Depuis 1946 et la création de la National Basketball Association, quelque cinq mille joueurs ont foulé les parquets de la Grande Ligue. Certains d’entre-eux ont laissé une empreinte indélébile qui ne sera jamais oubliée. D’autres sont restés bien plus anonymes. Entre les deux ? Des centaines de joueurs, qui ont tour à tour affiché un niveau de jeu exceptionnel, mais dont on oublie bien souvent la carrière.
Dès lors, @BenjaminForant et @Schoepfer68 ont décidé de dresser – littéralement – le portrait de certains de ces acteurs méconnus ou sous-estimés. Au total, ce sont 60 articles qui vous seront proposés : un par année, entre les saisons 1950 – 1951 et 2009 – 2010. Pour chaque saison, un joueur a été sélectionné comme étendard, parfois en raison d’une saison particulièrement réussie, d’une rencontre extraordinaire ou encore d’une action historique …
Chaque portrait s’inscrira dans une volonté, celle de traverser l’Histoire de la NBA de manière cohérente. Ainsi, ces portraits (hebdomadaires) seront publiés dans un ordre précis : un meneur, un arrière, un ailier, un ailier-fort, un pivot. Au bout de cinq semaines, c’est donc un cinq majeur qui sera constitué. Les plus matheux d’entre-vous l’aurons compris : au final, ce seront douze équipes, toutes composées de joueurs ayant évolué au cours de décennies distinctes, qui auront été composées.
A vous de déterminer lequel de ces cinq majeurs sera le plus fort, le plus complémentaire, le plus dynastique.
Vous trouverez en fin d’article les liens vous permettant de (re)consulter les articles précédents.
La jaquette
Pour chaque article, @t7gfx vous proposera ses créations. Vous y retrouverez une illustration du joueur présenté (en tête d’article) ainsi qu’une présentation de chaque cinq majeur projeté (chacun avec une identité visuelle propre).
Le synopsis
Avec un peu d’imagination, il est assez simple de faire une comparaison entre le monde cinématographique et la NBA. Dans ces deux univers, nous retrouvons des belles histoires à conter, des personnalités plus ou moins appréciables, des tragédies, du suspens. D’ailleurs, notre joueur d’aujourd’hui pourrait être l’un des personnages central du prochain film Marvel.
Forte présence de testostérone, énormes bras bodybuildés, envie présente de tabasser tout ce qu’il croise, Xavier McDaniel est un peu le Dwayne Johnson du basketball.
Même si sa mentalité et son physique ont laissé une trace virile sur les parquets de la Ligue, le réduire à cela serait être mauvaise langue. Mr X pourrait très bien être comparé à un super-héros. Capacités offensives au-dessus de la moyenne, don de soi pour ses coéquipiers, les comparaisons avec certains protagonistes de l’univers Marvel peuvent également être fait.
200cm d’intimidation, 92 kg de muscles, Xavier ne laisse personne indifférent. Ni ses camarades de classe, lorsque celui-ci jouait les trublions dans ses établissements scolaires, ni ses coachs, et encore moins ses adversaires, qu’il prendra plaisir à pousser dans leurs derniers retranchements.
Vous l’avez donc compris, MacDaniel est un personnage à part. Adulé par certains, détesté par d’autres, celui qui aurait aussi pu être surnommé Mad Xav est l’un de ceux à dont la carrière mérite d’être racontée.
Action !
Comme beaucoup d’autres avant et après lui, le basket a sauvé la vie de Xavier. Né le 4 juin 1963, il grandit en Caroline du Sud, dans une famille qui était loin de crouler sous les dollars. Loin d’être un prodige lors de sa scolarité, McDaniel commence à jouer avec une balle orange très tôt. Il intègre, en cours d’adolescence, la AC Flora Highschool, lycée renommé de l’Etat. Après deux saisons difficiles (les mauvais résultats scolaires en sont responsables), X régale lors du dernier exercice : plus de 18 points et de 14 rebonds, en un peu moins de 25 minutes de temps de jeu.
McDaniel écrase tout. Champion de l’état, quasi MVP, rien ne résiste au Flora Highschool. Il est donc promis à une belle carrière universitaire, avant, peut être, d’intégrer la grande NBA.
Mais les notes l’empêcheront une nouvelle fois de réaliser son premier rêve. Pas de USC (University of South Carolina) pour lui, ses résultats scolaires étant jugés insuffisants. Il intégrera alors la faculté de Wichita State, seul établissement qui a bien voulu de lui.
