A l’approche de Jeux Olympiques historiques à Paris pour cet été 2024, QIBasket vous propose de revenir sur l’incroyable histoires des équipes de France féminines et masculines à travers deux séries d’articles. Pour l’épisode 7 avec George EDDY sur l’équipe masculine, c’est par ici !
Liste des épisodes précédents :
- Episode 1 : Les pionnières du basket (1893-1928)
- Episode 2 : Championnes avant l’heure (1929-1939)
- Episode 3 :La patte Busnel (1945-1957)
- Episode 4 : Survivre dans le basket soviétique (1957-1963)
- Episode 5 : Génération Clermont (1963-1980)
- Episode 6 : Les légendes d’Horizon 80 (1980-1990)
Episode 7 : Premières étincelles, avec Isabelle FIJALKOWSKI (1990-1995)
Petit pétard d’allumage
1989 : Paul Besson est arrivé pour remplacer Michel Bergeron, après une bonne décennie de vache bien maigre. Est-ce que sa seule arrivée va tout changer ? Est-ce que le contexte de la fin de l’URSS et de son sport d’Etat va suffire ? Et bien, pas tout de suite en tout cas. Mais bien malin celui qui, à l’aube des années 90, pouvait prévoir un retour en grâce si soudain de l’équipe de France dans le basket féminin européen.
Paul Besson voit le jour au pire endroit au pire moment, c’est le moins que l’on puisse dire : à Vichy, en juin 45, autant vous dire qu’entre tensions de l’après-guerre dans la capitale de l’Etat fasciste français, l’enfant n’a pas dû faire ses nuits tout de suite. Mais Vichy, à cette époque, paradoxalement, c’est aussi une terre de basket, et le petit Paul ne se prive pas d’y faire ses classes. Son arrivée sur le au banc des féminines nationales n’est nullement un hasard, puisqu’il passe par Clermont au milieu des années 80 et devenant même l’entraineur français de l’année en 1986.
Besson ne prend pas trop de risque et capitalise au départ sur le groupe dont il hérite, avec bien entendu Ekambi et Santaniello. La première épreuve pour les Bleues, c’est de se trouver une place stable dans les compétitions, de créer une dynamique, bref, d’allumer la mèche. Mais voilà, la France échoue assez à se qualifier pour l’Eurobasket 1991, défaite assez large contre la Pologne (94-69) mais trois autres défaites de courte portée contre l’Allemagne (86-83), la Roumanie (78-76) et l’Italie (69-63) et une victoire toute aussi courte contre la Suède (74-70). Sans briller, l’équipe de France, 5e des poules de qualifications d’un Euro qui sera gagné, une toute dernière fois, par l’URSS, a raté de quelques points son départ pour la compétition. Il ne manque donc pas grand-chose, et Besson le sait. Alors on reprend une allumette, et on remet le feu à la mèche.
Petit arrêt discret en Grèce durant l’été 91, et Besson amène son groupe aux Jeux Méditerranéens d’Athènes. La France va y briller dans l’ensemble des disciplines avec 139 médailles ! Du coup, côté basket, pas d’euro ? Pas de problème. Les bleues parviennent à grappiller la médaille d’argent, échouant derrière…les espagnoles (on y reviendra, hélas). Santaniello termine dans le 5 majeur du tournoi. Sur notre mèche, on sent poindre une petite étincelle.
Odile Santaniello : “Parce que les filles font mieux que les garçons.”
A l’aube des années 90, au-delà de Paoline Ekambi qui enchaîne les sélections All-Star en NCAA, d’autres visages émergent. C’est le cas d’Odile Santaniello, dit “Santa”. Comment vous résumer “Santa” ? Le mieux c’est de laisser Paoline Ekambi le faire (nous l’avions interviewé lors de l’article précédent) : “Une véritable menace” (..) “Elle refuse la défaite”. Ca ne vous suffit pas ? Alors George Eddy peut en dire plus : “Quelle compétitrice” (…) “C’est une des seules filles qui joue comme un garçon”.
