Je n’ai jamais cru aux astres. Je trouve ça totalement stupide. Croire qu’un truc arrive, ou va arriver, parce qu’il y a des planètes à des dizaines de millions de kilomètres qui sont alignées dans un tel ou tel ordre, je trouve ça aussi crédible que de décider de sa vie selon la saisonnalité des haricots verts.
Sauf que le 17 mai 2023, au petit matin, j’ai eu un doute.
Je me suis dis que, peut-être, il y avait une infime possibilité que certaines choses soient décidées parce que Vénus avait eu la bonne idée de se placer là où il le fallait. Qu’après tout, des fois, ça ne serait pas déconnant de penser qu’on a une bonne étoile, ou que l’alignement des planètes peut influencer telle ou telle chose.
Il y a longtemps, très longtemps maintenant, je suis devenu fan des San Antonio Spurs. C’était il y a tellement longtemps qu’à l’époque, Tony Parker faisait encore parler de lui pour des trucs positifs, et qu’on n’avait pas accès à d’autres trucs que des magazines pour suivre le basket. Pour un mec de ma génération, rien de très original. Il y avait un français qui cartonnait en NBA, je venais de commencer le basket ; le chemin était assez évident. Bon, quand même, il faut que je mesure la chance que j’ai eu : à quelques années près, j’aurais pu être pris de passion pour Tracy McGrady, et devenir fan des Houston Rockets. A quoi ça tient une vie n’empêche, c’est dingue.
Bref, depuis ce temps-là, de l’eau a coulé sous les ponts de la rivière de San Antonio. Il y a eu les belles années, les années bof et depuis quelques temps, les années à oublier. Soyons toutefois honnête, les fans des Spurs n’ont pas vraiment le droit de se plaindre sur le sujet, car sur les 30 dernières années, des saisons à jeter à la poubelle, on a la chance de ne pas en décompter une flopée. Reste que le passé ne doit pas occulter la réalité du présent : c’est peut être marrant de regarder évoluer des jeunes, mais heureusement pour les Spurs que la NBA est une ligue fermée.
Et c’est là précisément que j’ai eu un doute. Ce 17 mai 2023, devant mon café et mon portable, je me suis dit que là, quand même, c’était gros. Parce qu’alors que le projet de reconstruction pointait enfin le bout de son nez chez les Spurs, que la ligne directrice était enfin assumée et qu’on devenait des vrais nuls, les planètes s’alignaient pour offrir à San Antonio le premier choix de draft 2023, le pick que tout le monde attend depuis 2 ans, au moins. Un pick qui vous garantit l’arrivée d’un Victor Wembanyama tombé du ciel.
Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? La chance, ça ne s’improvise pas, et ça rend de suite la saison à venir plus intéressante.
In & out : le point sur le roster
Keita Bates-Diop, Gorgui Dieng et Romeo Langford ont quitté le navire. Le premier va aller s’offrir des minutes sur le banc des Suns, tandis que Dieng et Langford, tous les deux free agents au 1er juillet, ont été laissés libres, Langford ayant depuis signé un contrat chez le Jazz.
Côté arrivées, en dehors de la doublette française Victor Wembanyama (#1) et Sidy Cissoko (#44) récupérée à la draft, plusieurs nouvelles têtes s’apprêtent à porter les couleurs noires et blanches des Spurs. Cameron Payne tout d’abord, arrivé contre un second tour de draft en provenance de Phoenix, à la recherche de flexibilité financière. Néanmoins les fans de San Antonio n’auront pas le plaisir de le voir évoluer sous leurs couleurs, Payne ayant été coupé le 11 septembre dernier. Dans un échange en triangle entre Spurs, Cavaliers et Heat, les Spurs récupèrent l’ailier Cedi Osman, accompagné de Lamar Stevens, depuis coupé, et un second tour de draft. Autre arrivée à noter, à l’aile également, avec un joueur dont le déménagement n’a pas dû être très difficile à organiser, puisque Reggie Bullock débarque depuis Dallas avec un pick swap 2029, dans un échange à trois avec Boston permettant aux Mavs de mettre la main sur Grant Williams.
Du côté des prolongations, San Antonio a activé les qualifying offer de trois joueurs en la présence de Tre Jones, Julian Champagnie et Dominique Barlow, tandis que Sandro Mamukelashvili, qui s’était bien montré en fin de saison dernière, a été signé sur un an de plus.
