Cette fois, nous y sommes ! Après une suspension de saison, la NBA version 2019-2020 arrive enfin à son épilogue le plus excitant : les Finals. Et pour cette année, quelle surprise ! Alors que les Clippers étaient un fort prétendant à l’Ouest, et que la présence en Finals des Bucks ne faisait aucun doute, nous voici avec une première historique : Lakers contre Heat. Une finale qui n’a pas de précédent dans l’histoire, et qui sera certainement aussi pleine de rebondissements que d’originalité. Mais justement, dans l’histoire de la NBA, les vainqueurs restent souvent figés dans le palmarès de la ligue, comme si leur présence ne relevait non pas de leurs exploits, mais au fond de la logique des choses, d’un destin, d’une règle. Cette règle qui veut qu’en NBA, il est très difficile de gagner un titre, surtout quand son équipe ne l’a pas encore gagné (demandez aux Cavs). Mais qu’il est tout aussi difficile de simplement arriver en finale.
Nous sommes en juin 2002, les Nets du New Jersey viennent de remporter leur premier titre de conférence Est de leur histoire et filent en finales NBA après avoir défait les Celtics de Boston 4 à 2. Un commentateur s’exclame : “Finalement, peut-être que la terre est plate ! Les New Jersey Nets vont bien en finales NBA”. Qu’on le veuille ou non, la plupart des affiches des finales NBA répondent à une certaine “logique prévisible”, d’une part parce que le système de draft qui permettrait à toute équipe mauvaise de devenir bonne dans l’avenir n’est pas aussi productif qu’il le prétend, ensuite, parce qu’il est une règle dans la culture américaine qu’un vainqueur ne gagne rarement qu’une fois. Il est vrai que dans l’histoire des Finals de la NBA, on a souvent vu et revu les mêmes équipes, gagner ou s’affronter : on n’imagine pas Golden State sans Cleveland, Miami sans San Antonio ou Dallas, Chicago sans Utah, New York sans Los Angeles, et surtout, Boston sans Los Angeles.
Mais parfois, la logique a failli être renversée, les affiches inédites ont pu arriver. Il est parfois possible de tomber sur une “finale-OVNI” un peu à l’image du Sonics vs Bullets dans les années 1970. Vous le savez à QIBasket on aime les What if, on aime refaire l’histoire, on aime savoir ce qu’il en est en NBA, ce qu’il en fut, mais aussi ce qu’il aurait pu en être. Et dans les 30 dernières années, on se souvient avant tout de ceux qui sont venu jouer les finales, mais on a rapidement oublié ceux qui auraient pu les faire, pour une histoire très différente. Alors entrons dans un univers parallèle pour vivre ces finales NBA qui auraient pu avoir lieu, à quelques paniers près :
NBA FINALS 2016 : Toronto RAPTORS vs Oklahoma City THUNDER
Juin 2016, OKC mène 3-1 face aux Warriors qui semblent ne pas être capables de concrétiser sur sublime saison 2015-16 de 73 victoires et seulement 9 défaites. En 2016 en effet, on sentait que Golden State pouvait flancher. Au game 5, Durant, Westbrook, bien aidés par Steven Adams et Serge Ibaka, finissent le travail en surpassant les pauvres Curry, Thompson, Green et autres Iguodala. 4-1 et seulement 4 ans après leurs finals de 2012 ratées, le Thunder est déjà de retour. De l’autre côté, à l’Est, les Raptors le savent : l’heure est venue. La domination de Lebron a pris un coup dans l’aile en 2015, et Toronto veut concrétiser sa domination. Lebronto ? ah ah ah ! Jamais ! Non sans peine, mais avec un collectif infaillible autour de Lowry, DeRozan, Amir Johnson et Bismack Biyombo, et le mental qui va avec, les Raptors imposent une nouvelle hiérarchie à l’Est et l’emportent 4-2.
