Depuis 1946 et la création de la National Basketball Association, quelque cinq mille joueurs ont foulé les parquets de la Grande Ligue. Certains d’entre eux ont laissé une empreinte indélébile qui ne sera jamais oubliée. D’autres sont restés bien plus anonymes. Entre les deux ? Des centaines de joueurs, qui ont tour à tour affiché un niveau de jeu exceptionnel, mais dont on oublie bien souvent la carrière.
Dès lors, @BenjaminForant et @Schoepfer68 ont décidé de dresser – littéralement – le portrait de certains de ces acteurs méconnus ou sous-estimés. Au total, ce sont 60 articles qui vous seront proposés : un par année, entre les saisons 1950 – 1951 et 2009 – 2010. Pour chaque saison, un joueur a été sélectionné comme étendard, parfois en raison d’une saison particulièrement réussie, d’une rencontre extraordinaire ou encore d’une action historique …
Chaque portrait s’inscrira dans une volonté, celle de traverser l’Histoire de la NBA de manière cohérente. Ainsi, ces portraits (hebdomadaires) seront publiés dans un ordre précis : un meneur, un arrière, un ailier, un ailier-fort, un pivot. Au bout de cinq semaines, c’est donc un cinq majeur qui sera constitué. Les plus matheux d’entre vous l’aurons compris : au final, ce seront douze équipes, toutes composées de joueurs ayant évolué au cours de décennies distinctes, qui auront été composées.
A vous de déterminer lequel de ces cinq majeurs sera le plus fort, le plus complémentaire, le plus dynastique.
Vous trouverez en fin d’article les liens vous permettant de (re)consulter les articles précédents.
La jaquette
Pour chaque article, @t7gfx vous proposera ses créations. Vous y retrouverez une illustration du joueur présenté (en tête d’article) ainsi une présentation de chaque cinq majeur projeté (chacun avec une identité visuelle propre).
Le synopsis
Une évidence. Au rayon des légendes de la mène, Walt Frazier possède une place de choix. Et pourtant, avant même de citer Kidd, Thomas ou Lever, c’est son nom que nous avons mis en avant en premier lorsque l’idée de nous lancer dans cette série nous est venue. Membre à part de la période dominatrice des Knicks de New-York, Clyde reste effectivement comme celui qui a offert au plus grand marché du pays le premier titre de son histoire. Tout ça en restant dans l’ombre de Willis Reed, son compère du one-two punch new-yorkais.
Premier né d’une famille de 9 enfants, Frazier était un meneur au physique idéal, avec 1m93 pour 91 kilos. S’il était un scoreur d’une efficacité diabolique, affectionnant particulièrement le jeu au poste, il était également un véritable général sur le terrain et s’est affirmé très rapidement comme un excellent défenseur au périmètre. Rajoutons au tableau le fait qu’à son apogée, il prenait 7 rebonds et distribuait autant de passes décisives tous les soirs.
Également surnommé Mr. Cool pour son comportement sur et en dehors du terrain, Frazier développait un jeu propre et sans véritable fioriture. Il est, à lui seul, un pan de l’Histoire d’une Grande Ligue qui vivait aux rythmes des pantalons à patte d’Eph’, des couleurs vives, des motifs psychédéliques et de la musique de Led Zeppelin. Tentons de fusionner tout ceci dans le 56ème épisode du Magnéto !
Action !
Enfant, le petit Walt est quaterback de son équipe de football américain et receveur au base-ball. Il n’a pas de vraies prédispositions pour le basket-ball, qu’il pratique sur les playgrounds, le seul endroit d’Atlanta où il était autorisé à y jouer. En effet, il ne faisait pas bon d’être afro-américain au sud des États-Unis au cours des années 1950. Si son adolescence devait avoir une bande originale, ce serait Immigrant song. À tel point que lorsqu’il décida de donner sa préférence sportive à la balle ronde et orange, il dut quitter la Géorgie pour l’Illinois, au nord du pays, où la ségrégation sévissait bien moins. On lui prête alors une phrase aussi triste que pleine de sagesse :
“Il n’y a pas de quaterback noir. Donc je vais jouer au basket-ball”.
Il intègre ainsi en 1963 la Southern Illinois University, qui évolue dans la Missouri Valley Conference. Floqué de son numéro 52, il s’impose très vite comme l’un des meilleurs joueurs du pays, avec 23 points et 9 rebonds pour sa saison freshman. Un exercice conclut à la 4ème place du tournoi NCAA de seconde division. Il échoua en finale régionale la saison suivante face à Evansville, où l’on retrouvait Jerry Sloan, et fût inéligible pour jouer au basket universitaire en 1965 – 1966. Pour sa dernière année à la fac, les Salukis intègrent la première division NCAA et s’offrent le droit de disputer le National Invitation Tournament, créé par la NCAA elle-même. Southern Illinois se qualifiera pour la finale, dans ce qui reste comme la dernière rencontre universitaire disputée au Madison Square Garden. C’est donc dans la plus grande salle du Monde, qui sera très rapidement son futur jardin, que Walt Frazier mena son université au trophée, en venant à bout de Marquette. En bon franchise player, il est également nommé MVP du tournoi.