Le roster 2023/2024
Meneurs : Tre Jones, Devonte Graham
Arrières : Devin Vassell, Blake Wesley, Malaki Branham
Ailiers : Keldon Johnson, Doug McDermott, Cedi Osman, Reggie Bullock, Julian Champagnie
Ailiers-fort : Jeremy Sochan, Sidy Cissoko, Dominique Barlow, Sandro Mamukelashvili
Pivots : Zach Collins, Khem Birch, Charles Bassey
Alien : Victor Wembanyama
Phase de l’équipe : Reconstruction
Et oui, Rome ne s’est pas faite en un jour. Si vous pensiez qu’avec l’arrivée de Wemby, les Spurs allaient pouvoir convoiter le podium de la conférence Ouest, vous êtes dotés d’un optimisme qui n’aura d’égal que votre déception au 15 mai prochain. Oui, les Spurs ont vraisemblablement mis la main sur un joueur hors normes – on y reviendra -, mais non, ils ne sont pas pour autant devenus une bonne équipe. Ou plutôt, pas une assez bonne équipe. Sans rien enlever aux qualités respectives de chacun des joueurs, les carences identifiées les dernières saisons restent présentes, et c’est fort logique, tant un seul homme ne peut pas combler tous vos besoins, surtout en année rookie. Une mène faiblarde (sans rien enlever à Jones et Graham, mais qui n’ont pas un vrai niveau de starter NBA), des rotations assez maigres, pas encore de top joueur capable de créer du jeu pour lui et pour les autres à partir de rien, etc, etc. Bref, il y a du boulot, et finalement, la reconstruction ne fait que débuter.
Les tendances de l’été
Wemby, le tournant historique
Les astres, la bonne étoile, le destin, les Spurs, un français, tout ça, tout ça. C’était si gros que quand c’est arrivé, deux camps se sont opposés. D’un côté, les fans de la franchise, en ébullition totale. De l’autre, 99% de la NBA, dépité de voir un joueur annoncé comme générationnel rejoindre une franchise “qui n’en n’avait pas besoin”. Reste que les choses sont ainsi, et que Victor Wembanyama est un joueur des San Antonio Spurs.
Évidemment, d’un point de vue sportif, son arrivée est un séisme, même pour une équipe en reconstruction. Surtout, pour une équipe en reconstruction à vrai dire. Par souci d’économie de votre temps – et du mien – on ne relèvera pas ici tous les poncifs à son sujet, entendus depuis près d’un an. Oui, Wemby est unique. Oui, on n’a jamais vu un joueur comme ça. Oui, il fait 3 mètres et dribble comme un arrière. Oui, oui et re-oui à tout ça. C’est précisément pour ça que son arrivée enthousiasme autant qu’elle effraie. En récupérant un joueur comme lui, unique de par son profil et jamais vu à ce niveau-là, personne n’a envie de se louper. Fort heureusement pour les Spurs, ils ont dans leurs rangs quelques noms bien rompus à l’exercice d’apprivoiser des phénomènes du jeu. On irait pas jusqu’à dire que les Spurs sont habitués à intégrer des extraterrestres dans leur effectif, mais vous voyez l’idée.
Finalement, le plus gros tournant pour la franchise se situe vraisemblablement hors terrain.
Victor Wembanyama n’est pas un joueur dominant sortant de la Navy après avoir rempli ses obligations militaires. Il n’est pas non plus un joueur réservé mais monstrueusement dominant sorti de l’université de Wake Forest. Il n’est pas un petit français drafté en 28è position, ni un argentin drafté en 59è place qui a dû faire ses gammes pendant deux ans en Europe avant de rejoindre la Grande Ligue. Victor Wembanyama est une animation à lui seul, presque une attraction, au sens littéral. Victor Wembanyama attire les foules, les médias, les fans de basket. Il était au centre de la communication de la NBA alors qu’il n’avait pas encore les pieds dedans. Il est le premier joueur étranger à avoir eu droit à autant d’honneurs de la ligue, et le premier à être scruté aussi vite, aussi tôt. Parce qu’il a grandi avec et qu’il semble bien entouré, il connaît par cœur les codes de la NBA et du microcosme qui l’entoure. Il participe à des podcasts de renom, à des émissions TV, n’a pas peur de s’affirmer à l’écran, tout en partageant sa sérénité et son ambition. C’est peut-être là, la grosse révolution qui attend les Spurs : pour la première fois de leur histoire, la franchise va devoir composer avec un joueur qui est déjà une star. Et qui, on lui souhaite, dépoussiérera plus que l’armoire à trophée de la franchise.