Et nous voilà devant une finale plus qu’originale mais surtout, du jamais vu depuis celles de 2006 entre Mavs et Heat, deux franchises de la fin des années 80. Le Thunder, est officiellement né en 2008, et les Raptors en 1995. C’est aussi et enfin la première finale avec une franchise canadienne, et Toronto peut compter sur son public. Quant à OKC, le duo Durant-Westbrook le sait désormais : ils ont enfin surmonté les divisions, les blessures, et savent que leur équipe peut désormais dominer à l’Ouest. Les oppositions de style vont pouvoir se faire ressentir, entre l’esprit collectif des Raptors, et les talents purs de Russel et KD. Face à une telle opportunité tant de fois manquée de retourner en Finals, et face à l’explosion du talent de Durant à cette époque, ainsi que d’un Westbrook au bord d’une saison en triple-double, les Raptors n’auraient pas fait le poids face au trio Durant-Westbrook-Ibaka déjà expérimenté des Finals 2012 et revanchard des échecs si près du but les années suivantes. Imaginez un tel scénario, et imaginez les conséquence sur l’avenir que nous avons vraiment eu…la NBA serait-elle la même ? Il aurait suffit pourtant, de gagner le Game 5 pour OKC…
THUNDER 4-1 RAPTORS
NBA FINALS 2015 : Golden State WARRIORS vs Atlanta HAWKS
La saison 2014-15 est une période charnière dans l’histoire de la NBA : elle voit la fin de la période de domination du Heat à l’Est, avec l’avènement de quatre nouvelles équipes. Ainsi, Cleveland, Toronto, Atlanta et Washington deviennent les fortes tête de la conférence. A l’Ouest, San Antonio a accompli son destin avec un 5e titre, mais sait que sa dynastie est arrivée au crépuscule, alors que le Thunder, les Rockets et les Clippers s’élèvent et rêvent de titre. Mais parmi eux, ou plutôt au dessus d’eux, il est une franchise qui a rendez-vous avec l’histoire, et qui a tout ce qu’il faut pour ne pas la manquer : Golden State. Les cartes sont totalement redistribuées ! A l’Ouest, les Warriors sont attendus au top, et ne vont pas décevoir : 4-0, 4-2, 4-1 contre New Orleans, Memphis et Houston…difficile d’imaginer autre chose comme scénario. A l’Est en revanche, Toronto prendra 0-4 face aux Wizards, et Atlanta (61 victoires) prendra 0-4 face à Cleveland. Ce sera sans Irving et Love que les Cavs plieront face à des Warriors pas si confiants que ça en finales.
Et pourtant, la voie était pavée pour Atlanta vers les finals ! Eux qui n’ont plus gagné le titre depuis les Saint Louis Hawks de 1958 avec Bob Petit, auraient bien aimé voir Chicago finir le travail face à Cleveland en demi-finales de conférence pour ne pas avoir à choker face à Lebron, même avec l’avantage du terrain (et montrer la voix aux Raptors au passage). Dès lors, la franchise de Golden State aurait eu Atlanta en face d’elle ! Al Horford, Paul Millsap, Jeff Teague, DeMarre Carrol, en finals avec Mike Budenholzer… En face d’eux ? Vous les connaissez déjà, à ceci près qu’ils n’avaient pas encore Kevin Durant : Curry-Thompson-Barnes-Green-Bogut. Quasiment le même groupe qui va tenter de gagner encore cette année.
Atlanta aurait-il pu réaliser l’exploit ? Probablement pas, tant le jeu des Warriors était en train de se révéler aux yeux du monde entier. L’air du small-ball, des Splash-Bros étaient arrivé. L’avènement de Steve Kerr comme l’un des plus grands coach de la décennie également. Atlanta aurait eu un adversaire moins intimidant que Lebron et aurait peut-être été dans une meilleure confiance, mais Golden State avait 67 victoires et allait en avoir 73 la saison suivante…bref, les Warriors auraient été champions. La finales aurait été néanmoins d’une vraie originalité…que seule une finale Warriors-Bulls aurait pu renforcer, avec Derrick Rose en finales NBA, là ou il devait être.
