’est jouée au tour précédent entre Steve Kerr et Darvin Ham. L’un souhaitait impliquer Davis sur le ballon pour l’éloigner du cercle, l’autre souhaitait le conserver le plus proche possible de sa zone de confort pour rendre l’attaque du cercle cauchemardesque.
Le problème, c’est que Nikola Jokic est un pivot très impliqué dans la création, et donc très souvent au large. S’il fait le gros de son beurre poste bas ou à mi-distance, le serbe propose de nombreuses opportunités à ses coéquipiers via le dribble hand-off. Et c’est là que le choix kafkaïen se présente pour le coaching staff des Lakers : assigner leur meilleur défenseur à la défense de l’épicentre du jeu des Nuggets, ou laisser quelqu’un d’autre s’en charger et maximiser le jeu d’Anthony Davis ?
En somme, est-ce que Davis doit suivre ce type de mouvements, ou un autre joueur doit-il y être assigné et compter sur la capacité d’AD à altérer plusieurs shoots sur une même séquence défensive ?
Si Darvin Ham faisait le choix de dispenser Davis de cette tâche, alors qui envoyer ? Est-ce que Jared Vanderbilt va devoir s’atteler à la mission ? Est-ce que LeBron James représente une véritable option pour tenter de le ralentir ?
Si, dans tous les cas, vous souhaitez compliquer la vie de la star adverse, le dilemme Anthony Davis se résume ainsi :
- L’envoyer au front sur Jokic et espérer faire dérailler le maître à jouer des Nuggets,
- Envoyer un autre joueur et tenter d’isoler Jokic.
Reste à savoir si une autre option que Davis est viable, car contrairement à 2020, les Lakers n’ont pas Dwight Howard à envoyer au combat, ni JaVale McGee à cribler de fautes pour stopper les actions de Jokic.
Que faire de Jared Vanderbilt ?
Le cas Jared Vanderbilt est là aussi un véritable casse-tête. L’intérieur s’est imposé comme un maillon essentiel de la défense des Purple & Gold. Capable de défendre à la fois sur des intérieurs plus costauds que lui, comme de partir à la chasse au Stephen Curry, sa polyvalence est une bénédiction pour l’équipe.
Originellement, on aurait aussi bien pu l’imaginer défendre par séquence sur Nikola Jokic qu’avoir pour principale mission de s’occuper de Jamal Murray. Vanderbilt est plus petit que le serbe, mais il est long, vif, et à des mains très actives. Tout ce que Jokic déteste. Puisque le jeu à deux entre Murray & Jokic est la colonne vertébrale de Denver, avoir un joueur capable de passer entre les écrans et de gêner la circulation entre les deux joueurs peut-être un facteur très intéressant pour faire dérailler l’attaque des Nuggets.
Après tout, s’il a pu poser des problèmes à Curry, il peut devenir un cauchemar pour Jamal Murray.
Toutefois, si le joueur est un maillon fort de l’équipe, son impact sur l’attaque des Lakers est… dérangeant. Si l’on prend la série contre les Warriors, voici un petit récapitulatif de la différence entre les moments où LeBron James & Anthony Davis sont alignés avec et sans Vanderbilt.
LeBron-AD avec Vanderbilt | LeBron-AD sans Vanderbilt | |
offensive rating | 106,6 | 118 |
Tir au cercle | 12,40% | 19,90% |
Et c’est là qu’un nouveau problème apparaît. Si Vanderbilt offre une polyvalence défensive énorme, il ruine complètement l’attaque de son équipe tant l’équipe adverse peut lui assigner un bon défenseur qui va faire l’impasse sur lui pour défendre à 5-contre-4. Ce qu’on appelle le “roaming“. On peut par exemple imaginer Nikola Jokic ou Michael Porter Jr en défense sur l’intérieur pour venir apporter des aides en second rideau.
Autrement dit, le plan A (selon moi, il n’est donc peut-être pas tant le plan A que ça) en défense des Lakers dépend d’un joueur qui pourrait voir son temps de jeu limité à cause de son attaque. Ce qui rend la décision évoquée dans la partie précédente d’autant plus nébuleuse.
Attaquer ces Nuggets, si facile que ça ?