C’est à ce moment que le pays commence à mettre un visage sur le nom de ce sulfureux gamin. Regard noir, crâne et sourcil rasés, Xavier McDaniel terrorise ses adversaires. Sa première saison fût plutôt calme. Sa seconde l’est beaucoup moins. La draft de ses deux coéquipiers lui offre le poste de titulaire, et le jeune forward n’a pas laissé passer le train.
Il enchaine les énormes saisons : 18 – 14 sur son exercice sophomore, 20 – 13 pour le suivant et 27 points et quasiment 15 rebonds pour le dernier. Cette saison 1984 – 1985 restera dans la légende la NCAA : X-Man est le premier joueur de l’histoire a être meilleur scoreur et rebondeur sur la même saison. A noter qu’en NBA, l’accomplissement n’a été réalisé que par deux joueurs : Neil Johnston (1954 – 1955) et Wilt Chamberlain (à cinq reprises).
Vous vous doutez bien, ces performances n’ont laissé aucun GM indifférent.
La draft 1985 reste comme une excellente cuvée. Outre McDaniel, nous retrouvons entre autre Patrick Ewing, Karl Malone, Chris Mullin et Joe Dumars. Voguant sur son expérience universitaire, Xavier sera cependant sélectionné avant 3 d’entre eux.
Sélectionné en quatrième position, il enfilera la casquette des Sonics avant de serrer la main de David Stern.
Il intègre alors une équipe tourné en majorité vers l’intérieur : le duo dominant est composé du pivot Jack Sikma et de l’ailier fort Tom Chambers. Cette philosophie lui correspond à merveille. Travailleur, physiquement dominant et mentalement prêt, sa saison rookie sera une grande réussite.
Prenant part à plusieurs bagarres, il se forge rapidement une réputation de sanguin. Aussi à l’aise pour décocher une droite que pour écraser un cercle, X-Man a tout pour plaire dans cette NBA moins aseptisée que celle que l’on connaît aujourd’hui.
Il dépassera la barre des 20 points dès sa 2è rencontre professionnelle, et réalisera son premier double-double après seulement 4 matchs. McDaniel s’adapte vite, et bien.
Dans le marasme collectif des Sonics (31 victoires pour 51 défaites), le rookie fait ses statistiques : 4 matchs à plus de 30 points, dont deux pics à 36 (l’une de ses deux performances aura lieu dans une victoire face aux Lakers de KAJ et Magic), une pointe à 17 rebonds (accompagnés de 36 points dans un blow-out face aux Warriors), et une vingtaine de doubles-doubles.
Avec une ligne statistique excellente pour un débutant dans la ligue la plus exigeante du monde (17pts – 8rebds), X est logiquement nommé dans la All-Rookie First Team, aux cotés d’Oakley, Dumars, Malone et Ewing. Il sera même en concurrence avec ce dernier pour le titre de ROY, mais le perdez de peu face à la future légende new-yorkaise (36 points pour Ewing, 16,5 pour McDaniel).
Cette saison rookie ne fût pas qu’une étincelle. En effet, dès la rentrée 1986, McDaniel est prêt. Plus que prêt. L’arrivée de l’arrière Dale Ellis apportera plus d’espace sur le terrain, ce qui lui apportera le plus grand bien.
Première rencontre de ce second exercice : 20 points, 11 rebonds. Deuxième rencontre : 27 points, 11 rebonds. Quatrième rencontre : 28 points, 13 rebonds. “Vous n’avez pas voulu me donner le titre de rookie de l’année? Voilà ma réaction”.
Bien sûr, vous vous en doutez bien, il ne ralentira pas après 4 petits rencontres. Sa saison, comme celles de ses compères Chambers et Ellis sera un récital offensif :
- 26 janvier 1987 @ Utah : 25 points, 17 rebonds dans une victoire (+13),
- 02 février 1987 vs New Jersey : 35 points, 14 rebonds (dont 9 offensifs) dans une victoire (+8),
- 23 mars 1987 @ New York : 40 points, 9 rebonds, 3 passes et 2 interceptions dans une victoire (+5),
- 19 avril 1987 @ Los Angeles Lakers : 39 points, 8 rebonds, 5 interceptions dans une victoire (+6).