WARRIORS 4-1 HAWKS
NBA FINALS 2012 : San Antonio SPURS vs Boston Celtics
Cette finale aurait donné des frissons à plus d’un fan ! On imagine une vrai qualité de jeu, un duel épique, historique et légendaire entre Garnett et Duncan, mais aussi une opposition Parker-Rondo, Pierce-Ginobili et Doc Rivers contre Popovich. Mais les Celts tombèrent sur un os nommé Lebron en manquant leur Game 6 décisif. Les Spurs trouvèrent quant à eux le moyen de perdre leur avance de 2-0 face au Thunder.
Mais dans cette opposition de haut niveau, qui aurait pu prendre le dessus ? Compte tenu de la forme des Spurs en 2013 ou 2014 face à celle des Celtics plutôt vieillissants, on imagine que les Spurs auraient eu un léger avantage, même si le simple fait de jouer les finals aurait galvanisé les fans de Boston au TD Garden. Mais les Celtics n’étaient pas seulement minés par la vieillesse, mais aussi par les blessures. Il fallait aussi prendre en compte le talent de Parker cette année là qui côtoyait le top 5 du classement MVP presque toutes les semaines.
On imagine donc un combat âpre, où l’avantage du terrain est vital, mais qui, avec de la patience, prouve la force de coach Pop et des siens sur le collectif de la dernière danse des Celtics.
SPURS 4-3 CELTICS
NBA FINALS 2009 : Los Angeles LAKERS vs Cleveland CAVALIERS
Ce fut au final la seule vraie chance de voir un duel tant attendu entre Kobe et Lebron au plus haut niveau. Mais James, malgré un niveau de jeu déjà exceptionnel, craqua mentalement là ou Bryant mettait tout le monde d’accord sur le fait qu’il était le meilleurs à l’époque. Le trio fou Howard-Turkoglu-Lewis mais aussi Courtney Lee et Rafer Alston arrêtèrent les Cavs brusquement, et les Lakers ne firent qu’une bouchée d’un Magic un peu plus limité en talents et en expérience face à des Lakers bien plus matures.
Alors aujourd’hui, Lebron a mis son empreinte sur les finales pour les siècles à venir, mais en aurait-il été autant en 2009 ? Pas sur. Déjà parce qu’on sait hélas que Lebron n’est pas un invincible en finales, ensuite parce que là aussi, les Lakers avaient plus d’expérience, plus de physique, plus de jeu collectif et surtout plus d’intensité défensive que les Cavs qui auraient certainement été dépendant des super-stats de James.
Et comme on le dit, à cette saison, nous sommes au croisement d’un Kobe au sommet et d’un Lebron qui continue de monter. Bryant était complet, athlétique, scoreur, passeur, rebondeur, défenseur, et son superbe groupe (avec Gasol, Bynum, Ariza, Fischer et Odom) était en mission, revanchard de la défaite de 2008. James avait un groupe solide et uni, mais proposait à l’arrière Mo Williams et Delonte West face à Kobe qui devenait de plus en plus jordanesque dans sa gestuelle, ça n’était donc pas à prendre au sérieux. Quand à la raquette Laker, sa supériorité avec Gasol et Bynum n’avait aucun équivalent dans la NBA à cette époque.
Dans la balance, on imagine un James qui rempli la feuille de stats, et limite Kobe dans sa production, mais pas assez pour deux raisons : parce que Kobe, par sa défense, limite également le King, et que le collectif des Lakers est plus abouti que celui des Cavs d’alors.
LAKERS 4-2 CAVS
NBA FINALS 2006 : Phoenix SUNS vs Detroit PISTONS
L’opposition de style par excellence ! Et elle devait avoir lieu cette finale ! Oui ! Mais voilà, Dallas est venu faire choker les Suns, et Miami a enfin réussi à prendre le dessus sur les Pistons. En 2006, la finale et le champion étaient assez inédits. C’était justement ce type de “Finale-OVNI” qui tombe au milieu de la décennie des années 2000. Car 2006, c’est la seule finale sans la présence des Lakers ou des Spurs de la décennie !
