A l’approche de Jeux Olympiques historiques à Paris pour cet été 2024, QIBasket vous propose de revenir sur l’incroyable histoires des équipes de France féminines et masculines à travers deux séries d’articles. Pour l’épisode 6 sur l’équipe féminine avec Paoline EKAMBI, c’est par ici !
Épisodes précédents :
Épisode 1 – A la préhistoire du basket (1893 à 1931)
Episode 2 – Premiers trophées et période trouble (1932 à 1945)
Episode 3 – Un retour en grâce dans l’après-guerre (1948 à 1963)
Episode 4 – Aux oubliettes (1964 à 1982)
Episode 5 – Les premières légendes (1983 – 1996)
La décennie du basket français ?
Le problème de l’équipe de France de basket en 1997 est qu’elle est en plein dans la lumière, que ses joueurs sont reconnus et admirés, que sa génération est jugée comme l’une des plus talentueuse, mais que comme les précédentes, comme depuis 30 ans, il n’y a pas de concrétisation en termes de succès sportifs. Pourtant, la décennie des années 90, encore perçue comme un certain âge d’or du basket, avec bien entendu l’influence de Michael Jordan dans le monde entier, n’est pas toute sombre pour le basket français.
Un étrange parallèle avec le football peut s’installer. La génération de la coupe du monde de football en 1998 qui gagne le titre a grandi, progressé, dans les clubs français et européens les plus reconnus, le football français y a connu ses premiers titres en compétitions européennes, avant que cette génération 98 qui est arrivée vers la fin des années 80-début 90, ne concrétise et ne récompense son talent par une victoire glorieuse. Et bien en basket, c’est étrangement pareil : la génération des Sciarra, Bilba, Rigaudeau, Laurent Foirest, mais aussi Fred Weis, Cyril Jullian etc, ont connu de grands succès français, certains même, en tant que junior avec l’équipe de France, puisque les jeunes bleus remportent le championnat d’Europe en 92 et sont Vice-champions du monde espoir l’année suivante !
Et puis, là aussi par un drôle de hasard, alors que l’Olympique de Marseille devient le premier club français à
gagner la Champion’s league en football en 1993, c’est cette même année que le CSP Limoges remporte l’Euroleague, devenant le premier club français champion d’Europe face au Benetton Trévise d’un certain Tony Kukoc, un des plus beaux moments du basketball français. Cette équipe possédait des noms que nous avons déjà croisé : Frédéric Forte, Richard Dacoury, Jim Bilba, Georgy Adams, Jimmy Vérove etc. Et puis, les années 90, c’est aussi la draft du premier français en NBA : Olivier Saint-Jean, que nous connaissons plus sous le nom de Tariq Abdul-Wahad, par les Sacramento Kings. Pour l’époque, c’était comme marcher sur la lune.
Dès lors, comme leurs homologues footballeurs, est-ce que les bleus vont auréoler leur belle décennie et leur belle génération par un exploit ? D’autant que quatre compétitions en trois ans se dressent devant eux : deux Eurobasket (dont un en France), une coupe du monde, et les Jeux Olympiques.
Premier essai manqué
Le site Bballchannel.fr nous parle de cette équipe, alors en préparation pour l’Eurobasket 1999 qui aura lieu en Espagne : « cette équipe déroule lors des matchs de qualification à l’Euro, se sortant de matchs pièges au fin fond des pays de l’Est. 10/10, bilan parfait avant d’appréhender la grande compétition. De fait, la France peut nourrir des ambitions légitimes, avec en ligne de mire une qualification pour les championnats du monde 1998 en Grèce ». La FFBB organisant l’Eurobasket 1999 en France, la dynamique est enclenchée pour que le basket français franchisse un cap avec cette nouvelle génération ».
Le décor est donc planté, direction l’Espagne avec un groupe qui se rajeunit : Laurent Pluvy, Jérôme Moïso (futur joueur des Celtics), Fabien Dubos, Laurent Foirest, Yann Bonato, Frédéric Fauthoux, Stéphane Risacher, Thierry Gadou, Cyril Jullian, Georges Adams, Laurent Sciarra et Remi Rippert, le tout toujours emmené par Jean-Pierre de Vicenzi. Le premier match est validé, avec une victoire contre la Slovénie. Gadou et Foirest mènent la marque avec 15 unités chacun. Mais la seconde partie est perdue face aux Lituaniens (94-88), puis défaite face aux Israéliens (88-82). La France se classe troisième, mais fort heureusement, il suffit de finir dans les trois premiers du groupe pour passer au second tour. Sauf que celui-ci sera catastrophique : aucune victoire, trois défaites contre la Russie (93-80), la Grèce (71-80), la Turquie (71-82). La France termine dernière et se classe 10e. Pourtant, on sent que l’équipe peut mieux faire. Mais cette 10e place est surtout synonyme de non-participation à la coupe du monde. Prochaine étape, l’Eurobasket 1999, chez nous, en France, si possible avec un groupe plus complet ?
