A l’approche de Jeux Olympiques historiques à Paris pour cet été 2024, QIBasket vous propose de revenir sur l’incroyable histoires des équipes de France féminines et masculines à travers deux séries d’articles. Pour l’épisode 7 avec Isabelle FIJALKOWSKI sur l’équipe féminine, c’est par ici !
Épisodes précédents :
Épisode 1 – A la préhistoire du basket (1893 à 1931)
Episode 2 – Premiers trophées et période trouble (1932 à 1945)
Episode 3 – Un retour en grâce dans l’après-guerre (1948 à 1963)
Episode 4 – Aux oubliettes (1964 à 1982)
Episode 5 – Les premières légendes (1983 – 1996)
Episode 6 – Retour au premier plan (1997-2000)
Le meilleur joueur de basket français de toute l’histoire
Chaque pays, pour chaque sport, a eu son pionnier, son champion, son messie, son meilleur de tous les temps. En France, et dans le basket-ball cette personne existe, il a pris sa retraite avec la sélection nationale il y a trois ans, mais il raccroché depuis seulement quelques semaines à ce jour. Cet homme, c’est Tony Parker, nous le connaissons tous. Tony a tout gagné, ou presque. Mais Tony, et ses coéquipiers, ont été ceux qui ont enfin réussi à donner à la France ce qu’elle n’a jamais eu avant : un Titre, avec un grand T.
Génération Parker, c’est une réalité, c’est aussi un ouvrage de George Eddy, Benjamin Henry et Romain Molina, paru en 2016, qui illustre parfaitement cette idée et retrace l’illustre aventure que les bleus vont connaître. Génération Parker, c’est une bande de jeunes qui ont grandi ensemble, gagné ensemble, échoué ensemble. Génération Parker, c’est le chemin vers la meilleure équipe de France de tous les temps. Génération Parker, c’est la génération fabuleuse à laquelle nous nous identifions presque tous aujourd’hui.
Son leader est donc Tony Parker. Et il y a quelques semaines, cet homme était encore le joueur le plus titré en activité de la NBA (2003-2005-2007-2014). 17 saisons avec les Spurs de San Antonio, et une avec les Hornets de Charlotte (ajoutons la petite période à l’ASVEL Villeurbanne en 2011), il est membre du trio le plus victorieux de l’histoire de la NBA avec Emmanuel Ginobili, meilleur joueur argentin de l’histoire, et Tim Duncan, meilleur ailier fort de l’histoire de la NBA. Six fois All-star, premier français à voir son maillot retiré par une franchise NBA (le 11 novembre 2019). Tony Parker est plus que le meilleur joueur français de tous les temps, il est un des meilleurs joueurs NBA de tous les temps aussi. Sa nomination au Hall of Fame de la NBA n’est qu’une question de temps.
Mais Parker a aussi une particularité dans ce monde ultra dominé par la NBA : il veut aussi gagner avec son
pays et jouer presque toutes les compétitions, chose rare pour un joueur européen de la ligue américaine. Le grand Oscar Schmidt lui-même avait renoncé à la sélection en draft 1984 qui lui avait été faites. Dans le documentaire d’ESPN sur cette draft mythique, il expliquait que les équipes n’étaient que des clubs, alors que représenter son pays, c’était bien plus grand. Tony Parker fait partie de ces joueurs qui décideront de faire les deux, et de gagner avec les deux.
Des capitaines et des frères
Tony Parker n’est pas seul dans ce qui va devenir l’âge d’or de l’équipe de France. Il débute dans les classes de l’INSEP aux côtés de Boris Diaw. Boris que l’on surnomme affectueusement « Babac », ne semblait pas être de ceux à qui la gloire du basket devait sourire. Mais comme le dit…Michael Jordan lui-même : « les gens ne se sont pas rendu compte à quel point il était bon, il a prouvé qu’il avait un talent digne de Scottie Pippen ». Ensemble, Boris et Tony gagneront en NBA et avec la France également, en tant que capitaines, mais aussi en tant qu’amis.