Lorsque l’on voit ces statistiques, deux réflexions viennent en tête. La première : quel attaquant ! Oui, McDaniel est l’un de ceux qui marque dans n’importe quelle situation. Post-up, petit shoot de proximité et bien sûr, contre attaque. Cette saison-ci, il inscrira 55 fois plus de 20 points et 13 fois plus de 30.
La seconde réflexion concerne les performances des Sonics. Oui, Xavier est un baromètre pour sa franchise. Une énorme performance du joueur est souvent synonyme de victoire.
Le trio McDaniel – Chambers – Ellis fonctionne à plein régime. Plus de 23 points de moyenne pour tous, et enfin de la réussite collective. La saison se conclura sur un encourageant bilan de 39 victoires pour 43 défaites, et une septième place à l’Ouest.
X-Man participera alors à ses premières joutes de playoffs. Même si sa franchise est loin d’être favorite, le soldat est en forme, prêt à en découdre avec une jeune franchise de Dallas. Comme à son habitude, il ne décevra pas.
Game 1 : 18 points, 13 rebonds, 7 passes dans une large défaite. Seattle encaisse 151 points. Bien entendu, c’est beaucoup trop pour espérer quoi que ce soit en post-season.
Le game 2 sera bien différent. Remonté, McDaniel claque un 28 – 9 sur la raquette des Mavs, et, bien accompagné de Dale Ellis et de ses 32 points, repart avec la victoire (112 – 110).
Les deux rencontres suivantes auront le même résultat final. McDaniel sera moins en vue sur le game 3, n’inscrivant “que” 16, mais son activité épuisera les forwards adverses. Ses 29 points lors du game décisif feront le reste. Seattle 3, Dallas 1.
Les Sonics accèdent alors au second tour pour la première fois depuis 1981 – 1982. Ils tombent face aux Rockets d’un certain Olajuwon et de son collègue Sampson. Premier gros affrontement pour le sophomore dans la raquette.
La série ne sera pas aussi simple que la précédente pour lui. Il inscrira à 4 reprises moins de 14 points, ne gagnant pas la bataille physique imposée par les Twin Towers. Mais les Sonics sont un collectif. Les autres membres du roster répondent présent, et compensent les manques de leur jeune star.
Après 5 rencontres, la franchise du Washington mène 3-2. Dans un game 6 étouffant, McDaniel sortira un 24 points – 12 rebonds de sa poche pour arracher une victoire propulsant Seattle en finales de conférence.
Cette fois-ci, c’est un autre morceau qui se présente. Abdul-Jabbar, Magic Johnson et consorts se présentent dans le Seattle Center Colliseum pour accrocher de nouvelles finales NBA.
Malgré de bonnes performances du n°34 vert et jaune dont un exceptionnel 42-10 lors du game 3, les Lakers sont sans pitié et sweep leurs adversaires.
Cette première expérience de joutes printanières, alors qu’il est dans sa saison sophomore est de bonne augure pour la suite. Un collectif semble être né, et, autour de leur jeune et potentiel franchise player, les Sonics espèrent rapidement redevenir de sérieux contenders.
L’oscar de la saison 1987 – 1988
A l’aube de cet exercice 1987 – 1988, l’effectif de Seattle reste inchangé. Le trio de scoreurs est toujours là, accompagné de Nate McMillan dans son rôle de meneur organisateur. Le sophomore vient de boucler une saison en 5,3 points – 8,2 passes décisives, tout ce qu’il faut pour épauler ses coéquipiers.
Contre toute attente, la saison ne débute pas de la meilleure des manières pour les hommes de Bernie Bickerstaff. Tension (cf l’étranglement de McDaniel sur Wes Matthews lors du match d’ouverture de la saison), mésentente, les Sonics n’y sont pas : 2 victoires pour 4 défaites sur les 6 rencontres inaugurales dont une contre les Mavs, les Lakers et les Rockets.
Mais rapidement, à l’instar d’un McDaniel reprenant petit à petit son rythme de croisière, les Sonics tentent de se remettre la tête à l’endroit. Sur la petite série de 4 victoires consécutives qui arrive, X-Man tourne en 31 points, quasiment 8 rebonds et 2 passes. Cette très belle semaine lui permettra d’obtenir le titre de joueur de la semaine.
Malheureusement, dès la semaine suivante, les vert et jaune replongent dans leurs travers. Des séries de 3 défaites de suite entravent les débuts de bonne dynamique. L’ailier – ou ailier fort selon les moments – fait, quant à lui, le travail. C’est notamment le cas du 17è match de la saison, face aux Clippers. 35 points, 14 rebonds, dont 9 offensifs. Victoire de 21 points. Cette performance passe pour un message, lui qui veut enfin devenir All-star.