Le meilleur groupe et le meilleur contexte possible ?
Dans le précédent épisode, nous étions passé sur cet Eurobasket 1983 si important pour la France, d’une part
parce qu’il se déroulait dans l’Hexagone, d’autres-parts, parce qu’il était capital d’en faire un succès pour remettre le basket français sur de bons rails avec la génération Dubuisson. Mais cette fois-ci, il s’agit d’abord de pouvoir offrir à la génération suivante l’occasion de grappiller enfin une médaille qui manque tant aux bleus depuis des années. 1983 s’était soldé par une prometteuse cinquième place, qui n’aura hélas pas été le marqueur d’unee progression. Et alors que les bleus n’ont pas joué le mondial 98, et que l’Eurobasket 1997 fut très décevant (mais néanmoins marqué par un groupe comptant des absents blessés), il faut espérer cette fois que la France sera à la hauteur. D’autant qu’après la coupe du monde 98 de football, le sport français en général enchaîne les succès (l’Espagne connaîtra le même phénomène à partir de 2010) et qu’en 1999, on chante encore beaucoup « I will survive ».
Pour cet Eurobasket, sept villes sont choisies : Antibes, Clermont, Dijon, Le Mans, Pau, Toulouse, et Paris-Bercy. A cette belle sélection de villes qui ont pour la plupart des équipes en Pro A, s’ajoute une équipe de France armée jusqu’aux dents : Moustapha Sonko, Alain Digbeu, Antoine Rigaudeau, Laurent Foirest, Laurent Sciarra, Tariq Abdul-Wahad, Stéphane Risacher, Thierry Gadou, Cyril Julllian, Frédéric Weis, Jim Bilba, Ronnie Smith. Ces joueurs se battent sur les parquets de Villeurbanne, de Pau-Hortez, de Limoges, de Bologne, de Barcelone et des Kings en NBA. Cette fois, le groupe est complet, objectif médaille.
En route vers la médaille… ?
Premier match contre la Macédoine, commenté par le duo mythique Eric Besnard et George Eddy à la télévision. Bballchannel.com nous parle de cette première rencontre : « Si la Macédoine n’est pas une grande nation de basket, elle présente malgré tout quelques joueurs de qualité, dont le scoreur Petar Naumoski. Cette équipe va donner du fil à retordre aux bleus, qui vont néanmoins proposer un jeu spectaculaire ». Eric Besnard confirme : « Naumoski, c’est une étoile du championnat européen ». Mais ça passe : victoire 71-67 tout de même. S’en suit la rencontre face à Israël, soldée par une seconde victoire. Tariq Abdul-Wahad encore une fois, mène les bleus au scoring, mais aussi aux rebonds, et aux passes ! La NBA s’impose chez les bleus avec ce 19-8-3 du sophomore NBA, et cette victoire 77-66. La France est sur de très bons rails. Cependant, l’équipe concède une défaite face à la Yougoslavie de l’inévitable Divac (63-52), sans conséquence, car la France passe ce premier tour en confiance.
Au second tour, devant plus de 7000 personnes à Pau, les français se défont des espagnols ! Cette fois, c’est le Roi Rigaudeau qui mène la marque (21pts) et la France s’impose (74-57), avant de battre la Russie (66-62) devant le même public endiablé. Et pour finir en beauté chez les palois, la France achève sa campagne de poule par un succès contre la Slovénie (74-69). Les bleus sont en quart de finale ! Mais en interne, des doutes apparaissent. Vous aurez surement remarqué l’absence de Yann Bonato dans le groupe. Celui-ci avait été écarté par le coach De Vicenzi, qui croyait dans les capacités d’Abdul-Wahad. Celui-ci ne déçoit pas du tout au premier tour, mais ensuite « son leadership s’effrita en même temps qu’un cartilage au genou. L’explication d’ordre physique n’empêcha pas de constater surtout, au fil des matchs, un divorce progressif avec certains de ses coéquipiers » (La Grande Histoire du Basket français, l’équipe, 2007). Pourtant, il va falloir rester concentré pour le quart de final contre la Turquie.