Et c’est clair qu’Odile n’est pas le genre de joueuse qui vous fera passer une soirée tranquille. Plutôt le contraire, Santa, c’est la compétitivité, la hargne, la volonté et la rage de vaincre. Impitoyable serait un compliment. Les expressions de son visage ne manquent jamais quand elle fait ficelle derrière l’arc, quand elle bâche son adversaire, ou quand elle doit mettre les points sur les “i” dans les instants tendus. Santaniello se distingue surtout par son atout : un tir en suspension.
Les coéquipières d’Odile restent marquées par son passage, mais aussi son mental. Et si les dires de Paoline Ekambi et George Eddy ne vous suffisent pas, nous sommes allés à la rencontre d’Isabelle Fijalkowski qui nous parle de cette grande championne:
C’est une joueuse, une femme avec de la personnalité. Une sacrée joueuse ! L’idée de jouer comme un garçon venait du fait de ses qualités athlétiques. A l’époque, hormis Paoline Ekambi peu de joueuses pouvaient tirer en suspension. Elle avait des qualités physiques et techniques extraordinaires.
Mais comme nous l’avait rappelé Paoline Ekambi dans le précédent épisode, là encore, les clichés restaient forts. Isabelle confirme :
C’était une sportive de haut niveau engagée et intense loin de l’image attendue à l’époque des femmes. Le poids des stéréotypes étaient très fort et le fait d’être traitée à l’égal des hommes non admis! Elle devait gérer cet engagement, ses émotions. Mais elle était superbe, très technique et elle dominait, individuellement. En Équipe de France, elle devait trouver la mesure, en acceptant qu’elle ne pouvait pas porter tout le monde sur ses épaules. Paul Besson a plutôt réussi cette mission.
L’éclosion d’une autre légende
Difficile, incontournable même, de ne pas évoquer l’arrivée d’Isabelle Fijalkowski dans la lumière, au moment même où les bleues cherchent à se placer sur la scène mondiale. Après l’ère de Santaniello, c’est elle qui va devenir l’image de l’Equipe de France. Et c’est encore elle qui en parle le mieux :
Ma première compétition avec les bleues arrive en 1990, en commençant sur un tournoi amical de Noël qu’on a fait à Bercy. J’avais 18 ans.
De quoi intimider la future championne ? Pas du tout. Même si Isabelle nous rappelle le contexte de l’époque :
Cette première sélection se passe avec beaucoup d’excitation, beaucoup d’envie. Cela se passe à la suite des campagnes avec les équipes de France junior et cadettes. J’avais déjà commencé à 14 ans avec l’équipes de France minimes, donc c’était plutôt la continuité. A l’époque les équipes de France n’étaient pas forcément télévisées, mais je connaissais les anciennes : Cathy Malfois, Maryline Joly, Paoline Ekambi, Odile Santaniello, Martine Campi contre qui j’avais joué. J’ai eu pas mal de temps de jeu dès le début, Paul Besson m’a fait confiance et j’ai été bien accompagnée par Paoline qui m’a appris les attentes du niveau International.
Au-delà d’être une guerrière de la raquette, Fija’ se distinguera par son adresse, sa technique dos au panier et son impact défensif. Elle terminera sa carrière sur la saison 2021-2022 ou elle a tout gagné : Coupe de France, Coupe de Fédération, Championnat de France et Euroleague. Si vous cherchez Fija’ aujourd’hui, vous prenez la direction de Zurich, au Hall of Fame de la FIBA, classe de 2020, et vous y retrouverez ses highlights. Rien que ça les amis, rien que ça.
Et soudain : la France en finale !