Au moment de fêter la Saint Sylvestre, les Sonics ont un bilan de 14 – 12, assez décevant pour les finalistes de conférence en titre. McDaniel, lui, continue les travaux : 24,8 points, 7,9 rebonds, 3,1 passes et 1,5 interception après 26 matchs joués.
Son rythme ne baissera pas sur la seconde moitié de saison :
- 02 janvier 1988 vs Philadelphie : 35 points, 11 rebonds et 5 passes dans une victoire (+2),
- 20 janvier 1988 vs New York : 41 points, 19 rebonds, 4 passes, 6 interceptions dans une victoire (+12),
- 26 janvier 1988 @ Sacramento : 34 points, 10 rebonds, 2 passes et 2 interceptions dans une victoire (+16).
Ces performances, malgré les 20 points de moyenne d’Ellis et Chambers lui ont permit de décrocher sa première – et seule – étoile. Il y accompagnera Magic, Malone et Olajuwon, entre autres, dans cette édition 1988 disputée à Chicago. L’ouest s’inclinera (138 – 133), cédant face aux 40 points d’un Michael Jordan à domicile, bien soutenu par Dominique Wilkins (29 points). McDaniel, remplaçant, réalisa ce qui est peut-être son pire match professionnel : 2 points à 1 / 9 au tir.
Il nous est donc possible d’affirmer que dans sa carrière, X-man aura inscrit 2 points au All-star game. Soit 383 de moins que LeBron James, recordman en la matière.
Sa fin de saison sera un peu moins bonne. Fatigue, défense qui s’adapte, toutes les options peuvent être envisager. Cependant, lorsque nous parlons de baisse de régime, X ne passe que très légèrement sous les 20 points de moyenne sur les 30 dernières rencontres. Nous connaissons quelques joueurs qui aimeraient connaître un pic de forme de ce genre.
Il conclut alors sa saison avec une fiche statistique remplit : 21,4 points, 6,6 rebonds et 3,4 passes décisives.
Les Sonics améliorent leur bilan par rapport à l’année précédente (44 victoires pour 38 défaites), mais restent scotchés à la 7è place de la conférence. Ils affronteront donc les Nuggets au premier tour, et, s’ils souhaitent gouter de nouveau aux finales de conférence, devront réaliser un nouvel exploit.
A la tête de cette équipe de Denver, le duo Lever – English fait des ravages : 18 – 8 – 8 pour l’un, 25 – 5 – 5 pour le second.
Le game 1 sera la rencontre la plus serrée de la série. Denver s’en sortira de peu (+3), grâce à un quasi triple double de Fat Lever et 28 points d’English. Face à eux, McDaniel scorera un peu moins qu’à son habitude (seulement 20 points) mais distribuera 8 passes.
Rainy City remportera la deuxième rencontre, par le bais d’un très grand Mr X : 23 points, 17 rebonds, 5 passes. Son début de série est tonitruant.
Malgré 3 joueurs à plus de 27 points (27 pour Ellis, 30 pour McDaniel et 34 pour Chambers) et un Fat Lever qui passera totalement à côté, les hommes du Colorado prennent le troisième match. La faute à un Blair Rasmussen de gala et à un Jay Vincent pas en reste, qui ont mené l’attaque de la franchise des Rocheuses.
Xavier inscrira 27 points dans le 4è affrontement et arrachera la victoire, avant de s’écrouler dans le game 5 décisif (les first round se jouaient en 5 et non 7 à l’époque), en inscrivant que 6 points dans la rencontre la plus importante de sa saison.
Cette rencontre est peut être celle qui résume le mieux la carrière de l’ailier. Il remue ciel et terre pour arriver à ses fins, mais il manque toujours un petit quelque chose pour le faire apparaitre dans la catégorie supérieure, celle des très grands joueurs. Cela peut d’ailleurs parfaitement s’illustrer avec sa rencontre au All-star game ; il a cravaché toute la saison pour décrocher une première étoile – amplement méritée -, pour malheureusement réaliser une performance immonde sur la plus belle des scènes.
Cette élimination fait mal, très mal. X-Man aura du mal à l’oublier, et devra alors prendre la meilleure décision pour la suite de sa carrière.