Il quitte l’université avec 17,7 points et 10,6 rebonds de moyenne. Son numéro 52 n’allait pas tarder à être retiré et à rejoindre au sommet de la salle le numéro 20 porté par Chico Vaughn entre 1958 et 1962. À ce jour, ce sont les deux seuls maillots retirés par la faculté.
Il se présente à la draft 1967, au sein de laquelle quatre joueurs sortent du lot : Jimmy Walker (#1, Détroit), Earl Monroe (#2, Baltimore), Bob Rule (#19, Seattle) et Walt Frazier, qui est sélectionné par les Knicks en 5ème position. Notons que deux places plus bas, les Rockets de San Diego sélectionnèrent Pat Riley, dont la carrière de joueur sera néanmoins moins mémorable que celle d’entraîneur / GM.
Le roster de la ville qui ne dort jamais est alors bourré de noms connus. Le poste d’arrière est ainsi partagé entre Dick Van Arsdale et Dick Barnett. On retrouve à l’aile le triple All-star qu’était déjà Willis Reed ainsi que Phil Jackson, alors que c’est Walt Bellamy qui se chargeait de martyriser l’adversaire sous les cercles. Barnett est cependant vieillissant, tandis que Bellamy n’est plus l’absolue superstar qu’il était au début de la décennie.
Clyde réalisa des débuts professionnels discrets. Loin de certains rookies qui crèvent immédiatement l’écran, il partage son poste de meneur avec Howard Komives et passe 21 minutes de moyenne sur les parquets. Il ne score que 2 points, à 1 / 8 au tir, pour sa première dans la Ligue, avant d’enchaîner avec 1 point à 0 / 6. Globalement, il alterna entre le moyen et le mauvais jusqu’à la mi-janvier. Sur ses 43 premières rencontres NBA, il affiche 5,4 points, 3,2 rebonds et 2,7 passes décisives. Autant dire que le trophée de rookie de l’année n’ira pas sur sa cheminée. Et pourtant, la défaite concédée face à Boston le 19 janvier 1968 semble constituer un électrochoc, et il terminera la saison non seulement en tant que titulaire indiscutable, mais également en tant que joueur majeur de son effectif.
Sur les 31 derniers matchs de l’exercice, il tourne avec 14 points, 4,9 rebonds et 5,8 passes décisives. S’il n’atteint aucun sommet en matière de scoring, avec un career high à 27 points tout de même, il réalise quelques performances all-around, symbolisées par deux triples-doubles :
- 23 janv. 1968 vs San Francisco : 23 points, 15 rebonds et 10 passes décisives, à 50 % au tir, dans une victoire (+ 3),
- 10 févr. 1968 vs Philadelphia : 23 points, 15 rebonds et 15 passes décisives à 50 % au tir, dans une victoire (+ 18).
Des rookies en 23 / 15 / 15, il n’y en a eu que 2 dans l’Histoire : Oscar Robertson (3 fois) et Walt Frazier. La NBA n’en recense d’ailleurs que 34 en tout et pour tout, dont 15 pour le seul et unique Robertson. Une performance qui tend à se “démocratiser” aujourd’hui, dans le sillage de Giannis Antetokounmpo, Nikola Jokic (1 fois), Luka Doncic (2 fois) et Russell Westbrook (3 fois).
Avec 9 points, 4 rebonds et autant de passes par soir, Clyde se fait une place dans la All-rookie team, et les Knicks s’en font une en playoffs, avec un bilan de 43 victoires pour 39 défaites. Au premier tour, le monstre Philadelphia et ses 62 victoires se dresse sur la route de la Grosse Pomme. En son sein, on retrouve Hal Greer (24 / 5 / 5 cette année-ci), mais aussi Wilt Chamberlain, qui affiche toujours 24 points et 24 rebonds à 59 % au tir. Et pourtant, après 4 rencontres, le score est de parité. Walt Frazier s’est d’ailleurs démarqué comme étant le meilleur des siens lors du game 2 remporté, avec 25 points (57 %), 7 rebonds et 7 passes décisives. Il est le premier de l’Histoire à réaliser une telle performance au cours de sa première série de playoffs, et fût depuis rejoint par Kelvin Ramsey, Michael Jordan, Mitch Richmond et Derrick Rose.