L’Eurobasket 1993 approche, et cette fois, les Bleues sont solides lors des qualifications : victoire contre les Pays-Bas (71-61), puis la Roumanie (76-66), grosse victoire contre la Grèce (70-57), et la Pologne (66-58). Déjà qualifiées, les Bleues relâchent un peu face à l’Italie (défaite 70-59). Mais qu’importe, la France termine deuxième de sa poule de qualification, et s’envole pour l’Italie justement. Paul Besson y amène une génération de légendes avec lui : Odile Santa’, Yannick Souvré, Paoline Ekambi, Isabelle Fijalkowski, mais aussi Amy Cissé, Barbara Weistroffer, Corinne Esquirol, Katia Foucade, Carole Force, Stéphanie Vivenot, Martine Campi et Loetitia Moussard. Le but est simple : terminer dans les deux premiers d’une poule de quatre pour arriver en demi-finales. Et là arrive toute l’importance de la chute du bloc soviétique, car le premier adversaire des françaises, n’est pas l’URSS, mais la Russie. Or, la jeune nation russe doit se recomposer sans ses monstres d’antan, venu de toutes les contrées du monde léninien. Isabelle raconte ce qui reste un Eurobasket “de contexte” :
C’était un championnat d’Europe particulier, avec la chute de l’URSS. Dans notre poule, avec ce match contre la Russie, on gagne, c’était inimaginable ! Mais on connaissait le contexte. C’était une opportunité qu’on a saisi. On a construit les choses au niveau collectif : on s’est trouvées. Et on avait des joueuses superbes. On était un mélange de joueuses expérimentées et de jeunes qui commençaient à s’entraîner “sérieusement”. Il faut se rappeler que toutes les joueuses n’avaient pas d’autres métiers. Un cap avait été franchi.
C’est donc aussi un Eurobasket entre deux générations :
On savait que c’était la dernière compétition de Paôline et d’Odile. On le vit en sentant que, parce que c’est la dernière fois, c’est possible. Avant, avec l’URSS, on n’avait pas les moyens de prétendre à quelque chose. Là il y avait la place d’y aller.
Comme l’explique Isabelle Fijalkowski, de cet Eurobasket, il faut retenir une date : le 8 juin 1993. Dans la douce arène de Perugia (Pérouse), les françaises atomisent les russes, avec une Odile Santaniello sans pitié : 23pts. Corinne Esquirol se fait plaisir avec 13pts également. A la mi-temps, les russes sont déjà épuisées, menées 46 à 29. Le buzzer raisonne, score final 71-53 pour la France, une victoire tout simplement historique après plus de 50 ans d’ultra-domination soviétique.
Vous en voulez encore ? ça tombe bien, Santa’ aussi. Alors que les hongroises résistent bien aux françaises à la mi-temps, menant 32 à 31, Odile décide de frapper fort. Et quand Odile s’énerve, ça fait bim bam boum : 27 points ! Isabelle Fijalkowski est aussi impeccable, notamment sur la ligne, pour terminer à 14 points, et Souvré à 12 : victoire 77 à 64. Chute de l’URSS oblige encore une fois, si les vieilles nations du bloc rouge sont battues à plates coutures, les jeunes nations, elles, pétillent. Et c’est le cas des slovaques, qui passent la seconde face à des françaises satisfaites de leur qualification déjà acquise : défaite 70-51, mais qu’importe, direction les demis, et ce sera l’Italie, chez elle.
En demi-finale, les italiennes veulent aller au bout devant leur public. Elles sont devant à la mi-temps (28-23). L’avantage du groupe italien, c’est une marque très bien répartie : Pollini, Todeschini, Tufano, Ballabio, toutes sont impliquées dans le scoring. En face, C’est Odile qui mène le groupe, mais un peu seule. Et pourtant, durant la seconde mi-temps, les françaises remontent. Odile devient intenable, elle mène la marque de très loin pour les bleues, tandis que Paoline Ekambi et Isabelle Fijalkowski suivent, mais de loin. Le match s’achève sur un tir à 3pts de Carole Force. Hold up parfait ! Le buzzer retentit : 56-54 pour la France ! Santa’ termine à 21pts, encore un carton.