Eric Besnard annonce la couleur face caméra : « c’est un moment d’histoire pour le basket français ». En effet,
en cas de victoire, les bleus iront à Sydney pour les Jeux Olympiques. George Eddy rappelle que ce sont les deux meilleures défenses de la compétition. Mais les turcs ne vont rien nous laisser, à la mi-temps, le score est de 31 partout, et ce petit Hedo Türkoglu côté turc, est très en forme. Mais les 14 000 spectateurs de Bercy poussent les français. A deux minutes de la fin (avec des possessions de 30 secondes à l’époque), les deux équipes sont à égalité. C’est alors que Laurent Foirest sort un trois point épique. George Eddy s’exclame « l’équipe de France face à son destin ! ». Foirest venait de remplacer Abdul-Wahad. Après un block de Jim Bilba, Foirest remarque alors que les turcs menaient presque tout le match. Victoire 66-63 ! Bercy rugit.
La France en finale de son Euro ? C’est possible, car en face, c’est l’Espagne. Et en 1999, affronter l’Espagne en demi-finale d’un Eurobasket quand on est la France n’est pas particulièrement une source de stress…non vraiment pas. Car les bleus ont déjà mangé les espagnols durant les phases de poules et sont donc favoris. Exit Eddy et Besnard, France TV prend le relais pour diffuser le match. Mais la défense espagnole s’est bien ajustée et étouffe la fougue française, et les bleus se laissent surprendre. L’écart se creuse, et la demi-finale se termine dans le calme, avec peu de chose à dire. Le travail en défense des ibérique est impeccable et les bleus ne sauront réagir suffisamment, manquant à la fois d’une certaine motivation (les Jeux Olympiques sont garantis) et encaissant les conséquences des antagonismes en interne. Bref : défaite 63-70. Bilba mène la marque avec…11 petits points.
Les bleus terminent leur Eurobasket par une défaite face à la Yougoslavie. Au final, par rapport à 1983, la France ne gagne qu’une petite place. Mais cette quatrième place est le meilleur résultat depuis des années, et surtout, elle renvoie les bleus aux Jeux Olympiques. Un dernier tournoi pour cette génération géniale ? Ce sera bien plus que ça.
Sydney 2000 : tellement plus qu’un poste
Les Jeux Olympiques de Sydney sont dans un contexte très spécial, car le monde célèbre l’an 2000, date si symbolique pour nous tous à l’époque, tant elle inspirait un nouveau monde. Et dans ce nouveau monde, il va y avoir de la place pour la France et son basket ! La compétition masculine de basket va marquer les esprits pour les français, et les amateurs de ce sport en général, notamment par un fait de jeu mémorable qui va inspirer des millions de joueurs. Manque de bol, ce fait de jeu se fera aux dépends de la France. Il s’agit bien entendu du dunk de Vince Carter, que nous avons encore l’honneur de voir jouer en NBA aujourd’hui, durant le match de poule France-USA, sur Frédéric Weis, où le joueur des Raptors de l’époque, bondit sur une interception, s’élève dans les airs et passe tout simplement par-dessus Weis pour aller dunker. Oui, il est passé au-dessus d’un pivot de 2m18….oui oui. George Eddy explose dans une tirade mémorable : « Oh dadaadadadadaaa ! Le dunk de ces Jeux Olympiques, peut-être le dunk de l’année, même meilleur qu’en NBA ! ».
Et pourtant, dix-neuf ans plus tard, le commentateur de Canal Plus ne cache pas sa frustration face à ce fait de jeu qui a finalement effacé l’énorme succès du tournoi pour les français. Comment le savons-nous ? Parce que nous lui avons demandé ! : « J’en ai marre de parler du dunk de Vince Carter. A la limite c’est un bon souvenir, mais pas plus. C’était des Jeux Olympiques du top niveau. » Nous a-t-il confié. Il précise même : « Je me rappelle par exemple plus du trois point de Jacikevicius contre les Etats-Unis » (en demi-finale du tournoi). Le mythique commentateur rend d’ailleurs les honneurs à la « victime » de Vincanity : « Quand on voit Fred Weis dominer Luc Longley contre l’Australie, ça c’est extraordinaire. Quand tu vois Makan Dioumassi qui étouffe Steve Nash en quart, ça c’était fantastique, et puis le fait que les français n’étaient pas loin des américains à cinq minutes de la fin [de la finale] » avant d’ajouter « c’est la première fois que le basket français avait une énorme présence à notre antenne pour les jeux. On est passé du néant total à une place en finale ».