Blessé au cours de la 4ème rencontre, il assista, impuissant, à la défaite des siens lors des deux dernières rencontres, au cours desquelles Hal Greer réalisa un festival, avec 38 puis 35 points. Défendu par Walt Frazier, le meneur des Sixers possède une ligne statistique de 19,8 points, 5 rebonds et 5 passes à 46,6 % au tir. Une fois Mr. Cool sur le flanc, Greer atomisa le pauvre Komives et l’ensemble des Knicks : 36,5 points, 9 rebonds et 5,5 passes décisives à 48 % au tir. Autrement dit, si les All-defensive Team avaient existé en cette saison-ci, Frazier en aurait été un membre les yeux fermés. Dur sur l’homme, doté de mains actives et précieux sur les lignes de passes, il faisait vivre un enfer au meilleur extérieur adverse chaque soir :
“Je tiens à garder les adversaires à proximité, pour deviner où j’ai l’avantage parce que mes mains sont rapides. Je reste devant eux, mais je ne les regarde pas, je ne monte pas sur eux. Ils sont donc détendus, et quand ils font une erreur, j’intercepte”.
D’ailleurs, les meilleures équipes défensives furent créées l’année suivante. Devinez qui fût nommé dans la première d’entre elles 7 années consécutives ?
Immigrant Song est rangée au fond d’un placard ; place désormais à Stairway to Heaven. En effet, l’immense potentiel de Frazier éclaboussa la Ligue au cours d’une saison sophomore où il rata de peu la nomination au All-star game. Il s’impose comme le meneur complet par excellence, qui performe dans l’ensemble des domaines du jeu, de la création à la défense, du scoring au rebond, de la gagne à la clutchitude.
Encore une fois, son exercice est celui d’une lente montée en puissance. Tel un diesel, il mettra deux mois pour véritablement se mettre en route. Ainsi, à l’heure de sabrer le champagne pour célébrer l’année qui verra Woodstock, Clyde s’inscrit dans la continuité de sa fin d’exercice rookie : 14 points, 4 rebonds et 5,7 passes décisives. Les Knicks affichent alors 23 victoires pour 17 défaites. Si l’année 1969 était celle du coq selon les croyances chinoises, elle devait être celle du dragon pour le meneur new-yorkais, qui semble totalement transfiguré. Il disputa encore 41 rencontres, en multipliant les prestations de très haut vol.
Ainsi, il réalisa 8 triples-doubles, et s’en retrouva à une petite unité à 3 autres reprises. Désormais, il est un joueur élite qui présente le potentiel pour épauler Willis Reed dans les hautes sphères de playoffs. Sa deuxième partie de saison est quasiment celle d’un MVP : 21,1 points, 8,4 rebonds et 9,9 passes décisives. De surcroît, et c’est finalement le plus important, les Knicks deviennent redoutables et redoutés dans le sillage de leur meneur phare : 30 victoires et 11 défaites. Les 54 matchs remportés font de la saison 1968 – 1969 la meilleure de la vaste histoire de New-York à ce moment-ci, puisque la franchise plafonnait à 47 victoires au mieux depuis sa création en 1946. 54 victoires, cela reste aujourd’hui le 7ème meilleur bilan des Knicks sur une saison régulière.
Frazier, Reed & co se classent donc 3èmes à l’Est, juste derrière les Sixers (55 victoires) et les Bullets (57). Ces mêmes Bullets se feront sweeper au premier tour, malgré la présence en leur rang du MVP Wes Unseld. Si Clyde ne jouera que très peu au cours de la dernière rencontre, il passa 137 minutes sur les parquets lors des 3 premiers matchs (sur 144). Il est le joueur le plus régulier du “carré magique” des Knicks, non pas formé par Platini ou Tigana, mais par Frazier, Barnett, DeBusschere et Reed. Ainsi, sur les trois premières rencontres de cette série, il score 25 points, gobe 7 rebonds et donne 13,3 passes décisives. Il parvient surtout à limiter à 17 points / soir le meneur adverse, Kevin Loughery, qui scorait pourtant 23 points cette saison-ci.
La marche bostonienne, en finale de conférence, sera trop élevée pour les Knicks ; nous aurons l’occasion d’en reparler brièvement dans deux semaines. Bien défendu par John Havlicek, Frazier n’écrase plus la série de son talent, sans pour autant se faire museler, à l’exception d’un game 2 bien décevant, et perdu : 9 points, 6 rebonds et 4 passes à 30,8 % au tir. New-York s’inclina aux termes de la 6ème rencontre, au buzzer (- 1).
Les Knicks viennent ici de terminer la 23ème saison de leur Histoire. Leur palmarès reste désespérément vide, malgré trois défaites consécutives en finale entre 1951 et 1953. Voici venue l’heure de la victoire finale à Gotham.
L’oscar de la saison 1969 – 1970
L’effectif de Red Holzman pour cette nouvelle saison est pléthorique. Le 5 de départ a fière allure et semble plus que digne des ambitions de l’ensemble de la ville : le titre ou rien. Ainsi, la mène est confiée à Walt Frazier, tandis que le backcourt est complété par l’inusable Dick Barnett. Sur les ailes, Bill Bradley et Dave BeBusschere se partagent les deux postes, tandis que Willis Reed est décalé au poste 5.