La belle histoire ne commencera pas qu’avec ces deux garçons : « le 23 juillet 2000, douze gosses hurlent de joie sur le parquet du gymnase de Zadar, en Croatie. Au terme d’une rencontre folle, ils viennent de battre le pays hôte sur ses terres en finale de l’Euro junior (65-54), devant plus de 4000 spectateurs médusés. Ces gamins s’appellent Robert Michalsky, Ronny Turiaf, Guillaume Szaszczak, Gaëtan Müller, Mickaël Pietrus, Tony Parker, David Frappeau, Guillaume Yango, Vincent Mouillard, Boris Diaw, Noël Nijean et Yakhouba Diawara » (Génération Parker, au revoir et merci. George Eddy, Benjamin Henry, Romain Molina, Editions Hugo Sports, 2016, p11). Tous ne feront pas partie de l’aventure, mais d’autres garçons les rejoindront.
Comme la génération précédente donc, cette génération Parker va débuté dans une victoire en junior, peu avant de se lancer dans le monde des grands. Mais avec la médaille d’argent Olympique obtenue en 2000, la confiance est revenue chez les bleus. Même si Antoine Rigaudeau et le sélectionneur De Vicenzi ne seront plus désormais de la partie. Retraite méritée après les Olympiades ? Disons plutôt qu’une mésentente (très) malheureuse autour de questions de primes post-médailles olympiques s’est mis en travers des relations entre les joueurs et la Fédération. De fait, le nouveau sélectionneur Alain Weisz « se retrouve à devoir composer un groupe qu’il décrit lui-même comme « une sélection hybride avec des anciens fidèles bien que frustrés, et des joueurs qui se sont illustrés » (Génération Parker, Eddy, Henry, Molina, Hugo Sports, 2016, p26). Cherchant un meneur, Weisz se tournera vers Laurent Pluvy, qui, blessé, laissera sa place au jeune Tony Parker.
La chasse à la médaille est ouverte !
Premier essai pour cette nouvelle équipe de France : l’Eurobasket 2001 en Turquie. Weisz y aura l’occasion de faire ses premiers essais pour un groupe amputé du droit de jouer la continuité avec Sydney. Mais il n’en demeure pas moins talentueux et certains cadres sont toujours présents : Jim Bilba, Alain Digbeu, Makan Dioumassi, Vasco Evtimov, Laurent Foirest, Cyril Jullian, Eric Micoud, Crawford Palmer, Stéphane Risacher, Laurent Sciarra, Frédéric Weis et Tony Parker, qui portera le numéro 6. Les camarades de classe de « TP », bien que sollicités pendant la préparation, ne vont pas intégrer le groupe final…pour cette fois.
Mais la tradition française d’être en difficulté durant ses entrées en matière dans les compétitions est tenace ! Victoire contre Israël, certes, mais après prolongation. Puis c’est l’Ukraine qui défait la France, malgré un beau 18pts-10reb de Palmer ! Ça semble mal parti…mais les apparences sont trompeuses : victoire contre la Lituanie (76-65) et voilà les bleus premiers de leur groupe, et en route pour les quarts de finale ! En face d’eux, l’Allemagne, qui malheureusement saura prendre le dessus sur les bleus, avec son nouveau leader, Dirk Nowitzki. Les bleus doivent jouer deux matchs de classement. Au bout de la route : la qualification pour la coupe du monde 2002 à Indianapolis. Pour cela, il faut vaincre la Croatie, et Tony Parker en profite pour offrir son premier fait d’arme : 19pts et une victoire facile. Mais pour la 5e place, c’est la Russie en face. Ceux-ci, avec les 22pts de Kirilenko, un futur adversaire de Parker en NBA, qui marque 17pts, arrivent à bout des bleus, qui échouent à une marche de la qualification. Dommage, mais on sent déjà que la décennie va être prometteuse. Pour George Eddy, les performances de Parker en fin de compétition ne sont pas anodines, elles étaient « un passage de témoin entre Sciarra et Parker » (Génération Parker, ibid, p22).
L’étape suivante n’étant pas la coupe du monde, ce sera l’Eurobasket 2003 en Suède. La période de préparation à cet Eurobasket va permettre l’intégration de Boris Diaw, mais aussi Joseph Gomis, Florent et Mickaël Pietrus. La frustration de ne pas jouer le mondial se ressent, mais elle aide Weizs à faire les choix : « On part avec une nouvelle mentalité, des nouveaux joueurs. A partir de cette époque, j’intègre ceux qui seront les piliers des quinze ans à venir » (Génération Parker, ibid, p34). Alain Weisz appelle donc les Parker, Diaw, Digbeu, Dioumassi, Foirest, Julian, Sonko. A ceux-ci s’ajoutent Jérôme Moïso (alors sujet au scouting NBA), de retour, Thierry Ruppert, Ronny Turiaf, et seul Florent Pietrus. Il tente aussi un pari : faire revenir Tariq Abdul-Wahad.