Avant les Playoffs, le statut de Denver en défense était difficile à décrire. Parfois bons, parfois médiocres puis très minimalistes dans l’effort en fin de saison, ils dénotaient avec des Lakers qui ont cravaché pour atteindre les Playoffs et étaient la meilleure défense de la ligue post-trade deadline.
Néanmoins, dans ces Playoffs, ils ont fait un travail admirable pour protéger ce qui était attendu comme le principal point faible de l’équipe : Nikola Jokic.
En effet, l’absence de verticalité du pivot nuit considérablement à la défense de la raquette pour les Nuggets. Mais grâce à un hedge efficace de la part de Denver, permettant d’éviter que Jokic se fasse attaquer à répétition par les extérieurs adverses, et le reste de l’effectif bardé de joueurs capables de défendre plusieurs positions : Kentavious Cadwell-Pope, Aaron Gordon, Michael Porter Jr (oui, oui !), Bruce Brown, Jeff Green ou Christian Braun, Denver a réussi à systématiquement sortir un joueur clé de l’attaque adverse de la série, tout en réduisant considérablement l’accès à la restricted area.
Au premier tour, Aaron Gordon a martyrisé Karl-Anthony Towns (37% au tir face à Gordon), bien aidé par ses coéquipiers. Au second tour, c’est Kevin Durant qui a été très limité. Face à Gordon, Durant a shooté à 26/82 durant la série (38%). Et nul doute que ce sont des éléments clés pour les Lakers.
Comment réussir à agresser la raquette des Nuggets. Est-ce qu’ils ont un porteur de balle suffisamment fort à ce stade, pour, comme Devin Booker, poser une multitude de problèmes à Denver ? Comment isoler LeBron face Murray ou Jokic, plutôt que face à Gordon ou Brown ?
Est-ce que le meilleur moyen d’obtenir des points faciles, au contraire, n’est pas de jouer sur Anthony Davis poste bas ? Auquel cas, est-ce qu’il pourra fournir une grande série des deux côtés du terrain ?
Enfin, la question principale, quid de LeBron en tant que porteur de balle ?
Le King est moins omnipotent dans la création des Lakers. Sur l’aspect positif, cela implique plus ses coéquipiers, notamment D’angelo Russell, qui a été un vrai métronome de la réussite de son équipe. Il en va de même pour Austin Reaves, très en verve contre les Grizzlies ou Rui Hachimura en sortie de banc.
Néanmoins, le cas James est plus dur à évaluer, il semble monter en régime depuis le début de la campagne, mais reste beaucoup moins responsabilisé que par le passé balle en main.
En cause, plus de difficultés pour faire la différence sur pick & roll ou en isolation. Pour comparaison, LeBron en Playoffs en 2020 vs 2023 :
LeBron 2020 | LeBron 2023 | |
Temps ballon en main / match | 8 minutes | 4,4 minutes |
Nbr de ballons touchés | 89 | 72 |
En d’autres termes, s’il touche toujours beaucoup de ballons, il n’est plus le premier créateur ultime. Ou tout du moins pas momentanément. Le niveau offensif des Lakers est donc plus dépendant de joueurs moins réguliers… à moins que sa bonne forme de fin de série face aux Warriors se confirme et n’oblige les Nuggets à lui coller Aaron Gordon en permanence dessus.
***
On peut s’attendre à voir Darvin Ham tenter plusieurs choses au cours des matchs et de la série.
Néanmoins, pour démarrer la série, je parierai sur quelque chose d’assez classique. Vanderbilt sur Murray, LeBron en aide, en ignorant parfois Aaron Gordon et Anthony Davis bien obligé de relever le challenge Nikola Jokic. Les Lakers n’ont plus le même réservoir d’intérieurs qu’en 2020 et je vois mal Mo Bamba entrer dans la rotation tout à coup et avec réussite. Plus tard dans la série, les Lakers pourraient tenter de contrer les Nuggets qui dépendent beaucoup des paniers dans la raquette en acceptant de sacrifier un joueur sur Jokic et en utilisant AD en second rideau.
Mais cela serait une forme de résignation face au serbe qu’il me paraît difficile d’arborer dès le lancement d’une série.