Ces finals auraient très sûrement été très excitantes ! Les modèle de jeu, de joueurs et de coach étaient clairement opposés : la meilleure défense du pays contre le Run and Gun de Mike D’Antoni et sur superbe duo explosif Nash-Stoudemire, accompagné aussi de…Boris Diaw ! On peut se permettre de rêver, et d’aimer voir cette image de Nash avec un maillot brodé du patch des finals, on peut rêver d’un Stoudemire tout sourire pour la caméra, casquette de champion sur la tête, le trophée Larry O’Brien sur le bras.
Mais voilà, c’est difficile de contrer la règle qui veut qu’en Playoffs, c’est bien la défense qui prend le dessus sur l’attaque. Et la probable réalité, c’est que les Pistons auraient tout simplement étouffé les Suns. De l’autre côté, Nash et Stoudemire n’ont jamais été réputés pour leurs aptitudes défensives. Face à eux, des Pistons qui en seraient à leur 3e finale d’affilée, avec Hamilton et Billups une raquette à la Wallace (Ben et Sheed) monstrueuse et imposante. Les Pistons se seraient tout simplement régalés dans un Palace en feu.
Un triple champion de conférence face à une équipe qui cherche la rapidité là où les finals se jouent au coup par coup, sur chaque détail. Pour sur, cette finale aurait été inédite, mais pas serrée. A cela s’ajoute l’incertitude des capacité à gérer une équipe en défense de la part de Mike d’Antoni…et encore aujourd’hui, avec Houston, il n’a pas su montrer qu’il sait aller plus loin dans les playoffs.
PISTONS 4-1 SUNS
NBA FINALS 2002 : Sacramento KINGS vs New Jersey NETS
Je suis vraiment désolé pour les fans des Kings, encore aujourd’hui. Car évidemment, c’est l’une des finales qui fut la plus proche de la réalité. Il aurait fallu qu’Horry rate son shoot, que Sacramento gère son match 7 chez lui…mais non, ces petits détails ont créé un plafond de verre et ont ouvert la voix aux Lakers pour ce qui est pour l’instant le dernier threepeat de l’histoire de la NBA. Il s’agit d’une finale des plus difficiles à pronostiquer…et de loin : deux équipe, Nets et Kings, en finals pour la première fois ? Officiellement, les Rochester Royals, ancètre des Kings, sont déjà parvenus jusque là…mais Sacramento, jamais.
Ces finales auraient pu être d’ailleurs encore plus inédite, puisque les Nets se défont des Celtics en finales de conférence ! Avec des joueurs comme Kidd, Kittles, Martin, Mutombo, Harris et même le (très) grand Brian Scalabrine, les Nets. Les Celtics en finals ne vous parait pas si inédit. Sauf qu’en 2002, Boston n’était clairement plus une place forte de la ligue depuis 12 ans et devait en attendre 7 de plus pour le redevenir. Leur présence à ce stade, avec un leader comme Antoine Walker mais déjà aussi Paul Pierce, était à l’époque une sacrée surprise. Mais peu importe, car de l’autre côté, les choses étaient plus complexes, et plus polémiques surtout. Les Lakers passèrent les Kings sur des décisions arbitrales encore contestées aujourd’hui.
Imaginons une certaine justice rendue aux Kings, et une chance offerte de succéder aux Rochester Royals. Une fois Shaq et Kobe passés, qui aurait pu se dresser sur le quatuor Divac-Webber-Turkoglu-Bibby ? En face c’est un Jason Kidd légendaire et un Kenyon Martin au sommet mais pas encore assez mature, un Mutombo vieillissant…et Brian Scalabrine. On suppose que l’avantage du terrain joue fortement dans cette opposition. Et avec 61 victoires en saison régulière (oui, les Kings à 61 victoires…) contre 52 pour New Jersey, c’est bien Sacramento qui aurait eu un sacré avantage pour obtenir une vraie couronne de rois.