Ces 5 joueurs pèseront, en fin de leur carrière :
- 4 hall-of-fame,
- 24 sélections au All-star game,
- 12 nominations dans les All-NBA Team,
- 14 nominations dans les All Defensive Team,
- 2 MVP,
- 2 MVP des finales.
Désormais, Frazier passe 39 minutes par soir sur le terrain. Il acquiert enfin une certaine forme de régularité, en démarrant son troisième exercice professionnel pleine balle. Le diesel s’est transformé en fusée.
Après 20 rencontres, New-York a remporté 95 % de ses matchs : 19 / 20. Seuls les Warriors sont venus à bout des hommes d’Holzman. Le reste des franchises est passé au bulldozer. 19 victoires, certes, mais 16,2 points d’écart moyen lors de celles-ci. Leur meneur, qui fait désormais intégralement partie du gratin à son poste, fait tout sur le terrain, comme à son habitude : 20 points, 5,5 rebonds, 7,4 passes décisives à 51,2 % au tir. D’ailleurs, il est le seul extérieur de l’année, accompagné de Dick Snyder, à se retrouver au-dessus de 50 % de réussite au tir. Il profite de ce départ canon pour claquer son career high avec 43 points, 9 rebonds et 5 passes décisives dans une victoire contre les Rockets. Rick Adelman, meneur adverse, non content de prendre la foudre sous son propre cercle, est limité à 11 points de l’autre côté.
Ce démarrage de saison, parfait à bien des égards, se poursuivit dans le temps. Bien évidemment, la Grosse Pomme perd un peu plus. Cela reste anecdotique tant Frazier et Reed dominent la concurrence. À compter de la mi-décembre, le premier cité prit l’habitude de distribuer 10 passes décisives tous les soirs, ou presque : 13 fois en 15 matchs juste avant le All-star game. New-York y envoya ses trois hommes forts : Frazier et Reed en tant que titulaires, DeBusschere sur le banc. Reed remportera d’ailleurs le titre de MVP de la rencontre gagnée par la conférence Est. Pour sa première sélection, Mr. Cool restera relativement discret. Il soulèvera bientôt, lui aussi, le trophée de meilleur joueur du match des étoiles.
La fin de la saison régulière s’inscrivit dans le même moule que le départ. Du moins, individuellement parlant. Collectivement, New-York termina l’exercice en roue libre. Assurés de finir en tête de la conférence Est, les Knicks se permettent de lâcher quelques matchs en fin de saison, avec 5 défaites lors des 7 dernières confrontations.
Vous pouvez avoir l’impression que nous sommes passés bien vite sur cette saison régulière. C’est que les playoffs méritent plus d’un coup d’œil. Avant d’en parler, opérons un bilan de cet exercice régulier. Les Knicks le terminent avec 60 victoires, ce qui constitue le premier bilan de la Ligue. Avec 21 points, 6 rebonds et 8,2 passes décisives en 77 rencontres, Frazier gagne sa place dans la All NBA 1st Team. On le retrouve en tête – ou presque – de plusieurs classements statistiques. Pêle-mêle : 20ème au scoring, 2nd à la passe décisive et au win share défensif, 5ème au PER, au true shooting % et au win share offensif. Partout, tout le temps, Walt Frazier est, avec Jerry West, le meilleur meneur de son temps.
À l’instar de l’année passée, le premier tour est le théâtre d’un affrontement entre New-York et Baltimore. Sauf que cette fois-ci, rien ne sera simple pour Frazier & cie. Sur le papier, l’effectif des Bullets est d’ailleurs également impressionnant : Earl Monroe, Kevin Loughery, Jack Marin, Gus Johnson, Wes Unseld … Un quintet qui, orchestré par l’ancienne gloire Gene Shue, glanera 50 victoires cette année-là.
Les Knicks remportèrent à l’arrachée le game 1. Si Earl The pearl Monroe claqua 39 points et qu’Unseld goba 31 rebonds, l’homogénéité du 5 majeur new-yorkais fit la différence. Chaque joueur scora au moins 15 points (16 pour Frazier), et tout le monde était impliqué dans la création balle en main, quand bien même Clyde était le dépositaire principal du jeu des siens. MVP de la rencontre avec 30 points et 21 rebonds, Willis Reed fût secondé par le 22 / 24 de Debusschere et le 16 / 11 / 8 de Frazier.
La revanche, disputée à Baltimore (format 1-1-1-1 …), voit New-York prendre le large dans la série. Reed continue son massacre intérieur, tandis que cette fois-ci, Frazier parvient à limiter Monroe tout en convertissant 61,5 % de ses propres tirs. Avec cette victoires 106 – 99, les Knicks semblent bien partis pour une qualification tranquille en finale de conférence.