Le retour des françaises sur un podium
Malgré l’émotion de voir Santaniello, Ekambi, Fijalkowski et Souvré en finale, on sait qu’en face, ça sera difficile. Car si la France rayonne à travers sa meilleure marqueuse, Santa’ aura en face d’elle une autre fanatique de la gâchette : Blanca Ares Torres, deuxième meilleure marqueuse du tournoi après Santaniello. Mais comment aborder ce match ? Pour Isabelle, c’était une terre inconnue :
Ce n’était pas évident ! C’était notre première finale! On a abordé ce match en se disant “on a la chance d’être là alors il faut tout donner ! »
Dans une salle plutôt garnie, mais fort calme, la France et l’Espagne se rendent coup pour coup. Santaniello est à 33% pour commencer, mais son légendaire jump shot est de plus en plus rodé, elle atteint les 8pts dès les premières minutes de jeu. Blanca Ares est aussi en forme et enchaîne les percées vers le cercle. Mais alors que Yannick Souvré tente de prendre de plus en plus de responsabilités dans le jeu, Santaniello est menacée par les fautes et surtout, les espagnoles contrôlent bien le rebond. Les françaises savent néanmoins bien gérer leurs rotations défensives et sont particulièrement appliquées au shoot. Mais là encore, les fautes sont nombreuses, Cissé, Vivenot, Santa’, bien que très propres en attaques sont pénalisées en défense, tout comme Ekambi, Campi et Fijalkowski qui sont toutes les trois à 3 fautes ! Besson appelle ses joueuses à ne pas aller trop vite « On a le temps de la mettre à l’intérieur ! » crie-t-il, tableau en main. Et il est vrai que les bleues ont trop peu joué sur leurs pivots, et que Vivenot s’est beaucoup écartée du cercle. A la mi-temps, solides et déterminées, les françaises sont devant : 30-27 !
Mais au retour des vestiaires, les pertes de balles s’enchaînent, et l’adresse baisse, à l’image de Foucade qui manque un lay-up seule et sans défense. On ne voit plus Santa’, bien contenue par la défense ibérique… Et puis…le drame : à 10 minutes de la fin, Santa’ joue des bras en attaque, un peu trop : faute, sa cinquième ! La meilleure marqueuse française doit sortir, limitée à 16pts. Quelques secondes plus tard, Alba Torres met le panier et la faute sur la tête de Vivenot. L’écart est fait, il ne changera plus : les espagnoles gèrent correctement le rythme face à des françaises essayant de varier leur jeu offensif sans leader, notamment par Yannick Souvré. Score final 63-53 pour l’Espagne. Isabelle Fijalkowski nous partage son bilan :
Il nous a manqué l’expérience à ce niveau-là. Mais on n’est pas passées loin. C’est vrai qu’il y a eu trop de fautes, j’en ai fait aussi. C’était plus frustrant que satisfaisant, car on avait la place. On s’est consolées en se rappelant que ça faisait plus de 20 ans qu’il n’y avait pas eu de médaille dans un championnat d’Europe. Un nouveau coach, une nouvelle équipe, des objectifs communs: ça avait fonctionné.
Trente ans sont passés depuis ce match, mais les mots d’Isabelle ne trahissent pas les images : lorsque le buzzer sonne, les cris des espagnoles raisonnent dans la salle italienne, mais les françaises se tapent dans les mains. Si ça n’est que l’Argent, la France a quand même fait un retour tonitruant au meilleur niveau européen. Les deux équipes n’étaient pas non plus dans les mêmes trajectoires. Face caméra, quelques années plus tard, Ana Belen Alvaro dira que pour l’Espagne, ce chemin était l’aboutissement des années de préparation pour les jeux de 1992 à Barcelone. Blanca Ares, que l’attente d’un titre européen était grande. Quoi qu’il en soit, à l’époque, il n’y avait pas la grande frustration espagnole pour la France. Cet Eurobasket était en réalité un immense succès, pour la bande à Santa’ et Ekambi, tout comme pour Paul Besson.
Un mondial décevant…?
1993 aura été l’une des plus belles pages du livre d’or du basket français, mais il faut rapidement confirmer ce succès. En 1994, c’est le mondial, alors direction Sydney ! Paul Besson fait confiance à son groupe et reprend quasiment les mêmes à l’exception des arrivées de Christine Gomis, Cathy Melain ou Halima Soussi. De ce tournoi ressortira un fait : l’explosion d’Isabelle Fijalkowski, qui rêve de rejoindre une Université américaine, prémices d’un futur passage en WNBA. La clermontoise va littéralement BOUFFER la seconde partie de tournoi.