KINGS 4-2 NETS
NBA FINALS 2001 : Los Angeles LAKERS vs Milwaukee BUCKS
Et oui ! Milwaukee est passé à un match d’une finale NBA en 2001. Le game 7 de la finale de conférence Est fut une belle conclusion d’une série qui verra The Answer Allen Iverson aller vers ses premières Finals…et ses dernières hélas. Pendant des années, des décennies même, imaginer les Bucks de Milwaukee en finals relevait clairement de la fantaisie. Mais ça, c’était avant que le Greek Freak ne pose le pied en NBA. Mais c’est certain : après le titre unique de 1971 et le départ du dénommé Lew Alcindor (Kareem Abdul-Jabbar), Milwaukee n’a plus jamais été pris au sérieux, malgré les bonnes années avec Sydney Moncrief.
Et pourtant, en 2001, à un match prêt donc, la bande de Sam Cassel, Glenn Robinson et Ray Allen y était presque. Alors imaginons que ce game 7 tourne à l’avantage de l’équipe de George Karl. Nous aurions pu avoir une affiche plus qu’inédite entre les Lakers et les Bucks ! Mais le problème est là : les Lakers. Car en 2001, chez les pourpres et or, ce sont des playoffs à 12 victoires et 0 défaites avant de commencer les finals. La franchise californienne possède alors les deux meilleurs joueurs de la NBA : Shaquille O’Neal et Kobe Bryant.
De leur côté, les Bucks n’avaient pas Iverson, n’avaient pas Mutombo, n’avaient pas Larry Brown. Et ces garçons n’ont arraché qu’un seul match aux Lakers. Bref, face à la machine infernale animée par un Shaq au sommet de son basket et un jeune Kobe très athlétique, on voit très mal les Lakers en difficulté face à un adversaire comme Milwaukee.
LAKERS 4-0 BUCKS
NBA FINALS 2000 : Los Angeles LAKERS vs New York KNICKS
Ne vous méprenez pas sur cette affiche pas si surprenante que ça, car c’était plutôt de voir les Pacers d’Indiana de Reggie Miller en finals qui était réellement inédit pour l’an 2000. Cependant, les Pacers étaient enfin récompensés de leur décennie d’efforts à tenter de renverser les Bulls de Jordan et accédaient enfin aux Finals qu’ils avaient tant toucher du doigt sans jamais aller plus haut. Aussi inédite que possible donc, la présence des Pacers en finals relevait plutôt de la suite logique des choses.
Mais dans cette équation, on oublie encore aujourd’hui qu’avant de pouvoir se mesurer aux Lakers de Shaq et Kobe, il fallu se défaire d’un autre rival historique des années 90 : les Knicks. Et New York en 2000, ça reste le Vice-Champion de la NBA et la seule équipe classée 8e en playoffs de l’histoire à se hisser jusqu’aux finals en 1999, et malgré un Pat Ewing avec des genoux en carton, les Knickerbockers restent fortement compétitifs à l’aube du troisième millénaire, en tout cas pour une ultime année. Et lorsqu’on sait que les affrontements Knicks-Pacers se sont toujours joué sur des détails, on peut supposer un scénario différent pour l’an 2000 qui serait paradoxalement le même que celui de 1999 : les Knicks éliminent Indiana et vont vers une nouvelle finale contre LA.
Je dis nouvelle, car l’histoire veut que New York et Los Angeles se sont beaucoup croisées en finals. Je dirai même plus : Knicks contre Lakers, c’est un classique des finals. Les deux franchises s’affrontent dès 1952 et 1953. Les Lakers, alors à Minneapolis, battrons les new-yorkais 4-1 puis 4-3. En 1970, c’est l’heure de la revanche pour les Knicks, qui battent les Lakers de Chamberlain 4-3. Ensuite, deux nouvelles finals auront lieu en 1972 et 1973, gagnées par les Lakers, puis de nouveau par les Knicks.