Que nenni, il n’en sera rien. Malgré deux excellentes performances de Frazier, les Bullets remportèrent assez aisément les deux rencontres suivantes. Les défaites sont concédées sous les cercles ; Willis Reed est bien limité tandis que les Bullets explosent les Knicks aux rebonds : 63 contre 30 lors du game 3, 59 contre 48 le match suivant. Earl Monroe, scoreur principal des siens, montre que le talent ne peut pas indéfiniment être contenu, même s’il est défendu par un membre éminent de la meilleure équipe défensive de la Ligue.
Dès lors, la défense new-yorkaise resserra ses rangs. 87 rebonds avalés lors du game 5, dont 16 pour le seul Frazier. C’est 37 de plus que leurs adversaires. Mais plus encore, les Bullets ne convertirent que 28 de leurs … 104 tentatives ! Une réussite de 26,9 % au tir. C’est la seule et unique fois de l’Histoire des playoffs qu’une équipe qui tente plus de 100 tirs affiche un aussi faible pourcentage de réussite.
Ce mal frappera les Knicks au game 6 : 2 / 14 pour Reed, 1 / 9 pour Bradley, 2 / 11 pour DeBusschere. Avec son 5 / 15, Frazier fait office de sniper maison. Et c’est tout New-York qui se retrouve embarqué dans un 7ème match décisif.
Une fois n’est pas coutume, les deux équipes tirèrent bien, et prirent un nombre équivalent au rebond. Mais l’une d’entre elle a fait un peu mieux que l’autre dans les deux domaines : les Knicks. Hormis Reed, toujours dans le dur, chaque joueur affiche plus de 50% de réussite au tir. Barnett et DeBusschere scorent chacun 28 points, tandis que “Monsieur Propre” Frazier transforme 7 de ses 10 tentatives en points. Au bout du suspens, voilà New-York en finale de conférence, face aux Bucks d’un Kareem Abdul-Jabbar qui n’avait pas encore changé de nom.
Une série assez aisément remportée, alors même que Walt Frazier fût étonnement … transparent : 9,6 points, 7,2 rebonds, 7,6 passes décisives à 35 % au tir sur l’ensemble des 5 rencontres. Qu’importe, Willis Reed s’est réveillé à point nommé pour tenir tête au rookie qu’était Alcindor, dont les statistiques au cours de la série démontrent parfaitement la légende qu’il allait devenir : 34,2 points, 17,8 rebonds, 5 passes décisives à 55,2 % au tir.
17 ans après, revoilà les Knicks en finale NBA. 17 ans après, revoilà les Lakers en face d’eux. On retrouve dans leur rang Jerry West, Elgin Baylor et Wilt Chamberlain. Autant dire que, pour une fois, New-York n’est pas favori. C’est quand même la franchise de la côte Est qui assène le premier coup, en remportant le game 1, alors que Clyde demeure fantomatique : seulement 5 tirs pris, pour 6 points. Heureusement, les 4 autres titulaires répondirent aux attentes, pour donner la réponse au trio Angelenos, qui cumule 71 points, 47 rebonds et 12 passes décisives.
La seconde rencontre, également jouée au Garden, fût bien plus disputée. Frazier double son nombre de tirs et termine certes en triple-double, mais reste infiniment moins performant qu’en saison régulière : 11 points, 12 rebonds, 11 passes décisives à 55,6 % au tir. Il est, depuis le début de la série contre Milwaukee, le 5ème côté du pentagone. Grâce aux 34 points de West, les Lakers quittèrent la salle avec la victoire (105 – 103).
Il en ira ainsi toute la série ; aucune équipe ne remporta deux matchs de suite. Après 5 matchs, les Knicks mènent donc 3 – 2. Enfin, leur meneur retrouve ses velléités offensives. Il tourne à nouveau autour de la vingtaine de points et prend 14 tirs par soir. Et lorsqu’il connait une panne d’adresse, comme lors du game 4 (3 / 11), il sait provoquer les fautes pour se rendre à 13 reprises sur la ligne. D’ailleurs, ce 4ème match, à l’instar du précédent, trouva son issue après une prolongation. Marathonien, Clyde dispute 49 minutes du troisième affrontement (19 / 11 / 7 à 47 % au tir, victoire + 3) et 51 du quatrième (16 / 6 / 11 à 27 % au tir, défaite – 6).
Le game 5, qui permet aux siens de s’offrir deux balles de titre, porte intégralement son empreinte. En effet, Willis Reed se blessa au bout de 8 minutes de jeu et sa fin de série est mise en suspens. Frazier et son mythique numéro 10 entrèrent alors dans la danse, au moment idoine, pour terminer meilleur scoreur et passeur des siens, et en limitant Jerry West à 42 % au tir. Ses 21 points, 7 rebonds et 12 passes décisives, pour pallier à l’absence précoce du franchise player, furent décisifs pour la suite de la série.