Cette équipe de France, elle est unique dans l’histoire. Pourquoi ? Parce que pour la première fois, elle compte un champion NBA dans ses rangs. Tony Parker est en effet déjà bagué, depuis la victoire des Spurs en finales NBA face aux Nets du New Jersey. Le leader de cette équipe n’était autre que David Robinson, qui avait affronté les Dubuisson et Senegal aux Jeux Olympiques de 1984…rien que ça. Et pour cet Eurobasket, fini de rigoler : victoire contre la Bosnie (98-76), l’Italie (85-52) et la Slovénie (82-88). Première de son groupe, la France affrontera la Russie en quarts. Et ça passe ! Tony Parker assure son nouveau rôle et les bleus prennent leur revanche sur Kirilenko : (76-69). Médaille en vue ? Les lituaniens, futurs champions d’Europe face à l’Espagne, vont avoir du mal à se défaire de la France, mais le score final (70-74) envoie les bleus pour la petite finale. Mais
ça n’est pas rien, car ils ont déjà l’occasion de jouer une médaille, et de se qualifier pour les Jeux d’Athènes en 2004. En face d’eux, l’Italie, qui comme l’Espagne en 1999, avait été atomisée par les français en poule, mais qui comme les espagnols, vont se jouer de l’équipe de France. George Eddy se souvient : « je me rappelle avoir crié du poste de commentateur vers le banc français pour les réveiller, car ils étaient apathiques et rongés par les jalousies internes que la douloureuse défaite en demi-finale à fait réapparaître…Certains camarades ont abandonné le néo-champion Tony Parker ». Ces tensions, comme en 99, tournèrent autour de Tariq Abdul-Wahad, qui ne reviendra jamais sous le maillot bleu. La France se laisse avoir par les italiens et ne retrouvera pas les Jeux Olympiques avant 2012.
Une première médaille entre l’exploit et le cauchemar
Une campagne 2001 prometteuse, une autre en 2003 où les bleus ont frôlé la finale, une passation vers la génération Parker, quoique jugée source de conflits, semble déjà néanmoins porter ses fruits en termes de résultats, il est temps de convertir les essais. D’autant que pour Makan Dioumassi « le groupe a été bâti pour être champion d’Europe » (Génération Parker, ibid, p46). L’Eurobasket 2005 est dans le viseur français. La préparation et les qualifications pour cet Euro sont une formalité pour les français : 10 victoires, 3 défaites. A la tête de cette équipe, un nouveau sélectionneur : Claude Bergeau, qui résume ce dont les derniers épisodes de cette série d’article vous avait déjà donné le sentiment : « quelques comportements déviants ont focalisé l’attention, comme toujours » (Génération Parker, Ibid, p50).
L’Eurobasket 2005 en Serbie-Monténégro n’offre pas un tirage très agréable aux français : Slovénie, Grèce, et
Bosnie-Herzégovine. Le groupe bleu intègre quelques nouveaux membres de la génération Parker : Mamoutou Diarra, Boris Diaw, Frédéric Fauthoux, Mickaël Gelabale, Sacha Giffa, Cyril Julian, Jérôme Schmitt, Frédéric Weis. A ceux-ci s’ajoutent cette fois les deux frères Pietrus. Le dernier spot est encore une fois réservé à un retour, le retour du Roi : Antoine Rigaudeau ! Eddy, Henry et Molina nous rapportent les explications de Claude Bergeau : « J’avais rencontré Antoine Rigaudeau, il était prêt à écouter à revenir, mais il voulait savoir dans quelles conditions. J’ai été clair : on avait besoin d’un patron, mais pas forcément d’un leader de jeu » (Génération Parker, p58). Ce rôle était bien évidemment l’apanage de Parker désormais.