Mais que serait-il alors advenu de cette sixième finale Knicks-Lakers ? Hélas, pas grand chose, car comme l’année précédente, la puissance des Knicks est à l’image de la santé de Patrick Ewing. Le Shaq se serait fait un malin plaisir de martyriser cette raquette trop blessée ou trop vieille Ewing-Johnson, même si en revanche, les combats avec Kurt Thomas et Marcus Camby auraient mérité leur pesant de cacahuètes. De l’autre côté, les Spreewell, Houston, Charlie Ward, seraient bien peu de chose face aux Ron Harper, Derek Fischer et bien sur Kobe Bryant. Mais voir une nouvelle fois le Madison Square Garden en feu pour encourager son équipe aurait certainement été un grand plaisir pour tous les fans…
LAKERS 4-1 KNICKS
NBA FINALS 1997 : Chicago BULLS vs Houston ROCKETS
En 1997, c’était une première de voir le Jazz en finale NBA, mais la bande à Malone et Stockton dans les années 90 n’était jamais bien loin de ce niveau de la compétition, c’était donc attendu de les voir briser le plafond de verre. En 1997, Utah a aussi profité d’une phase de transition à l’Ouest, avec le déclin des Suns et des Sonics, le retour progressif des Lakers et l’absence des Spurs. Mais surtout, c’était le dernier champion NBA de l’Ouest qui commençait à baisser de régime : Houston. Après les titres de 94 et 95, les Rockets cherchaient un second souffle. Et alors qu’à l’époque l’idée ne séduisait pas grande monde, Houston s’est dit “Quoi de mieux qu’un Big Three ?”. Et voilà Houston équipée de Hakeem The Dream Olajuwon, Charles Barkley et Clyde Drexler. Le tout accompagné de quelques lieutenants comme Mario Elie, ou Kevin Willis. La saison se passe relativement bien et Houston termine 3e de conférence à 54 victoires.
Alors imaginons que John Stockton n’ait jamais planté ce shoot assassin au match 6 sur la tête d’un Barkley en furie, et que les vieux briscards de Houston ont réussi, à l’expérience, à se défaire des mormons de l’Utah et de son Mailman. Nous voilà avec une finale NBA plutôt alléchante sur le papier…Parce que Jordan-Pippen-Rodman-Phil Jackson contre Olajuwon-Drexler-Barkley-Rudy Tomjanovic, ça sonne comme deux montagnes qui s’entrechoquent soudainement. Et alors, que se serait-il passé ?
On imagine le Dream faire la misère au pauvre Luc Longley, et Pippen martyriser Barkley ou Drexler au bord de leurs chaises roulantes. Malgré l’envie des Rockets et de leur cœur de champion, est-ce qu’on pense vraiment que Michael Jordan aurait pu laisser filer une telle finale ? Plus le défis est haut, plus il est fort. Jordan est immuable sur un point, il ne sait pas perdre. Par ailleurs, le collectif de Chicago était plus complet, fort de 69 victoires en saison régulière. Avec une meilleure alchimie, disposant de shooteurs habiles comme Kerr, ou de meneurs rapides comme Ron Harper, Houston devait compter sur la présence de Rodman pour gêner Hakeem. Malgré avoir raté les Finals de peu, cette équipe de Houston était clairement annoncée comme vieille et sur la fin.
BULLS 4-2 ROCKETS
NBA FINALS 1995 : San Antonio SPURS vs Orlando MAGIC
Le cœur du champion de Houston…et si celui-ci avait flanché ? Des Spurs avec deux intérieurs de renommée, messieurs David Robinson et…Dennis Rodman, accompagnés par exemple du bon vieux Vinny Del Negro, atteignent finalement leurs toutes premières finals en se débarassant des Rockets de Houston, 4e à l’Ouest et trop handicapés par les blessures. Ces Spurs ont en face un Magic en pleine ascendance avec le One-Two punch original : O’Neal-Hardaway,entourés de shooteurs comme Nick Anderson ou Donald Royal.