Passons rapidement sur la game 6, théâtre d’un festival de Wilt Chamberlain. En l’absence de Reed, personne ne pouvait prétendre à défendre The Steelt, qui termina sa rencontre avec 45 points et 27 rebonds à 74 % au tir. L’on se dit alors que le game 7 risque d’être dans la même veine ; Willis Reed est toujours blessé et Red Holzman ne semble posséder aucune solution viable pour contenir le géant Chamberlain.
Il semblerait que des légendes naissent des situations désespérées. Alors que sérieusement blessé, Willis Reed foula le parquet pour cette 7ème rencontre décisive, qui porte désormais son nom. Il inscrivit les 4 premiers points de son équipe et du match … et puis c’est tout. Pourtant, son impact sur le moral des siens est inquantifiable. Et si Chamberlain continue son festival (11 / 16 au tir), ses carences lunaires aux lancés (1 / 11 !) permettent aux Knicks de croire à leur première bannière. La présence de Reed dans la raquette, qui joua tout de même 27 minutes, dissuade d’ailleurs les Lakers de faire tourner leur attaque uniquement autour de leur pivot.
Cependant, pour remporter la rencontre, les Knicks devaient scorer. Reed ne semblait pas capable, physiquement, de le faire. C’est alors que tout New-York fût mis en orbite par un homme : Walt Frazier. Réalise-t-il ici le meilleur game 7 des finales NBA de l’Histoire ? Peut-être pas. Mais, a minima, le doute est permis et la discussion lancée.
Mr. Cool fût injouable. Il convertit d’abord les 12 lancers qu’il tenta. 12, c’est également le nombre de paniers inscrits dans le jeu, sur 17 tentatives (70,6 %). Ce qui le mène à 36 points. Il s’agit non seulement de sa meilleure marque en playoffs de la saison, mais également en carrière à cette heure-ci. Cela fait de lui le meilleur scoreur de la rencontre.
Et ce n’est pas fini. En plus des 7 rebonds qu’il attrapa, il devint également le premier – et unique encore aujourd’hui – joueur à distribuer 19 passes décisives dans un game 7 des finales NBA. 36 points, 7 rebonds, 19 passes décisives et 4 interceptions à 70,6 % de réussite au tir. Qu’ils viennent le chercher.
Une performance exceptionnelle, l’une des 3 plus belles de tous les temps dans le match à enjeu ultime. Nous pouvons nous permettre de mettre dans la balance le triple-double de James Worthy en 1988 (36 / 16 / 10 à 68 % au tir) ou les chiffres d’un autre temps de Bill Russell en 1962 (30 / 40 / 4). Cependant, aucun des deux joueurs, par leur performance unique, n’a offert à sa franchise le premier titre de son Histoire. En cela, Walt Frazier est une légende à part.
Et c’est tout de New-York qui, grâce aux exploits de son meneur, est lancé pour une nuit de festivités. La ville a pris les escaliers pour le Paradis.
Le générique de fin
Le titre des Knicks pourrait constituer l’achèvement d’une vie. C’est trop vite faire fi du fait que Frazier n’a alors que 25 ans et a encore 10 années de Grande Ligue devant lui. Rassurez-vous, nous irons à l’essentiel. Avec un effectif inchangé ou presque, New-York nourrit des rêves de back-to-back. Tel un coureur de fond, Clyde va passer 43,2 minutes sur le terrain tous les soirs. Un chiffre que la NBA n’a plus vu depuis Allen Iverson en 2002. Avant cela ? Truck Robinson en 1978.
Il fit fructifier ses minutes avec, à nouveau, un triptyque All-star game / All NBA Team (la seconde) / All defensive Team. Avec 52 victoires, New-York termine à nouveau en tête de la conférence Est. Cependant, cette fois-ci, l’épouvantail se trouve à Milwaukee. Les Bucks, qui ont été placés dans la conférence Ouest, ont ainsi roulé sur la concurrence avec 66 victoires. Au premier tour des playoffs, un Frazier de gala permet aux Knicks d’éliminer assez aisément Atlanta : 25,6 points, 7 rebonds et 5 passes décisives sur les 5 rencontres. En finale de conférence, c’est sur le corps les Bullets, l’autre place forte de l’Est, qu’il convient de passer pour rejoindre les Bucks en finale. Après avoir mené 2 – 0, puis 3 – 2, les hommes de la Grosse Pomme s’inclineront, un peu à la surprise générale, en 7 matchs.
L’échec donna lieu à une intersaison … All-time ? Le 7 mai 1971, Cazzie Russell, ailier qui ne tardera pas à être All-star, est envoyé à San Francisco en l’échange d’un vieillissant mais néanmoins extrêmement précieux Jerry Lucas. Pour parfaire la chose, Mike Riordan et Dave Stallworth sont envoyés à Baltimore, dans un trade qui fait arriver Earl Monroe à New-York. Frazier – Monroe – Bradley – Lucas / DeBusschere – Reed. Sur le papier, l’équipe est injouable.