Dans l’ensemble, les Lakers possèdent un réservoir en défense qui devrait rappeler celui des Wolves, mais avec plus de densité sur les ailes. De quoi mieux gêner Jokic et Murray que les Suns. Toutefois, ne pas positionner AD sur Jokic est beaucoup plus difficile que dans les séries précédentes. Le Davis flottant en défense était réalisable parce que les pivots adverses s’appelaient Xavier Tillman, Kevon Looney, JaMychal & Draymond Green. Ce qui permettait à Davis de faire ce genre de choses en défense :
Aucun n’était un problème au poste. Or si Vanderbilt est éligible, il coûte tellement en attaque qu’il ne pourra jouer de longues minutes sans être remplacé par Hachimura. Reste LeBron, mais le défi semble insoluble pour lui : 38 ans, plus petit, manque d’envergure et moins puissant.
En attaque, également, ils auront potentiellement plus de fil à retordre que la réputation des Nuggets pourrait le laisser entendre. Un LeBron plus responsabilisé balle en main sera peut-être nécessaire.
La défense sera également un énorme moteur offensif. Les Lakers ont besoin de transition pour se faciliter la vie. Et LeBron s’est montré particulièrement en forme sur ces séquences. Réussir à détraquer l’attaque des Nuggets est donc primordial. Darvin Ham et son équipe ont un gros rôle à jouer.
Sur ce, passons de l’autre côté.
Les principales problématiques pour les Nuggets dans cette série
Si les Lakers doivent faire face à un cas unique à l’intérieur, les Nuggets aussi. Los Angeles a roulé sur ses adversaires chaque fois qu’Anthony Davis se montrait dominant en attaque. Et si Denver a fait un bon boulot pour protéger le serbe des extérieurs adverses, c’est la première fois de ces Playoffs que l’intérieur adverse peut marquer 30 points dans un match sans forcer.
Quel plan contre Anthony Davis ?
Toutes ces Playoffs, les Nuggets ont construit leur défense autour d’un précepte simple. Lorsqu’ils sont face à un duo qui pose problème, ils décident d’éliminer l’un des deux. Pour cela, ils procèdent de deux façons :
- Ils font appel à Aaron Gordon pour défendre sur ce joueur
- Ils mettent deux corps face au joueur qu’ils veulent éliminer dans le bon timing. Plus d’explication sur cet article portant sur le Game 4 entre Suns et Nuggets.
La présence d’Aaron Gordon, qui s’est imposé comme le cœur de la défense de Denver permet de ralentir n’importe qui, et l’aide oblige le joueur à lâcher la balle. Il est assez difficile de dire dans cette série ce que fera Michael Malone en termes d’affrontements directs. Sur le papier, Aaron Gordon a rejoint les Nuggets pour s’occuper des meilleurs ailiers adverses, comme ce fut le cas avec Durant. Au premier tour, il s’est chargé de Karl Anthony Towns qui est à la base un intérieur, pendant que Jokic restait sur Gobert. On pourrait initialement imaginer que Gordon se retrouvera face à LeBron James, dans le but de limiter au maximum l’impact du King.
Mais ce dernier joue de moins en moins souvent balle en main. De fait, voici la question que je me pose : est-ce que Malone va tenter de limiter le nombre de minutes de Jokic sur Anthony Davis, en le cachant sur un défenseur moins important (type Vanderbilt), ou va-t-il envoyer Jokic au front et déclencher des prises à deux dès que Davis amorcera un mouvement ?
Cette option paraît viable et en accord avec ce qui a été montré jusqu’ici, mais c’est un risque notable que le serbe se retrouve pris par les fautes. Or Denver est dépendant de son pivot. En son absence, l’équipe sombre souvent et il semble ainsi crucial qu’il soit disponible. Encore une fois, la vérité se trouve souvent entre les deux. A savoir que plusieurs schémas seront testés. Mais quelque chose me dit que l’on verra du Jokic sur Davis plus qu’on pourrait l’anticiper. L’idée ? Se focaliser sur LeBron pour que la création soit uniquement entre les mains de D-Lo (peu capable d’attaquer le cercle) et le jeune Austin Reaves.
Plus de Bruce Brown, moins de KCP ?
Ce n’est pas vraiment un secret. Les Nuggets ne touchent pas leur sommet quand ils alignent leur 5 de départ. Ils l’atteignent quand Bruce Brown est aligné avec le 5 à la place de KCP. Si Brown n’est pas titulaire, c’est qu’il est crucial pour emmener de la création avec le banc. Toutefois, dans une série où il va falloir défendre des grands comme James, Hachimura et Davis, Brown apporte une polyvalence défensive d’un tout autre niveau.