On a envie d’imaginer autre chose que le sweep décevant du Magic contre Olajuwon et sa bande. Et pour être honnête, on se demande si cette fois Shaq aurait laissé passer sa chance avec Penny. On se risque à un pronostic osé en déclarant le Magic vainqueur. Et au delà de ce pronostic, admirez la bataille dans la raquette qu’on a failli avoir : Shaq vs Robinson et Grand vs Rodman, un véritable duel de géants, que seul Penny Hardaway aurait probablement tranché.
Mais qu’est-ce qui rend cette finale aussi originale que pesante ? Parce que peu importe au fond qui l’aurait gagnée, dans les deux cas de figure, la NBA des 30 années suivantes n’aurait pas été la même, pas du tout.
Avec un titre pour le Magic, l’existence du duo Shaq-Kobe devient très hypothétique, pour ne pas dire impossible. Avec une victoire des Spurs, c’est l’existence du second threepeat des Bulls qui devient très hypothétique, puisqu’elle aurait probablement maintenu Dennis Rodman dans le Texas, privant donc les Bulls de leur big three. Pire encore, elle aurait retardé l’arrivée de Greg Popovich, provoqué la non-sélection de Duncan quelques années plus tard, faute de top spot de draft !
En somme, si cette finale avait eu lieu, les deux meilleurs joueurs des années 2000 n’auraient peut-être jamais réussi à percer comme ils l’ont fait, l’un des meilleurs coachs de l’histoire n’aurait peut-être jamais percé, les Lakers n’auraient pas gagné 5 titres en dix ans, et Tony Parker serait resté un illustre inconnu dans la ligue NBA…oui, cette finale, on l’aurait tant aimée, mais elle aurait tout changé.
MAGIC 4-3 SPURS – ou sinon SPURS 4-2 MAGIC
NBA FINALS 1992 : New York KNICKS vs Portland TRAIL BLAZERS
Fut un temps où les Blazers étaient une force de la nature, et il aura fallu attendre 2000, puis 2019 pour les revoir à la porte des finals. A la chevauchée des années 80 et 90, les Blazers sont un très très sérieux prétendant au titre NBA, avec Jerome Kersey, Terry Porter, et bien sur Clyde The Glyde Drexler, mais sans oublier un duo d’intérieur génial Buck et Herb Williams, qui se recomposera d’ailleurs aux Knicks quelques années plus tard, en toute discretion.
En 1990, Portland échoue en finals face à Detroit et ses Bad Boys…Detroit vs Portland, en voilà une affiche originale ! Et en 1992, les Blazers étaient bien de retour, face aux Bulls cette fois. Et Chicago arrivait en finals après un parcours en playoffs traversé le couteau entre les dents, tant Jordan, Pippen et consorts avaient bataillé. Une équipe en particulier va leur donner du fil à retordre, en menant les Bulls 2-0 dans la série : les inévitables Knicks de New York, alors franchise en grosse progression depuis l’arrivée de Pat Ewing.
Alors imaginons, que New York ne soit pas cette franchise maudite, et réussit à se défaire de l’incroyable Michael Jordan…quel séisme dans l’histoire de la NBA, sans parler de la raisonnance d’une telle défaite…Et voilà nos Knicks de Pat Ewing, John Starks, Charles Oakley…leur défense, leur collectif et surtout l’engouement du Madison Square Garden qui faisait plus office de chaudron qu’autre chose à cette époque, face aux Blazers…
On imagine que l’ambiance au Garden aurait donné un véritable avantage aux Knicks déjà. D’un autre côté, il y avait le groupe de The Glyde qui avait envie de conclure l’affaire depuis 3 saisons, tombant à chaque fois si prêt du but. La puissance défensive des Knicks aurait cependant mis à mal les Blazers, et cette finale aurait été d’une grande intensité, comme le fut celle de 1994. On a envie de voir des Knicks ne pas rater leur chance cette fois-ci.
KNICKS 4-3 BLAZERS
Article par Tancrède Adnot