Mais soyons honnêtes : le résultat final de ce mondial est décevant puisque la France terminera 9e. Mais ce bilan est trompeur et en soi paradoxal et quelque peu cynique envers le format décidé par la FIBA, puisque la France termine à 6 victoires pour 2 défaites, soit le même bilan que…le Brésil, vainqueur du tournoi. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que les bleues craquent en début de compétition : défaite face à Cuba (68-71), puis se rebiffent avec un blow out contre les kényanes (108-44) avant d’échouer contre les canadiennes (55-66). Résultat, les bleues terminent 3e de leur poule et devront jouer une poule « consolante ». Alors que cette partie de tournoi est marquée par le leadership offensif de Santa’, la seconde poule voit Fijalkowski sortir le grand attirail : 27, 15 puis 24 points contre Taïwan, la Nouvelle-Zélande et l’Italie. La France fait 3/3 et sort en tête de poule.
Resteront deux matchs de classements sous forme de demi-finale et finale. Contre la Corée du Sud, les bleues ont besoin d’une prolongation et d’une Santaniello à 28pts pour s’en sortir. Il reste donc une partie contre le Japon. Et là, Isabelle Fijalkowski sort encore le grand jeu : 36pts. La pivot française, du haut de son 1.95m, finit le tournoi à 17pts-7reb par match : monstrueux. Mais l’intérieure français nous partage le ressenti de ce tournoi, avec réalisme et un peu d’humour :
On se fait sortir en quart de finale et ensuite on joue ces matchs pour la 9e place. Malgré tout, on gagne ces matchs. On se prend un niveau d’écart, c’était encore surdimensionné. Mais, ça permet de prendre conscience du niveau à atteindre et ça donne envie d’y retourner. Finalement, un mondial, avec six victoires, deux défaites…je recommande simplement de ne pas perdre en quart !
La déception sera néanmoins là aussi pour l’Eurobasket 1995 duquel il ne ressortira pas grand-chose. A Brno en République Tchèque, les françaises terminent à la 11e place, sur 14 participants. Pendant que les surprenantes ukrainiennes s’envolent vers un titre, les bleues se déferont péniblement des allemandes (69-65) et des lituaniennes (72-70) avant de craquer face aux tchèques (74-69), aux yougoslaves (63-74), aux italiennes (61-65) et aux russes (55-78). Un tournoi anecdotique qui marque également le début de la fin pour Odile Santaniello en Equipe de France.
Vers l’âge d’or des championnes
Paul Besson a réussi son pari : en quatre ans à peine, le sélectionneur a emmené la France sur les bons rails, et même plus que ça : en finale d’un championnat d’Europe. Une réussite qu’il doit bien entendu à son groupe bourré de talents, que cela soit les jeunes Fijalkowski ou Souvré, ou les vétérans comme Ekambi, et surtout Odile Santaniello, deuxième meilleure marqueuse de l’Eurobasket 93. Basket-retro ne s’y trompe pas, dans son article sur Odile Santaniello :
“Plus que cette performance de 1993, cet épisode marque un tournant, un déclic. En effet, le basket français féminin se décomplexifie à cette période. Oui, l’équipe de France peut gagner au niveau international ! Enfin ! Odile est une figure de ces équipes. Ce faisant, elle construit, elle aussi, les futurs succès Bleues.”
Alors oui, le mondial 94 et l’Eurobasket 95 n’ont pas forcément confirmé cette montée en puissance, essentiellement due à un changement de génération. Mais les bases sont là, elles sont posées, notamment à travers la superteam du Tango de Bourges : Souvré, Melain, Fija’, Dans l’ère ou les premier français arrivent en NBA, où le CSP Limoges gagne l’Euroleague, où Bourges Basket réussit le premier doublé en Euroleague féminine, oui, on peut le dire, le basket féminin français commence à entrer dans un âge qu’il n’a encore jamais connu, un âge d’or, un âge de grandes joueuses, un âge de championnes.
Prochain épisode : entrez dans l’âge des championnes.