Capable de défendre sur 4 positions, il pourrait voir ses minutes augmenter, ce qui permettrait aux Nuggets de switcher d’autant plus efficacement. Plus costaud que KCP, plus rapide sur ses appuis, il donnerait une autre option viable qu’Aaron Gordon sur LeBron James, et ce faisant, il donnerait à Mike Malone la possibilité de passer Gordon sur Davis sur de plus longues séquences.
Si la lineup Jamal Murray – Bruce Brown – Michael Porter Jr – Aaron Gordon – Nikola Jokic est finalement assez peu utilisée par le coach des Nuggets jusqu’ici et possède un échantillon faible, elle est redoutable depuis le début de saison.
Lineup en SR | Lineup en PO | |
Net rating | +32,7 | +45,8 |
Dans les fins de matchs, il sera intéressant de voir si les Nuggets font enfin appel à ce groupe de manière systématique. Il possède en tout cas de réelles armes pour rendre l’équipe plus étouffante en défense, sans pour autant la pénaliser offensivement. A moins que les Lakers ne réussissent à colmater la raquette, et dans ce cas-là, le shoot de KCP sera peut-être préféré à Brown.
Les minutes sans Jokic, un possible désastre ?
L’une des plus grandes surprises de cette post-saison, c’était bien la banc. Alors que la franchise peine à gagner les minutes sans-Jokic depuis des années, la paire Aaron Gordon – Jeff Green en intérieurs avait fait des miracles face aux Wolves. Mieux, elle avait commencé très fort contre les Suns dans les premiers matchs. Mais depuis, le bilan est bien plus mitigé.
Monty Williams a exploité les limites de ce duo avec Jock Landale et les doutes reviennent de nouveaux sur la capacité des Nuggets à proposer un basket cohérent sans le serbe. Jamal Murray a tendance à évoluer avec les remplaçants dans ces moments. Mais ce dernier tombe souvent dans ses travers : une tendance à monopoliser la balle. Il faut dire que le meneur n’a jamais été aidé par Mike Malone qui ne propose pas réellement une philosophie de jeu différente lorsque son pivot sort, ce qui serait la moindre des choses. Par ailleurs, alors que des joueurs pourraient apporter des plus dans certains compartiments (Peyton Watson & Zeke Nnaji en défense, Vlatko Cançar en attaque), Malone n’a fait appel à aucun d’eux hors garbage time dans cette post-saison.
Dès lors, les Lakers ont une opportunité. Si leur banc n’est pas une assurance tout risque, ils ont dans leur cas gagné plusieurs matchs dans ces Playoffs grâce à des joueurs qui ont eu leurs moments. Rui Hachimura continue de trouver la mire et d’apporter une réelle plus-value, Lonnie Walker IV s’est relancé dans ces Playoffs avec sa belle performance dans le Game 4 face aux Warriors et Dennis Schroëder donne de bonnes minutes depuis son retour. Darvin Ham n’a pas non plus hésité à lancer Troy Brown Jr et a longtemps cru en une résurgence de Malik Beasley. Ce n’est pas énorme, mais si les Nuggets n’arrivent pas à tenir les runs adverses dès que Jokic sort, cela pourrait saper le travail réalisé en amont et donner l’opportunité à la troupe de Darvin Ham de glaner 1 ou 2 matchs grâce à des coups d’éclats de ses remplaçants.
Les batailles d’engagement
Certaines batailles permettent parfois de compenser des faiblesses techniques. On parle souvent de bataille des possessions, en faisant référence à la quantité : pertes de balles, rebonds. Mais cela peut être aussi une histoire de qualité : transition (possessions faciles) contre attaque placée. Qu’en est-il de ce point de vue-là, avant de clôturer cette preview ?
Rebonds & perte de balle
Les Lakers sont impressionnants physiquement. Ils sont athlétiques, longs et possèdent de la taille. Pourtant, dans ces Playoffs, ils sont dans la moyenne. Les Lakers captent 50,1% des rebonds disponibles. Même contre les Warriors pourtant plus petits, si ce facteur n’a pas joué contre eux, il n’a pas non plus était réellement en leur faveur sur l’ensemble de la série.