Il est de retour, encore, toujours
Papy fait de la résistance. A ce rythme là, on pourrait même dire Grand Papy fait de la résistance. Elle n’est pas encore venue, l’heure où l’historique coach des Spurs rendra son tablier, ses plaquettes et ses feutres. Un contrat record signé pour 5 ans, qui assure à Pop’ une place dans les EHPAD les plus luxueux du Texas, à n’en pas douter, une fois qu’il l’aura décidé. Pour l’heure, il faudra encore et toujours compter sur lui sur le bord des terrains, et on a envie de vous dire… que c’est peut-être logique, finalement.
Évidemment, il y a pléthore de talents en NBA qui pourraient revendiquer sa place sur le banc des Spurs, ce n’est pas le talent qui manque, bien au contraire. Mais Popovich, dont l’âge se rapproche dangereusement de celui de Gandalf, n’est pas à jeter à la poubelle. Le jeu qu’il fait développer à ses Spurs depuis quelques saisons n’est en rien à jeter, bien au contraire. Sans joueur alpha, conscient des limites de son effectif, Popovich a fait développer à ses jeunes pousses un basket fait de percussions, de drives, de prises de risques, quitte à ce que cela donne parfois sur le terrain des airs de cirque Pinder. C’est ainsi que l’on a vu Jeremy Sochan prendre confiance en son dribble, Devin Vassell prendre plus d’aisance balle en main pour se créer son tir, mais que l’on a aussi vu la résurrection de Zach Collins pourtant aux oubliettes depuis quelques années.
A vrai dire, à le voir évoluer aux côtés des jeunes pousses des Spurs, Popovich donne l’impression de retrouver une certaine jeunesse, et surtout de se retrouver dans le rôle de formateur qu’il apprécie tant.
Et puis, oh, un peu de respect : qui de mieux que Gregg Popovich pour Victor Wembanyama ? Vous vouliez vraiment envoyer ce pauvre Victor à Portland, pour qu’il soit coaché par Chauncey Billups ? Si vous n’aimez pas Victor à ce point, n’en dégoutez pas les autres.
Focus sur la saison 2023-24 des San Antonio Spurs
C’est l’énigme qui tourne en boucle dans la tête des fans et plus largement des observateurs NBA : comment les Spurs vont-ils utiliser Victor Wembanyama sur le terrain ? Bien évidemment, QiBasket ne déroge pas à la règle, et c’est sans surprise que les focus de cette saison pour les Spurs sont orientés vers l’utilisation, et l’optimisation, de Wemby.
Quelle raquette pour les Spurs ?
A en croire les derniers bruits de couloir, Wemby devrait être titularisé au poste 4 dans le cinq majeur des Spurs. La question, évidente, se pose alors : qui mettre à ses côtés ?
Une question qui en cache en réalité une autre pour une certaine partie des observateurs : qui mettre à côté de Victor pour ne pas qu’il se fasse plier en deux par les ogres des raquettes NBA ? Victor est grand, rapide, agile, mais il est vrai qu’il ne semble pas, pour l’heure, équipé physiquement pour lutter avec les Embiid, Jokic, et consorts. Mais on a envie de vous dire… Qui l’est ? Pas grand monde. Ces joueurs, quoi qu’il arrive, feront le match qu’ils auront envie de faire, et ne se heurteront à des difficultés que lorsque la défense entière sera optimisée et organisée pour. Alors, est-ce que cela vaut vraiment la peine d’orienter le débat sur “qui va prendre les coups à la place de Wemby” ? Pas sûr. Et pas sûr, d’ailleurs, qu’il n’en prenne pas tout de même.