Malgré de belles performances de Boris Diaw qui se met rapidement en lumière, la machine va avoir du mal à se mettre en route : les grecs sont trop forts (50-64), et la Slovénie aussi (68-58). La France ayant battu seulement les bosniens (79-62), les bleus ne se classent que 3e. C’est toutefois suffisant pour passer un match de barrage…face à la Serbie-Monténégro, qui joue à domicile. Arrive alors l’exploit : « l’Eurobasket 2005 restera toujours dans les annales pour l’exploit historique de Novi Sad en match de barrage face aux archis favoris de la Serbie-Monténégro (…) c’était ma plus grande émotion jusque-là avec la sélection française » écrit George Eddy dans Génération Parker (p56). Le site B-rise raconte : « Les Français ont puisé dans leurs réserves et ont dû jouer ces derniers instants de la partie sans leurs intérieurs Weis et Julian, tous deux commettant chacun 4 fautes . Florent Piétrus a été décisif en rentrant un panier et réussissant un lancer sur deux. 73-71 à une minute de la fin. Au coup de sifflet final, c’est la délivrance ». En quart de finales, les bleus passent outre la Lituanie, championne en titre, limitant les baltes à 47 petits points ! (63-47).
Après l’exploit, le cauchemar. La demi-finale oppose les français aux grecs. Basket-retro.com nous raconte ce qui, pour Antoine Rigaudeau, restera le pire souvenir de sa carrière en bleu : « Un mano-à-mano avait débuté tout au long du match jusqu’à ces sept unités d’avance pour les Français. Il en était de même avec le retour à -2 des Grecs. Le match était alors irrespirable, intenable, plein de suspense. La tension était à son maximum. » BasketEurope complète : « Tout le monde y croit lorsque Boris Diaw dunke à 43 secondes de la fin, donnant 7 points d’avance aux Bleus (62-55). ».
La partie se termine ainsi : Zisis obtient trois lancers sur la cinquième faute de Gelabale, et mets les trois. 40s et 62-58 pour la France. Faute sur Parker, qui rate ses deux lancers mais sur la remontée, Papaloukas fait marcher, 62-58 à 30s de la fin. Parker cherche Florent Pietrus, mais la passe est trop basse et Piétrus tarde à se saisir de la balle : remise en jeu grecque ! Papadopoulos est servi poste-bas et vient dunker sur Diaw. 62-60, à 27s. Faute de Diamantidis sur Parker, qui met ses deux lancers (64-60). Papaloukas parvient à prendre le dessus sur Parker (64-62). Faute de Zisis sur Rigaudeau, qui n’en met qu’un : 65-62, 14 secondes. Sur la remise grecque, Diaw tente l’interception sur Papaloukas, mais fait faute. Deux lancers pour la Grèce : 65-64. Papaloukas fait sa cinquième faute sur Rigaudeau, qui ne met qu’un
lancer (66-64). Il reste 11 secondes. La balle arrive en tête d’arc dans les mains de Diamantidis : ficelle, 66-67. Une finale qui tendait les bras, et un mental totalement absent. Un cauchemar.
Les bleus iront encore une fois jouer le bronze, face à l’Espagne. La frustration aura-t-elle donné du caractère aux bleus ? Car la génération Parker écrase les ibériques : 98-68. Les français sont médaillés. C’est historique, même avec la défaite en demi-finale.
Prendre confiance, mais pas trop.
Vincent Masingue raconte l’après France-Grèce à l’Eurobasket 2005 : « Rigaudeau a absorbé un peu tous ces côtés néfastes qui auraient pu peser sur les épaules de tout le monde (…) il a pris la défaite sur ses épaules, à lui seul, (…) il l’a dit devant tout le monde et je pense que ça a soulagé la nouvelle génération (…) j’ai trouvé ça
d’une grande noblesse ». (Génération Parker, ibid, p65). La troisième place de l’Eurobasket envoie les français au Japon pour le mondial 2006. La France y fera bonne figure certes, toujours menée par Parker, désormais double champion NBA. Boris Diaw est lui aussi monté en NBA (Hawks d’Atlanta), et Johan Petro, Ronny Turiaf, et Mickaël Pietrus ne tarderont pas à les rejoindre. Mais sa campagne ne fera pas mémoire, à cause de l’issue inattendue du tournoi (finale Grèce-Espagne). Elle débute par une défaite contre l’Argentine (70-80), et contre le Liban (75-74), heureusement, les bleus passeront la Serbie, le Nigeria et le Venezuela. Classée 2e de sa poule, la France va pouvoir se défaire de l’Angola en huitièmes de finale, avant de retomber sur la Grèce qui, s’apprêtant à manger TeamUSA en demi-finales, n’a pas grand chose à craindre des français : défaite 56-73. Mais encore une fois, les bleus vont montrer du caractère : victoire contre l’Allemagne de Dirk Nowitzki (75-73), puis contre la Turquie (64-56), et voilà les français 5e !