Dans les faits, Reed mettra fin à sa saison au bout de 11 rencontres. Jerry Lucas le remplace au poste de pivot. Comme back-up, on a connu pire. Pourtant, la mayonnaise ne prendra pas tout de suite, et les Knicks réalisèrent une saison régulière moyenne, avec 48 victoires. Jamais Frazier n’a autant scoré que cette année-ci. Il est d’ailleurs le meilleur scoreur de l’équipe, avec 23,2 points / match à 51,2 % au tir. Il pallie en cela la saison de Monroe, cantonné à 20 minutes de jeu et qui dépassa à peine les 11 points scorés de moyenne.
En playoffs, comme un refrain inlassable, New-York affronte et, cette fois-ci, élimine Baltimore au premier tour (4 – 2). Encore une fois, Frazier a dominé de la tête et des épaules sont vis-à-vis, en étant le véritable franchise player des siens. Boston sera écarté encore plus facilement (4 – 1), et voilà les Knicks de retour en finale NBA, encore et toujours contre les Lakers. Cette fois-ci, les Angelenos prirent leur revanche (4 – 1). Mr. Cool termina ses playoffs avec 24,3 points, 7 rebonds et 6,1 passes décisives, à 53,6 % au tir. Devinez qui aurait été MVP des finales si les Knicks l’avaient emporté ?
De là à dire que ce n’est que partie remise, il y a un canyon que New-York va traverser immédiatement. Que dire sur cette saison que nous n’avons pas déjà énoncé ? Pas grand chose, on le craint. Frazier nous refera le coup du triptyque de récompenses individuelles. Les Knicks terminèrent premiers de leur conférence, avant de battre Baltimore puis Boston pour affronter les Lakers en finale NBA. On l’a déjà dit, ça ?
Ce qu’on n’a pas énoncé, c’est qu’à l’inverse de l’exercice passé, ce sont les Knicks qui s’imposèrent sans trembler (4 – 1). Willis Reed sera, pour la seconde fois, nommé MVP des finales. Vu d’ici, ces deux trophées auraient très bien pu être donnés à Walt Frazier. Ainsi, en 1970, Reed se blessa au game 5 avant de rater le 6ème et de jouer le rôle de “général mental” de son équipe au game 7, pour 23 points, 10,5 rebonds et 2,8 passes décisives. Clyde ? Ses statistiques sont moins bonnes, mais il demeure le contributeur majeur des deux dernières victoires des siens, alors que Reed était sur le flanc, ou presque. Son game 7, à l’instar de Worthy en 1988, aurait d’ailleurs pu, à lui seul, lui donner le trophée.
À notre sens, le titre de MVP des finales 1973 porte moins à débat. Les statistiques des deux hommes sont assez similaires, mais Reed s’est coltiné Wilt Chamberlain, alors que Jerry West, vis-à-vis direct de Frazier, commençait à s’essouffler. D’aucuns diraient que si le “Logo” était plus effacé que d’habitude sur la série, c’est justement parce qu’il était parfaitement défendu. Le serpent se mord la queue.
C’est le dernier match de finale NBA de Walt Frazier. Il n’en demeure pas moins qu’il fût un artisan essentiel, voire majeur, des deux seuls titres remportés par les Knicks. Même s’il occupe encore, sans se lasser, les différentes meilleures équipes en fin de saison (jusqu’en 1975), le départ à la retraite de Jerry Lucas et de Willis Reed complexifièrent infiniment la tâche de New-York pour exister en playoffs. Dès lors, s’en suivirent une défaite en finale de conférence 1974 face aux Celtics, futurs champion, puis au premier tour 1975 face aux Rockets, placés dans la conférence Est pour on ne sait quelle(s) raison(s).
La saison 1974 – 1975 est également la 6ème et dernière en 20 / 6 / 6 du bonhomme. Parvenir à cette ligne statistique 6 fois consécutivement, seuls Larry Bird, Wilt Chamberlain, Clyde Drexler, James Harden, John Havlicek, Grant Hill, LeBron James, Magic Johnson, Michael Jordan, Scottie Pippen, Oscar Robertson et Russell Westbrook l’ont fait. En somme, Frazier est à sa place : une légende parmi les légendes.
Il fût une dernière fois All-star en 1976, dans une saison où les Knicks ne virent pas les playoffs. Le 10 octobre 1977, alors que le front-office New-Yorkais signe Jim Cleamons, Frazier est envoyé, en compensation, aux Cavaliers de Cleveland. Le passage de Stairway to Heaven à Babe I’m gonna leave you est brutal. A posteriori, à l’instar de Patrick Ewing, on aurait tous aimé le voir terminer sa carrière sur une standing ovation du Madison Square Garden.