Vous ne nous en voudrez pas, mais on préfère substituer à ce débat de muscles le débat du jeu. Qui, dans le roster actuel des Spurs, aurait le jeu le plus Wemby compatible ? A la lecture du roster, les options ne sont pas légions et la logique voudrait que Zach Collins ait la préférence du coaching staff. Si on vous laissera découvrir son profil en profondeur via l’article rédigé ici même un peu plus tôt dans l’année, on ne résiste pas à vous en faire une synthèse. Bon défenseur, Collins pourrait s’avérer très complémentaire d’un Wembanyama de ce côté du terrain. Si Wemby est potentiellement un protecteur de cercle d’élite, Collins n’est pas un manche dans l’exercice et pourrait ainsi couvrir le dos de VW lorsque les défenses tenteront d’amener ce dernier au large (bonne chance). En attaque, Collins représente une possibilité de jeu poste haut des plus efficaces, non pas en termes de scoring, mais par son passing game en nette progression (18% d’AST%, parmi les plus hauts chez les intérieurs dans le domaine). Également, sa capacité à varier ses zones d’attaque et de tirs font pencher la balance en sa faveur par rapport au profil plus “à l’ancienne” d’un Charles Bassey.
En dehors de ces deux hypothèses, Bassey et Collins, reste la possibilité pour San Antonio de basculer rapidement dans le jeu sur un format où Wembanyama hérite du poste 5, accompagné d’un Keldon Johnson ou Jeremy Sochan à l’intérieur sur le papier, mais dans un jeu en réalité totalement libéré des considérations classiques des postes meneur-arrière-ailier-intérieur. Un cinq Jones-Vassell-Johnson-Sochan-Wembanyama, why not ?
Vassell, Johnson : nouveaux rôles pour une nouvelle vie ?
La bonne nouvelle, c’est qu’à priori il n’y aura pas de guerre d’égo dans le vestiaire côté Spurs. Le groupe avait l’air serein l’an dernier malgré les résultats en berne, et les caractères du vestiaires ne semblent pas propices à ce qu’un incendie prenne à cause de l’arrivée du phénomène Wembanyama. Avec peu d’éléments, fort logiquement, sur la manière dont Victor devrait être utilisé par les Spurs et le jeu qui se développera autour de lui, difficile de tirer quelconque conclusion sur l’impact que cela pourrait avoir sur les autres joueurs du roster. Néanmoins, la certitude est là : l’arrivée de Victor va bouleverser l’équilibre. Et à vrai dire, ce n’est pas franchement dérangeant, surtout à San Antonio et surtout dans une équipe en reconstruction.
Certes, Devin Vassell et Keldon Johnson sont depuis quelques années les visages de cette lente, mais certaine reconstruction.
Le second a pris de plus en plus de place dans le jeu des Spurs, au point d’en devenir le fer de lance (26,4% d’USG l’an passé, plus haut de l’équipe). L’an dernier, Johnson a connu une sérieuse panne d’adresse après une saison 2021-22 plutôt séduisante dans l’exercice. Avec son physique de tank, il offre la possibilité d’évoluer sur le poste 3 et 4 indifféremment. Après plusieurs saisons d’intérim à l’intérieur, il a d’ailleurs été repositionné l’an dernier à l’aile avec l’intégration de Sochan sur le poste 4. Johnson bénéfice encore d’une certaine marge de progression, notamment dans son agressivité et sur son toucher près du cercle (seulement 62% de réussite l’an passé, trop peu pour son poste et ses qualités), mais si son plafond ne semble pas atteint, Johnson ressemble plus au parfait lieutenant dans une équipe moyenne qu’à un réel franchise player.
Le constat est le même pour Devin Vassell. Attendu par beaucoup de fans pour sa troisième saison, il n’aura pas eu le loisir de totalement s’y exprimer en raison d’une blessure le limitant à 38 petits matchs. Très bon joueur sans ballon, capable de très bons déplacements et positionnements autour de ses intérieurs ou sur les drives de ses coéquipiers pour trouver ses tirs, il bénéficie d’une vraie marge de progression, notamment sur ses prises d’initiatives au cercle et après avoir déjà montré des vrais flashs sur la création de son propre tir. Défensivement, l’extérieur des Spurs part avec une base solide, aidé par ses grands segments. Actif sur les lignes de passes et dans les lectures d’aides défensives, son association avec un protecteur d’arceau comme Wembanyama a de quoi séduire.