George Eddy vous annonce bien la couleur : oui, les bleus vont faire l’exploit, pour le premier tournois du nouveau millénaire, de retourner en finale d’un tournoi majeur, d’un tournoi Olympique. Un exploit qui va enfin apporter la récompense tant attendue, celle que la génération post-Busnel, que la génération Dubuisson, n’avaient jamais réussi à obtenir.
Un tournoi mémorable
Vous l’aurez compris, ce tournoi Olympique fut incroyable, bien au-delà du simple exploit de Vince Carter. La légende dira que la carrière NBA de Fred Weis, alors drafté par les Knicks de New York, disparu sur ce dunk. Il n’y a pas vraiment de preuve concrète de cette affirmation, la cohérence du recrutement New Yorkais n’étant déjà pas au mieux à l’époque. Et puis, comme l’expliqua George Eddy, le pivot nancéien va rouler sur ses adversaires pour le reste du tournoi. C’est peut-être d’ailleurs ce qui força Vince Carter à se forcer à monter si haut.
Le groupe français pour ce tournoi doit tirer les leçons du quasi-succès de l’Eurobasket 1999. Jean-Pierre de Vicenzi fait confiance à ses cadres et à sa sélection : Jim Bilba, Laurent Foirest, Thierry Gadou, Cyril Jullian, Antoine Rigaudeau, Stéphane Risacher, Laurent Sciarra, Moustapha Sonko et Frédéric Weis, présents à l’Eurobasket, sont bien de retour. Face aux tensions affichées en interne autour de lui, Tariq Abdul-Wahad n’est pas retenu, et c’est Yann Bonato qui revient à sa place. A cela s’ajoute les apports de Crawford Palmer (Joventud Badalona), et Makan Dioumassi (Le Mans). Dans l’ensemble, un groupe expérimenté. Mais celui-ci surprend par sa simple présence : « Personne ne voyait les français aux jeux » nous explique George Eddy.
Et pourtant, les bleus arrivent en forme : la compétition va débuter par une victoire maîtrisée face aux néo-zélandais (76-50). Mais les lituaniens, menés par Sarunas Jasikevicius, vont remettre les français sur terre : 81-63 pour les baltes. Les bleus rectifient : 82-70 contre la Chine, avec un Rigaudeau en forme (29pts). L’Italie cependant remet les français en difficulté, défaite 57-67. Il reste un match à jouer, et la France est à 2-2 dans son bilan, tout comme la Chine. Il va donc falloir se battre jusqu’au bout. La bonne nouvelle, c’est que le goal average est très positif côté français, la mauvaise, c’est que les adversaires du jour s’appellent Ray Allen, Vince Carter, Kevin Garnett, Jason Kidd, Tim Hardaway, Alonzo Mourning, Gary Payton, et même s’ils sont moins (re)connus aujourd’hui, les Shareef Abdur-Rahim, Allan Houston, Antonio McDyess et Steve Smith étaient presque tous All-Star à l’époque. Alors certes, la France va se battre, mais l’avantage tourne rapidement vers les américains. Les bleus restent en embuscade…et puis ce fut le drame. Le dunk de Carter sur Weis ne va cependant pas décourager les français qui manquent de peu de passer les USA aux points en seconde mi-temps. Au final, la France ne cède que de douze points, et malgré sa défaite, elle se place 4e de son groupe et part en quart de finale !