Il quitte New-York après 10 ans de loyaux services et, cela se débat, en tant que meilleur joueur de l’Histoire de la franchise. Il emmène dans sa valise une petite dizaine de record de franchise, et notamment, pour les plus marquants, le nombre de matchs disputés (759), le nombre de points scorés (14 617) et le nombre de passes décisives envoyées aux copains (4 791). Ce dernier record tient toujours dans la Grosse Pomme. Cela ne l’empêche pas de voir ce trade d’un mauvais œil :
“J’ai été tradé à Cleveland. C’était comme être tradé en Sibérie”, à Darren Rovell du Action Network.
En trois saisons à Cleveland, il ne disputera que 66 matchs, dont 15 à cheval sur ses deux dernières saisons. Et vu tout ce qui précède, il n’y a rien d’important à nous mettre sous les dents. Et pour cause :
- Hall-of famer : intronisé en 1987,
- Membre des 50 greatest de 1996,
- Champion NBA, à 2 reprises,
- All-star, à 7 reprises,
- MVP du All-star game, en 1975,
- All-NBA Team, à 6 reprises,
- All Defensive 1st Team, à 7 reprises,
- Maillots retirés : le 52 à Southern Illinois, le 10 aux Knicks.
Crédits et hommages
Depuis sa retraite, Frazier se retrouve derrière un micro. Ayez la curiosité d’aller jeter un œil sur ses costumes, qui valent à coup sûr le coup d’œil.
Bien que légende individuelle dans la ville de New-York, son parcours est étroitement lié à celui de Willis Reed. Le second était le leader du vestiaire. Bien évidemment, c’était également une bête sur le terrain. Il semblerait que Frazier, lui, était le leader technique de l’équipe. Mr. Cool a son avis sur la relation qu’il entretenait avec le pivot, et eût cette déclaration à l’issue du game 7 des finales NBA 1970 :
“Will a fourni l’inspiration, j’ai fourni la dévastation. C’est le match de ma vie”.
Le sens de la passe, certes, mais également celui de la formule.
Dès lors, qui de mieux que Reed pour parler du joueur qu’était Frazier ? À part la mère de ce dernier, nous ne voyons pas :
“C’était la balle de Clyde. Il nous permettait simplement de jouer avec lui de temps en temps”.
Et vu ce qu’il faisait de la gonfle, personne ne l’en blâmera. Surtout pas les fans des Knicks, qui lui vouent encore aujourd’hui, plus de 40 ans après son départ, un Whole Lotta Love.
Les précédents épisodes et portraits du Magnéto :
- Cinq majeur #1 : Penny Hardaway (1994/95), Manu Ginobili (2007/08), Terry Cummings (1988/89), Jerry Lucas (1964/65), Nate Thurmond (1974/75),
- Cinq majeur #2 : Jason Kidd (1998/99), Tracy McGrady (2004/05), Rick Barry (1966/67), Elvin Hayes (1979/80), Neil Johnston (1952/53),
- Cinq majeur #3 : Isiah Thomas (1989/90), David Thompson (1977/78), Paul Arizin (1951/52), Tom Gugliotta (1996/97), Yao Ming (2008/09),
- Cinq majeur #4 : Baron Davis (2006/07), Bill Sharman (1958/59), Chet Walker (1963/64), Gus Johnson (1970/71), Jack Sikma (1982/83),
- Cinq majeur #5 : Tiny Archibald (1972/73), Dick Van Arsdale (1968/69), Bernard King (1983/84), Jermaine O’Neal (2003/04), Larry Foust (1954/55),
- Cinq majeur #6 : Fat Lever (1986/87), Richie Guerin (1961/62), Grant Hill (1999/00), Dan Issel (1971/72), Ben Wallace (2002/03),
- Cinq majeur #7 : Lenny Wilkens (1965/66) (Lenny Wilkens, bonus : le coach), Calvin Murphy (1975/76), Peja Stojakovic (2001/02), Shawn Kemp (1991/92), Arvydas Sabonis (1995/96), (Arvydas Sabonis, bonus n°1 : la carrière européenne), (Arvydas Sabonis, bonus n°2 : la carrière internationale).
- Cinq majeur #8 : Kevin Porter (1978/79), Tom Gola (1959/60), Xavier McDaniel (1987/88), Bob Pettit (1955/56), Vin Baker (1997/98),
- Cinq majeur #9 : Stephon Marbury (2000/01), Michael Cooper (1984/1985), Lou Hudson (1973/1974), Tom Heinsohn (1962/63), Maurice Stokes (1957/58),
- Cinq majeur #10 : Slater Martin (1953/54), George Gervin (1980/81), Chuck Person (1990/91), Ralph Sampson (1985/1986), Bill Walton (1976/77),
- Cinq majeur #11 : Micheal Ray Richardson (1981/82), Drazen Petrovic (1992/93), George Yardley (1956/57), Antawn Jamison (2009/10), Dolph Schayes (1960/61),