S’en suit l’Eurobasket 2007 en Espagne, et cette fois encore, la France change de dimension, car elle a dans son effectif un triple champion NBA, après une écrasante victoire sur les Cavaliers de Cleveland et Lebron James, All-Star, et surtout, MVP des finals, soit l’exploit individuel le plus grand jamais réalisé par un français en basket-ball : Tony Parker, encore lui. Dès lors, et après la médaille de 2005, la cinquième place au mondial de 2006, les français sont certains de la qualité de leur effectif : Parker, Diaw, Diawada, Weis, Flo Pietrus, Turiaf, mais aussi
Badiane, Sangaré, Kirksay. Certains oui, et probablement trop : “A travers les deux semaines de compétition, je sentais monter une sorte de suffisance ou d’excès de confiance (…) on voyait les joueurs rigoler à l’échauffement en improvisant un concours de dunk” écrit George Eddy (Génération Parker, ibid, p80). A cela s’ajoute le statut de superstar NBA de Parker, qui met le staff des Spurs de San Antonio sur le dos du staff français, idem pour les Suns de Phoenix avec Boris Diaw… Parker enchaîne les cartons (25pts contre la Slovénie, match perdu bêtement, puis 36 contre l’Italie), mais les bleus restent à semi-régime et terminent deuxième de leur poule. Au second tour, même régime : victoires sur l’Allemagne et la Turquie (comme en 2006), défaite contre la Lituanie. Direction les quarts contre la Russie. Et après le cauchemar grec, ce sera le cauchemar russe. A 11 secondes de la fin, les russes ratent deux lancers francs, la France est menée 69-71, mais Tony Parker obtient à son tour deux lancers. George Eddy souffle “Tony mettra les deux (…) ouh, je respire un peu quand même”. Mais voilà, Parker manque le second “comme contre la Slovénie, c’est pas vrai, c’est pas vrai ! Chier !” fulmine le commentateur en direct. La France est éliminée et sera battue par la Croatie en match de classement pour une humiliante huitième place. Tony Parker et George Eddy, dans une frustration partagée et que l’on comprend, s’expliqueront sur un plateau télé : “On n’a pas le droit de perdre contre des équipes faibles” explique Eddy, “je ne suis pas du tout d’accord” répétera le meneur français, avant de se montrer plus incisif.
Retrouver la bonne dynamique
Pas de Jeux à Pékin en 2008, objectif Eurobasket 2009 en Pologne. Exit Claude Bergeau au poste de
sélectionneur, arrivée de Vincent Collet, et de quelques noms : Nicolas Batum, Nando De Colo, Yannick Bokolo, Antoine Diot, Alain Koffi, Ian Mahinmi, Ali Traoré. Pendant la préparation et les qualifications, ce sont aussi les Edwin Jackson, Alexis Ajinça et Joackim Noah qui font leurs premiers pas en bleu. Le choix de Vincent Collet ? “son nom avait déjà été cité par le passé. les candidats n’étant pas nombreux au portillon, Collet est devenu comme une évidence” (Génération Parker, Ibid, p101). Le coach de l’ASVEL à l’époque était tout de même déjà champion de France de Pro A en 2006 et 2009.
Cet Eurobasket est paradoxal, car la 5e place française cache un bilan de 8-1 ! La seule défaite française sera en effet en quarts de finale contre les futurs champions espagnols. Evidemment, les bleus espéraient mieux, mais ce bilan est plus que prometteur. Entre-temps, la France avait roulé sur son groupe : victoire contre l’Allemagne avec 14 rebonds de Turiaf, contre la Lettonie 60-51, avec Parker au scoring, Batum aux rebonds et Diaw à la passe, et contre la Russie avec Boris Diaw à 19pts et 7reb ! Au second tour, c’est la Macédoine (83-57), la Croatie (87-79) et la Grèce, avec Alain Koffi à 14pts et 6reb, qui tombent devant les bleus ! La France se défera ensuite de la Turquie et la Croatie en matchs de classement après avoir chuté, sans honte, face aux espagnols. Vincent Collet, tout juste arrivé, avait réussi son défi : remettre l’équipe de France en ordre de marche.
Avec Alain Weisz, la génération Parker a fait ses premiers pas, avec Claude Bergeau, elle a eu ses premiers succès. Il manque si peu à ce groupe pour avoir ses premiers titres. Mais la génération Parker ne peut plus être un groupe de talents, elle doit désormais, avec Vincent Collet, devenir une équipe.
Prochain épisode
Devenir une équipe (2010-2012)