Ils devront de fait être particulièrement vigilants car les Nuggets ont historiquement fait de cet aspect du jeu un leitmotiv. Ils possèdent un pivot qui a une science indéniable du rebond et des athlètes autour pour le seconder. Aaron Gordon, Michael Porter Jr et ses longs segments, Bruce Brown ou Christian Braun. Sur ces Playoffs, c’est l’équipe qui a le plus dominé cet aspect du jeu avec 54,1% des rebonds captés. Au global, ils laissent peu de secondes chances et sont très capables sur rebond offensif.
Leur couper cette source de point est donc important pour Anthony Davis & co.
La différence est moins notable sur la dimension pertes de balle. Les Lakers sont légèrement moins propres balle en main, mais pas de quoi en faire un réel facteur de la série. Sauf si une défense pose des problèmes inédits à l’équipe adverse.
La transition
Encaisser un point et vite relancer pour éviter que l’attaque adverse se place, réaliser des interceptions pour obtenir de points gratuits : par définition, la transition est la forme de possession ultime.
A ce jeu, la défense des Lakers a forcément avantagé l’équipe par ce compartiment. Quasiment une attaque sur 5 pour les pourpre & or, qui réalisent à peu près 20 attaques en transition par match. Pour une équipe qui veut s’épargner du demi-terrain, c’est donc un élément crucial, d’autant que LeBron James en est particulièrement friand à ce stade de sa carrière. C’est un avantage notable sur les Nuggets qui n’en obtiennent que 17,5 jusqu’ici.
Pour autant, là encore, les débats pourraient tendre à s’équilibrer. En tout cas à ce stade des Playoffs. En effet, si les Nuggets en obtiennent moins, ils compensent en étant bien plus efficaces sur ces dernières. 1,19pts par possession contre 1,09 pour les Lakers. Les passes millimétrées de Jokic n’y sont pas étrangères. Reste à voir quelle défense prendra le mieux le pas sur l’attaque adverse.
Qu’attendre de cette série ?
Les équipes ont finalement beaucoup changé depuis 2020. Les Lakers n’ont que 2 joueurs présents à cette époque. Les Nuggets n’en ont guère plus, sauf si on compte KCP, qui était dans l’autre camps. On peut ainsi s’attendre à une série assez différente. Les Nuggets n’ont plus l’allure du Petit Poucet et possèdent de solides chances de l’emporter.
Ok, mais à quoi s’attendre ? Il y a fort à parier que les Nuggets arriveront avec un plan solide pour débuter la série. Cela a été une tendance de cette campagne de Playoffs. En revanche, ils pourraient plus pâtir de l’avancée de la série et possiblement, perdre la bataille de la réactivité sur les ajustements au long cours. La clé pour Darvin Ham reste la même : trouver comment libérer son pivot pour qu’il puisse réellement dominer la peinture. Les Nuggets prennent près de 38% de leurs tirs au cercle et seraient particulièrement à la peine si leurs pourcentages chutaient drastiquement.
Pour Mike Malone, deux enjeux me semblent particulièrement déterminants : tenter de contenir LeBron James pour que la pression de la création soit sur les épaules de playmakers bien inférieurs : D-Lo, Reaves, Schroëder. Cela demanderait d’autant plus de travail à Davis offensivement, qui porterait alors une charge énorme des deux côtés du terrain. Ce dernier ayant eu tendance à avoir de grosses soirées en attaque suivies de matchs difficiles, cela pourrait donner quelques rencontres faciles aux Nuggets. Par ailleurs, il doit trouver des solutions pour Jamal Murray. Avec et sans Jokic.
Les Lakers ont beaucoup gêné les précédents meneurs adverses. Jamal est clairement d’un calibre inférieur à celui de Stephen Curry. Or si les Lakers coupent la tête du serpent en perturbant le jeu à deux avec Jokic, cela pourrait tout compliquer. Et cela rendrait les minutes avec le banc irrespirable.
Les deux équipes ont des arguments à faire valoir. Les Lakers ont été l’outsider dans chaque série (même s’ils me semblaient favoris contre les Grizzlies), et il me semble qu’ils le seront encore dans celle-ci. Les chances de victoires sont certaines, leur défense va encore faire des miracles. Je pense néanmoins que l’avantage est aux Nuggets, mais on sait que les Playoffs sont pleins de surprises.
Pronostic :
Denver Nuggets : 58%
Los Angeles Lakers : 42%
les lakers ont finis 7ieme et non 6ieme.
merci