Si les deux joueurs semblent ainsi prendre du galon offensivement sur leurs dernières saisons, difficile néanmoins d’envisager les Spurs version Wembanyama se priver de l’opportunité, à terme, de faire de ce dernier l’option offensive numéro une. Tout aussi bons soient Johnson et Vassell, leur potentiel et leur plafond ne semblent en aucun cas comparable à celui de l’intérieur français. Les Spurs n’ont, à ce jour, aucun joueur capable de créer de l’attaque et des solutions à haut volume, et logiquement, Wemby incarne cette possibilité. A charge pour Johnson et Vassell de se montrer enclins à revenir dans un rôle plus secondaire, avec des responsabilités moindres à terme, mais une efficacité et un apport qui devront eux, toujours être significatifs.
Le chantier de la défense
Comment parler de la défense des Spurs l’an passé sans basculer dans la vulgarité ? Difficile. Disons que si la défense texane était un goût, elle serait du Smecta. Voilà, ça vous dresse bien le portrait je trouve. Et si vous vouliez une petite dose de statistiques dans le domaine, ce n’est pas très compliqué non plus : dans tous les domaines ou presque, la défense des Spurs était aux abonnées absentes. Nombre de points encaissés par possession, efficacité adverse, provocation de perte de balles, rebonds offensifs concédés, bref, la panoplie complète d’une défense diarrhéique.
Plus c’est bleu, plus c’est nul. Et inutile de vous rappeler qu’il y a 30 équipes en NBA.
Alors forcément, quand on démarre d’aussi bas, on ne peut que remonter. Mais si l’on va porter un œil attentif à la défense des Spurs cette année, c’est, une fois n’est pas coutume, en raison de la présence de Wembanyama. Avec la hype monstrueuse que le jeune intérieur entretient depuis de longs moins, nul doute qu’il sera mis au défi, tant défensivement qu’offensivement, par les équipes adverses. Offensivement, il faut s’attendre à du déchet et à une période d’adaptation logique. Un profil comme ça, jamais vu en NBA, même Popovich pourrait avoir besoin de temps pour l’optimiser. Qui plus est, il est toujours plus facile d’imaginer un extérieur balle en main capable de se créer ses situations et ses tirs plutôt qu’un intérieur, tout aussi fluide et habile soit-il avec la balle. Victor n’aura certainement pas 20 tirs par match dès sa première saison, ou du moins pas les premiers mois. Ok, soit.
Mais au-delà des attentes phénoménales qu’il suscite offensivement, Wembanyama est avant tout un monstre défensif. Capable de suivre les extérieurs au large, de contrôler son corps et ses appuis sur un duel, de détourner, à la pelle, les tirs adverses, et d’être une présence au rebond déterminante. Sa seule présence dans une raquette ou à proximité du cercle en second rideau défensif suffit à perturber les trajectoires de tirs adverses, voire les lignes de drives. Comble du luxe, Wembanyama va pouvoir profiter des conseils avisés d’un des meilleurs défenseurs intérieurs de l’histoire en la présence de Tim Duncan tout au long de l’année. Avec sa présence dans le cinq, les Spurs semblent déjà se soulager du problème des rebonds. On surveillera de près le nombre de tirs contestés par Victor, et surtout son impact sur la protection de cercle des Spurs. Peut-être plus encore qu’offensivement, c’est peut-être de ce coté là du terrain que les Spurs ont gagné un talent hors-normes.
Dans son sillage, on attendra un clair step-up de la défense de San Antonio. Johnson, Vassell, Sochan, Collins, tous ont le matériel pour faire bien mieux défensivement, et permettre à San Antonio de construire une défense a minima honnête, bien que Victor ne soulagera pas tous les mots, notamment sur la défense extérieure sur l’homme.
Qu’est-ce qu’on veut voir cette saison ?
Comme environ 90% de la NBA, on a hâte de voir Wemby dans l’environnement NBA. La seule et unique question et ambition de la saison de San Antonio semble être celle de sa bonne intégration et de l’optimisation de son utilisation. Comment optimiser, dans une attaque et une défense NBA, un joueur aussi grand, aussi rapide, aussi à l’aise avec la balle ? Comment aussi gérer la pression, inhérente à son statut ? Comment envisager la construction de l’effectif autour de lui, à court, moyen ou long terme ? Plein de questions, peu de réponses : bienvenue en septembre !
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