Le générique de fin
Lors de la free agency 1988, Tom Chambers quitte le navire. Malgré son départ, l’exercice des Sonics est très bon. 47 victoires, 35 défaites et une 4è place dans la conférence. Dale Ellis et Xavier McDaniel sont toujours excellents, et sont cette fois-ci accompagnés de plusieurs roles players plus ou moins importants.
X enchainera une troisième saison consécutive à plus de 20 points. Mais son apport dans les autres secteurs, particulièrement les rebonds faibliront un peu (5,3, -1,3 par rapport à 1987 – 88) et les passes (1,6 – 1,8 par rapport à 1987 – 88).
Cette baisse statistique l’empêchera d’obtenir sa seconde sélection au All-star game.
Il retrouvera au premier tour des playoffs les Rockets d’Hakeem. Les Sonics enverront les Texans en vacances en 4 rencontres. McDaniel en terminera 2 par 20 points ou plus. Mais, rebelote. Les Lakers sweeperont les hommes de Seattle, malgré les 30 points de X-Man dans la dernière rencontre.
Ce sweep sera la dernière escapade en playoffs de l’ailier sous les couleurs de la franchise qui l’a drafté. En effet, 1989 – 1990 marquera la fin d’un cycle. 9è de la conférence malgré un bilan équilibré, les Sonics manqueront les playoffs pour la seule fois de la période 1987 – 1998. En effet, sous peu, le duo Gary Payton – Shawn Kemp viendra placer Seattle au sommet – ou presque – de la Ligue.
Le n°34 produira toujours autant : 21,5 points, 6,5 rebonds, 2,5 passes et 1,1 interception. Mais cette fois-ci, pour la première fois depuis sa saison rookie, les résultats ne suivent pas. S’en est trop pour le caractère bien trempé de McDaniel.
Après 15 petits matchs lors de la saison suivante, il se bagarre à l’entrainement avec l’autre star de l’équipe, Dale Ellis. Pour le front office, c’en est trop. La décision est immédiate : le 7 décembre 1990, McDaniel est envoyé à Phoenix.
Dans l’Arizona, Mad Xav retrouve son ancien coéquipier Tom Chambers. Il n’est cette fois-ci pas la tête de proue du projet. En effet, les Suns du début de la décennie 1990 sont un condensé de joueurs de qualité : Kevin Johnson, Chambers, Majerle, Hornaceck et donc, McDaniel.
Dans ce rôle de joueur de complément, Xavier continuera d’apporter ce qu’il sait faire : points, intensité, jeu physique et défense. Il maintiendra une moyenne de 15 points par soir, apport non négligeable pour une franchise visant le haut de la conférence.
Les Suns sont en pleine construction. Leur effectif est bon, vise chaque année la place en playoffs, mais il manque un petit quelque chose pour faire passer la franchise dans une autre dimension. Et McDaniel n’apportera pas ce supplément technique et vocal. En effet, malgré le bon role player qu’il est, il n’évitera pas aux Suns l’élimination au premier tour face au Jazz.
Malgré le bilan positif et les ambitions de la franchise de l’Arizona, X-Man ne s’y plait pas. Trop de joueurs lui prennent des ballons, et il doit se contenter de peu. Mais vous l’avez bien compris, il n’a aucune envie d’entrer dans le moule du gentil.
Quel fût donc son plaisir quand Pat Riley le ramène à New-York, faisant de lui un des bras droits de Pat Ewing dans la conquête du titre à l’Est. Mr X, violent, nerveux, intense, aux Knicks, dans la franchise mené par Riley? Dur de trouver un meilleur fit.
Lors de l’exercice 1991 – 1992, il finira 3è meilleur scoreur de son équipe avec 13,7pts par rencontre, derrière le pivot de Georgetown et John Stark (24 et 13,9pts). Et les résultats suivent. Il faut dire que lorsque ton frontcourt est composé de Oakley, McDaniel et Ewing, mieux vaut avoir une bonne complémentaire santé si l’on pénètre dans la raquette.
Malheureusement, cette saison, comme la précédente d’ailleurs, ne se finit pas très bien. Malgré une excellente post-season qui prendra fin face aux Bulls de Jordan en demi de conférence (18,8 points, 7,2 rebonds, 2 passes décisives sur les deux tours), les voyants ne sont pas au vert dans le front office new-yorkais. Xavier, lui, souhaite continuer dans big Apple.