Selon George Eddy, en ce qui concerne la suite du tournoi « on a été facilités par certains résultats, on a évité la Yougoslavie. On a eu de la chance par rapport à nos adversaires. On a eu le Canada et l’Australie, de bonnes équipes mais à notre niveau ». Il faut avouer que le tableau nous fut favorable en effet, car de l’autre côté, ce sont les Etats-Unis, la Yougoslavie, la Russie et la Lituanie qui vont régler leurs comptes. Les lituaniens manqueront d’ailleurs de peu de se défaire des américains. Du côté français, avant de faire face au Canada de Steve Nash, l’Australie se défait péniblement de l’Italie. Basket-retro.com confirme les dires que George Eddy nous avait confié : « Steve Nash est moins en verve qu’il ne l’a été face à Bodiroga et ses compatriotes [ndlr : les Serbo-monténégrins battus par le Canada]. La défense qu’exerce sur lui Makan Dioumassi y est sans doute pour quelque chose. ». Nash perd neuf ballons ! Les bleus vont jouer en demi-finale ! Face à eux l’Australie qui joue chez elle, et c’est bien au tour de Fred Weis de se mettre en lumière. Dans son article, Basket-retro.com nommera ce match « le chef d’œuvre de Sydney », car les bleus, emmenés par Sciarra au scoring, collent un 76-52 au Walabies.
La médaille historique qui récompense une génération
La dernière finale Olympique des bleus ? En 1948 face aux Etats-Unis. 52 ans plus tard, rebelote. Devant 15 000 spectateurs, De Vicenzi aligne Rigaudeau, Bilba, Weis, Foirest et Risacher. En face, Houston, et Payton à l’arrière, Carter à l’aile, Mourning et Garnett à l’intérieur. Les français vont-ils créer l’exploit ?
Les USA prennent rapidement un avantage certain, (+13 après 10min de jeu), mais les bleus sont vaillants, après tout, il n’y a rien à perdre. L’équipe reste agressive, empêche les américains de faire un spectacle. Fred Weis mais aussi Cyril Jullian relèvent le défi dans la raquette. Les bleus s’accrochent et forcent TeamUSA à imposer plus de physique. La seconde mi-temps se passe dans le même sens, la raquette bleue se retrouve prise en faute, Fred Weis prend sa quatrième personnelle, Vin Baker en profite et met également Cyril Jullian à quatre fautes. Aucun découragement côté français, la balle circule vite et bien, malgré la presse tout terrain que leur imposent leurs opposants, et l’adresse est au rendez-vous, à l’image de cette superbe pénétration de Foirest qui ressort pour servir Jullian qui ramène la France à 8pts des USA ! Les joueurs NBA réagissent avec sang-froid : un trois point de Ray Allen, le futur meilleur shooteur à trois points de l’histoire de la ligue, qui récidive par une interception puis un nouveau panier (+14). Il reste 7 minutes.
C’est alors que les bleus tentent un rush, menés notamment par Sciarra, qui score à trois, force un entre-deux. Le français lève les bras et motive ses coéquipiers. Risacher prend le relais et marque aussi de derrière l’arc. Sciarra n’a peur de rien et fonce dans la raquette US, marque et obtient la faute ! Seuls six petits points séparent les deux équipes ! Ray Allen s’agace contre l’arbitrage, Garnett rassemble les troupes. Alors arrive Rigaudeau, sans la moindre peur, qui dribble, constate l’espace, shoote sans le moindre doute, ficelle. Il reste quatre minutes, la France n’est menée que de quatre points. Quatre point pour une médaille d’or Olympique.
Pour les américains c’en est trop. Garnett s’arrache comme un diable pour obtenir rebonds et fautes, et se retourne même, en rage, pour trashtalker Jim Bilba qui n’a pas peur de répondre au Big Ticket. La force des joueurs NBA fera le reste. Et TeamUSA saura terminer le travail : Etats-Unis 85, France 75. Mais quel match, quelle équipe de France.
Pour George Eddy, « cette médaille d’argent était une surprise totale ». Il faut avouer que le bilan final (4-4) ne laisserait pas croire que l’équipe est allée chercher l’argent. Mais au-delà de ça, cette médaille Olympique, c’était la récompense tant attendue par tous : « Il y avait une belle génération autour de Sciarra, Rigaudeau. On a donné du fil à retordre aux américains. Tous les joueurs qui étaient dans le groupe, c’était un peu « mes petits frères », nous a-t-il confié. « J’avais vu cette génération quand ils étaient espoirs, les voir arriver en finale, c’était fabuleux » complète-t-il.
Cependant, si cette génération nous a fait rêver, la suivante allait nous décrocher les étoiles. Lors de notre entretien, George Eddy nous parlait de cette génération comme ses petits frères, avant de préciser : « avec la génération Parker, c’étaient mes fils ».
Prochain épisode
Génération Parker (2001-2009)