Et même s’il semble être taillé pour défendre sur Pippen, comme il l’a d’ailleurs fait au cours de la série, limitant le n°33 chicagoan à 16pts de moyenne, les Knicks ne le retiendront pas. Good Bye New York, Welcome Boston.
Cette fin d’aventure au Madison Square Garden précipite la fin de sa carrière. Lorsqu’il signe dans le Massachusetts, il n’a que 29 ans, mais McDaniel n’est alors plus qu’un le joueur d’antan.
Même si Boston compte énormément sur lui, il ne répondra pas véritablement présent sur les 3 saisons qu’il effectuera dans la ville verte : 13,7 , 11,5 et 8,3 points de moyenne entre 1992 et 1995, deux qualifications en playoffs avec deux éliminations au premier tour. Voilà le bilan peu glorieux du X-Man en chez les celtes.
Cette fois-ci, c’est sûr, on se rapproche de la fin. Après une petite saison en Grèce pour tenter de se refaire une image, il revient sur le côte Est, pour deux dernières saisons – anecdotiques – dans le New Jersey.
Il prend officiellement sa retraite lors de l’intersaison 1998, après 13 saisons sur les parquets. McDaniel aura toujours cette étiquette de déception, tant son début de carrière fût sensationnel.
Malgré ses quelques belles années, son palmarès parait très peu garni :
- All NBA Rookie Team en 1986,
- All-star en 1988.
Mais McDaniel, c’est plus que des statistiques. C’est un homme prêt à mettre la tête la ou vous ne mettriez pas votre véhicule blindé, prêt à se prendre deux droites pour défendre son coéquipier.
Pour vous faire votre propre idée du bonhomme, voici deux vidéos, diamétralement opposées, mettant en valeur (ou non, cela dépend de votre conception du basketball américain) X-Man. Constatons d’ailleurs, sans être mauvaise langue, la compilation de ses bagarres dure bien plus longtemps que celle de ses highlights.
https://www.youtube.com/watch?v=u2kwXnfL4kE
Voilà, c’était ça McDaniel. Un personnage de film digne des plus grandes œuvres. Ni gentil, ni méchant, juste torturé, tout ce qu’il faut pour que l’oeuvre soit classique.
Crédits et hommages
Cette fois-ci, cette section sera volontairement quasiment vide. Pour comprendre l’impact de X-Man sur la NBA, une seule citation, prononcé par le principal concerné suffira. Cette phrase, qu’il se répétera régulièrement au cours de sa carrière, vaut plus que de nombreux autres témoignages :
“Basketball is about who can intimidate who”.
Et, pour être très francs, nous avons connu des mantras moins pertinents que celui-ci.
Les précédents épisodes et portraits du Magnéto :
- Cinq majeur #1 : Penny Hardaway (1994/95), Manu Ginobili (2007/08), Terry Cummings (1988/89), Jerry Lucas (1964/65), Nate Thurmond (1974/75)
- Cinq majeur #2 : Jason Kidd (1998/99), Tracy McGrady (2004/05), Rick Barry (1966/67), Elvin Hayes (1979/80), Neil Johnston(1952/53)
- Cinq majeur #3 : Isiah Thomas (1989/90), David Thompson (1977/78), Paul Arizin (1951/52), Tom Gugliotta (1996/97), Yao Ming (2008/09).
- Cinq majeur #4 : Baron Davis (2006/07), Bill Sharman (1958/59), Chet Walker (1963/64), Gus Johnson (1970/71), Jack Sikma (1982/83).
- Cinq majeur #5 : Tiny Archibald (1972/73), Dick Van Arsdale (1968/69), Bernard King (1983/84), Jermaine O’Neal (2003/04), Larry Foust (1954/55).
- Cinq majeur #6 : Fat Lever (1986/87), Richie Guerin (1961/62), Grant Hill (1999/00), Dan Issel (1971/72), Ben Wallace (2002/03).
- Cinq majeur #7 : Lenny Wilkens (1965/66) (Lenny Wilkens, bonus : le coach), Calvin Murphy (1975/76), Peja Stojakovic (2001/02), Shawn Kemp (1991/92), Arvydas Sabonis (1995/96), (Arvydas Sabonis, bonus n°1 : la carrière européenne), (Arvydas Sabonis, bonus n°2 : la carrière internationale).
- Cinq majeur #8 : Kevin Porter (1978/79), Tom Gola (1959/60),